Rue des Blancs-Manteaux
60 pages
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Rue des Blancs-Manteaux , livre ebook

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Description

Alger-Paris-Alger, tel pourrait être le titre de ce recueil, tant sont présentes ces deux capitales dans la poésie de Mohamed Touati.


Il débarque à Paris à 22 ans et tombe aussitôt sous le charme du quartier du Marais. Erato et Euterpe l’attendent au coin de la rue des Blancs-Manteaux. Elles ne le lâcheront plus...


La majesté du Tassili illumine sa plume et lui inspire des vers à la fulgurance saharienne. L’amour, mais aussi les tragédies algériennes, guident une écriture passionnée, reflet de ses joies et de ses tristesses.


Préface d’Ahmed Azeggagh


Postface de Hamma Meliani

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 avril 2021
Nombre de lectures 7
EAN13 9791093275703
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Mohamed Touaouti
 
 
Rue des Blancs-Manteaux
 
 
 
 
 
 
Préface d'Ahmed Azeggagh
 
Postface de Hamma Meliani
.
 
 
Collection Pourquoi pas la nuit
 
 
 
 
Éditions Tangerine nights
46 Domaine du vert coteau
14800 Touques
Isbn : 979-10-93275-69-7
Ean : 9791093275697
Isbn numérique : 979-10-93275-70-3
Ean numérique : 9791093275703
 
Préface
 
Un poète peut en cacher un autre
 
Il ne s’agit pas d’être connu, il s’agit d’être reconnu, me dit un jour Malek Haddad.
C’était en 1967 à Constantine, place de la Brèche, à deux pas du théâtre. Nous parlions littérature, gloire éphémère, poètes ancrés dans le temps… Peu satisfait de sa formule à l’emporte-pièce, je lui répondis presque du tac au tac :
– Mais Malek, avant d’être reconnu, il faut d’abord être connu.
– Désarçonné, Malek se planta devant moi, le regard interrogatif.
– Enfonçant le clou j’ajoutai :
– C’est facile de dire ça quand on est traduit en plusieurs langues, pas vrai ? Mais tu sais très bien qu’un poète qui n’a jamais publié est comme quelqu’un qui n’a jamais fait l’amour. C’est comme s’il n’existait pas !
Malek se remit à mes côtés, m’invitant implicitement à poursuivre la promenade...
– Ton raisonnement n’est pas idiot, marmonna-t-il, au bout d’un long moment.
Malek Haddad avait l’art de ciseler des formules étincelantes. On le prenait rarement en défaut. Cette conversation avec mon illustre aîné me revint en mémoire lors de ma rencontre avec Mohamed Touati. C’était à Bejaia fin juillet 1997, lors des 9e poésiades, à l’intérieur du théâtre… Nous sympathisâmes très vite. Il m’apprit qu’il écrivait et qu’il avait même reçu le premier prix des poésiades en 1995.
– Chouette ! lui dis-je. Tu vas pouvoir me dédicacer un ouvrage.
– Je ne peux pas
– Pourquoi donc ?
Le recueil n’a pas été publié m’avoua, t-il
– Comment ça ? m’étonnais-je.
– C’est la vérité.
– Comme ça, on te décerne un prix sans penser à publier le résultat de ton travail ?
– C’est comme ça.
– C’est nul.
– Je ne te le fais pas dire. Mais je peux t’offrir un manuscrit si tu veux. Il m’en reste un dernier. C’est le mien personnel.
C’est ainsi que j’eus entre les mains les premiers poèmes de Mohamed Touati. Je ne sais pourquoi à chaque fois que je rencontre Mohamed – devenu un ami sans concession – me vient à l’image de René. Est-ce à cause du physique, d’une certaine complicité des mots ? Toujours est-il qu’un fil invisible semble relier les deux auteurs. René Char avait une haute idée de la poésie et des poètes :
«Nous sommes des météores à gueule de planète. Notre ciel est une veille, notre course une chasse, et notre gibier est une goutte de clarté».
Cette formule de René aurait pu être signée Mohamed, mais Char est reconnu depuis longtemps.
Qui connaît aujourd’hui le poète Touati ? Peu de gens en vérité.
Mais qui sait si, demain, l’auteur de Fille de ma tribu ne sera pas l’égal de son illustre aîné.
 
Ahmed Azeggagh
–  Ahmed Azeggagh : Écrivain poète et journaliste, né le 5 juillet 1942 à Bejaïa, décédé le 24 avril 2003 à Alger.
–  Bejaïa, ville côtière de Kabylie à 220 km à l’est d’Alger
–  Malek Haddad : Écrivain et poète né le 5 juillet 1927 à Constantine, décédé le 2 juin 1978 à Alger.
 
 
 
 
Ballades parisiennes
 
Nous retournerons dire nos poèmes
Rue des Blancs-Manteaux
Nous qui l’autre soir
Étions en quête d’une patrie
Plus tard…
Quand nous aurons bu
Nos espoirs et nos regrets
Cloîtré nos rengaines
Nous irons sur les boulevards
À la rencontre de noces blanches
Nous irons sous le pont du zouave
Guérir nos ivresses
Une bouteille dans chaque main
Moi qui ai composé sur les seins d’une insoumise
Les secrets des nuits de Jade
Sans trop savoir comment rimer
Je revendique Paris, ses boulevards
Et ma mémoire restée en rade rue de la Contrescarpe
Aujourd’hui j’ai noué mes souvenirs
Aux doigts d’une Amazighe
Celle qui l’autre soir m’a délivré de ma folie
Voici mon errance accrochée à ses yeux.
Dans ma tête coule la Seine
Et le temps des aux-revoirs.

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