Mycélium
132 pages
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Mycélium , livre ebook

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Description

En 2030, la base lunaire permanente accueille ses premiers colons.

Un grand pas pour l’humanité.

Après quelques mois d’occupation, l’inquiétude se répand sur Terre : la base ne répond plus. Les tentatives de communication restent toutes sans réponse.
Pour tenter de comprendre les raisons de ce silence, la NASA déploie une équipe de secours, à laquelle elle intègre Moyah Bheret, la seule et unique enquêtrice cyborg. Grâce à ses compétences inédites, les ingénieurs de la NASA et le nouvel équipage pensent parvenir sans mal à identifier le déroulé des évènements.

Tous se trompaient.

Les prémices de la colonisation lunaire avaient déjà réveillé l’indicible.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 septembre 2021
Nombre de lectures 13
EAN13 9782492240676
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0022€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Mycélium
Christian Perrot
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
© Christian Perrot, 2021
© Éditions Octoquill, 2021
 
Pour la couverture
© Sheila Rougé – Ouroboros Design
 
 
Pour la correction
© Héloïse Marquier
Dépôt Légal : septembre 2021
 
Le présent ouvrage est protégé par le Code de la Propriété Intellectuelle. De ce fait, toute reproduction partielle ou totale est interdite sans l’accord de l’éditeur et de l’auteur.
 
 
 
 
 
 
 
PROLOGUE
 
 
 
Lundi 3 novembre 2031 ; 23 h 30
Dès la prise du direct, Farris Fields, présentateur vedette de l’émission télévisuelle Scientific News , accueillit les spectateurs avec un grand sourire charmeur :
— Mesdames, messieurs, soyez les bienvenus à notre soirée exceptionnelle. Suite au récent décollage du module Artémis 6, envoyé en assistance de son prédécesseur, nous allons faire le point sur l’affaire lunaire. Mais avant toute chose, permettez-moi de vous présenter mon invité, le célèbre scientifique Dwayne Holley !
L’animateur désigna un homme d’une quarantaine d’années assis en face de lui sur le plateau de télévision. Ledit scientifique portait des lunettes à monture d’écaille qui mettaient en valeur un regard clair et pétillant d’intelligence. Il semblait très à l’aise et souriait franchement devant la caméra.
— Célèbre, célèbre, commenta-t-il d’une voix claire, n’exagérons rien !
— Tout de même, reprit Farris Fields, vos diplômes, comme vos conférences, font de vous un expert de l’histoire spatiale humaine.
— Merci, merci.
— C’est moi qui vous remercie pour votre présence sur ce plateau.
— Un plaisir partagé.
— Si vous le voulez bien, poursuivit le présentateur, et dans le cas où nos téléspectateurs ne seraient pas informés des récents événements, pourriez-vous, s’il vous plaît, retracer rapidement la genèse du projet Lunarville ?
— Je pense inutile de débuter au premier pas sur la lune en 1969.
— Je confirme ! répondit Farris Fields avec un petit rire, suivit d’un clin d’œil.
— Néanmoins, proposa Dwayne Holley, je citerai rapidement l’année 2019. Lors des festivités organisées pour commémorer le cinquantième anniversaire de ce petit pas pour l’homme, notre président de l’époque…
— Donald Trump, crut bon de préciser le présentateur.
— Tout à fait ! Au cours d’une interview, M. Trump a annoncé la volonté politique de relancer le programme spatial américain vers le satellite naturel de la Terre.
— Une décision fortement influencée par l’avancée chinoise dans le domaine, n’est-ce pas ?
— Oui, en effet, à cette époque, le premier alunissage d’un engin inhabité sur la face cachée de la Lune avait été effectué par les techniciens chinois.
— Qui ont, depuis, lancé la station orbitale Tiangong .
Un froncement de sourcils de Dwayne Holley fit comprendre à l’animateur que le scientifique n’appréciait guère d’être ainsi interrompu à plusieurs reprises durant ses explications. Après un court moment de flottement, il reprit la parole d’une voix posée :
— Je rappelais donc la promesse de Donald Trump d’envoyer de nouveau des hommes, et surtout des femmes, sur la Lune à l’horizon 2024. Dès cette annonce, la NASA 1 a relancé le projet Lunar Orbital Platform-Gateway , une station spatiale destinée à servir de relais entre la Terre et la surface lunaire. Ce dossier était le fruit de l’association entre l’agence spatiale russe Roscosmos et la NASA en 2017, déjà.
— Si vous le permettez, intervint Farris Fields, nous avons des images d’illustration.
Aussitôt, l’écran placé derrière les deux protagonistes s’anima. Des prises de vues de l’espace y défilèrent un instant, avant d’être remplacées par des plans de coupe de structures arrondies.
— Ces dernières images, expliqua le scientifique, représentent les recherches effectuées pour la conception de la station lunaire permanente. L’idée était d’utiliser des structures gonflables recouvertes de régolithe. Pour rappel, il s’agit de la poussière lunaire. Une matière première disponible en quantité quasi illimitée. Une fois enterrées, les structures en forme d’igloos peuvent protéger des radiations, et sont donc propices à l’habitation sur le long terme.
— Les prévisions laissaient espérer cette installation en 2025, souligna Farris Fields.
— Nous connaissons tous l’histoire humaine. Elle est parsemée de retards inévitables, de complications politiques, d’aléas divers et variés. Je citerai les changements d’avis des uns ou des autres, sans oublier la crise sanitaire provoquée par la Covid-19 en 2020. La première femme astronaute posa le pied sur la Lune seulement le 4 juillet 2026, soit un retard de deux années sur le programme initial. Mais que représente une telle durée à l’échelle du cosmos ? Quant à la base lunaire, elle fut retardée jusqu’en 2029.
— Ce qui a permis la mise au point des murs champignons .
— Ce terme populaire est erroné, prévint Dwayne Holley avec une grimace. En vérité, il s’agit de mycélium. C’est un centre de recherches consacré aux applications des biotechnologies dans le bâtiment qui a commercialisé ce produit. Il est constitué de matériaux capables de se régénérer grâce à des spores bactériennes incluses dans leur structure. Des maisons vivantes et capables de réguler elles-mêmes leur atmosphère interne. Un grand bond pour l’espèce humaine !
— Un plus pour la conquête spatiale, aussi.
— Tout à fait. Le projet allant bon train, en quelques années à peine, nous avons vu le positionnement de la station Lunar Orbital Platform-Gateway , puis les allers-retours des lanceurs lourds apportant les éléments de la future base lunaire. Jusqu’à – enfin – août de l’année dernière, l’envoi du premier contingent de colons internationaux parti s’installer dans cette nouvelle structure nommée Lunarville.
— Tout cela n’aurait sans doute pas été possible sans l’entraide internationale échafaudée par notre président actuel durant ses deux mandats.
Le scientifique se contenta d’un signe de tête. Il ne paraissait pas être féru de politique.
— Par malchance, surenchérit Farris Fields, si tout s’est bien passé au début, un silence de mauvais augure pèse à présent sur la Lune.
— Hélas ! Depuis le mois de mai, tout contact a été perdu avec l’équipage sélène.
— De nombreuses hypothèses ont été proposées, rappela le commentateur. Sans qu’aucune ne semble meilleure qu’une autre.
— C’est bien pour cela que la NASA a relancé une mission en urgence. Par chance, le module suivant était déjà en cours de montage pour une mission future. Les équipes au sol se sont relayées jour et nuit, avec l’aide de la société privée SpaceX, pour sortir un engin opérationnel en moins de six mois.
— Le module Artémis 6, parti depuis deux jours.
Dwayne Holley approuva d’un signe de tête.
— La NASA a été plutôt hermétique pour cette mission de sauvetage, révéla Farris Fields. Toutefois, grâce à des sources indirectes, nous savons que l’équipage est composé de techniciens et d’astronautes, bien évidemment, mais surtout d’un militaire et d’un policier. Croyez-vous que ces deux individus aient leur place là-haut ?
— Difficile à dire, avoua le scientifique. Il y a tant d’appareils de secours embarqués dans les navettes que la panne semble peu probable. Les autres options se basent toutes sur l’interaction entre les membres de l’équipe de colons. Un représentant de la loi capable d’analyser d’éventuels indices n’est pas un mauvais choix.
— Et le militaire ?
Dwayne Holley eut un geste fataliste de la main.
— Pour une autre hypothèse, plus fantaisiste, de mon point de vue.
— D’éventuels ennemis spatiaux, n’est-ce pas ?
— Je n’ose concevoir qu’une autre puissance mondiale ait envoyé des combattants sur la Lune dans l’unique but d’attaquer la base internationale.
— Certains ont imaginé des adversaires venus d’ailleurs, fit remarquer Farris Fields.
Nouveau geste de rejet de la part de l’invité.
— Soyons sérieux je vous prie. Nous sommes dans la réalité, pas dans une œuvre de fiction où d’hypothétiques extraterrestres guettent les pauvres humains pour les enlever ou les attaquer.
— Nous verrons cela bientôt, augura le présentateur. L’alunissage est prévu demain !
 
 
 
 
 
 
1.
 
 
 
Mardi 4 novembre 2031 ; 10 h 40
Loin de la Terre, le module Artémis 6 volait vers la surface lunaire en une trajectoire parfaite. Toute la procédure se trouvait automatisée à l’extrême et dirigée à distance par les équipes au sol, assistées par les plus puissants ordinateurs disponibles.
À bord, les membres de l’équipage patientaient. Certains avec fébrilité, voire anxiété, d’autres avec un calme tout relatif. L’un d’entre eux en particulier sortait toutefois de l’ordinaire. Sa faible expérience des vols spatiaux se lisait dans ses yeux ébahis emplis d’une certaine crainte.
Embarqué en toute dernière minute dans l’équipage, Matthew Ferguson n’avait assisté à aucun briefing de mission. De son laboratoire, où il travaillait, à l’avion, jusqu’à la zone de lancement, puis de la capsule à la Station spatiale, avec un bref passage par la Lunar Orbital Platform-Gateway , en orbite de halo, avant de prendre place à bord du module à destination de la Lune proprement dite, il s’était senti comme un simple bagage.
L’homme avait entrevu des visages, serré des mains, traversé des sas, mais son esprit enfiévré par le départ imprévu n’avait rien retenu ou presque.
Aussi profitait-il des ultimes heures de voyage pour étudier le dossier de la mission, consultable sur sa tablette personnelle attribuée au moment du départ.
Il connaissait déjà les grandes lignes de l’histoire passée, depuis l’envie des Américains de remettre les pieds sur la Lune jusqu’à ce que Lunarville accueille ses premiers habitants. Un début idyllique vite plongé dans le doute suite à la perte de tout contact avec les colons…
Matthew Ferguson se retrouvait donc embarqué avec l’équipage constitué dans l’urgence, afin de se rendre sur place pour comprendre

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