Une cuilleree de miel
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Une cuilleree de miel , livre ebook

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Description

Et la Honorine s'est levee, avec son mouchoir elle a seche ses larmes et a crie a son pere de lui jurer de ne jamais toucher aux ruches de sa mere de les lui donner et pour toujours !Le vieux a commence par roumeguer les abeilles l'ont fait reculer. Alors mon pere s'est approche de lui, et lui a dit de la laisser tranquille, de lui accorder cette faveur.D'abord il a gueule comme un cochon qu'on egorge qu'il n'allait pas etre humilie une seconde fois, en s'abaissant a jurer a une enfant. La mon pere lui a parle tout bas, personne n'a entendu. Le vieux s'est calme, il est revenu a de meilleurs sentiments, et il a jure devant tout le monde qu'il lui laisserait les ruches.- Il lui a dit quoi ton pere ?- Je n'en sais rien, il n'a jamais voulu me le repeter. Mais le plus fort petit c'est qu'une fois le serment fait devant tout le monde, les abeilles sont parties, en un clin d'oeil, elles ont foutu le camp ! Personne n'avait jamais vu ca ! Tu comprends a present pourquoi elle y tient tant que ca a ses abeilles.A PROPOS DE L'AUTEURNe a Villeneuve les Avignon en 1963, Gilles La Carbona vit actuellement dans le Vaucluse. Berce par la truculence de sa Provence natale, autant que par la douceur de l'ocean ou le mystere des berges des gaves, l'auteur commence a ecrire il y a plus de vingt ans. Romancier, dramaturge, passionne de litterature, de nature, epicurien a toute heure, il signe la son nouveau roman.

Informations

Publié par
Date de parution 09 janvier 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9782889493937
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0300€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Gilles La Carbona
Une cuillerée de miel
Roman
Du même auteur
Romans :
– La légende de la fleur de soleil Tome2
5 Sens Editions, 2021
– L’instant où les jours s’effacent
5 Sens Editions, 2020
– Le lys et la cocarde Tome 2
5 Sens Editions, 2020
– Le lys et la cocarde
5 Sens Editions, 2019
– Et les rossignols chantent encore
5 Sens Editions, 2019
– L’ami perdu
5 Sens Editions, 2018
– La légende de la fleur de soleil
5 Sens Editions, 2017
– Mathilde
5 Sens Editions, 2016
– La Louve de Haute Mauricie
Editions les deux encres, 2013
– Le choix ou l’enchevêtrement des destins
Editions des écrivains, 2002

Théâtre :
Il t’a quittée moi non plus ! 2017
La nuit de Pauline , 2017
L’emprise, co-écrite avec Sabine Lenoël,
Seconde édition, éditions Muse, 2019
Et Maintenant , co-écrite avec Eirin Forsberg, 2021


Éva avait répété nuit et jour pour être parfaite le soir du concert. Les représentations étaient rares, elle se devait d’être irréprochable. L’idée de jouer à Paris l’excitait. Du fait de son statut particulier dans le monde des solistes, elle avait dû cesser le métier de concertiste pour des raisons de santé, elle n’avait pas la même pression que les autres musiciens. L’exigence qu’elle se demandait était focalisée sur un laps de temps très bref. La musique prenait chez elle une allure de nécessité. Trop longtemps tenue à l’écart des scènes, Éva renaissait et retrouvait les chemins d’une certaine félicité, elle prolongeait ainsi la mystique de l’existence, sublime conversion où entre deux sons naviguent une pensée, une image, tel le sommet de la vague transformant un mouvement en autre chose, perceptible dans la chute soudainement flamboyante de ce qui n’était qu’impression, pour devenir dans le bouillonnement de l’écume, réalité. Il y avait chez elle ce besoin d’expression impossible à traduire avec les seuls mots. Les notes s’élevaient ensachant de leur douceur, indicible langage des yeux, du corps, de ces éléments qui suggèrent plus qu’ils ne disent. Le piano devenait son allié, son confident, le trait par lequel elle allait pouvoir crier tous ses murmures, et laisser entendre les humeurs de son âme. Donner la parole à ce puits d’amours cachées, cet écho muet seul capable d’évacuer ses détresses, et rendre l’impossible accessible. Finalement créer un futur malgré le vide. Retrouver la saveur de l’existence enfouie dans les méandres de la sordide banalité, laisser à nos secrètes sensations, la chance d’être saisies par une part d’esprit innocent, un éclat de pureté susceptible d’étreindre l’inexprimable fraction de nous-mêmes.

L’opéra de Paris l’avait sollicitée pour une représentation unique d’un concerto de Brahms. Très emballée, elle avait tout de suite accepté. Elle tombait au bon moment, après les premières découvertes faites par hasard dans le grenier de sa grand-mère, elle avait besoin de cet exutoire pour évacuer la tension et le trouble qui l’habitait.
Bien entendu aucune révélation n’avait été faite à sa mère, elle entendait être certaine avant de lui parler.
Le bonheur de retrouver le monde du spectacle l’avait sortie de ce marasme. Elle était entrée dans la partition, faisant sienne chaque note de musique, réglant sa respiration sur l’allure du mouvement vivant sous l’emprise même des images que la musique faisait jaillir en elle. Après chacune de ses répétitions, elle restait plongée dans l’obscurité, retrouvant le sens de sa propre existence à la source de ces ténèbres accueillantes. Vide de pensées, si ce n’est celles provoquées par la mélodie, elle revenait à sa réalité. À chaque fois elle puisait dans le plus profond d’elle-même l’intensité, la fougue et le désespoir pour rendre hommage à la musique, sublimer dans son interprétation le langage secret caché dans ce concerto. L’émotion ne peut se révéler pleinement que dans une mise en danger de soi-même, se mettre à nu, forcer l’ouverture de ses portes mystérieuses pour s’exposer et crier au monde, un bonheur indicible où se mélangent le drame, la douleur et la fragilité des sentiments. Elle devenait cristal, prête à se briser pour que s’exprime la musique. Cette exaltation avait souvent inquiété Kristen sa jeune fille. À présent, elle comprenait et acceptait la transformation nécessaire de sa mère pour interpréter au plus juste une œuvre. Elle adorait l’écouter, la voir jouer, elle en frissonnait.
Le moment arriva, Paris baignait d’un soleil pâle, Éva ne pensait plus qu’à son concert.
Éva venait à l’opéra Garnier pour la première fois. Elle avait donné des concerts un peu partout en Europe mais ici jamais. Elle découvrit le monument, somptueux, grandiose, ses ors et son luxe la charmèrent. Le maître l’attendait, il lui fit visiter les lieux succinctement, et lui montra la scène. Elle regretta, sans le lui dire, ce trop rapide tour à l’intérieur de l’édifice. Mais elle était là pour jouer non pour faire du tourisme.
Sans perdre une minute, elle prit possession de sa loge et se dirigea vers le plateau pour répéter avec le reste de l’orchestre.
La salle était plongée dans la pénombre, on devinait à peine les grandes colonnes et les dorures. Sur le devant de la scène, le piano brillait de son noir laqué. Le silence ouaté, sereine nappe de légèreté, rendait à ce lieu l’intemporalité voulue par ses créateurs. Éva salua les musiciens et s’installa. Les violons commencèrent l’harmonieuse mélodie, faite de subtile douceur et de tendres accords, le violoncelle attaqua à son tour, enfin, les doigts d’Éva avec une extrême agilité coururent sur le clavier, mus par la frénésie de l’élan, du rythme et de la passion maîtrisée. Ils savaient ce qu’ils avaient à faire, le cerveau les contrôlait-il encore ? N’y avait-il pas une indépendance totale de ses mains par rapport à sa conscience ? Éva n’y songeait même pas, elle jouait, elle vivait. L’ensemble de son corps ondulait sous l’effet de la partition, de ses changements d’allure, aucune hésitation, les notes s’enchainaient comme une respiration rapide, haletante, pressée de vivre, d’exploser dans son exubérance créative. Le silence venait de se transformer, de s’emplir du langage des notes.
Sa silhouette longiligne vibrait, se courbait, se redressait dans un balancement presque indéfinissable, telle une liane volubile enlaçant de ses arabesques contenues, les notes échappées de l’instrument, les caressant de sa présence. La musique devenait un être tout de sentiment vêtu, dont Éva prolongeait l’onde de son regard intérieur, ce puissant faisceau qui sait animer les choses par le seul reflet de notre propre vision.
Éva joua toute sa partition, superbement accompagnée par l’ensemble. Elle termina dans la douceur du mouvement. Les dernières notes vinrent en soupirant mourir au bord du silence apprivoisé. Presque épuisée, elle releva son buste, tourna la tête vers la salle vide, ouvrit enfin les yeux.
Étourdie par sa prestation elle reprit ses esprits. Le chef d’orchestre l’avait écoutée plus qu’il n’avait dirigé. Il s’avança auprès d’elle. L’homme était petit, mince, d’une élégance naturelle, plus âgé qu’elle, il lui baisa la main.
– C’était divin, comme chacune de vos représentations. Vos apparitions sont trop rares ma chère. Vous vous refusez une joie intérieure qui se lit sur votre visage. Surtout vous privez le public de votre talent.
– Vous me flattez, j’ai toujours beaucoup de plaisir à donner des concerts, mais j’aime aussi me consacrer à l’enseignement. C’est un choix que j’ai fait, je ne le regrette pas. Je suis certaine qu’en poursuivant ma carrière internationale je n’aurais pas eu la même ardeur, la même envie. Ma santé m’a rappelée à l’ordre. Vous le savez ?
– Oui très chère, enfin je me console quand vous nous faites l’honneur d’accepter de jouer. Ce soir ce sera une merveille, un moment inoubliable. Si seulement le temps pouvait l’arrêter, qu’il demeure présent pour toujours… La beauté en musique est comme toutes les beautés, sujette à l’instant présent. Son unicité dénude sa saveur. La partition est là, éternelle, mais il faut la sensibilité du musicien pour en dégager sa force et sa magnificence.
– J’espère alors ne pas vous décevoir et jouer avec la même intensité.
– Vous l’aurez, il y a en vous cette rareté qui n’appartient qu’aux plus grands, celle avec laquelle vous parvenez à vous dépasser dès que vos mains se posent sur le clavier. L’œuvre vous va à merveille, on dirait qu’elle a été écrite pour vous. Comme si Brahms pressentait, en la composant, que vous alliez venir. Ce concerto pour piano vous représente si bien, et vous l’interprétez avec tant de tendresse et de force…
– Vous êtes adorable.
Machinalement elle jeta un œil à son portable. Un appel manqué s’affichait. Elle regarda plus attentivement.
– Excusez-moi maître. Je dois rappeler d’urgence une personne.
– Monsieur Simon Bertier, vous avez essayé de me joindre ?
– Oui, avec les papiers que vous m’avez donnés j’ai pu trouver une piste qui me semble sérieuse. Je vous tiens au courant.
– Parfait, envoyez-moi ce que vous avez sur ma messagerie.
– À bientôt madame Bosmann. Et votre grand-mère ?
– Elle n’a plus du tout sa tête, la raison s’enfuit. Elle s’alimente toujours c’est déjà ça.
– Elle aura bien vécu tout de même.
– C’est ce qu’on dit dans ces cas-là…
Sur l’instant elle eut envie de crier sa hargne, son incompréhension. Sa grand-mère a beau être « cette chose qui va mourir et qui le sait », elle ne parvient pas encore à l’accepter.
Éva raccrocha et resta songeuse, allait-elle réussir enfin et offrir ce beau cadeau à sa mère…
La secrétaire lui confirma que le chauffeur était prêt pour la raccompagner à son hôtel. Le jeune homme se présenta à elle discrètement, il lui indiqua qu’il viendrait la chercher vers 16 heures.
Une des c

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