Myala : seconde chance
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Myala : seconde chance , livre ebook

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Description


2050, les polices nationales n'existent plus. À leur place, un service civique est proposé aux criminels et délinquants. En échange de quelques années sous l'uniforme, ils peuvent réduire leur peine.



Surveillés par une IA et encadrés par d'anciens flics, ils tentent de résoudre les affaires qui n'intéressent plus la police fédérale européenne : vols à la petite semaine, trafics de quartier, meurtres de citoyens de seconde zone, etc. Myala a accepté cet aménagement de peine. Elle veut plus que tout retrouver sa liberté, tout comme les gars de sa section. Le service civique est pour eux une seconde chance, un chemin vers le pardon.



Mais lorsqu'une succession de meurtres étranges survient, coincés entre les feds qui s'intéressent aussi à l'affaire et des adversaires aussi meurtriers qu'insaisissables, ils comprennent chacun que leur rédemption ne sera pas aussi facile que ça à conquérir.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 29 avril 2022
Nombre de lectures 0
EAN13 9782374539515
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Présentation
2050, les polices nationales n'existent plus.
À leur place, un service civique est proposé aux criminels et délinquants. En échange de quelques années sous l'uniforme, ils peuvent réduire leur peine.
Surveillés par une IA et encadrés par d'anciens flics, ils tentent de résoudre les affaires qui n'intéressent plus la police fédérale européenne : vols à la petite semaine, trafics de quartier, meurtres de citoyens de seconde zone, etc.
Myala a accepté cet aménagement de peine. Elle veut plus que tout retrouver sa liberté, tout comme les gars de sa section. Le service civique est pour eux une seconde chance, un chemin vers le pardon.
Mais lorsqu'une succession de meurtres étranges survient, coincés entre les feds qui s'intéressent à l'affaire et des adversaires aussi meurtriers qu’insaisissables, ils comprennent chacun que leur rédemption ne sera pas si facile que ça à conquérir.
 
Lilian Peschet fait son entrée au 38 avec Myala : seconde chance, un polar futuriste avec du cyberpunk dedans, une enquête policière dans un Paris technologique et ultra-connecté qui en surprendra plus d’un.
 
 
***
 
 
Lilian Peschet a grandi dans un village de Seine et Marne, avant que n’existent l’indicatif 01, le minitel, les téléphones portables et les internets.
Cerné par l’ennui, prisonnier des champs de betteraves, il a bien fallu qu’il s’occupe. L’école, où il a passé quelques vagues diplômes, les livres, les dessins, les D20, les figurines, et finalement, l’écriture…
 
À travers ses créations, Lilian parle d’adulescence, de jeux de rôle, de la technologie, de l’informatique et des gens. Il aime travailler sur l’avenir, à la croisée entre l’anticipation et la sf, voire l’uchronie.
MYALA : SECONDE CHANCE
Lilian Peschet
Science-Fiction
INTRODUCTION
Deux ans plus tôt.
 
La première sensation qui traverse mon corps est le froid, la fin de cette douce et humide moiteur dans laquelle je dormais depuis longtemps. Le contact de mon épiderme contre la table en métal termine de raviver mes nerfs : la brûlure glaciale me provoque de longs et violents frissons.
Des questions me viennent en désordre : où ? Quand ?
Puis vient l’instant où les tubes respiratoires et alimentaires me sont arrachés. Une douleur explose dans ma poitrine. L’air climatisé pénètre à nouveau dans mes poumons. Ma cage thoracique reprend son va-et-vient et tandis que le rythme retrouve une fluidité normale, des régurgitations viennent menacer ma gorge tout juste libre. Je porte mes mains sur ma poitrine pour calmer toutes ces sensations chaotiques qui m’emplissent le cerveau et je finis par me pencher pour vomir un liquide brun. Une fois libérée de ces aliments synthétiques, je me retourne sur le dos. Je suis nue sur cette table en acier. La salle est vide. Seuls des capteurs percent le béton. Ils me scrutent, m’analysent.
Quelques souvenirs me reviennent : les cris, l’explosion, le souffle…
Mes mains sont toujours de cette couleur chocolat au lait, malgré le manque de soleil. Elles partent à la redécouverte de mon corps en glissant sur ma poitrine, mon ventre, mes hanches. Mes formes sont plus rondes. Puis, arrivés où se trouvaient mes jambes auparavant, mes doigts ne rencontrent… rien.
Je me rappelle pourtant de mes jambes arrachées lors de l’explosion de l’agence Empenn, et de la pose de prothèses cybernétiques un peu avant le procès. S’en étaient suivis quelques mois en prison avant que ne tombe la condamnation : vingt ans à dormir dans un caisson cryogénique, dans un état proche du coma. Solution plus économique que la prison.
Malgré la douleur, les tremblements, le chaos, mon cerveau réanime ses rouages. Ma pudeur se ravive et mes mains viennent recouvrir mes parties intimes.
Vingt ans se sont-ils réellement écoulés ? Je n’en ai pas la sensation. Je ne me sens pas plus vieille.
— Myala Muller, annonce une voix via un haut-parleur.
Le son m’arrache un cri plaintif.
Je crache pour extraire de ma gorge ce qui reste du liquide brun puis je tente de confirmer ce qui ne ressemblait pas tant que cela à une question.
Mais aucun son ne sort de ma bouche.
— Née le 2 mai 2014 à Paris. Confirmez votre identité.
Faute de pouvoir parler ou me lever, je me contente d’acquiescer.
— Vous avez été reconnue coupable de destruction volontaire de biens par explosion et d’homicide involontaire, le 18 février 2038. Confirmez-vous votre condamnation ?
Carrément. J’ai détruit ces maudits bioserveurs qui contenaient près de vingt-cinq mille personnes sauvegardées. Empenn, cette maudite boîte avec son agence pour « discuter » avec nos défunts, cette arnaque sans nom et surtout, papa… leur premier cobaye, le premier « sauvegardé »…
Je réitère mon geste avec plus de difficultés : mon dos est faible, ma nuque raide. Mon crâne semble peser une tonne.
— En vertu de l’article de loi du 25 juin 2050, vous êtes éligible au service civique. Ce service consiste à vous placer sous contrôle judiciaire et à vous affecter aux Brigades Criminelles de Police le temps que vous purgiez votre peine.
J’articule sans parvenir à les prononcer, ces trois syllabes :
— Bri… gades ?
— Le service civique proposé aux criminels. Vous pouvez servir dans la police nationale pour réduire votre peine. Confirmez la compréhension du service civique.
J’acquiesce une nouvelle fois malgré la douleur musculaire qui commence à se faire plus précise.
— Acceptez-vous d’accomplir la fin de votre détention en tant qu’agent de police ?
Elle est bien bonne celle-là ! Je ne sais pas ce qui s’est passé depuis ma condamnation, mais visiblement, quelques trucs ont changé…
Dans un dernier effort, j’acquiesce une ultime fois.
Puis je laisse mon crâne reposer sur la table glaciale. Tandis que des infirmiers envahissent la pièce, je repense à l’explosion, aux serveurs balayés par la déflagration, à mes jambes… à mes collègues policiers. J’étais flic, j’ai mal agi, et voilà que le destin m’offre une chance de le redevenir.
Drôle de destin.
Cruel destin.
PARTIE 1
Myala, lieutenant de police
 
La police nationale est composée d’une centaine de Brigades Criminelles de Police et chaque brigade est constituée d’un référent, un ancien flic ou un dégradé, comme moi, et de quatre ou cinq agents en aménagement de peine. C’est-à-dire des personnes dont la dangerosité est encadrable.
Depuis mon entretien express, j’ai rejoint les BCP comme on les appelle. Grâce à ça, j’ai retrouvé l’uniforme, les rues, les armes et l’excitation du danger. Mon expérience me vaut même d’être aujourd’hui gradée.
Pour s’assurer de la bonne volonté de tous les brigadiers, l’administration nous implante un mouchard qui nous permet de communiquer, mais qui donne la possibilité au Gardien de nous surveiller, de tout enregistrer et d’intervenir en cas de manquement.
Et ce n’est pas du luxe : malgré cette surveillance, plusieurs agents ont franchi la ligne et nous avons dû nous occuper d’eux…
Au final, aux BCP, nous sommes prisonniers et flics en même temps. Nous évoluons dans un système aux portes de la schizophrénie, qui nous convient toutefois. Enfin, qui convient à 95 % de la police nationale depuis sa privatisation, mais pas à tous les citoyens. Pour les riches aristocrates européens, nous sommes des mains serviles, bonnes à faire le sale boulot, à nettoyer la merde que leurs décisions économiques engendrent. Pour les pauvres, nous sommes des traîtres, des collabos, des voyous déguisés en flics. Il m’a fallu six mois pour m’y faire, mais ça y est. J’y suis parvenue.
— Tous dans les véhicules !
— Tout ça pour un mec qui veut tuer sa femme, balance Vince d’un ton cynique.
Il prend place derrière le volant de sa voiture électrique, tandis que Diop, son coéquipier, s’assoit à côté de lui. Mike, mon second, me rejoint.
Avant d’être opérationnelle, j’ai dû subir une série d’opérations, pour me faire poser une nouvelle paire de jambes, puis des tests et cinq mois d’entraînement pour finir. Enfin, ils m’ont greffé ce moyen de communication mental dont disposent tous les flics, un implant biologique, le fameux mouchard qui nous permet aussi d’échanger sans ouvrir la bouche : l’iThink.
« Asima, tu me reçois ? »
« Cinq sur cinq. »
« Nous partons. »
En cinq ans, j’ai gravi quelques échelons. De simple bleue, j’ai fait mes preuves au point de me retrouver lieutenant, c’est-à-dire à la tête de ma propre brigade. Elle est singulière par sa composition : contrairement aux autres, ses membres sont très différents, de tous âges et chacun possède une spécialité qui lui est propre. Malgré tout, mes « hommes » ont un point commun : je les ai choisis personnellement. J’ai parié sur eux. Et si tout se passe bien, d’ici quelques années, nous serons tous libres.
Mes choix se sont plutôt révélés judicieux : au fil des mois, la brigade a su trouver un équilibre précaire. Chacun a de la place pour s’exprimer, tout en œuvrant en équipe, pour coffrer les malfrats qui pullulent dans la région parisienne. Voilà pourquoi notre taux d’élucidation est 10 % supérieur aux autres brigades. Ce qui nous ramène à un taux avoisinant les 50 %, faisant de nous l’une des meilleures brigades du QG, situé au 36 quai des Orfèvres.
Les sirènes s’enclenchent, nous démarrons en trombe, en pilotage automatique. En moins d’une poignée de secondes, nous nous engageons sur les avenues parisiennes, les autres véhicules se garant automatiquement pour nous céder la place et les feux passant au vert à notre approche. Avant, il nous fallait zigzaguer entre les voitures en espérant n’en percuter aucune, mais depuis l’avènement des Intelligences Artificielles Urbaines, beaucoup de capitales se sont informatisées, de telle sorte que nombre d’équipements sont automatisés.
« Intervention de niveau 2. On est passés des hurlements aux coups de feu », nous indique Asima.
En contact avec Sherlock, l’une des dernières IAs policières en fonction dans nos commissariats, et encore faut-il voir dans quel état, Asima joue l’agent de liaison entre le système d’inform

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