Tu te souviendras
86 pages
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Tu te souviendras , livre ebook

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Description

Diane est une étudiante passionnée de légendes urbaines. Pour ses études, elle choisit de s'installer à Pulnoy, une petite ville marquée par un événement tragique et inexplicable survenu vingt ans plus tôt. Par une nuit d'été à l'atmosphère humide, les seize moines d'une secte obscure ont rencontré la mort, dans sa forme la plus violente.


Dès le début du semestre, elle se lie d'amitié avec la lumineuse Shirley, le sympathique Alex et voit de nouveaux sentiments naitre à l'égard du mystérieux et sombre Mathias.


Alors que des meurtres énigmatiques frappent la région et que l'inquiétude générale grandit, Diane doit également faire face au comportement de plus en plus étrange de ses nouveaux amis. Alors que la douce Shirley souffre d’accès de violences inexpliqués, Mathias se renferme, mais semble en savoir bien plus qu'il ne le dit.


Et si tout était lié au passé de cette paisible commune ? Diane résoudra-t-elle le mystère avant qu'il se soit trop tard ?



Se déroulant en Lorraine, « Tu te souviendras » est un récit mêlant sciences de l'occulte, amour, haine et deuil, dans un entrelacs surnaturel.


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 26 janvier 2021
Nombre de lectures 1
EAN13 9782492240683
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0015€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Tu te souviendras
 
Myriam Lorenz
 
Éditions Octoquill
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
© Myriam Lorenz, 2021
© Éditions Octoquill, 2021
 
Pour la couverture
© Sheila17
 
Pour les illustrations intérieures
©Noctis Inluni, Fanny Leurent
 
Pour la correction
© Marine P. Correctrice
 
 
Tous droits réservés.
 
Dépôt Légal : janvier 2021
 
 
 
Le présent ouvrage est protégé par le Code de la Propriété Intellectuelle. De ce fait, toute reproduction partielle ou totale est interdite sans l’accord de l’éditeur et de l’auteure.
 
 
 
 
 
 
Introduction
 
 
Il existe toutes sortes de légendes. Peu importe leur origine, leur niveau de véracité, et même leur format. Elles ont ce petit quelque chose qui leur a permis de demeurer vivantes à jamais, partout dans le monde.
Celle dont il est question aujourd’hui est née dans une petite commune française à l’aube du XXIe siècle. Elle puise sa popularité dans deux éléments majeurs :
 
Un garçon de dix ans.
Et sa part de vérité sanglante.
 
***
 
 
 
Musique d’ambiance recommandée pour favoriser l’immersion dans l’histoire  : Dark Music by Adrian von Ziegler
 

 
1.
 
23 juillet 1990
 
Par une nuit d’été à l’atmosphère humide, ils descendirent la rue des Longues Raies. Cette voie, qui se présentait ordinaire de jour, se révéla soudainement inquiétante, mystérieuse, et sombre à la nuit tombée. Ce soir-là, pas une seule voiture, pas un son de moteur, pas l’ombre d’un passant ne fut perceptible sous les lampadaires clignotants. Même les chats errants, d’habitude si peu farouches, avaient délaissé cette rue, de peur de se retrouver sur leur chemin et d’en payer le prix fort.
Ces êtres encapuchonnés ne cherchaient pas à se cacher des regards. Non, ils avançaient d’un pas traînant au beau milieu de la route, ne redoutant aucun danger, aucune collision… comme s’ils se jugeaient invincibles, immortels, et intouchables.
Les volets se refermèrent en claquant sur leur passage. Personne ne désirait connaître leurs intentions malsaines, car la peur l’emportait déjà sur la soif de curiosité. Cette organisation, ou secte comme nombre d’habitants la surnommaient, se voulait récente et pleine de ressources. Selon les rumeurs, elle se composait de seize membres considérés comme des moines obscurs ou des pratiquants de magie noire. Toutefois, même si les termes variaient d’une bouche à l’autre, l’angoisse qu’ils inspiraient demeurait bien présente.
Leur identité était secrète. Il pouvait s’agir d’un membre de la famille, d’un adjoint municipal, d’un professeur, d’un médecin, etc. Impossible de deviner les visages dissimulés sous ces capuches noires.
Il se racontait d’ailleurs que le premier et dernier téméraire à avoir mené sa propre enquête avait été porté disparu. Deux jours de recherches plus tard, les premiers morceaux de son cadavre, un pied et un doigt, auraient été découverts au fond du lac de la ville.
 
Dans un mutisme angoissant, ils glissèrent en direction d’un collège, à quelques pas d’ici. Les lampadaires du parking de l’établissement scolaire semblaient tous éteints. Tous à l’exception d’un seul, éclairant mystérieusement quatre 4x4 noirs. Lorsqu’ils s’en approchèrent, ils remarquèrent que d’autres individus à l’accoutrement identique les rejoignaient depuis une rue opposée.
Le rassemblement s’opéra.
Un rassemblement silencieux, presque mortuaire. Aucune parole ne fut échangée, mais chacun savait quoi faire. Les moteurs vrombirent et les phares s’activèrent. Les portières claquèrent puis la minute suivante, tous partirent en direction de la colline du Pain de sucre, située à la frontière sud de la commune. Cette zone se révélait très particulière, aussi bien au niveau énergétique que géographique. Et ce soir, elle allait jouer un rôle d’une importance capitale pour cette confrérie.
La pleine lune faisait la timide derrière des cumulus de plus en plus nombreux. La pluie et le vent s’apprêtaient à exprimer leur colère, mais cela ne freina pas leur motivation. Quelques minutes plus tard, ils atteignirent leur destination. Les 4x4 furent garés au pied de la colline.
Les hommes encapuchonnés se resignèrent à grimper jusqu’au sommet, malgré un vent qui gagnait en puissance et les quelques six cents mètres à parcourir. Le chemin était trop accidenté pour être pratiqué en voiture.
Âgé d’une soixantaine d’années, le visage ridé et marqué par une fatigue chronique, Balthazar Marchand était leur doyen. Son expérience et ses connaissances lui offraient le contrôle de cette secte inspirant la terreur. Situé en tête de file, il guidait tous les autres à l’aide d’une puissante torche, éclairant leur chemin. Après des minutes qui leur semblèrent s’étirer sur des heures, ils atteignirent enfin le sommet de la colline.
Personne pour les voir ou les entendre, personne pour les surveiller. Ils étaient seuls et à l’abri des regards indiscrets.
Balthazar Marchand reprit son souffle, s’appuyant sur ses genoux osseux. À cette altitude, la violence du vent les obligeait à agripper leur capuchon et à maintenir un équilibre parfois fragile. Les yeux du vieil homme dansaient de gauche à droite comme s’il était à la recherche d’un objet en particulier. C’est alors qu’un sourire malsain vint s’esquisser sur son visage pâle. Au centre du sommet patientait un autel sous lequel reposait une tombe de granite blanc. Malgré l’obscurité de la nuit, un œil affûté pouvait lire la mystérieuse gravure en lettres gothiques : Daniel Alvarez.
À cet instant, une étrange sensation émana de la sépulture, comme si elle attendait leur arrivée depuis des lustres.
— C’est parfait, conclut-il, ravi, en caressant sa barbe blanche naissante.
Balthazar Marchand était rassuré. Jusqu’à présent, tout se déroulait comme prévu.
Essoufflé par son ascension, il essuya d’un vif revers de main son visage trempé par la pluie battante. Ses ouailles se regroupèrent derrière lui et le fixèrent, muettes.
Soulagement et inquiétude dansaient déjà dans leur esprit.
De toutes les expériences occultes auxquelles ils avaient participé, celle-ci s’annonçait être la plus périlleuse. Cependant, leur quête était trop importante. Si le résultat se montrait à la hauteur de leurs espérances, alors leurs efforts seraient amplement récompensés.
— Mes frères, le moment est enfin venu ! clama Balthazar en direction de l’assemblée. Pendant vingt années, nous l’avons cherchée et aujourd’hui, nous l’avons enfin trouvée !
À ce moment-là, si un coup de tonnerre n’avait pas déchiré le ciel, on aurait perçu les cris fous et terrifiants de ces moines rongés par une ambition démesurée. Cette tombe, convoitée depuis deux décennies, se trouvait désormais à leur merci.
Et elle s’impatientait.
— Nous possédons enfin le cercueil de Daniel Alvarez, continua-t-il, exalté, en désignant la pierre tombale. Cette sépulture qui lui permettra de revenir d’entre les morts, et de nous récompenser en nous offrant à tous l’immortalité !
Le songe de la veille ne l’avait pas trahi. Ils étaient désormais à deux doigts d’obtenir ce qu’ils poursuivaient depuis toujours, ce pour quoi ils avaient sacrifié tant d’humains en secret. Ce pour quoi cette secte même avait été fondée !
Cette fois, l’échec ne serait pas de la partie.
D’un geste vif, Balthazar tendit les bras vers le ciel. Chaque seconde comptait. Ils devaient commencer le rituel.
Haut et fort, le doyen prononça une incantation en langue latine. Sa litanie provoqua la brutale propulsion de la pierre dans les airs, détruisant l’autel dans la foulée. La puissance du choc et du son donna l’impression qu’une bombe venait d’exploser sous terre. Désormais, les morceaux gisaient autour d’un trou rectangulaire, à l’intérieur duquel reposait un cercueil déjà ouvert.
L’assemblée fit montre d’un calme olympien. Ce type de phénomènes faisait partie de leur quotidien. Confiant, Balthazar se positionna au-dessus du cercueil. Un simple squelette gisait à l’intérieur.
— Passez-la-moi, ordonna-t-il à un moine.
Stoïque, aux traits étrangement jeunes, ce dernier lui tendit, non sans peine, une immense jarre vernie de bleu. Avec son aide, Balthazar s’en empara, retira le couvercle, puis versa le contenu à l’intérieur de la boîte macabre.
Entre-temps, il ne cessa de tousser et de cracher. Sa gorge le faisait souffrir et le temps n’était pas à leur avantage. Mais peu importait le climat ! Peu importait la pluie, le vent, le tonnerre ! Si le rituel aboutissait, Daniel Alvarez renaîtrait à partir de sa dépouille et de cette source de vie. Ainsi, le cancer et l’âge très avancé du doyen ne seraient plus qu’un mauvais souvenir.
Brûlant d’impatience, il versa la totalité de la jarre jusqu’à la dernière goutte. Puis il s’éloigna de quelques pas en incitant les autres à former un cercle autour de la fosse. Les mains jointes contre leur poitrine, tous baissèrent la tête avant de réciter avec lui une nouvelle incantation. Le son qui en résulta se mélangea à la tempête, lui donnant une sorte de vie et de personnalité occulte.
L’incantation ne dura qu’une dizaine de vers. Ensuite, ils se murèrent de nouveau dans le silence, semblant devenir de véritables statues.
Épuisé, Balthazar se posa contre un imposant débris en toussant et crachant à nouveau. L’énergie qu’il devait fournir afin que ses paroles parviennent dans l’autre monde était titanesque. Malgré le soutien psychique de ses quinze « frères », il demeurait celui qui en dépensait la plus grande quantité.
— Ce sera tout rose, ou tout noir, murmura l’un de ses disciples à son voisin, alors que sa tête commençait à tourner.
— Comment ça ?
— Imaginez qu’une fois matérialisé, ce démon ne tienne pas sa promesse. Imaginez un peu qu’une fois ramené à la vie, il nous voie comme une menace et nous tue. Je ne veux pas mourir si jeune.
— Personne ne le souhaite, répliqua l’autre en émettan

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