Sa meuf
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Sa meuf , livre ebook

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Description


Au cœur de la cité, la rencontre fusionnelle de deux êtres que tout sépare... la mort le confirmera.


ELLE EMERGE DE L’ESCALIER qui conduit au parking souterrain. L'est pas dans un bel état. Cheveux emmêlés, robe déchirée, visage tout plein d'ecchymoses. L'a du mal à tenir debout, son épaule nue racle contre la paroi de béton. Je me précipite vers elle. Elle tombe dans mes bras. C'est la première fois que je la serre contre moi. Elle tremble, mais c'est de colère. Elle vomit les salauds du bloc F, leurs souffles bestiaux, leurs sales pattes sur elle.



L’amour fou n’a pas de frontière, ni de territoire attitré, Eric Fouassier nous donne à lire une histoire d’amour qui, comme celles que chantent les Rita Mitsouko, finit mal en général.


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 27 janvier 2014
Nombre de lectures 16
EAN13 9791023402827
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0022€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Eric Fouassier
Sa meuf
Nouvelle CollectionNoire Sœur
Cette meuf, l'est pas croyable ! Pas deux comme elle dans la cité ! C'qu'on remarque en premier chez elle, ce sont ses cheveux. Y a tant d'soleil dans ses chiadées boucles blondes qu'on dirait un gigantesque feu de joie. De quoi s'illuminer tout entier l'intérieur, se chauffer les entrailles à petit feu. C'est comme un repère lumineux pour ne plus jamais se perdre dans la nuit, un astre doré perso, rien que pour soi. Après, tout de suite après, on kiffe pour ses yeux, des yeux d'un bleu si profond qu'il te vient comme ça, sans prévenir, des envies de plongeon et de brasse coulée. La vie de ma mère ! N 'importe qui donnerait jusqu'à son dernier bifton pour faire la planche dans ses prunelles liquides ! C'est bien simple, cette gonzesse, quand on la mate, les mirettes comme des billes de clown, on n'peut pas s'empêcher de penser aux vacances qu'on aura jamais, celles des bourges qu'ont assez de blé pour s'payer la grande bleue, les plages toute blondes ettutti l'chianti! Des fois, ça t'prend si fort que t'as presque l'impression d'y être, pépère sur la côte, avec rien à faire qu'à glander et à te carrer l'oignon dans le sable chaud. Faut dire qu'les nanas, à Sarcelles, z'ont pas grand-chose de la Suédoise en goguette. C'est regard en deuil et voile pour la majorité, parfois dreadlocks ou tignasse passée au henné. Circulez, y a rien à voir ! Alors, forcément, une telle blondeur, ça aide pas à passer inaperçue. Mais les keums qui la branchent dans la rue, qui sifflent dans son sillage, elle, elle en a rien à péter. Elle passe à côté d'eux, sans un mot, sans un regard, la princesse quoi ! Mais pas le genre mijaurée ou tasspé qui s'la joue. La vraie princesse ! Qu'est tellement ailleurs que tu peux pas imaginer. Les trucs graveleux, elle les entend même pas. L'est pas programmée pour. Les types, elle les ignore pas. C'est plus simple : elle les voit pas. Même que des fois j'lui dis que ça pourrait lui jouer des tours. Elle réplique qu'elle s'en fout, que de toute façon, elle compte pas moisir dans l'quartier. Elle a seize piges et moi dix-neuf. Vous dire pourquoi c'est moi qu'elle a choisi comme confident, je saurais pas bien. Peut-être parce
que j'ai jamais joué du sifflet au passage d'une fille, jamais balancé ma paluche vers un valseur en vadrouille. Ça m'plaît bien moi, cette idée que je suis l'seul à qui elle accepte de s'livrer un peu. Même si, souvent, faut reconnaître, j'entrave pas tout ce qu'elle raconte. Des fois, elle part dans des grandes envolées, des délires verbaux tellement zarbis que même si t'es diplômé des grandes écoles tu peux pas suivre. Alors, t'imagine ma pomme qu'a tout envoyé valser à la fin du collège ! Elle le répète souvent d'ailleurs : «Le problème avec vous autres, dans la cité, c'est que vous manquez d'imagination. Quand il vous arrive d'en avoir, vos rêves font du rase-mottes. C'est pour ça que j'veux m'évader ». L'évasion, c'est son grand mot, son obsession. Au début, j'avais du mal à saisir ce qu'elle voulait dire par là. On s'évade quand on est prisonnier. Et elle, elle me semblait aussi libre qu'on peut l'être. C'est justement ça qui me faisait la kiffer grave. Alors quand elle me balançait le grand couplet sur son besoin d'évasion, je faisais exprès de lui parler deMatrix, tu sais la scène de ouf où le héros fait évader son mentor, un mastard de black avec plus un tif sur le caillou, pendu à un hélicoptère. Ou bien j'évoquais certains passages deLa grande évasion, >>>>>>>>
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