Urgence école : Le droit d’apprendre, le devoir de transmettre
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Description

Que faire pour sauver tous les élèves qui fréquentent notre école et qui sont en danger ? Que faire, aussi, pour sauver cette école dont on sait depuis longtemps qu’elle ne va pas bien ? Quels sont les premiers besoins de nos enfants, de tous nos enfants ? Et quelles sont les réformes, les vraies, qui s’imposent concernant, notamment, la carte scolaire, les zones d’éducation prioritaires ou encore la formation des professeurs ?« De reculade en faux-semblants, on a laissé se creuser un fossé linguistique et culturel qui prive un cinquième de nos enfants de tout espoir de réussite scolaire et qui rend incertaine leur destinée sociale. Pire, après douze à quatorze années d’école, ceux-ci sont livrés à un monde dangereux où ils ne savent réfuter ni les explications obscures et magiques du monde ni les propositions sectaires et discriminatoires, d’où qu’elles viennent. » A. B. Professeur de linguistique à l’université Paris-V-Sorbonne, vice-président de la Fondation des Caisses d’épargne qui mène un combat efficace contre l’illettrisme, Alain Bentolila a publié plusieurs ouvrages qui font autorité, parmi lesquels Tout sur l’école et, plus récemment, Le Verbe contre la barbarie, qui a été couronné par le prix France Télévisions 2007.

Informations

Publié par
Date de parution 30 août 2007
Nombre de lectures 0
EAN13 9782738190970
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Alain Bentolila
URGENCE ÉCOLE
Le droit d’apprendre, le devoir de transmettre
 
Du même auteur chez odile jacob :
Le Verbe contre la barbarie. Apprendre à nos enfants à vivre ensemble , 2007.
Tout sur l’école , 2004 ; « Poches Odile Jacob », 2005.
Apprendre à lire (en coll.), Observatoire national de la lecture (ONL), 1998.

  Chez d’autres éditeurs :

  École et langage (sous la dir.), Nathan, 2002.
Les Promesses de l’école (sous la dir.), Nathan, 2001.
Élève et enfant (sous la dir.), Nathan, 2000.
Profession parents (sous la dir.), Nathan, 2000.
Le Propre de l’homme : parler, lire et écrire , Plon, 2000.
De l’illettrisme en général et de l’école en particulier , Plon, 1996 ; « Grand Prix de l’Académie française », 1997.
La Lecture : apprentissage, évaluation, perfectionnement , Nathan, « Théories et Pratiques », 1991.
L’Orthographe pour tous , Bescherelle 2, Hatier, 1986.
La Grammaire pour tous , Bescherelle 3, Hatier, 1984.
Dictionnaire créole/français , Hatier, 1980.
© Odile Jacob, août 2007 15, rue Soufflot, 75005 Paris
ISBN : 978-2-7381-9097-0
www.odilejacob.fr
Table

Avant-propos. POURQUOI L’ÉCOLE ?
Première partie. Ma vérité sur l’école
Chapitre 4
Massification et ghettoïsation en guise de démocratisation
De la maternelle à l’université
Une politique éducative entre frilosité et faux-semblants
Profession : maître d’école
Quand l’idéologie paralyse les choix pédagogiques
Et demain ?
Deuxième partie. Ce que votre enfant doit apprendre
1. LA LECTURE : DU LABEUR AU PLAISIR
Avant d’apprendre à lire
Les incontournables de l’apprentissage de la lecture
Le paradoxe des méthodes de lecture
Apprendre à comprendre les textes
Préconisations
2. LE VOCABULAIRE : DES MOTS POUR DIRE LE MONDECe chapitre est inspiré du rapport rédigé par Alain Bentolila et remis au ministre de l’Éducation, avril 2007.
Quels sont les enjeux ?
Quelles stratégies privilégier ?
Quelles activités pédagogiques peut-on mettre en scène ?
Préconisations
3. LA GRAMMAIRE : L’ORGANISATION DE LA PENSÉECe chapitre est inspiré du rapport rédigé par Alain Bentolila avec la collaboration de Dominique Desmarchelier (nomenclature). Il a bénéficié de la relecture d’Erik Orsenna. Ce rapport fut remis au ministre de l’Éducation nationale en janvier 2007.
À quoi sert la grammaire ?
Quelle progression respecter ?
Quelle terminologie utiliser ?
Préconisations
Troisième partie. 16 propositions pour changer l’école
1. L’ÉCOLE ET LES PARENTS
La réalité
Propositions
2. LES MÈRES ET L’ÉCOLE
La réalité
Propositions
3. ÉCOLE ET RELIGIONS
La réalité
Propositions
4. COLLÈGE UNIQUE OU COLLÈGE INIQUE ?
La réalité
Propositions
5. ÉVALUER SANS COMPLAISANCE ET SANS CRUAUTÉ
La réalité
Propositions
6. REPENSER L’ORGANISATION DU CURSUS SCOLAIRE
La réalité
Propositions
7. LES ZEP
La réalité
Propositions
8. LA CARTE SCOLAIRERédigé avec la précieuse collaboration de Jean-Pierre Villain, inspecteur général de l’Éducation.
La réalité
Propositions
9. LES OUTILS DE L’ÉCOLERédigé avec la précieuse collaboration de Bruno Germain, chargé de mission à l’Observatoire national de la lecture.
La réalité
Propositions
10. LA FORMATION INITIALE DES ENSEIGNANTSRédigé avec le concours très précieux d’Alain Gavard et Didier Geiger, directeur adjoint et directeur de l’IUFM de Créteil.
La réalité
Propositions
11. LA FORMATION CONTINUE DES ENSEIGNANTSRédigé avec la précieuse collaboration d’Alain Gavard, directeur adjoint de l’IUFM de Créteil.
La réalité
Propositions
12. LA FORMATION À DISTANCE
La réalité
Propositions
13. QUELS RAPPORTS ENTRE L’ÉDUCATION NATIONALE ET LES COLLECTIVITÉS TERRITORIALESTexte rédigé avec la collaboration précieuse de Jean David, inspecteur général de l’Éducation. ?
La réalité
Propositions
14. LE RÔLE DES CADRES DANS L’ÉDUCATION NATIONALERédigé avec la collaboration précieuse de Jean David, inspecteur général de l’Éducation.
La réalité
Propositions
15. LE RÔLE DES DIRECTEURS D’ÉCOLERédigé avec la collaboration précieuse de Jean David, inspecteur général de l’Éducation.
La réalité
Propositions
16. ÉDUCATION ET IMMIGRATION
La réalité
Propositions
Annexes
ANNEXE 1. QUELLE PROGRESSION ADOPTER POUR ENSEIGNER LA GRAMMAIRE ?
À l’école maternelle, apprendre à mettre en scène
Au cycle 2, découvrir l’organisation grammaticale pour mieux lire
Au cycle 3, l’analyse grammaticale de la phrase
Au collège, approfondissement de la grammaire de phrase et étude des mécanismes simples assurant la cohérence des textes
ANNEXE 2. QUELLE NOMENCLATURE ADOPTER POUR ENSEIGNER LA GRAMMAIRECette annexe doit beaucoup à l’apport de Dominique Desmarchelier. ?
Les principales classes de mots
Les principales fonctions syntaxiques
La maîtrise des types de phrases
Le rôle essentiel de l’orthographe grammaticale
Remerciements
À tous ceux qui pensent que nos enfants
méritent une école exigente et généreuse.
À mon ami Jean-Louis Nembrini.
 
Avant-propos
POURQUOI L’ÉCOLE ?
Les doléances exprimées par nombre de parents d’élèves aujourd’hui, comme le désarroi ressenti par certains maîtres, pourraient amener à penser que le problème majeur que doit désormais affronter l’école est celui de la diversité culturelle et linguistique. L’école a en effet élargi de façon très significative l’éventail des registres de langue autorisés dans la classe et les prises de parole y sont plus généreusement distribuées. Il est vrai aussi qu’entrent à l’école, souvent proposés par cet acteur ambigu que l’on nomme « intervenant extérieur », documents et activités les plus divers et parfois aussi les plus incongrus. Heureux était le temps, diront certains, où l’école ne conservait en son sein que ceux à qui la langue avait été par ailleurs révélée ! Heureux temps, ajouteront-ils, où le texte narratif littéraire servait d’unique modèle à l’étude de la langue ! En fait, la nostalgie conservatrice comme l’appel à une diversité riche de couleurs et de formes cachent l’une comme l’autre des enjeux sociaux ambigus et des forces culturelles inquiétantes .
L’école d’aujourd’hui doit former des individus capables de s’adapter à une réalité culturelle et sociale polymorphe, peu prévisible dans ses mutations tout en ne transigeant pas avec leurs valeurs et leurs convictions. Une telle perspective suppose qu’à l’entrée au collège, tous les élèves disposent d’une gamme suffisamment étendue de moyens intellectuels et linguistiques et qu’ils sachent en user efficacement en fonction de situations identifiées et d’intentions affirmées. Flexibilité, adaptabilité, pertinence, autonomie, conquête et construction du sens sont, ou devraient être, les maîtres mots de l’école d’aujourd’hui. Mais, hors l’école , ces mots sont souvent ignorés, incongrus, suspects peut-être : un milieu familial ne sachant pas, ne pouvant pas, ne voulant pas assumer ce rôle essentiel de médiateur attentif, bienveillant mais exigeant grâce auquel les échecs analysés de la communication se transforment en conquêtes nouvelles ; un monde de la communication médiatique privilégiant obstinément les propositions les plus attendues et les plus prévisibles, rendant ainsi superflus, voire incongrus, tout comportement de questionnement, toute démarche de découverte. L’école a ainsi la tâche ingrate de conduire à un usage lucide et pertinent de la pensée ceux-là mêmes dont est programmée par ailleurs la paresse et la frilosité intellectuelles. Mais par quel hasard heureux échapperaient-ils à la fatalité de cet enlisement ?
Si l’on ne peut demander à l’école de transformer directement le monde, on ne peut se résigner à ce qu’elle en soit le reflet fidèle . Elle doit essayer, dans la limite de ses contraintes, dans la mesure de ses moyens, d’amener des enfants à savoir donner sens culturel et moral au désordre et au tumulte de ce monde et à contribuer ainsi à une orientation moins aléatoire de son évolution . Du fait des absences et des démissions familiales, du fait aussi des modèles sémiologiques pervers que propose une part importante des médias audiovisuels, l’école constitue aujourd’hui pour beaucoup d’enfants la seule instance de résistance susceptible de leur apprendre à conquérir et à offrir du sens par l’usage maîtrisé de la langue : avant, l’école était le lieu où l’on apprenait à lire et à écrire ; elle est aujourd’hui, pour bien des enfants, le lieu où l’on vient apprendre ce que penser veut dire.
La lucidité et la flexibilité intellectuelles se découvrent, elles se conquièrent, elles se transmettent. Or l’institution scolaire n’a pas encore, pour sa part, pris collectivement conscience qu’il est de sa responsabilité de prendre en main le destin sémiologique de tous les enfants qui lui sont confiés ; tandis que, hors l’école, en matière de médiation, ne sont proposés à beaucoup qu’indifférence et dévoiement. Une école qui ambitionne d’être pour tous les enfants l’interprète du monde, une école qui prétend donner un sens à la diversité, une école enfin qui s’efforce de montrer que sous l’apparence du désordre il y a à découvrir , à distance, classification et cohérence, cette école ne saurait accepter qu’une partie de ses élèves soit vouée à la paresse intellectuelle et à l’insécurité linguistique et, par là même, se trouve exclue de toute ambition pédagogique. Comment, en effet, se lancer à la découverte et la compréhension du monde physique et social si l’instrument qui donne au monde son sens et, si j’ose dire, lui confère dimension humaine, se trouve pour beaucoup considérablement affaibli dans sa puissance de signification ? La langue est faite pour l’exégèse et non pour le constat et la désignation  ; la parole humaine est vouée à tenir des propos sur des objets, des êtres, ou mieux encore sur des concepts ; elle leur donne ainsi une signification qui dépasse et parfois contredit l’image qui en est perçue ou l’acception qui en est admise. Lorsqu’un élève est co

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