Initiation à la science politique
160 pages
Français

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Initiation à la science politique , livre ebook

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160 pages
Français

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Description

Ce manuel aborde les divers savoirs de science politique, tour à tour envisagée comme notion, comme mode de connaissance et comme champ d'études. Aux trois objectifs déclinés correspondent autant d'articulations principales dans l'ouvrage, qui ont cependant pour préoccupation commune de répondre à la question essentielle : qu'est-ce que la science politique ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 octobre 2009
Nombre de lectures 391
EAN13 9782296684843
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

INITIATION À LA SCIENCE POLITIQUE
© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-10020-6
EAN : 9782296100206

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Janvie r O NANA


INITIATION À LA SCIENCE POLITIQUE


La notion, le mode de connaissance, les savoirs


Ouvrage honoré d’une subvention
de l’université de Douala


L’Harmattan
Collection « Cours et Manuels »
Harmattan Cameroun

Sous la direction de Roger MONDOUE
et Eric Richard NYITOUEK AMVENE

La plupart des élèves et étudiants africains achèvent leur cycle d’apprentissage sans avoir accès directement aux sources des savoirs reçus. Les cours et/ou manuels de leurs enseignants sont alors les seuls ou rares outils pédagogiques disponibles. Il devient donc urgent de publier et diffuser ces cours et manuels, afin d’assurer l’accès du plus grand nombre d’apprenants à une éducation de qualité.
La collection « Cours et Manuels » est ouverte aux enseignants de toutes les disciplines de l’enseignement maternel, primaire, secondaire et universitaire, dont le souci majeur est de relever le niveau d’éducation et de promouvoir le développement tant escompté sur le sol africain.
Introduction générale
Qu’est-ce que la science politique ? Telle est la question que devrait d’emblée se poser quiconque entreprendrait d’aborder la science politique. Dans le cadre d’un projet visant à introduire aux savoirs politiques, cette question est tout aussi essentielle. Elle est même préjudicielle ; car, pour peu qu’elle ne soit pas formulée et résolue d’entrée de jeu, toutes autres préoccupations que l’on pourrait se faire s’agissant de la science politique risqueraient d’être recouvertes du voile du malentendu. Il faut pouvoir en effet dire si l’on peut trouver des critères propres à l’exercice de la science politique qui donnent à ce domaine de connaissance des procédures opératoires spécifiques, un objet et des concepts particuliers assurant son autonomie. Entreprendre de définir son sujet relève donc non d’un abus de précautions, mais d’un nécessaire effort de compréhension, suivant le bon vieux précepte d’Emile D URKHEM.
Grande est cependant la tentation d’une définition toute donnée, qui consisterait à accueillir la croyance reçue tant socialement qu’intellectuellement à propos de la science comme régime spécifique de savoir, et à déduire alors que la science politique est une branche du savoir qui étudie de manière scientifique les phénomènes politiques. On voudrait considérer, par exemple, que la science politique est « la science d’une catégorie particulière de réalités sociales considérées comme politiques » [cf. Daniel G AXIE, « Science politique, sociologie politique, sciences sociales », in E . D ARRAS et O . P HILIPPE, La science politique une et multiple, Paris : 2004, pp. 123-148]. Mais comment ne pas s’apercevoir à quel point dans une telle définition, intellectuellement plausible, l’opinion savante peut paraître à un regard empressé se superposer volontiers au sens commun ?
De fait, la définition de Daniel G AXIE, que nous assumerons dans le cadre présent, comporte au moins trois présuppositions : 1° la science politique est effectivement une science au sens le plus achevé que l’on puisse affecter à ce terme ; 2° elle s’occupe d’étudier les phénomènes politiques ; 3° elle constitue un corpus de savoirs cohérent, aux frontières clairement assignables. Cela suffit-il à doter la science politique d’un statut, d’un objet, et d’un contenu ?
Davantage présumés qu’établis, ces éléments mériteraient d’être explicités afin de parvenir à une définition opératoire de la science politique. Telle est précisément la tâche que cet ouvrage se charge d’accomplir. C’est en effet à partir du programme ainsi suggéré que se déclinent ses trois ponctuations principales : à la question de l’objet correspond la 1 ière partie consacrée à la science politique comme notion ; à la question de savoir si la science politique est ou n’est pas une science correspond la 2 ième partie, qui traite de la science politique comme mode de connaissance ; à la question du contenu et des contours des savoirs politiques enfin correspond la 3 ième partie, qui s’occupe de la science politique comme champ d’études.
En appendice (et à défaut de conclure ), on traite de la question des rapports équivoques entre savoirs politiques et pratiques sociales.
1 ière partie LA NOTION
Introduction
Il n’est possible d’établir un concept opératoire de la science politique qu’à condition de démêler préalablement les croyances sociales qui sont couramment associées au mot politique , ainsi que les controverses qui obscurcissent ses acceptions savantes. Une telle tâche découvre trois faits majeurs : premièrement la difficulté à établir quelque chose comme un critère substantiel du politique , c’est-à-dire ce qui en fait quelque chose d’irréductible à toute autre chose ( I ) ; deuxièmement le poids des croyances sociales dans la définition de ce qui, à un moment ou à un autre obtient d’être considéré comme revêtant un caractère politique ( II ) ; troisièmement, l’inscription des phénomènes politiques tant dans leurs modalités de production que dans leurs effets, dans la sphère spécifique mais commune à toutes les communautés humaines organisées, qui est celle de l’exercice de la domination politique ( III ).
I. Le repérage du politique
Sommaire
1 . Le mot ‘politique’saisi par le sens commun
1.1. Le mot politique comme réfèrent axiologique
1.2 . Le mot politique comme pédagogie de l’action
1.3 . Le mot politique comme domaine spécifique d’activités
2. Étymologie du mot ‘politique’
2.1. La référence à la Cité
2.2. Politique, État et pouvoir
2.3. La politique et le politique
Objectif de connaissance
● Cerner les contours de la notion de ‘politique’
Introduction
Tenter de cerner les contours de la notion de politique , tel est l’objet de ce chapitre. La tâche peut à première vue paraître aisée, en raison notamment du sentiment de familiarité que provoque la seule évocation du mot politique. La définition de ce mot s’avère pourtant une tâche particulièrement ardue. Il suffit d’ouvrir quelques bons usuels pour prendre la mesure du dérangement qu’il provoque. Le célèbre Littré en donne huit définitions ; le Dictionnaire de notre temps (Paris, Hachette, 1990) se contente de quatre. Fait aggravant, le mot politique s’accommode d’un usage aussi bien au masculin qu’au féminin (on dit qu’il a un caractère androgyne) ; aussi bien comme substantif que comme adjectif. Jean L ECA a raison, qui souligne justement que le repérage du politique est une chose moins aisée qu’il n’y pourrait paraître à l’abord [cf. « Le repérage du politique », in Projet , n° 71, janvier 1973, pp. 11-24]. La nécessité s’impose d’autant plus de se donner une bonne assise conceptuelle. Il faut pour cela procéder d’abord à un inventaire sommaire des usages familiers ( 1 ), et prendre ensuite la mesure des incertitudes qui entourent son étymologie ( 2 ).
1. Le mot ‘politique’ saisi par le sens commun
Pour l’opinion commune, la question de savoir ce qu’est la politique ne se pose pas. Comme la politique est du domaine des expériences vitales quotidiennes, tout le monde croit en savoir beaucoup alors que, dans la plupart des cas, l’on n’en a guère qu’une connaissance intuitive. Une connaissance incertaine aussi, parce que l’idée qu’on se fait couramment du mot politique est loin d’être univoque. Sous les usages les plus familiers, on découvre au moins trois faisceaux de significations : lorsqu’il n’est pas entendu comme cadre normatif de l’action, le mot politique sert soit à exprimer un jugement de valeur, soit à désigner un domaine spécifique d’activités.
1.1. Le mot ‘politique’ comme référent axiologique
Dans son emploi le plus courant, le mot politique induit un jugement de valeur sur l’objet auquel on l̵

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