Un monde vert

Stéphane Desienne

Description

La division APO est appelée sur un nouveau cas : celui d’une civilisation végétale, dont les représentants naissent dans des maternités suspendues à de gigantesques arbres. Alyssia doit jouer des coudes avec les mercenaires engagés par des collectionneurs peu scrupuleux. Pour devancer ses rivaux, elle n’hésite pas à foncer tête baissée, ni à se mettre à dos une hiérarchie tatillonne. À nouveau, son don la plonge dans le trouble : quelque chose a détruit cette société. Alyssia se lance dans une course à la vérité dont elle ne sortira pas indemne.

Sujets

• Littérature
• Science-fiction
• Space opera
• Fiction
• Thriller
• Série
• Espace
• Destruction
• Vie extraterrestre
• Science fiction
• Netflix

Informations

• Publié par: Les éditions du 38
• Date de parution: 15 mars 2023
• Nombre de lectures: 3
• EAN13: 9782384830176
• Langue: Français

Extrait

Présentation
La division APO est appelée sur un nouveau cas : celui d’une civilisation végétale, dont les représentants naissent dans des maternités suspendues à de gigantesques arbres. Alyssia doit jouer des coudes avec les mercenaires engagés par des collectionneurs peu scrupuleux. Pour devancer ses rivaux, elle n’hésite pas à foncer tête baissée, ni à se mettre à dos une hiérarchie tatillonne. À nouveau, son don la plonge dans le trouble : quelque chose a détruit cette société. Alyssia se lance dans une course à la vérité dont elle ne sortira pas indemne.
 
 
Stéphane Desienne est établi sur les bords de la Loire, le dernier fleuve sauvage d’Europe, dit-on. Il est féru de science-fiction depuis son plus jeune âge, influencé par le côté obscur des technologies, l’exobiologie, les thèmes liés à la survie.
Puisque dans le futur, tout peut arriver, ce n’est pas le pire qui provoque la terreur, mais son anticipation.
 
Site web de l'auteur
EXTINCTIONS
Épisode 2
Un monde vert
Stéphane DESIENNE
SCIENCE-FICTION
 
Principaux personnages
Alyssia Allen  : archéologue et empathe, experte en extinction de masse et récupération de boîtes noires.
Symb  : symbiote extraterrestre, survivant d’une extinction de masse, implanté dans le corps d’Alyssia.
Callum E’Krame  : aventurier, expert en sécurité des expéditions d’Exo-Exploration.
Charlyne et Chris Allen  : les parents d’Alyssia, habitants de New Darwin.
Pilvi Kaur Sutton (PKS)  : professeur d’exo-archéologie de l’université de New Darwin, mentor d’Alyssia.
Sharma Shaw  : planétologue, responsable d’équipe APO, supérieur d’Alyssia.
Bluëm  : extraterrestre Shenkriss, exo-biologiste à la division APO.
Melvin Sykes  : ingénieur, expert en technologies à la division APO.
Atiken Nynch  : expert en ingénierie sociale, spécialiste des civilisations du seuil à la division APO.
Delilah Channing  : directrice des opérations de la division APO.
Ivy  : assistante de la directrice Channing.
Ingmar Maxwell  : trillionnaire, PDG du méga groupe Max Industries, membre du club des 20.
Yessenia Carlton  : trillionnaire, héritière de l’empire Carlton, membre du club des 20.
Arundhati Armstrong  : trillionnaire, PDG d’Armscor, a toujours refusé de faire partie du club des 20.
Un monde vert
Le flash aveuglant illumina la plaine, une brûlure visible à des dizaines de kilomètres à la ronde. Ceux qui n’avaient pas détourné le regard perdirent la vue, temporairement pour les chanceux les plus éloignés. Puis la boule de fusion enfla jusqu’à avaler les édifices, les constructions ployèrent sous l’effet de l’intense chaleur avant de se désintégrer, soufflées par l’onde de choc. De jeunes Scylliens s’amusaient dans un parc, à proximité du point zéro. L’air claqua puis s’échauffa brutalement, portant à ébullition les molécules en suspension. Les corps s’embrasèrent, les arbres devinrent des torches géantes et, au milieu de la fournaise, surgirent deux prunelles rouges, ardentes… La voix s’éleva, martiale, manifestation d’une implacable volonté : l’extinction doit être complète .
Alyssia se redressa d’un bond. Les yeux écarquillés, le souffle court.
Ses mains agrippèrent son oreiller. Ses doigts tressaillirent tandis qu’elle s’époumonait comme si tout l’oxygène de la chambre avait été consumé. Plusieurs mois après la mission sur Scylla, ce cauchemar s’invitait régulièrement dans ses songes. Au point de se demander si le symbiote ne projetait pas ses propres angoisses. L’archéo-empathe se palpa l’abdomen.
— Il serait temps de passer à autre chose, tu ne crois pas ?
Elle repoussa son duvet puis quitta le lit afin de se préparer pour une éprouvante journée de travail. Trente-deux heures en temps local. C’était long.
 
*
 
Le petit déjeuner rituel se tenait sous une grande pagode logistique dressée à la lisière de ce que les environnementalistes de la division appelaient une forêt primaire. Le toit rigide reposait sur des piliers inclinés d’une dizaine de degrés et ancrés dans une tourbe épaisse. Dans cet espace ouvert, les caisses de matériel faisaient office de cloisons de séparation. Alyssia gagna sa place sous le regard circonspect, voire inquisiteur, de Sharma Shaw, assis en bout de table. Le planétologue avait peu goûté son escapade « non autorisée », pour dire le moins, dans la concession d’Exo-Exploration sur Scylla.
— Bien, commença-t-il, j’espère que vous avez tous passé une excellente nuit. On a encore des tas de questions sans réponse.
Sharma proposa un tour d’horizon. Premier à s’exprimer, Sykes haussa les épaules.
— Toujours peu de traces d’artefacts technologiques, du moins au sens où on l’entend traditionnellement. Ce qui ne m’étonne guère dans le fond, puisqu’il ne peut y avoir de technologie sans une domestication du feu.
L’assertion déclencha une réaction à l’autre bout de la table.
— Ces végétaux étaient indiscutablement avancés, supérieurs et intelligents, rétorqua Bluëm avec une pointe d’indignation. Les outils que nous avons découverts témoignent de l’existence d’un ou plusieurs embryons de foyers prétechs.
Le débat refaisait régulièrement surface, mais l’ingénieur n’en démordait pas et son argumentaire demeurait tout à fait recevable.
— Je ne le nie pas, Bluëm. Il n’empêche que sans feu, il n’y a pas de technologie. C’est pour cette raison que nous n’avons jamais croisé de société aquatique technologique. Des volcans, des étoiles en fusion, du plasma, des éclairs… Tout ça se trouve en abondance dans l’Univers, mais le feu… non. Ça reste un phénomène rare. Pas de feu, pas de moteur, pas de fusée, pas de verre pour fabriquer des lentilles afin d’observer le ciel, pas de métaux. En somme, pas de feu, pas de développement technique. Que cette espèce végétale collective soit intelligente, je n’en doute pas une seconde, mais elle ne sait pas allumer un feu. En tout cas, je n’ai jusqu’ici pas encore trouvé la trace d’une domestication.
Nynch hocha la tête.
— Les stigmates d’incendies géants sur les clichés des cubesats montrent qu’ils en auraient plutôt été...