Plus jamais seule pour Thanksgiving
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Plus jamais seule pour Thanksgiving , livre ebook

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Description


Pour Emily, il n’y a pas d’amour heureux. Elle n’y croit pas. Il y a des histoires sans lendemain, des histoires qui se terminent en mariage et des histoires qu’il vaut mieux interrompre avant la fin... pour éviter de les gâcher et les rendre éternelles.

À trente-quatre ans, elle privilégie sa carrière et quitte Philip qui rêve de l’épouser. Il ne le sait pas, mais c’est à Samuel, son ex, que le cœur d’Emily appartient... même s’il vit à l’autre bout de la planète. Là-bas, la jeune Margot rôde. Pour elle non plus, il n’y a pas d’amour heureux, seulement des gagnants et des perdants. Et Margot ne perd jamais. La beauté incendiaire, le père millionnaire, le CV irréprochable, Margot a tout. Mais ce qu’elle veut surtout, c’est Samuel.


Emily et Samuel parviendront-ils à renouer? À échapper à la ténacité de Margot et à la volonté de vengeance de Philip?


Plus jamais seule pour Thanksgiving raconte le combat d’un amour fou. Celui de deux coeurs écorchés qui palpitent l’un pour l’autre entre New York et Singapour. Celui d’une âme solitaire, égarée, qui tente de renverser son destin tout tracé.


New-Yorkaise née en 1980, médecin, passionnée d’écriture et fascinée par les méandres du cœur humain, Hélène Drummond a publié son premier recueil de nouvelles, Mensonges Innocents, aux éditions d’Avallon en 2022.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 07 octobre 2022
Nombre de lectures 1
EAN13 9782384390564
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Romance contemporaine
 
Éditeur : Loreleï
Une marque des éditions d’Avallon
 
Distribution papier : SODIS
Distribution numérique : Immatériel
 
Composition : Les éditions d’Avallon
Photo de la couverture : Pixabay
 
ISBN papier : 9782384390571
ISBN numérique : 9782384390564
 
Dépôt légal : septembre 2022
 
 
© 2022 Les éditions Loreleï
Plus jamais seule à Thanksgiving
Hélène Drummond
Plus jamais seule pour Thanksgiving
r o m a n

À Alexander
Première partie
 
 
I
 
C’était la veille de Thanksgiving. La ville s’apprêtait à tourner au ralenti. Les bureaux se vidaient, les aéroports se remplissaient, les autoroutes se bouchaient, les dindes se faisaient farcir. Le long des vitrines débordantes de citrouilles et de feuilles rousses, hermétique à l’ambiance festive, Emily avançait avec un empressement renfrogné.
Le froid, encore timide, lui piqua le visage. Elle frissonna. Enveloppée d’un manteau rouge boutonné jusqu’au cou, elle se faufilait entre les passants en direction de Times Square lorsque soudain, elle s’arrêta. Face à elle, un énorme dindon gonflable, hilare et ventru, avait été posé sur un potiron en plastique à l’entrée d’un magasin. Elle le contourna en roulant des yeux exaspérés, accéléra le pas et s’engouffra dans une station de métro.
Thanksgiving. La fête des familles. Elle ruminait, adossée contre la paroi du wagon. Elle n’avait aucune envie de passer du temps avec sa mère. Ni avec son frère (surtout pas lui !), ni avec sa sœur. La seule personne qu’elle voulait voir à Thanksgiving, c’était Sam.
Elle sortit du métro à Columbus Circle. L’air lui semblait plus pur et la lumière moins pâle qu’à Times Square, où il n’y avait plus de place ni pour l’un ni pour l’autre. Au milieu de quelques gratte-ciel découpés dans un ciel bleu électrique, le globe terrestre en acier chromé étincelait, incendié de soleil. Emily adorait cet endroit. Elle leva la tête et s’immobilisa un instant, aveuglée et ravie.
Il lui restait dix minutes avant son rendez-vous. Elle avait besoin d’un café. Un peu plus loin, elle poussa la porte d’un Starbucks . Rangée dans la file qui grossissait en face du comptoir, elle aspirait les arômes avec appétit lorsque son portable vibra. Elle vit le nom affiché sur l’écran et soupira.
— Allô, Philip ?
— Bonjour, ma chérie  ! Où es-tu ?
— J’achète un café, t’es déjà là ? On n’avait pas dit seize heures ?
— Si, je suis en avance. Tu me rejoins ? Je suis à l’intérieur, en face de la grosse statue en bronze.
— J’arrive.
Elle raccrocha. Cramponnée à son gobelet de café, le cœur crispé, elle se dirigea vers le centre commercial où il l’attendait.
Quand elle pénétra dans le hall en marbre bourdonnant d’acheteurs et de chants de Noël, elle le repéra au premier coup d’œil. Il se tenait à l’affût, sur la pointe des pieds, la tête dévissée en direction de l’entrée. Lorsqu’il l’aperçut, Philip s’illumina et agita le bras. Emily lutta contre l’envie de s’enfuir en courant. Les oreilles saturées du Jingle Bells qui pleuvait des haut-parleurs, le ventre barbouillé de café avalé trop vite, les genoux chancelants, elle s’avança vers Philip qui continuait à gesticuler avec allégresse.
Ils entrèrent dans un magasin de décoration. Elle le laissa s’ébrouer au milieu des assiettes, des carafes et des coussins. L’œil brillant, il voletait dans les rayons comme un papillon hyperactif tandis qu’Emily l’observait, anxieuse et immobile.
— Que penses-tu de ces bols ? On pourrait en acheter un pour ta mère, un pour ton frère, un pour ta sœur…
Elle ne répondit pas. Sans décoller les yeux des bols, il continua :
— Je prendrais le père Noël pour ta mère… le tartan écossais pour ton frère… mais pour ta sœur, j’hésite…
Il releva la tête, préoccupé :
— Le bonhomme de neige ou le renne bondissant ?
Elle demeurait silencieuse. Il répéta, le sourcil arqué :
— Emily ? Le bonhomme de neige ou le renne bondissant ?
Elle ne savait pas quoi dire. Ses idées s’entrechoquaient. Cet homme était gentil, intelligent et généreux. Il avait le compte en banque et le caleçon bien garnis. Comment allait-elle pouvoir lui expliquer ?
Accablée, elle déboutonna son manteau. Philip aperçut sa poitrine pantelante sous le tissu rouge velouteux.
— Ma chérie, ça ne va pas ? Tu n’aimes pas ces bols ? Tu trouves le renne ridicule ?
Pâlie d’anxiété, elle se racla la gorge et murmura :
— Philip… et si on allait boire un verre ? Il y a endroit sympa en haut… avec une jolie vue…
— Boire un verre ? Mais le shopping pour demain ?
— Oublions le shopping. Oublions demain Philip.
Il la dévisagea avec stupéfaction.
— Qu’est-ce que tu veux dire ? balbutia-t-il. Tu veux t’asseoir ? Tu es toute blanche…
— Je suis désolée. Je ne peux plus continuer. Je vais finir par te rendre malheureux.
Philip sentit ses joues se décolorer. Vacillant, agrippé à un présentoir, il protesta :
— Mais c’est n’importe quoi  ! Pourquoi est-ce que tu me rendrais malheureux ?
Il posa sur le bras d’Emily une main protectrice et désespérée. Elle se raidit. Il fallait vite qu’elle trouve quelque chose, n’importe quoi, pour qu’il ne s’accroche pas. Elle n’avait pas le courage de dire la vérité. Elle n’avait jamais le courage de leur dire Je ne peux pas t’aimer parce que j’appartiens tout entière à un autre.
—  Je t’ai trompé, lâcha-t-elle en se tordant les doigts.
Philip écarquilla les yeux, incrédule. Il chercha dans son regard un indice, une main tendue, une explication. Il ne trouva que deux prunelles froides et fermées.
— Et si moi je veux continuer ?
— Ce n’est pas une bonne idée.
— Mais… qu’est-ce que tu racontes ? Je suis bien avec toi…
— Tu ne me connais que depuis trois mois, s’écria-t-elle, agacée.
Affolé, il glapit :
— Mais justement, c’est beaucoup trois mois… Je ne veux pas que tout s’arrête  !
L’impatience qu’il décela dans les yeux d’Emily l’acheva. Tout s’était déjà arrêté, qu’il le veuille ou non. Rien n’avait sans doute même vraiment commencé. Il s’effondra sur une banquette en cuir rouge, les bols toujours en main.
Emily le laissa seul au rayon vaisselle de Noël. En quittant le magasin, elle se retourna une dernière fois. Elle s’en voulut. Assis devant un arbre immense dont la guirlande multicolore l’éclairait à intervalles réguliers, il ressemblait à épave clignotante au milieu des paquets cadeaux.
Lorsqu’elle sortit du magasin, la voix de Franck Sinatra vibrait dans tout le bâtiment : You better watch out, You better not cry… Santa Claus is coming to town. Elle aurait voulu se verrouiller les tympans.
Elle s’avançait vers l’escalier roulant lorsqu’un bambin lancé sur sa trottinette à toute allure manqua de s’écraser contre ses jambes. Elle eut le réflexe de reculer, ce qui permit d’éviter l’accident de justesse. Essoufflée, échevelée, la nounou accourut avec lenteur, déplaçant son embonpoint avec une hâte maladroite. La vieille femme saisit le petit garçon par la taille, lui enleva la trottinette des mains et l’installa dans sa poussette, ce qui provoqua des hurlements déchaînés. Le torse miniature se secoua de soubresauts rageurs. Alors qu’elle essayait d’accrocher les sangles autour de sa taille, il lui donnait des coups de pied dans le ventre, toujours occupé à rugir.
— Tu cries parce que tu as eu peur de me faire mal ?
Les cris s’arrêtèrent net. Les pupilles minuscules, encore tremblantes de colère, dévisagèrent Emily avec surprise. La nounou parvint enfin à boucler la ceinture, laissa échapper un long soupir et, à bout de forces, s’appuya sur les poignées de la poussette pour ne pas s’écrouler.
Emily insista :
— Pourquoi tu cries ? T’es fâché contre ta trottinette qui a failli nous faire tomber tous les deux ?
— Non  ! Je veux pas être dans ma poussette  ! C’est pour les bébés  !
— Ici c’est fait pour marcher, pas pour faire de la trottinette. T’as vu, c’est dangereux. Il y a trop de monde.
— C’est pas juste  ! Je peux jamais utiliser ma trottinette alors  ! Il y en a partout, du monde  !
— C’est vrai. Je comprends. Il y a beaucoup de choses qui ne sont pas justes. On apprend à vivre avec, tu verras. Mais il ne faut pas te fâcher comme ça. Tu sais pourquoi ?
— Non, grogna-t-il, tandis que ses petits muscles se décontractaient peu à peu.
— Parce que sinon tout le monde pense que tu es méchant. Moi, je sais que tu n’es pas méchant. Tu es juste triste. Je le sais parce que tu me l’as expliqué. Mais si tu hurles en donnant des coups, personne ne peut comprendre.
— Tu n’es jamais fâchée toi ? murmura-t-il en arrondissant les sourcils.
— Oh, si  ! Souvent. Moi aussi je donne des coups. Je fais mal aux autres. Et je ne leur explique rien. Je suis sûre qu’ils pensent que je suis méchante. Il ne faut pas faire comme moi.
Emily s’éloigna sur l’escalier roulant, laissant la nounou bouche bée et le petit garçon apaisé. Elle entra dans un restaurant à l’étage. Devant la baie vitrée qui surplombait Columbus Circle, elle s’installa à sa table. Celle où elle s’asseyait toujours avec Sam.
Son regard se perdit dans Central Park, touffu, roux et jaune, qui flamboyait à perte de vue. Les façades s’alignaient, coquettes, lumineuses, éclairées par le soleil du soir qui répandait un halo orangé sur la ville. Derrière la paroi de verre, New York resplendissait. Isolée parmi les millions d’anonymes qui grouillaient autour d’elle, Emily se sentit plus seule qu’en plein désert. De grosses larmes enflèrent entre ses cils. Sa gorge se serra. Sam lui manquait tellement qu’il lui arrivait de manquer d’air. Silencieux, son chagrin ruissela le long de ses joues. Avec une ardeur désespérée, ses doigts s’agrippèrent au rebord cuivré de la table. Leur table.
Un étage plus bas, recroquevillé sur la banquette, Philip observait d’un œil fixe les maisonnettes en pain d’épice, les paysages enneigés, les hottes bourrées de cadeaux et les sapins enguirlandés. Il ruminait s

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