The order of Spirink , livre ebook
259
pages
Français
Ebooks
2024
Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus
Découvre YouScribe et accède à tout notre catalogue !
Découvre YouScribe et accède à tout notre catalogue !
259
pages
Français
Ebooks
2024
Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus
Publié par
Date de parution
29 mars 2024
EAN13
9782379615603
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
2 Mo
Publié par
Date de parution
29 mars 2024
EAN13
9782379615603
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
2 Mo
The Order of Spirink – Les secrets de Columbia
Charlie Genet
Charlie Genet
Mentions légales
Éditions Élixyria
http://www.editionselixyria.com
https://www.facebook.com/Editions.Elixyria/
ISBN : 978-2-37961-560-3
Illustration Dragon : Dvarg
Concept de couverture : Didier de Vaujany
À Mimie, ma filleule
Que l’avenir t’apporte de merveilleuses aventures.
Prologue
La liberté… Je n’ai pas encore dix-sept ans, et je quitte le domicile familial, la tutelle parentale, pour une chambre universitaire et un planning aussi chargé que celui d’un ministre. Mais c’est mon choix, mes premiers pas vers un avenir dont je rêve depuis toujours.
La liberté… Voilà ce que j’ai gagné en sortant major de promo avec les meilleurs résultats de toute l’histoire de mon lycée. Grâce à mon travail acharné, je suis aujourd’hui dans cette voiture qui m’emmène vers l’université de Columbia. L’été est loin d’être achevé, les vacances perdurent pour bon nombre d’élèves, mais pas pour la future élite des États-Unis. Un jour, j’espère compter pour ce pays. J’ai tant de projets et le premier est de réussir mon droit.
Perdue dans mes pensées, j’apprécie le silence. Mon père, avec son crâne en forme de coquille d’œuf dissimulé sous une casquette des Lions , garde les yeux fixés sur l’asphalte. Je n’essaie pas de faire la conversation, c’est inutile, nous n’avons jamais réussi à établir de réels contacts. Nous nous adorons, là n’est pas la question, mais nous n’avons aucun point commun. C’est un homme gentil, travailleur, hélas sans ambition et qui ne comprend pas les miennes. Pourtant, s’il les juge démesurées, il ne les bride pas. Au contraire, il fait tout ce qui est en son pouvoir pour m’aider à atteindre mes objectifs, et pour ça, je lui en suis reconnaissante.
— Merci Daddy, murmuré-je, sans y penser.
D’un grognement, il m’interroge sur cette politesse impromptue. Je repousse une mèche qui me tombe dans les yeux, il ajuste sa casquette. Je suis partie avec une valise, deux cartons de livres et mon ordinateur flambant neuf. Je n’ai rien de précieux à emmener. J’aurais largement pu me débrouiller avec les transports pour rejoindre ma nouvelle maison, mais il a tenu à m’y conduire. Résultat, nous sommes tous les deux, assis dans cette voiture, empêtrés dans notre malaise.
Je voudrais le remercier d’être là, des sacrifices qu’il a fait pour moi, mais les mots restent coincés quelque part entre mes neurones surentraînés.
— De m’emmener à Columbia, balbutié-je.
— Je ne peux pas te payer les frais de scolarité, je peux bien faire ça.
Je soupire. Pour ma famille, débourser plus de soixante mille dollars annuels est impossible. La bourse me soulage d’une partie des frais de scolarité et de logement, mais pour le reste, je vais devoir assurer. Et pour mon père, c’est un assassinat de sa fierté. J’ai eu beau lui murmurer, lui crier, lui écrire que je ne lui en tiens pas rigueur, il le vit comme un échec.
— Il n’y a que quarante miles entre Afton et New York. Ce n’est pas très loin. Je peux même revenir te chercher si tu….
Si j’ai peur des grands méchants étudiants ?
Les surdoués n’ont pas la cote au lycée, l’université ne peut pas être pire.
— … as envie de passer un week-end de temps à autre à la maison.
Je lève les yeux au ciel.
— J’ai déjà dit à maman que…
— Tu vas lui manquer. Elle m’a fait promettre de te proposer de rentrer le week-end. Je lui ai expliqué que tu ne voudrais pas, que tu devais travailler, mais tu la connais.
La réponse se passe de mots.
La liberté… C’est aussi aimer sincèrement sa famille, et apprécier de ne plus avoir à écouter les jérémiades de ma mère sur ma jeunesse sacrifiée à mes études. Rosalie Odell rêvait d’une fille avec qui parler mode et garçons. À sa grande déception, je ne suis ni extravertie ni fêtarde ; je n’ai jamais mis un orteil dans un bal de promo, pas plus que je ne désire intégrer une sororité. J’ai ce genre de regroupement en horreur. Quel intérêt y a-t-il à vouloir se réunir pour se ressembler ? Je n’aspire qu’au libre-choix.
Mon père ralentit sur Broadway, pénètre sur le campus de Morningside et s’arrête à proximité du 2940 : une façade aux pierres blanches surmontées de briques, une porte noire. Je détaille chaque pavé du sol en descendant de la voiture. Des étudiants entrent et sortent, déchargent des cartons sous les regards des deuxièmes années, curieux de découvrir les nouveaux. Mon père claque sa portière pour rejoindre le coffre. Je sursaute. Puis, lentement un sourire étire mes lèvres, chassant l’appréhension de la nouveauté. J’y suis ! Furnald Hall . Ma nouvelle adresse.
La liberté… voilà comment je vois mes années universitaires. Seulement, personne ne choisit son destin, on croit juste en avoir la maîtrise.
À cet instant précis, salle de la flamme
Le silence est d’or pour l’homme assoupi. Tout est si bruyant dans l’université. Même dans le creux de son foyer, il ne trouve une paix similaire à celle qu’il éprouve ici. Il aime être seul dans cette pièce. Il y apprécie la connexion avec la magie dans son entièreté. Sa tête dodeline légèrement. Son sommeil est troublé.
Les braises magiques étincellent, pétillent comme un feu de Bengale avant de s’embraser avec force. Assis dans son fauteuil, les bras sur les épais accoudoirs, il ouvre les yeux, interpellé par la réaction imprévue du feu sacré. Les flammes s’enrobent de leur teinte violette, signe caractéristique de magie. Elles s’élèvent si haut qu’elles lèchent le plafond de pierre.
Il se lève. Ses iris se couvrent d’un voile blanc. Sa respiration erratique traduit l’agitation qui s’empare de lui. Il penche la tête en avant, ses dreadlocks tombent en rideau, dissimulant ses traits crispés qui déforment la jeunesse factice de son visage.
Un souffle et tout est de nouveau normal. Le feu est redevenu charbon endormi. Son regard est celui d’un être humain normal. Un rictus étire ses lèvres épaisses.
Il sait…
Chapitre 1
Emily
Une semaine après
Vivre à Furnald Hall a beaucoup d’avantages : des chambres individuelles, des salles de bains à tous les étages, une localisation idéale, et le tutorat des première année par les deuxièmes. C’est ce qui est écrit sur la plaquette d’admission. Lorsque nous avons visité le campus en avril, ma mère m’a suppliée de remplir une demande de logement dans cette résidence. Elle espère secrètement que je m’y fasse des amis, que je rencontre un étudiant plein de charme, promis à un bel avenir…
Sauf que pour moi, avoir un mentor est un calvaire. Je suis mal à l’aise avec les autres, ne sais quoi leur dire. Je m’organise mieux seule. Je vis mieux seule. Je suis comme ça. Alors, pourquoi habiter dans une résidence encourageant le tutorat ? Simplement pour éviter un incident diplomatique avec elle. Je déteste les embrouilles, particulièrement avec ma mère, j’ai donc obtempéré.
Me voilà en mode caniche derrière une magnifique blonde plantureuse, au make-up sans défaut, aux babillages incessants et qui est, pour mon plus grand déplaisir, cheerleaders des Lions . Elle accumule, à elle seule, tous les clichés des films et autres séries sur les universités américaines. La fille rêvée pour mes parents, ma parfaite antithèse.
Shirley Rouse marche à mes côtés en ondulant des hanches et rejette régulièrement sa chevelure en arrière pour le plaisir de l’assistance masculine. Par ricochet, les regards envieux des hommes se posent sur ma personne. Pour la discrétion, c’est loupé !
— Nous passons devant la bibliothèque Butler…
Entre deux récits sportifs ou festifs, Shirley me montre les bâtiments utiles. Il émane d’elle l’assurance de celle à qui on ne dit jamais non. Mon cerveau emmagasine les données : trajets, heures d’ouvertures et de fermetures.
— Au fait, tu as pensé à te signaler à l’administration à ton arrivée à Furnald ?
Je m’arrête, aussi étonnée qu’elle semble sérieuse.
— Je ne suis pas spécialiste du crochetage de serrure, donc j’y suis passée pour récupérer mes clés.
Elle m’examine un bref instant, et sourit :
— Bien sûr ! Suis-je bête. Parfois, je parle trop rapidement.
Ou tu ne réfléchis pas assez vite. Question de point de vue.
— Ce sont des choses qui arrivent, répliqué-je, diplomate.
Elle reprend sa marche sur le chemin bordé de pelouses verdoyantes. Des étudiants allongés discutent et profitent du dernier jour de vacances. En suivant Shirley, je l’observe en me demandant dans quel domaine elle a pu se distinguer pour être retenue ; peut-être bénéficie-t-elle d’un passe-droit comme les enfants de famille aisée ?
Je serre les mâchoires douloureusement. C’est ma punition pour mon jugement hâtif et infondé. Il n’y a pas de coupable sans preuve !
— Excuse-moi, je ne me souviens plus dans quelle filière tu es ? l’interrogé-je.
— Journalisme, répond-elle. Je sais, on imagine les journalistes avec des physiques de gratte papier, mais il ne faut pas se fier aux apparences.
Si elles sont parfois trompeuses, elles sont souvent très justes. Nouveaux grincements de dents. Mes précédentes relations avec autrui m’ont rendue terriblement sévère. Shirley est en train d’en faire les frais.
— Je viens de Chicago et toi ? lance-t-elle, sans préavis.
J’observe le profil enjoué de la jeune femme. Elle semble vraiment s’intéresser à moi.
— Afton.
Nous continuons de marcher comme deux amies sous le soleil estival.
— En Virginie ?
Je m’étonne de sa culture. Afton Virginie ou Afton état de New York sont de minuscules bourgades inconnues du grand public.
— New Jersey, la corrigé-je.
— Tu es du coin, alors !
Je souris devant le côté relatif de l’info.
— C’est à quoi ? Cinquante miles maximum ?
— Quarante et un, pour être plus précise. Comment connais-tu Afton ?
Elle me fait un clin d’œil.
— Il ne faut pas se fier aux apparences, je te l’ai dit.
Nous changeons de direction, passons devant une autre bibliothèque. Je commence à me perdre à force de tourner. Lorsque je serai seule, je devrai peut-être semer des cailloux pour retrouver mon chemin.
— J’