Rêve générale
86 pages
Français

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Description

Une poésie qui tient la vie du bout des doigts.


Tout semble partir de rien, un air de plume, un mouvement de chat, les choses s’organisent autour de leurs déséquilibres.


Prose, poésie narrative, récits de voyages, chroniques poétiques (les peintres), une faïence composite de textes qui diffractent une lumière mélancolique sur un univers attachant.



Patrice Cazelles, Café-Poésie de Fontenay-sous-Bois.


Recueil de 53 textes, cris du coeur émouvants et attachants.



Editions Tangerine nights

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 31 mars 2020
Nombre de lectures 1
EAN13 9791093275529
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Geneviève Buono
 
 
RÊVE GÉNÉRALE
 
Manifestations poétiques
 
 
 
 
Collection Pourquoi pas la nuit
 
 
Éditions Tangerine nights
46 Domaine du vert coteau
14800 TOUQUES
 
ISBN : 979-10-93275-14-7
EAN : 9791093275147
ISBN NUMÉRIQUES : 979-10-93275-52-9
EAN NUMÉRIQUE : 9791093275529
 
 
 
Préface
 
 
Une poésie qui tient la vie du bout des doigts.
C’est avec fragilité que Geneviève Buono expose son motif, tout semble partir de rien, un air de plume, un mouvement de chat, les choses s’organisent autour de leurs déséquilibres.
C’est un recueil discordant, fait de diverses sections qui nous émeuvent par leur singularité, à la façon de ces musiques très contemporaines qui ne cherchent pas à flatter l’oreille mais à rendre compte d’un état des sens.
Prose, poésie, prose narrative, récit de voyages, chroniques poétiques (les peintres), une faïence composite de textes qui diffractent une lumière mélancolique sur un univers attachant.
Patrice Cazelles
/ Café-Poésie de Fontenay-sous-Bois
 
 
 
 
 
Rêve générale
 
 
L’été, mille projets me vinrent à l’esprit.
Je les remis aux lendemains.
À l’automne, je labourai. Vint l’hiver, il me fallut briser la glace et, jusqu’au printemps, mon champ demeura friche.
Ainsi passent les années.
 
Le doute est un allegro
Qui, bien souvent, m’assaille.
Dans son battement d’ailes de cigogne, mon âge
S’en vient cogner le bord de ma paupière.
Chaque soir, ô miroir, c’est ma vie qui se referme.
Il est déjà janvier. Qu’ai-je fait à ce jour, et que sera demain ?
Aurai-je encore en moi ce grand fleuve d’amour ?
 
 
 
 
 
Vie
 
 
Vie des forêts endormies, des sommets doux de marbre gris.
Vie des chagrins bien enfouis, du jour qui vient après la nuit.
Ondulante, ondoyante, et craquante sous la pluie.
Paillettes et cristaux, la vague avance et crie Plus haut ! 
Je lui trouve goût d’harmonie, elle s’éloigne vers l’infini,
Ah qu’elles sont vertes mes folies
Au sein d’un monde si petit !
Je me perds à te regarder, je m’étonne sans me lasser
 
Vie de chien, à ronger son frein,
Ou du sage, qui ne sait qu’attendre
Vie granit, de mal ni de bien,
Vie du fou qui ne comprend pas
À quoi ça rime d’être là.
Oui vide, je le suis souvent
Noyée dans les incertitudes.
 
Vie, ô ma vie, qui ne sert à rien
Qu’à dérouler sa pauvre voix.
Je ne sais que chanter ma vie.
 
 
Crudelia
 
 
Rose et bleue dans le jour, elle transparaissait,
L’incarnat de ses joues au matin fleurissait
Lui, qui la rencontra au tournant de sa vie
Perdit le goût du pain et sa joie se tarit
La claire image douce dans la nuit le hantait
Projetant sur ses rêves de tragiques reflets
En ses mains délicates il n’était qu’un jouet.
Tour à tour morose, agacée ou charmante
Il ne pouvait jamais deviner par avance
Sans cesse perdait pied face à cette mouvance.
Aspiré malgré lui par ce fort tourbillon
Il vint à se noyer dans ce délire blond
 
Tiens! dit-elle en ouvrant le journal
Un homme s’est tué - Ô scandale !
Cet homme… – Sait-on jamais ?
Peut-être qu’au fond, je l’aimais !
 
 
 
Paris Underdose
 
 
J’ai l’arbre à cames en tête et Noël sur épine,
J’ai le crépuscule en échappement boulevard de l’Hôpital et la porte de l’hôtel qui trafique, J’ai l’illusion rêche et l’absence qui gronde, les poings cernés, les bras morts, la fermeture définitive, J’ai la nuit soufre, la forêt vide et la peur au fusil,
J’ai le verre qui se brise, le grand veneur silencieux sous le porche et des citations à titre posthume,
Les épaules évanouies, le souffle pourri des attentats au pied du Bataclan, et cette étoile au front des petits hommes que l’aube éparpille.
J’ai la bouche cassée d’interrogations et cet étonnement qui ne prend pas,
La robe trop courte de la slameuse déchirée, la morte-saison d’une pleureuse grecque qui s’évanouit pour de l’argent,
J’ai les griffes aux joues, et la veine bleue qui tremble au poignet de l’enfant inconnu, j’ai la plainte rosacée d’une paupière mal fermée,
Et je déchiffre dans la neige les empreintes de la grande louve, à l’heure où les solitudes se négocient sur le parvis du Sacré-Cœur.
 
 
Je me délabre
 
 
Je me délabre dans l’hiver
Qui me poignarde par derrière
Je me dilue dans les ciels gris chargés de pluie.
Mon cœur lentement se défait,
Pris dans les glaces polaires.
Les grands icebergs éparpillent
D’innombrables projets détruits.
Ce temps ressemble à la pluie
Ici, en plein jour c’est la nuit.
Des spectres en lambeaux sillonnent
Les troubles quartiers de nos villes
Ils scandent d’un ton monotone
Le message d’un être divin
Qui nous annonce notre fin.
 
Sur les chemins bourbeux rôdent
De grands chiens noirs ombrageux
Et sur leurs maigres corps flotte
L’odeur forte de la mort.
 
 
Question
 
 
Je me pose au-dessus de l’Oise, balcon gracieux, belle terrasse Fleuve des gens qui vont et passent,
Et tout à coup je me demande Comment peut-on être tranquille,
Rester assis dans cette ville à regarder, loin des affaires,
À regarder tourner la terre ?
 
Moi, ma tête me fait un peu mal Je répète c’est pas normal
De se sentir paisible et clair Avec soi-même, avec les autres,
Et si ce n’est pas notre faute
Ce n’est pas non plus celle des autres. Ici, le ciel est tombé.
 
De son cri noir comme un remords Un corbeau vrille les nuées De nouveau, je m’interroge Peut-on vraiment penser à rien
En se posant un beau matin
Pour prendre un petit verre d’absinthe
Un vingt-neuf juillet à Auvers ?
 
 
 
Contre-route
 
 
Ma faim à moi n'est pas comme celle des autres.
C'est une faim barbare, une faim des origines, tigre à dents de sabre plus féroce que l'orage et tous les Golem.
Sa colère m’abat, face contre terre.
Donne-moi la main pour la vie
Donne-moi la vie contre la mort.
La route est courte comme la vie de rêve, demain viendra la trêve. Et la patiente solitude déplie le vitrail de ses élytres, amulettes orangement bleues
Qui se prennent dans tes mailles.
Baissez s’il vous plaît, la lumière, ici le chemin s’arrête. La douleur irise tes yeux qui s’écarquillent.       
L’ombre a gagné la guerre
Et tu t’étends sur la nappe fleurie de soleils
Dont la bouche assoiffée d’amour
Embrasse déjà tes entrailles.
 
 
Musique de la pensée
 
 
Le doute est un allegro qui, bien souvent, m'assaille, lancinante musique de la pensée libérant ses notes graves sur mes portées secrètes,  
Où s’écaille la voix rauque de la chanteuse dévastée.        La batterie trace sa route. Elle tranche, cisaille, déflore lèvres, ventres, rapproche les sexes noirs, filant d'étranges destinées,       
Filles d’ombre et de hanche que la vie déshabille. 
La clé de sol joue l'ensoleillement 
La contrebasse bombe le son,
Les uts s'étreignent à la sauvage,
Dans le rut des violons.        Et la nuit s'extasie
De leurs prouesses.               Le piano se répand par vagues, se tait, s’élève et redescend,        L’écume répand des sirènes
Dont le sein, au passage de la houle, agrippe
Des algues rouges, poivre et sel de volupté.
Elles connaissent par cœur, ces filles de la mer, les tragiques étreintes de la dissonance et du frisson.
En mélodie zibeline sur ma gorge câline,
Le frottement de leur queue sonne l’halleluyah.
 
 
Ciel malade
 
 
Dans la baie vitrée des voisins L'unique arbre de ce jardin Dessine un brouillard feuillu Qui se dandine, rien de plus,
Saule balayeur de rêve. Là-haut, dansent des champs de neige Où

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