Ultra, tome 1 : Élevée en captivité
163 pages
Français

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Ultra, tome 1 : Élevée en captivité , livre ebook

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Description

Paris 2250. Le monde tel que nous le connaissons a été réduit en cendres. L’humanité est alors divisée en deux : les humains et les mutants.
Izar se bat pour survivre dans la Sphère, une réplique de l’ancien monde où tout est factice. Lorsque le gouvernement l’accuse d’être une mutante, un être agressif et sanguinaire, sa vie bascule en enfer.
Enrôlée par les dirigeants de la Sphère, Izar va découvrir ses pouvoirs, qui elle est réellement mais va aussi se heurter à de nombreux secrets.
Jusqu’à ce qu’elle doive garder le sien : cet étranger aux yeux de démons qui vient la visiter chaque nuit. Son visage la hante. Il s’impose à elle sans prévenir, empoisonne son être, bouleverse ses songes.
Il lui est familier, éveille en elle des désirs incontrôlables. Rencontré dans ses rêves, il va pourtant devenir son pire cauchemar.
Nous sommes vos enfants.
Nous sommes vos amis.
Nous sommes vos voisins.
Nous sommes différents.
Nous sommes mutants.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 24 novembre 2021
Nombre de lectures 65
EAN13 9782379932526
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Ultra

I-  Élevée en captivité
 
 
 
 
LIA ROSE
 
 
 


L’auteur est représenté par Black Ink Éditions. Tous droits réservés, y compris le droit de reproduction de ce livre ou de quelque citation que ce soit, sous n’importe quelle forme.
 
Nom de l’ouvrage : Ultra tome 1, Élevée en captivité
Auteur : Lia ROSE
Suivi éditorial : Sarah Berziou
 
© Black Ink Éditions
Dépôt légal décembre 2021
 
Couverture © Black Ink Éditions
Réalisation Juliette BERNAZ
Crédits photos : Istock
ISBN 978-2-37993-252-6
 
Black Ink Éditions
27 rue Vivonne - 17220 La Jarne
Numéro SIRET 840 658 587 00026
 
Contact : editions.blackink@gmail.com
Site Internet : www.blackinkeditions.com
 
 
 
 
 
 
 
 
À Manon, qui a su aimer cette histoire quand je ne l’aimais pas assez.

Table des matières
Partie I
Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Partie II
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
PARTIE III
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
 
Partie I
 
 
 
« Le feu qui semble éteint souvent dort sous la cendre. » Pierre Corneille
 
 
Prologue
 
 
Banlieue parisienne, année 2043
 
L’homme respire difficilement, partageant son temps entre état de conscience et coma nébuleux. Un bip retentit, signe que sa vie s’achève. Seule la présence de machines lui permet de tromper la mort. Plus pour longtemps.
Pourtant, il doit trouver la force d’accomplir une ultime tâche. Il entrouvre les yeux et observe la pièce sans âme dans laquelle il abandonnera son dernier soupir. La douleur, lancinante, aiguë, insupportable, ne prend jamais congé. Elle lui coupe le souffle, mais pourquoi se plaindrait-il ? Il mérite ce qu’il lui arrive. La maladie l’a rongé jusqu’à ce qu’il ne reste de lui qu’un amas de peau et d’os pourris et friables. Il penche son visage émacié sur le côté pour apercevoir la personne qui lui tient fermement la main. Emma, sa fille.
Elle paraît si proche de lui et si loin à la fois. L’homme se sent déjà fantôme. Il tente d’articuler quelques mots, mais ses premiers essais se soldent par des échecs cuisants.
— Victor..., parvient-il à souffler dans un murmure.
Sa voix, autrefois si grave et imposante, n’est plus qu’un faible râle semblable à l’écho léger du vent. Emma relève brusquement la tête. Ses yeux sont rougis et bouffis. L’homme ne comprend pas comment et pourquoi elle éprouve de la peine pour lui.
Il n’a jamais été un père pour elle. Trop d’absences, trop d’anniversaires manqués, trop de déceptions répétées.
— Papa ? chuchote-t-elle.
Ses yeux bleus reflètent la surprise. L’homme n’est pas encore mort, mais le temps presse. Il sent sa vie le fuir de seconde en seconde.
— Victor... Amène-moi Victor..., murmure-t-il au prix d’un effort surhumain.
L’expression stupéfaite d’Emma s’intensifie encore. Elle paraît complètement perdue et démunie.
— Papa, parle-moi..., tente-t-elle en sanglotant.
L’homme sait ce qu’elle attend de lui, les mots doux qu’il serait d’usage pour un père de confier à sa fille, élucubrations destinées à lui octroyer une chance de ne pas le détester, même dans la mort. Malheureusement, il lui est impossible de lui donner ce qu’elle demande.
— Victor, crie-t-il, à bout de forces.
La jeune femme sursaute. L’écho de sa voix pèse lourd face au silence qui régnait quelques instants plus tôt. Il entend le bruit des machines s’affoler, ce qu’il reste de son énergie le quitte comme du sang s’échappant d’une plaie ouverte.
Il répète le prénom de son petit-fils plusieurs fois dans un ultime espoir tandis que ses yeux se ferment doucement. Un raclement de chaise, une porte qui s’ouvre, le silence.
Oppressant.
Puis des pas précipités. Une main chaude et calleuse se glisse dans la sienne.
Victor.
Les paupières de l’homme tressautent tandis qu’il les soulève sur celui en qui il place tous ses espoirs.
— Dans ma chambre. La trappe sous le tapis sur lequel repose le piano familial. Tu y trouveras un petit coffre.
L’homme avale une bouffée d’air, déglutit avec difficulté, cherche son souffle pour continuer. Les yeux noirs comme la nuit de Victor le sondent, en proie au doute. Le malade devine que son petit-fils le soupçonne de démence et il en a toutes les raisons. Mais il sait aussi que le jeune homme est curieux. Il ira vérifier ses dires.
— Prends-le et cache-le. Tu y trouveras tout ce que tu dois savoir dedans, mais ne les laisse pas s’en emparer, ne les...
Une violente quinte de toux le secoue, l’empêchant de poursuivre. L’homme espère secrètement qu’il n’est pas trop tard. Qu’ ils  n’ont pas encore deviné l’identité de celui qui a osé voler le précieux coffre, que Victor respectera sa dernière volonté et aura le temps de s’enfuir avec.
Il fixe le beau visage de l’adolescent qui semble détaché et méfiant. Le malade sait qu’il subira probablement un sort semblable au sien très bientôt. Ils le subiront tous, mais ils ne s’en doutent pas encore. À moins que...
Personne n’a idée de l’étendue des dégâts que causera l’erreur d’une poignée d’hommes.
Son erreur.
Une larme paresseuse et bientôt orpheline glisse le long de sa joue creusée.
À cause de lui et de sa vanité, ils sont tous condamnés.
À cause de lui et de sa stupidité, l’humanité telle qu’ils l’ont toujours connue va s’éteindre.
Tandis que sa vision se voile, que ses sens diminuent et qu’une douce paralysie enveloppe son corps, éloignant la douleur, la réduisant à l’état de souvenir, une dernière pensée l’occupe : avec un peu de chance, cette bonne action pèsera en sa faveur lors du jugement divin, si proche de lui à présent.
Si tant est qu’un foutu dieu existe réellement quelque part.
 
 
Chapitre 1

Gloire à Ernest
Sphère Tre, année 2251
 
— Matricule, prénom, âge, taille, poids et diplôme, lance l’Assistante d’une voix monocorde.
Je fixe la femme qui se tient en face de moi. D’elle, je ne discerne rien d’autre qu’une silhouette. Je dois deviner les traits de son visage camouflés par un voile blanc. Tout son corps est recouvert de tissu immaculé, jusqu’à ses mains gantées. Elle s’est adressée à moi d’un ton robotique. J’imagine que c’est ce qu’on devient quand on répète inlassablement les mêmes phrases, les mêmes gestes, chaque jour, depuis plusieurs années.
— Matricule 6ΨW. Izar, vingt-trois ans. Un mètre soixante-deux, cinquante-quatre kilos. Étudiante en archéologie.
Je ne suis qu’un numéro de plus pour elle. Pour tous ces scientifiques. Je ne suis pas considérée comme un être humain, simplement comme un corps capable de se rendre utile pour notre société. C’est ce que nous sommes tous.
Elle hoche à peine la tête après avoir vérifié ces informations sur un écran projeté par un drone. Je discerne la photo d’une jeune femme au teint pâle et dont les cheveux d’un brun foncé sont relevés en un chignon de rigueur. J’ai du mal à me reconnaître sur l’écran avec ce rictus fiché sur mes lèvres. Les sourires authentiques se font rares de nos jours.
— Louée soit l’influence de notre Père, s’exclame-t-elle pieusement en m’ordonnant d’avancer.
— Gloire à Ernest, marmonné-je à contrecœur.
Je mords ma joue jusqu’au sang et serre les poings tant cette simple suite de mots m’arrache la bouche. Je déteste ce protocole. Je déteste ce monde. Je déteste ces scientifiques. Qu’ils aillent tous brûler sous le soleil du Monde Oublié.
Mais je suis obligée de m’y conformer. Si je n’avais pas répondu, ils auraient pu me considérer comme une hérétique, une rebelle, une récalcitrante à l’ordre établi depuis plus de deux cents ans, et j’aurais fini par moisir dans une de leurs cellules en attente d’être utile pour la science. Sans mon consentement.
Mais comment me demander de remercier un vieux croûton mort il y a plusieurs centaines d’années et qui a érigé ce mode de vie de merde ? Cet Ernest nous a emprisonnés dans un monde aseptisé, a transformé notre existence en une vie morne et dénuée de toute forme de joie.
Ah ça, oui, nous avons survécu à l’ère du Grand Vide. Si nous respirons, c’est grâce à la construction de ces structures qu’ils appellent Sphères, aux protocoles installés et à la rigueur imposée.
Vivants. Tu parles.
C’est à peine si nous survivons.
Le centre de vaccination s’érige devant moi. Il a la forme d’un bloc de pierre rectangulaire aussi blanc que de la craie. Je me dirige vers l’ouverture en forme d’arche qui m’engloutira bientôt. Je ne peux distinguer l’intérieur. C’est aussi sombre et peu accueillant que les antres de l’enfer.
Un frisson me parcourt lorsque je pénètre au cœur du centre. Le plafond est si haut qu’il est indiscernable, surtout que des lampes en forme de cercle diffusent une lumière aveuglante. En face de moi, le ballet incessant des Assistantes voilées de blanc me donne le vertige. Elles se croisent et se recroisent, disparaissant derrière des rideaux écarlates s’étalant sur toute la surface, à perte de vue. J’ai l’impression d’être dans un abattoir.
L’une d’elles se détache de ce spectacle pour s’approcher de moi, suivie de près par un drone.
— Louée soit l’influence de notre Père.
— Gloire à Ernest.
Elle m’invite à la suivre sans un mot et je m’exécute, jetant des regards obliques autour de moi. Dans notre monde, la discrétion est de rigueur. Quiconque donnerait l’impression de s’intéresser d’un peu trop près au système serait qualifié d’hérétique. Je me concentre sur le sol en carrelage lustré qui reflète nos silhouettes, mais pas le son de nos pas.
Malgré la présence de centaines d’âmes, le silence prime. Seul le vrombissement à peine perceptible des drones fouette l’air. Mon Assistante attitrée se stoppe devant un rideau cramoisi qu’elle ouvre d’un geste s

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