Nos ados.com en images : Comment les soigner
128 pages
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Description

« Je les appelle les “ados. com“, parce que ce sont les enfants de la com’. Ils savent se mettre en valeur. Ils sont très à l’aise en apparence, branchés en permanence via leur portable ou sur Facebook. Le problème avec eux, c’est qu’ils ne nous parlent pas de leurs états d’âme, ils les donnent à voir. Filles et garçons fument, boivent, s’affichent de plus en plus tôt, quitte à s’exposer à tous les dangers… Si nous voulons réellement communiquer avec eux et les aider à grandir, nous devons absolument en tenir compte. Dans ce livre, je retrace par quels chemins j’ai suivi leurs évolutions pour interpréter ce qu’ils nous montrent. J’invite le lecteur à découvrir cette approche novatrice qui mise sur les ressources vives des ados. com. Parents, éducateurs et soignants y trou-veront des pistes nouvelles leur permettant de restaurer échanges et dialogues avec les jeunes qu’ils ont en charge. » X. P. Xavier Pommereau propose une méthode innovante pour aider les ados d’aujourd’hui et leurs parents. Une approche unique pour les comprendre, les respecter et les soigner. Xavier Pommereau est psychiatre des hôpitaux, chef de service, chef du Pôle aquitain de l’adolescent (centre Abadie) du CHU de Bordeaux et auteur de nombreux ouvrages à succès sur les adolescents.   

Informations

Publié par
Date de parution 20 octobre 2011
Nombre de lectures 0
EAN13 9782738185976
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© O DILE J ACOB , OCTOBRE  2011
15, RUE S OUFFLOT , 75005 P ARIS
www.odilejacob.fr
EAN : 978-2-7381-8597-6
Le code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5 et 3 a, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou réproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo
À Françoise, mon épouse et soutien quotidien À Julie, Charlotte et Léonard, nos trois ex-ados À Gaston et Lucien, futurs ados.com
Avant-propos

Elles ont entre 12 et 16 ans, parfois moins. Le portable à la main, elles évoluent sûres en apparence de leurs effets. En presque toutes saisons, elles peuvent aller au collège en tenue de plage – shorts, petits hauts dénudant l’épaule, et deux options aux pieds : tongs colorées ou talons hauts. Elles adorent « mixer » les vêtements et accessoires, et tout autant se donner un style romantique, provocateur ou « classe », sans hésiter à puiser dans les clichés d’un autre âge – des dentelles bretonnes aux insignes peace and love , en passant par les frous-frous les plus aguichants. Un autre âge ? C’est aussi cela qu’inspire leur allure : elles font beaucoup plus que leur âge réel, et accèdent sans problème à tous les lieux festifs pourtant interdits aux mineurs. Leurs copains ont du mal à être à la hauteur. Ils skatent à fond comme pour essayer de rattraper leur retard de maturité, se jouent des obstacles pour s’affirmer en jeunes guerriers à grand renfort de sweats à impressions « tag », de pantalons de combat et de casques stéréo vissés sur les oreilles. Les mêmes, paradoxe oblige, cultivent la cool attitude , vénérant Bob Marley, Che Guevara et Jimi Hendrix qu’ils croient rois du « pétard » et du reggae réunis. Ils ont la coiffure gélifiée façon « sortie du lit » ou la mèche laquée qui tire le rideau sur leur visage. Fashion ou non, ils soignent comme jamais leur peau et leur look, allant jusqu’à calculer la chute de leur T-shirt et l’affaissement de leurs jeans. Le point commun de ces filles et de ces garçons ? Ils sont plutôt très réussis ! Leurs parents les ont choyés, protégés, amenés chez l’orthodontiste au moindre défaut dentaire, pour les rendre encore plus beaux. Comment leur reprocher aujourd’hui d’être des narcisses en fleur qui cultivent eux-mêmes leur propre apparence ? Nés avec la révolution numérique, ce sont avant tout des enfants de l’image. Depuis leur premier cliché qui est celui de l’échographie à haute résolution les ayant saisis dans le ventre de leur mère, ils évoluent sous le signe de l’image. Dès la naissance, ils ont été exposés aux objectifs sous toutes les coutures et ont vite appris à « se la jouer » en jonglant avec les tenues et postures pour s’incarner. Et, dans tout ce qu’ils projettent de faire, le paraître est au cœur de l’action. Il leur faut s’autodéfinir, se trouver une appartenance, se mettre en scène, faire savoir leurs goûts et leurs aptitudes, bref communiquer . Voici venu le temps des nouveaux ados : les ados.com .
Tous sont « branchés » en permanence. En quête de tendances et de liens, ils se rêvent citoyens de la « planète ado », cette constellation scintillante des stars de la société de consommation, et savent emprunter ses grandes voies de circulation qui ajoutent au texte l’image et le son. Les ados.com captent mieux que les adultes les nouvelles technologies de l’audiovisuel et ils y nagent comme des poissons dans l’eau, pendant que nous, les « vieux », ramons pour essayer de les suivre. En matière de numérique, ils en savent plus que leurs éducateurs au sens large, ce qui est particulièrement déstabilisant puisque le concept même de transmission éducative se trouve ainsi remis en cause. Non contents d’en remontrer aux adultes qui les ont en charge, dès qu’ils le peuvent, ils n’ont de cesse de vouloir s’échapper, quitte à le faire par la fenêtre de l’Internet. Ils se connectent de plus en plus tôt pour « faire le mur » à leur façon – entre soi, sur Facebook. Ils s’y affichent, se branchent avec des dizaines d’amis, font circuler potins et rumeurs, téléchargent et se téléportent, sans oublier de soigner leur look et d’arborer parures et toilettes de sortie pour rester au top en toutes circonstances. Ils veulent séduire en images, et certains trouvent même plus simple de se livrer aux jeux du sexe que d’investir les subtilités des jeux de l’amour. Tous ont en tête de briller . Ils jouent des apparences, privilégient la forme au fond, et prétendent n’accorder du crédit aux profondeurs de l’âme que lorsqu’elles peuvent faire surface, apparaître au grand jour, s’exprimer à l’air libre. Ils sont tout entiers tournés vers l’extérieur. À la maison ou en cours, ils se sentent enfermés. L’intérieur est, pour ces nouveaux ados, synonyme sinon de mise à l’ombre, du moins de contraintes liées à la vie de famille et à la vie scolaire . L’intériorité n’échappe pas toujours à cette vision négative, avec ses doutes et ses angoisses qui trahissent, derrière une superbe assurance de façade, un cruel manque de confiance en soi. L’idéal est de sauver les apparences et de sortir – en mode réel ou virtuel –, pour voir ses amis, faire la fête, s’étayer entre semblables, en somme faire corps pour se sentir moins seul et démuni.
Les parents se sentent largués. Et les professionnels en charge d’ados sont loin d’être tous « à jour ». La plupart sont parents eux-mêmes et ils ont souvent l’impression d’être dépassés, débordés, inadaptés pour répondre aux attentes et besoins des ados, des mères inquiètes, des pères arrêtant de jouer en touche, et dorénavant des fratries qui réclament de l’aide. Cette demande est également une nouveauté : à la maison, l’ado.com fait de l’ombre à ses frères et sœurs qui se plaignent de le voir accaparer l’attention parentale avec ses frasques et ses provocations. L’ambiance peut devenir explosive, et les crises des uns faire écho à celles des autres. Les tensions sont également vives lorsque les enfants vivent chez un seul parent et qu’ils jouent de la rivalité pour convoquer le parent manquant, ou que la recomposition familiale elle-même incite aux comparaisons et aux confrontations fraternelles. Les bouleversements sont profonds et surtout rapides, entraînés et majorés par la révolution numérique en marche. Depuis les années 2000, celle-ci attise deux tendances contradictoires : l’affirmation de l’individualité, sur l’air du « soi d’abord », et la quête de liens pour se prémunir des solitudes qui font mal. Le renforcement des ego de chacun complique la vie domestique et relationnelle, et la recherche de nouveaux « contacts » ne lui profite aucunement. Les réseaux sont davantage investis que les liens de sang. Dans ces conditions, les forfaits téléphoniques sont âprement discutés à table, ainsi que les changements de portable, et les insistances de l’ado.com à disposer de son propre ordinateur ne peuvent être circonvenues qu’au prix de dispositions sans cesse réaménagées concernant l’usage de l’ordinateur familial. Par ailleurs, consommation oblige, les négociations vont bon train pour indexer l’argent de poche à l’inflation, et la situation de « branché » permanent sur laquelle campe l’ado.com oblige à reconsidérer en permanence les limites de ses heures de sortie – qu’il veuille quitter la maison en chair et en os ou s’en évader via les ondes et les fréquences du numérique. Et la crainte qu’il confonde la virtualité avec la « vraie vie » croît à mesure que s’invitent à la maison de nouveaux personnages, aujourd’hui l’avatar, demain l’hologramme, avec dans toutes les têtes la perspective du clone qui se profile à l’horizon.
 
Qu’est devenue l’adolescence, dans tout cela ? Une vaste nébuleuse qui peut s’étirer jusqu’à l’âge de 25 ans, et qui débute de plus en plus tôt. La puberté est aujourd’hui plus précoce, mais le règne de l’apparence conduit les 8-12 ans à se presser aux portes de cet âge ingrat pour rejoindre leurs aînés. Et tous n’ont de cesse que de former une troupe homogène où les mineurs jouent aux majeurs pour forcer les accès des discothèques et des sites Internet. Âge ingrat , ai-je dit ? Oui, mais pas au sens des manuels de pédiatrie des années 1960. Garçonnets et fillettes n’ont plus grand-chose de disgracieux ou de dégingandé ; ils manquent par contre singulièrement de gratitude envers ceux qui les nourrissent, alors qu’ils se montrent affamés de toujours plus de reconnaissance . On les gave, répètent-ils. Ils ne croient pas si bien dire. Ils n’ont jamais été aussi nourris d’aliments et de biens matériels, chosifiés en « objets de toutes les attentions », enveloppés, cocoonés et avertis pour ne rien risquer, traités en purs consommateurs pour pousser comme des champignons, devenir grands avant l’heure et s’employer, espère-t-on, à collectionner les diplômes afin de se faire une situation enviable. Consommer ? Ils sont d’accord. Se sentir libres et sexy, et plus si affinités ? OK, disent-ils encore. Mais, ce faisant, ils s’exposent de plus en plus jeunes à nombre de dangers sans forcément appartenir aux 15 % d’adolescents qui vont mal et le montrent à travers toutes les ruptures  : fugues, comas éthyliques, IVG précoces, tentatives de suicide, automutilations, addictions aux drogues et aux pratiques informatiques, troubles graves des conduites alimentaires. Ceux-là glacent les sangs de leurs proches. Impossible en effet de se voiler la face : les statistiques indiquent qu’ils sont surreprésentés parmi les victimes des deux premières causes de décès chez les moins de 25 ans – les accidents de la

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