115
pages
Français
Ebooks
2023
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Ebook
2023
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Publié par
Date de parution
22 avril 2023
Nombre de lectures
35
EAN13
9781801165662
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
2 Mo
Luna est une jeune femme plutôt effacée. Travaillant dans une société de production depuis quatre ans, elle fantasme littéralement sur son patron, qu’elle juge être l’homme le plus sexy de la Terre.
Aussi, lorsqu’elle est tirée au sort parmi tous les employés pour le suivre sur un tournage en Grèce, elle se sent enfin rassurée : la chance finit par tourner ! Qui ne rêverait pas de passer du temps en tête à tête avec Evan Caughteran ?
Mais tout ne se passe pas exactement comme prévu...
Pourquoi se sent-elle soudain si privilégiée ? Cette attention, dont elle fait l’objet, semble vraiment étrange après plusieurs années à avoir été transparente. Comment se fait-il que tout le monde la remarque enfin et pourquoi, tout à coup, Evan est-il si gentil avec elle...?
Publié par
Date de parution
22 avril 2023
Nombre de lectures
35
EAN13
9781801165662
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
2 Mo
Table of Contents
Patron, Summer Body & Cétéra
Mentions légales
Retrouvez-nous...
CHAPITRE 1
CHAPITRE 2
CHAPITRE 3
CHAPITRE 4
CHAPITRE 5
CHAPITRE 6
CHAPITRE 7
CHAPITRE 8
CHAPITRE 9
CHAPITRE 10
CHAPITRE 11
CHAPITRE 12
CHAPITRE 13
CHAPITRE 14
CHAPITRE 15
CHAPITRE 16
CHAPITRE 17
CHAPITRE 18
CHAPITRE 19
CHAPITRE 20
CHAPITRE 21
CHAPITRE 22
CHAPITRE 23
CHAPITRE 24
CHAPITRE 25
CHAPITRE 26
CHAPITRE 27
CHAPITRE 28
CHAPITRE 29
CHAPITRE 30
CHAPITRE 31
CHAPITRE 32
Retrouvez-nous...
Crédits
THÉO LEMATTRE
Patron, Summer Body
& Cétéra
CHERRY PUBLISHING
© 2022, Cherry Publishing
Première édition : juin 2022
ISBN : 978-1-80116-566-2
Nos ouvrages sont également disponibles
au format broché.
Retrouvez notre catalogue sur :
www.cherry-publishing.com
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CHAPITRE 1
LUNA
Summer body : le summer body est une invention de merde destinée à donner des complexes tous les êtres humains normaux de cette planète.
J’ai découvert que la vie était une grande aventure quand je suis arrivée pour la première fois dans l’entreprise d’Evan Caughteran. Je ne connaissais rien aux protocoles d’usage. J’avais appris quelques trucs à l’école, mais rien qui ne me soit vraiment utile. C’était ma première leçon : dans la vie, l’apprentissage ne peut être complet que sur le terrain. Si on vous dit qu’une école vous prépare au grand bain dans lequel vous allez être jeté et vous noyer, fuyez ! Ce sont des mensonges. Quand je suis entrée dans la « Caughteran Prod » avec tout mon bagage scolaire, je me suis sentie armée comme un Marines à qui on aurait donné un trombone pour débarquer pendant le D-Day et à qui on aurait dit : « Bah alors, qu’est-ce que tu attends pour faire la guerre ?! »
Je travaille dans une boîte de production. C’est-à-dire que c’est nous qui sommes les créateurs des rêves. C’est nous qui offrons au public ce qu’il désire – ou pas. J’ai eu l’occasion de travailler sur des films qui ont été beaucoup appréciés, et aussi sur d’énormes merdes tellement fumantes qu’on aurait pu les croire sorties d’une turbine nucléaire.
Tout le monde est réuni. Mes collègues de boulot sont tous là, à boire des coups et à danser au milieu des locaux, mais mes yeux ne parviennent pas à quitter Evan. Mon fantasme, dans la vie de tous les jours, c’est Chris Hemsworth. Si j’avais su que je bosserais pour un type qui le ferait passer pour une poubelle, je ne l’aurais pas cru. Evan est grand, plus solide qu’un mur de brique – je le sais parce qu’une fois, je lui suis rentrée dedans et je suis tombée à la renverse avant qu’il ne m’aide à me relever –, il a les yeux bleus comme l’eau des Caraïbes et ses cheveux bruns tirés en arrière lui donnent un charme inexplicable, entre la star américaine et le Français classique. Il porte une barbe de trois jours, qu’il ne rase que les jours de réunion, et sa phrase préférée, c’est : « On y va ! » C’est une façon, pour lui, de dire : « On le fait, ce putain de film ! » Et le pire, c’est qu’il a du flair. Le plus souvent, lorsqu’il met son nez dans une production, c’est toujours un succès. Il n’y a qu’à voir la façon dont il a déniché la pépite, Summer Body. Une superproduction franco-américaine qui sera diffusée sur Netflix l’été prochain. Bref, un vrai truc de dingue qui va sûrement filer des complexes à toutes les filles normales, qui ne parviendront pas à se projeter dans le micro bikini de l’actrice principale.
— Tu baves un peu trop, je trouve, me lance une voix à côté de moi.
Ah, Anastasia. Parmi toutes les personnes auxquelles je ne souhaitais pas parler, je pense qu’elle a bien sa place en top 1. Ce n’est pas que je la déteste, disons plutôt que je ne l’aime pas. D’abord, elle est super bien foutue. C’est une rousse volcanique aux formes affreusement plantureuses. Ensuite, elle a ce petit côté hautain que je ne supporte pas chez les autres. Dire qu’elle prend de haut serait un affreux euphémisme. Anastasia se plante sur un perchoir d'où elle regarde le reste du monde avec dédain.
— En réalité, non, je rectifie : tu as les dents qui rayent le plancher. Tu sais que c’est du parquet point de Hongrie ? Ça vaut cher. Tu devrais arrêter de te faire du mal, Luna.
— Je… Non, pas du tout. De quoi tu parles ? T’es dingue.
J’avale une grande lampée de Desperados, puis reprends mon souffle, tandis qu’Anastasia rit, à côté, en entortillant ses doigts dans ses longs cheveux. C’est abominable, cette chevelure. Comment est-ce seulement possible ? On dirait une longue et élégante coulée de magma qui traîne jusque sur ses épaules et finit sa course dans son dos. Et qu’est-ce qu’ils sont soyeux ! Je ne les ai jamais touchés, mais je le vois d’ici. Pourquoi est-ce que moi, ma tête ressemble à une écurie pleine de foin ? À côté de ses splendides boucles, les miennes ressemblent à de la paille maladroitement entortillée sur elle-même.
— Tu ne le connais pas Evan, lance-t-elle en me donnant une tape dans le dos. Alors, tu ferais mieux d’arrêter de rêver. Ce n’est pas un type pour toi.
— Pourquoi tu es venue me parler, d’ailleurs ?
— Oh, je ne suis pas venue de mon plein gré. On m’a demandé d’aller te chercher pour le tirage au sort.
Je roule des yeux. Ah, oui, cette fameuse loterie qui ne me donne jamais l’occasion de faire le moindre voyage. À croire qu’elle est truquée !
Pour expliquer rapidement le concept, le voici : Evan est un patron jeune et dynamique qui ne souhaite pas faire de différences entre ses employés. Nous avons tous des fonctions bien définies, mais lors d’un tournage, il a toujours besoin de tout un panel de compétences particulières. C’est la raison pour laquelle les noms de tous les employés de la boîte sont rangés dans une urne avant chaque tournage et qu’ils sont tirés au sort. Bien sûr, on ne procède pas ainsi si le film se déroule à la porte de Saint-Ouen, parce que tout le monde s’en fout. Mais en l’occurrence, là, il aura lieu en Grèce, dans un décor paradisiaque, et je n’ai jamais vu autant d’impatience briller dans les yeux de mes collègues que depuis cette annonce.
Evan se hisse sur un bureau, manque de tomber, sourit de toutes ses dents scandaleusement blanches et replace sa mèche avant de lever son verre.
— Mes amis, Summer Body va être un carton. C’est une certitude ! Comme vous le savez, le tournage se déroule en Grèce et c’est pour ça que… roulements de tambours… j’ai pris la décision de remettre vos noms dans l’urne.
De toute façon, ce truc ne me concerne jamais. Moi, je ne suis que chargée de la communication et à la rigueur, photographe sur les plateaux. Rien de plus. Je n’ai jamais la moindre chance d’être sélectionnée. D’ailleurs, je crois même que mon nom n’est pas dans l’urne. Pourquoi y serait-il ? Mon ennuyeux travail peut s’exécuter de derrière un bureau. Je n’ai aucune raison de partir.
— Cette fois-ci, continue Evan, les règles ont un peu changé. Les Américains sont très friands de documentaires et de communication sur les réseaux sociaux. Ils aiment bien les making-of. C’est pour ça que nous allons avoir besoin de deux chargés de communication, pour ce tournage. C’est absolument exceptionnel, mais que voulez-vous ? On ne s’oppose pas comme ça à l’Oncle Sam.
Mon cœur manque un battement. Je crois que celui d’Anastasia aussi, puisque d’un seul coup, elle s’intéresse beaucoup plus à cette fichue loterie qui, d’habitude, ne nous offre jamais rien. Je la vois s’approcher de l’urne à pas de loup.
— OK, c’est moi qui vais tirer le nom de ceux qui nous accompagneront, en plus de l’équipe technique habituelle, reprend notre boss. Alors, voyons ce que nous avons.
Il descend du bureau et plonge sa main dans l’urne. Il s’agit du reste de l’équipe technique et des chargés de communication. J’ai toutes mes chances !
— J’attrape des noms… continue-t-il, pour ménager son effet.
Sauf que là, le suspense est déjà carrément insoutenable. Bon sang, va-t-il arrêter de nous torturer de la sorte ? Je veux savoir si je suis sélectionnée pour partir en Grèce. Et puis, si j’y allais, après tout, à qui est-ce que je manquerais ? Ma famille n’est pas installée à la capitale – mise à part ma sœur –, je n’ai pas de petit ami, ni même d’ami tout court. J’ai toujours été une solitaire passionnée par… rien, en fait. Je crois qu’on dit de moi que je suis une personne assez fade. Je fais partie de ces personnes sans saveur qui, lorsque vous leur demandez quel genre de musique elles écoutent, répondent : « Oh, un peu de tout. »
Pas de goûts à assumer, pas de loisirs dans lesquels dépenser mon énergie. Je vis, c’est tout. Mon existence est un long fleuve de tranquillité et de passivité sur lequel j’attends la fin de la balade. Je crois que je suis comme 99 % des gens, en fin de compte.
— Anastasia Rivèro ! lance Evan avec un grand sourire. Et… Luna Escadillas. Euh… Luna Escadillas ? Attendez, quelqu’un m’a fait une blague ou… ? Je ne crois pas qu’on ait quelqu’un avec ce nom-là, ici.
Je n’ose même pas lever la main, alors qu’Anastasia, surexcitée, se précipite sur Evan pour le prendre dans ses bras maigrelets de mannequin.
Personne ne se tourne vers moi. Bon sang, est-ce que je suis invisible ? Je dois prendre les choses en main.
Je m’avance en direction d’Evan. Plus je marche vers lui, plus mon cœur bat fort. Ce n’est pas la musique qui pulse à travers le plancher de l’entreprise, c’est mon palpitant. J’ai l’impression qu’il va exploser comme une bombe.
— Euh… pardon, je suis Luna Escadillas, et…
— Ah, c’est toi ! s’exclame Evan. Félicitations, tu vas venir en Grèce. Tu es nouvelle ?
— Je… Je suis ici depuis quatre ans, alors…
— Ravi de te rencontrer.
— Vous m’avez bousculée, une fois, et…
— C’est super. Vraiment super ! Allez, tout le monde au bar ! C’est moi qui paye mon coup ! Et je lève mon verre