SCIENCES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES - 500 NOTIONS INDISPENSABLES

Jean-Luc Dagut

Description

Cet ouvrage se propose d'apporter des éclairages et des définitions sur un choix de notions apparaissant comme les plus essentielles et les plus actuelles en sciences économiques et sociales.Il constitue, par sa dimension concise et synthétique, un instrument de travail accessible et utile à tous les lycéens qui suivent l'enseignement de spécialité de sceinces économiques et sociales au baccalauréat.

Informations

• Publié par: Studyrama Editions
• Date de parution: 01 janvier 2022
• Nombre de lectures: 31
• EAN13: 9782759046157
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

O U T I L S

SCIENCES ÉCONOMIQUES & SOCIALES 500 notions indispensables

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Acculturation

A

Processus par lequel une personne ou un groupe assimile une culture étrangère à la sienne.

Accumulation

Processus de formation du stock de capital. Le volume de celui-ci dépend d'un côté des ux d'investissements, et de l'autre, du rythme de déclassement des équipements. Concept propre surtout à la termi- nologie marxiste. Le capitalisme représente pour Marx un système dynamique fondé sur l'accumulation du capital. L'affectation du surplus à l'accroissement des moyens de production constitue la base de la croissance et de la « reproduction élargie » du système.

Acte unique européen

Traité européen adopté en 1986 par les 12 pays composant alors la Communauté européenne, xant l’objectif de passage au « grand marché unique et sans entraves » en 1993. L’enjeu est de supprimer les derniers obstacles, essentiellement de nature non tarifaire, pouvant freiner encore la libre circulation des hommes, des marchandises et des capitaux, prévue par le Traité de Rome. Les barrières réglementaires nationales, relatives à la qualité des produits, laisseront place au prin- cipe de « reconnaissance mutuelle ». La création d’un marché européen des capitaux devra être assuréevia le démantèlement des contrôles des changes à l’horizon 1990. L’ambition est de créer en Europe une « concurrence libre et non faussée », fondée sur la réalité des coûts, et non biaisée par différentes protections dont ont pu bénécier jusque-là certains producteurs nationaux.

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Action

Titre de propriété d’une fraction du capital d’une société. La possession d’actions ouvre un droit au versement de dividendes, correspondant à une partie du bénéce réalisé, et confère un droit de vote à l’assemblée générale des actionnaires. Les actions à droit de vote multiple peuvent octroyer à leur détenteur deux ou plusieurs droits de vote (limités à deux en droit français). Les actions à dividende prioritaire (ADP) ne sont pas assorties d’un droit de vote mais d’un droit à percevoir prioritairement un dividende qui peut être supérieur à celui versé dans le cas d’actions simples.

Administrations publiques (APU)

Au sens de la comptabilité nationale, les APU regroupent l’ensemble des administrations de l’État, des collectivités locales, et des organismes de sécurité sociale, qui produisent des services non marchands.

Agent économique

Entité économique qui assure une fonction économique particulière : production, nancement, consommation. Les principaux agents écono- miques sont les ménages, les entreprises, les institutions nancières et les administrations publiques.

Agrégat

Les agrégats sont des quantités globales mesurées par la comptabilité nationale. Les principaux agrégats sont le PIB, la consommation nale, la FBCF, l’épargne, les exportations et les importations, les dépenses publiques.

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Aléa moral (Moral hazarden anglais)

Risque de comportement opportuniste de la part d’un agent, qui ne se conforme pas aux termes ou à l’esprit d’un contrat préalablement établi. Ce type de situation a été étudié initialement par la théorie des assu- rances, qui a montré que le fait même d’être assuré entraînait souvent une modication du comportement des agents, dans le sens d’une plus grande prise de risques.

ALENA

Association de libre-échange nord-américaine (NAFTA en anglais). Conclu en 1992 entre les États-Unis, le Canada et le Mexique, l’accord est entré en vigueur en 1994. Il instaure une simple zone de libre-échange, sans union douanière ni politiques communes. L’enjeu était de recen- trer les dynamiques commerciales sur le continent américain, face aux tendances centrifuges de la mondialisation. Un accord mis à mal sous la présidence de Donald Trump.

Allocation des ressources

Processus par lequel des ressources rares sont affectées à divers usages possibles. La doctrine libérale attribue au marché cette fonction fonda- mentale. Le marché, à travers le simple jeu des prix, serait apte à assurer ainsi une allocation optimale des ressources, et résoudre au mieux la tension entre les moyens (rares) et les ns (illimitées).

Altruisme

Au sens commun et moral, disposition à s’intéresser et à se dévouer à autrui, opposée à l’égoïsme. L’hypothèse de comportements altruistes a été introduite dans l'analyse économique, et interprétée à la lumière de la rationalité individuelle de l'homo oeconomicus. L'idée est que la satis- faction d'un individu peut dépendre de celle des autres. Elle peut croître ou diminuer en fonction de celle-ci. Un individu sensible à la pauvreté par exemple peut consentir à l'abandon d'une partie de son revenu, sous forme d'impôt ou de don caritatif, en vue d'améliorer la satisfaction

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d'autres personnes moins favorisées, et donc la sienne propre en retour. De même, dans le cas de l'altruisme intergénérationnel par exemple, la renonciation à un revenu ou à une consommation présentes peut être de nature à accroître néanmoins la satisfaction actuelle si elle est ressentie comme le moyen d'accroître celle des générations futures. L'introduction de cette hypothèse conduit à considérer que les fonctions de satisfaction des agents (ou fonctions d'utilité) sont interdépendantes. Selon le prin- cipe de la rationalité axiologique (Max Weber), la rationalité de l'action individuelle consiste à agir selon ses valeurs : valeurs de générosité ou d'équité ici. Cette conformité des actes aux valeurs personnelles augmente la satisfaction. Un comportement altruiste, ou d'un altruisme apparent, peut reposer aussi sur l'intérêt bien compris. Il est de l'intérêt du riche de ne pas être agressé par le pauvre, et de consentir pour cela au nancement d'une certaine redistribution (G. Gilder). De même, un généreux donateur peut être avant tout soucieux de la promotion de son image, et peu intéressé au sort des bénéciaires. Certains ont qualié cet altruisme apparent « d'altruisme impur ».

Amortissement

Au sens économique, l’amortissement consiste à étaler le coût d’un équi- pement sur toute sa durée d’utilisation. Au sens comptable, l'amortisse- ment est la constatation comptable de la dépréciation, sur une période, des équipements productifs (actifs immobilisés). La dépréciation du capital productif incombe au temps, à l'usure, et à l'obsolescence. Les dépenses annuelles d’amortissement (dotations aux amortissements) constituent un ux d'autonancement permettant à terme le renouvelle- ment des équipements. L'amortissement peut être linéaire, si sa valeur est constante chaque année, ou dégressif, si les dotations sont décrois- santes.

Anomie

Étymologiquement, en grec, absence de normes (a-nomos). Notion importante dans la sociologie de Durkheim. Elle correspond pour celui-ci à une perte de repères pour les individus, lorsque la conscience collec- tive s’affaiblit. La diminution de l’inuence des normes et des valeurs collectives sur les individus entraîne un dérèglement des conduites. La

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perte d’inuence des institutions traditionnelles (Église, État, famille, corporations) et l’afrmation de l’individualisme qui lui est liée tend ainsi à miner pour cet auteur l’intégration sociale dans les sociétés modernes.

Anticipation

Les anticipations sont des prévisions élaborées par les agents quant à l'évolution future de l'activité, des agrégats, des prix. Elles ont une importance capitale puisqu'elles déterminent les décisions présentes, en matière de production, d’investissement, d'emploi, de consommation, d'épargne. Qu'elles soient fondées ou non, rationnelles ou non, elles sont « auto-réalisatrices », et déterminent la conjoncture. Pour Keynes, et dans sa lignée A. Orléan aujourd'hui, la logique des anticipations est essentiellement mimétique, les agents se ralliant, de façon « mouton- nière », aux opinions et tendances dominantes. L'analyse néoclassique insiste au contraire sur la rationalité des anticipations. Elles s'appuient sur les tendances passées et les extrapolent (L. Metzler, 1941). Elles tien- draient compte également des erreurs d'anticipation passées (P. Cagan, 1956), et seraient de nature adaptative, leur qualité augmentant progres- sivement avec l'expérience des agents (M. Friedman). L'hypothèse d'une rationalité parfaite des anticipations a été soutenue initialement par J. Muth (1961), et reprise dans les années 1970-80 notamment par R. Lucas, Sargent et Wallace. Selon ce dernier courant, dit des « anticipa- tions rationnelles », les agents mobiliseraient en permanence toute l'in- formation disponible, et leurs décisions seraient aussi rationnelles que si elles s'appuyaient sur les projections des modèles économétriques les plus élaborés. L'une des conséquences majeures en serait la totale inefcacité des politiques monétaires expansionnistes, dont les agents n'anticiperaient que leurs effets inationnistes. Ils ne modieraient donc en rien leurs comportements réels d'offre de travail et de production, et augmenteraient seulement leurs prix, an de se protéger par anticipa- tion de l'ination à venir.

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Anticipation autoréalisatrice

Cette notion avait été théorisée initialement par le sociologue améri- cain R.-K. Merton, qui évoquait les «fulllling prophecies», prophéties autoréalisatrices, ou prédictions créatrices. Les croyances partagées en un avenir induisent des comportements qui façonnent cet avenir. J.-M. Keynes avait insisté sur le rôle décisif des anticipations, optimistes ou pessimistes, dans la détermination du niveau d’activité. Des anticipations optimistes quant à la croissance future incitent à investir, et à consommer, et inspirent des comportements propres à générer la croissance future. Et inversement dans le cas d’anticipations pessimistes. À la Bourse, la croyance sufsamment partagée que le cours d’un titre va monter incite à en acheter, produisant la hausse de celui-ci.

Antisélection (sélection adverse)

Notion importante dans la nouvelle économie keynésienne (NEK). L’antisélection, ou processus de « sélection adverse » est propre aux situations caractérisées par des asymétries d’information. Elle peut conduire à sélectionner les mauvais produits ou les mauvais agents. Dans un article célèbre (1971), G. A. Akerlof (prix Nobel 2001) a décrit le comportement logique des agents sur le marché des voitures d’oc- casion. Les acheteurs, ignorant la qualité des véhicules proposés, refu- seront de payer un prix trop élevé. Les vendeurs de voitures de bonne qualité se retireront du marché où seuls resteront offerts les véhicules en mauvais état (lemonsen anglais). Ce raisonnement a été étendu aux situations d’embauche, aux marchés du crédit et des assurances. Des salaires trop bas éloignent les meilleurs offreurs de travail (les salariés), des taux d’intérêt trop hauts dissuadent les meilleurs emprunteurs et ne laissent sur le marché du crédit que les demandeurs aux prols les plus risqués, et de même pour les assurances.

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Anthropocentrisme / Biocentrisme

L'anthropocentrisme est une doctrine qui place l'homme au centre d'un monde où la nature est serve. Cette vision « promothéenne », au cœur de e la civilisation occidentale et aussi du marxisme, est déjà présente au  siècle dans la philosophie de Descartes qui écrit : «Nous pouvons, grâce à la science et à la technique nous rendre maîtres et possesseurs de la nature ». Le biocentrisme, ou écocentrisme, considère à l'inverse que l'homme n'est qu'une espèce vivante parmi d'autres et n'a pas de droit particulier à s'approprier la nature. Un philosophe tenant de laDeep ecology, ou écologie radicale, P.-W. Taylor, écrit par exemple (1986) : «La disparition complète de la race humaine ne serait pas une catas- trophe morale, mais plutôt un événement que la communauté de vie applaudirait à deux mains».

Appariement

« Appariement » est la traduction du terme anglais «matching». Cette notion désigne le bon mariage, la bonne association entre salariés d'un même niveau de compétence qui vont former une équipe efcace. Selon la théorie « O-ring » de Michael Kremer, la complexité des processus de production requiert aujourd’hui de former des appariements sélec- tifs, conduisant à recruter les meilleurs éléments dans chaque métier. L’enquête sur l’explosion en vol de la navette spatiale américaine Challengeravait révélé que celle-ci était due à la défection d’un simple joint, le « O-ring ». Cette expérience dramatique tend à montrer que la réussite d’un programme et l’efcacité d’un groupe semblent nale- ment dépendre de façon vitale du « maillon le plus faible ». Dans une tout autre optique, sur le marché du travail, le « taux d’appariement » mesure la proportion des emplois offerts et des emplois demandés qui se correspondent.

Artefact

Terme utilisé en sociologie notamment. Phénomène créé de toutes pièces par les conditions expérimentales. L’opinion publique présentée par les sondages est parfois dénoncée comme un artefact.

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Assiette îscale

Base sur laquelle est appliqué le barème d’imposition, permettant ensuite de déterminer le montant de l’impôt. L’assiette scale peut être le revenu annuel, le patrimoine immobilier ou nancier, la consomma- tion, l’héritage, etc.

Association

Organisation produisant des services non marchands et regroupant des personnes réunies dans un but non lucratif. Les associations constituent un agent économique et sont regroupées par l’Insee dans la catégorie des ISBLSM (Institutions sans but lucratif au service des ménages).

Assurance

Activité consistant à couvrir certains risques, en répartissant leurs coûts sur un ensemble d’assurés. La prime d’assurance (ou cotisation) est calculée en fonction de la probabilité du risque et du nombre de contrats portant sur des risques de même nature. On distingue trois grands types d’assurances : Les assurances de personnes (assurance contre les acci- dents, assurance-maladie, assurance-vie). Les assurances-dommages portant sur les biens (assurance automobile, vol, incendie, catastrophe naturelle…). Les assurances de responsabilité couvrant des dommages causés à des tiers dans des conditions qui engagent la responsabilité de l’assuré. Les assureurs souscrivent eux-mêmes des contrats auprès de compagnies de réassurance, ce qui permet une division plus large du risque. Les économistes considèrent que l’assurance contribue à la croissance. En l’absence de systèmes d’assurance, les prises de risque et le niveau des activités seraient moindres. Les entreprises seraient contraintes à détenir des liquidités beaucoup plus importantes au détri- ment de l’investissement, et à renoncer peut-être à certaines activités.

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