305
pages
Français
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2022
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Ebook
2022
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Publié par
Date de parution
01 juillet 2022
Nombre de lectures
9
EAN13
9782374539812
Langue
Français
Revenue de très loin, l’humanité – avec seulement les 237 passagers du vol DH370 au début – a réussi en 30 ans à se faire une place au sein de l’Orbe grâce aux talents du Club de Carter, mais aussi avec l’aide des Sélaciens. Grâce aux négociations menées en secret par Russo Carter, la diaspora est désormais installée sur le Jardin, une grande lune à la gravité proche de celle de la Terre.
Pour la Carter Universal Trading (CUT), dont le business consiste à trouver, évaluer et vendre au plus offrant des planètes de toutes les galaxies au sein de l’Apex, les affaires sont florissantes. Mais ce succès génère de la jalousie, puis des soupçons chez les concurrents. Comment Carter a-t-il pu imposer sa compagnie en si peu de temps et avec des produits aussi exceptionnels ? Son talent ne peut pas tout expliquer.
Dans le monde des affaires, sur Terre ou aux confins de la Voie lactée, tous les coups sont permis. Les Méphylians, des extra-terrestres intelligents et vindicatifs, sont prêts a tout pour percer les secrets du trader et s’emparer de son business, y compris l’impensable.
Stéphane Desienne signe son retour au space opera de la plus belle des manières avec ces Planètes à vendre, pour les lectrices et lecteurs férus de voyages interstellaires, d’aliens et de mondes inconnus.
Publié par
Date de parution
01 juillet 2022
Nombre de lectures
9
EAN13
9782374539812
Langue
Français
Présentation
Revenus de très loin, les 237 représentants de l’humanité ont réussi en 30 ans à se faire une place au sein de l’Orbe avec l’aide des Sélaciens. Grâce aux négociations menées en secret par Russo Carter, la diaspora est désormais installée sur le Jardin, une grande lune à la gravité proche de celle de la Terre.
Pour la Carter Universal Trading (CUT), dont le business consiste à trouver, évaluer et vendre au plus offrant des planètes de toutes les galaxies au sein de l’Apex, les affaires sont florissantes. Mais ce succès génère de la jalousie et des soupçons chez les concurrents. Comment Carter a-t-il pu imposer sa compagnie en si peu de temps et avec des produits aussi exceptionnels ? Son talent ne peut pas tout expliquer.
Dans le monde des affaires, sur Terre ou aux confins de la Voie lactée, tous les coups sont permis. Les Méphylians, des extraterrestres intelligents et vindicatifs, sont prêts a tout pour percer les secrets du trader et s’emparer du business de Carter… mais aussi de la Terre.
Y compris l’impensable.
Stéphane Desienne signe son retour au space opera de la plus belle des manières avec ces Planètes à vendre , pour les lectrices et lecteurs férus de voyages interstellaires, d’aliens et de mondes inconnus.
Stéphane Desienne est établi sur les bords de la Loire, le dernier fleuve sauvage d’Europe, dit-on. Il est féru de science-fiction depuis son plus jeune âge, influencé par le côté obscur des technologies, l’exobiologie, les thèmes liés à la survie.
Puisque dans le futur, tout peut arriver, ce n’est pas le pire qui provoque la terreur, mais son anticipation.
Site Web de l'auteur
PLANÈTES À VENDRE
Tome 2
Stéphane DESIENNE
SCIENCE-FICTION
Face à face
À bord du vaisseau
Vecchia s’était glissée devant lui, se substituant à Wei qui avait quitté la cabine quelques instants plus tôt.
Russo ne put se retenir de contracter sa lèvre supérieure, tel un canidé qui retrousserait ses babines avant de passer à l’attaque. Torry le regardait et, pour la première fois depuis qu’ils s’étaient rencontrés devant la machine à café du vingtième étage de l’immeuble J. Edgar Hoover à Manhattan, il eut le sentiment de la redécouvrir. Une vie s’était écoulée, mais ces yeux, gris-bleu, clairvoyants, ils n’avaient pas changé ; sa peau n’avait pas pris une ride et durant tout ce temps, ils n’étaient jamais parvenus à se comprendre vraiment, comme si des prismes d’animosité déformaient la vue qu’ils avaient l’un de l’autre.
— Carter, commença-t-elle en se rendant compte qu’il n’avait pas l’intention de parler le premier. Je suis désolée. Sincèrement désolée.
Russo ne sourcilla pas, le regard fixe, l’esprit aussi calme qu’une mer d’huile. Le calme blanc. Autour de l’Islande, il faisait cette sorte de temps rare que les pêcheurs appelaient le calme blanc ; c’est-à-dire que rien ne bougeait dans l’air, ni frémissement ni souffle, comme si toutes les tempêtes s’étaient éteintes. La surface de l’océan, lisse, sans perturbations, ressemblait alors à un miroir infini dans lequel se reflétait un ciel blanchâtre, un voile qui bouchait jusqu’à l’horizon. Sans chaleur ni repère, le sentiment que l’on éprouvait à ce moment tenait en trois mots : seul au monde .
— Ce n’est pas à moi que tu dois présenter des excuses, mais à onze survivants d’une Apocalypse à laquelle tu as contribué.
— Ça ne devait pas se passer comme ça ! Il était juste question de te mettre à l’écart. Rien d’autre, et certainement pas un génocide.
— Et qui a eu la brillante idée de s’acoquiner avec les Méphylians ? Je ne pense pas que ce soit toi, mais au vu du désastre qui vient de se produire, j’en doute sérieusement.
Le regard de l’agent du FBI se perdit quelque part sur la cloison derrière lui.
— Wilson a déraillé…
— Bordel ! lâcha-t-il. Wilson… Ce fumier a la rancune tenace !
Elle hocha à peine la tête.
— Je crois que ça fait des années qu’il renseigne la Corporation de Méphyline sur ton compte, tes activités et les nôtres, ce que nous faisons au Jardin. Même si on ne représente rien pour eux, les Méphylians ont toujours eu un œil sur nous. Comme s’ils savaient quelque chose que nous-mêmes ignorons.
— T’es du FBI, tu fais partie des personnes formées à traquer des espions, des tueurs… Et tu veux me faire avaler que tu ignorais ses agissements ?
— Je suis une experte en finance internationale, en droit des affaires et en fiscalité, lui rappela-t-elle. Pas vraiment le genre à jouer les James Bond en jupons.
Russo recula le fauteuil pour se mettre debout. Il marcha jusqu’à la porte puis revint vers la table, dans une sorte de curieuse inversion des rôles. C’était lui qui menait l’interrogatoire.
— Wilson a un dossier complet sur toi. Des documents, des articles et… des photos. De tes filles. De ta femme. Je suis tombé dessus un jour, en rangeant son bureau. Je me suis dit que… ça faisait partie de sa vie d’avant qu’il ne pourrait plus rien en faire. Il y avait aussi une très vieille lettre manuscrite, c’est là que j’ai compris que, quoi que nous fassions dans cet avion il y a trente ans, notre sort était scellé. D’une manière ou d’une autre.
— De quoi tu parles ?
— C’était une lettre de suicide, Carter. Il avait l’intention de faire plonger son appareil jusqu’à ce qu’on percute l’océan.
— Le décès de ses parents… soupira-t-il.
— Il t’aurait entraîné dans sa chute.
— Bordel de merde, grommela Russo. Comment en est-il arrivé là ?
— Tu ne lui as jamais présenté d’excuses. Il les a attendues. En vain. Et pendant ce temps-là, il te voyait refaire fortune, vendre des mondes découverts par tes équipes Explorastro ; tu distribuais des fonds, des cadeaux à tous les passagers. Tu te faisais passer pour une espèce de nabab généreux, un héros ; il te voyait fanfaronner, mener la grande vie dans l’Orbe. Ça le rongeait de l’intérieur. Et tu ne t’es pas privé d’en jouer, n’est-ce pas ? Tu t’attendais à quoi ?
Le trader s’appuya sur le rebord de la table.
— Alors, au lieu de venir m’en parler ou me foutre sur la gueule, ce que j’aurais accepté comme une réaction normale, il envoie un tueur aux trousses de mes filles ? Et il décide de pactiser avec les Méphylians.
— Tu connais l’adage. L’ennemi de mon ennemi…
— Il t’a demandé de nous accompagner sur LOx.
— Il fallait une personne de confiance pour voler ton vaisseau, confirma-t-elle, et te priver d’un moyen de fuir.
— Tu étais d’accord avec ça ?
Elle le fixa pendant un instant.
— Oui.
— Nom de Dieu… dit-il en levant les mains. Je crois que j’en ai assez entendu.
— Carter ! l’interpella-t-elle avant qu’il ne quitte la pièce. Ne me mets pas sur la touche, je veux aider à réparer les dégâts.
— Si t’as un moyen de réparer LOx, je suis preneur.
Le trader dépité retrouva le Chinois, Exar’Teyne, Lyse et Kiraz sur le pont principal. Au-delà de la baie, de rares étoiles scintillaient, donnant l’impression de flotter au milieu des ténèbres. Une sensation parfaitement en accord avec son vide intérieur. Tout était noir. Tout ce qu’il avait rebâti en trente ans venait à nouveau de s’écrouler. Les empires sont éphémères , se dit-il en fixant les astres comme s’il attendait une révélation.
— Au moins, réagit Kiraz sur le ton de la plaisanterie, tu ne l’as pas tuée.
Ils avaient tout vu et entendu. Il n’avait rien à ajouter.
Russo se servit un verre, le vida d’un trait ; le moellvine avait un goût de cendres. Se tournant vers ses amis, son regard s’attarda sur Wei.
— Comment ont-ils pu envoyer un assassin sur Terre ? Le pont-HC a été détruit quand nous l’avons franchi il y a trente ans, la bombe 2M a tout balayé sur des milliers de kilomètres.
Comme au temps du dôme, lorsqu’ils cherchaient des réponses, le front du pirate de l’APL se plissa. L’espace d’une seconde, Russo crut qu’il allait même ressortir son antique calepin.
— Je n’entrevois qu’une seule possibilité. Quelqu’un avec qui tu as négocié, qui est à l’origine de ta nouvelle fortune, sans qui la CUT n’aurait pas vu le jour.
Il arqua un sourcil.
— Rhe ?
— Qui d’autre ?
La rencontre avec le Méphylian le ramenait trente ans en arrière.
La naissance de la CUT
Dix-huit mois après l’arrivée des humains dans l’Orbe
Dix-huit mois après l’arrivée des humains, la période de transition touchait à sa fin. L’ensemble des passagers du vol DH370 avait accepté les bienfaits de la biotechnologie de l’Orbe. Chacun s’était appareillé ce qui allait avec des privilèges hors du commun pour des Terriens : terminées les maladies, un vieillissement ralenti… Ils accédaient sans restriction au Multiplan, un océan de metasphères imbriquées dans lequel l’Internet ne représentait guère plus qu’une goutte d’eau. La diaspora évoluait, les gens changeaient, les barrières s’estompaient, les individualités s’exprimaient en toute liberté. Des personnes manifestèrent ainsi un intérêt à sortir, physiquement, hors de leur cocon paradisiaque. Talley avait même fondé la Société d’Exploration de l’Orbe. Il brûlait de fouler le sol de ces mondes qu’ils ne visitaient pour l’instant qu’en immersion stimulée via leurs I/S. Le copilote du Boeing se voyait déjà parcourir l’espace aux commandes d’un vaisseau. Un vieux rêve de gamin.
— Est-ce que tu penses, s’en était-il ouvert à Russo, que les Sélaciens nous confieraient un appareil ? Après une formation, un entraînement, tout ce qu’ils veulent, évidemment. Je me sens parfaitement capable de reprendre des cours et d’apprendre à piloter l’un de ces engins. Je sais que c’est beaucoup demander après tout ce qu’ils font pour nous, mais…
Nassih avait annoncé que l’Org Sélacien leur avait réservé un habitat, une grande lune dont la gravité équivalait à celle de la Terre – 93 % d’après lui –, et que les humains pourraient l’aménager à leur guise dès la fin de la phase de transition. Vecchia et Wilson avaient signé le protocole d’accord sous l’égide de Karbone et des représentants de l’Apex. Le Hô-Préda n’avait jamais évoqué le prix ni la contrepartie de cette offre généreuse. Quand un humain abord