Chanter l’histoire en réveillant les sources
616 pages
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Chanter l’histoire en réveillant les sources , livre ebook

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Description

Chanter l’histoire ! C’est ce que Jean-Daniel Morerod a fait durant toute sa carrière, en réveillant des sources oubliées pour les relire et les remettre en lumière. Plus important encore, il a eu le souci de transmettre cette passion des sources et l’a sans relâche mise au service de la recherche. Beaucoup de ses étudiants sont devenus ses amis. Ils ont voulu lui témoigner leur affection en lui offrant ce volume dont les contributions vont du VIIe siècle à l’époque contemporaine, et parlent de Pise comme du Jura. Derrière un éclectisme apparent, elles abordent toutes leur sujet en mettant la source au centre, qu’elle soit monumentale, archivistique ou même orale. Les différents auteurs marchent ainsi dans les pas méthodologiques de Jean-Daniel Morerod, sur un chemin fait d’une joie et d’une curiosité de la recherche qui ne s’arrête jamais aux limites traditionnelles. L’historien peut être un archéologue, le médiéviste un contemporanéiste, pour le plus grand profit de la connaissance historique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2023
Nombre de lectures 1
EAN13 9782889304851
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0165€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Ce livre a été publié avec le soutien :
– de la Faculté des lettres et sciences humaines de l’Université de Neuchâtel
– de l’État de Neuchâtel
– de la Société d’histoire de la Suisse romande
– de la Société d’histoire et d’archéologie du canton de Neuchâtel
– de la Revue historique neuchâteloise
– de la Fondation pour la Protection du Patrimoine Culturel Historique et Artisanal
– des Archives cantonales vaudoises
– des Services des bibliothèques & archives de la Ville de Lausanne
 
 




© Éditions Alphil-Presses universitaires suisses, 2023
Rue du Tertre 10
2000 Neuchâtel
Suisse
 
 
 
www.alphil.ch
 
Alphil Diffusion
commande@alphil.ch
 
 
DOI : 10.33055/ALPHIL.03204
 
ISBN papier : 978-2-88930-483-7
ISBN PDF : 978-2-88930-484-4
ISBN EPUB : 978-2-88930-485-1
 
Les Éditions Alphil bénéficient d’un soutien structurel de l’Office fédéral de la culture pour les années 2021-2024.
 
Illustration de couverture : Sceau de Berthold de Neuchâtel, évêque de Lausanne. AVN, A II p (2).
Berthold, membre éminent de la famille comtale à la profonde dévotion mariale, Neuchâtelois « monté en chaire » à Lausanne, a un parcours qui n’est pas sans rappeler celui de Jean-Daniel Morerod !
 
Responsables d’édition : François Lapeyronie, Sandra Lena


Lionel Bartolini, Isaline Deléderray-Oguey, Grégoire Oguey
Avant-propos
Cher Jean-Daniel,
Quel chemin parcouru, sous le regard de la Vierge et d’autres saints patrons, à Lausanne, à Rome, puis à Neuchâtel. Le 25 août 1993, un arrêté du Conseil d’État neuchâtelois te nomme « chef de travaux », un titre aux sympathiques accents de voyer-chef qui n’en finit pas de te faire sourire.
En 1999, tu deviens titulaire de la chaire d’histoire du Moyen Âge et de la Renaissance ; cet intitulé ouvert était une invitation à repousser les limites et catégories trop étroites dans lesquelles le monde universitaire s’enferme parfois un peu trop complaisamment. Tu as su faire de cette chaire un lieu d’émulation bienveillante alliée à un éclectisme scientifique exigeant.
Parmi tes assistant-e-s et collaborateur-trice-s, quelques-un-e-s ont suivi tes pas au sein de l’Alma Mater ; beaucoup d’autres ont choisi d’œuvrer dans des institutions patrimoniales : archives, bibliothèques, archéologie… ! Sans doute n’est-ce pas le fruit du hasard : ton goût pour les sources a guidé leurs pas vers les institutions qui les conservent et les mettent en valeur.
Ces sources, pour toi, sont certes textuelles, mais elles sont aussi matérielles. Durant ta carrière, tu n’as eu de cesse de fréquenter des archéologues. L’alliance de la pierre et de la charte a contribué, sous ton égide, à une régénération majeure de l’historiographie neuchâteloise. Et gare aux contempteurs des sources ! Si ta prévenance et ton humanité sont légendaires, tu nous as surpris et amusés en te montrant féroce envers celles et ceux qui les négligent et les maltraitent.
Reçois, cher Jean-Daniel, ces Mélanges qui chantent les sources comme tu nous l’as si bien appris. Nous te les offrons comme un témoignage d’affection pour toi, notre professeur, notre collègue, mais surtout notre ami à qui nous disons simplement merci, du fond du c(h)œur !


Préface Laurent Tissot
De la fausse paresse intellectuelle à une vraie passion scientifique
Mon premier souvenir de Jean-Daniel Morerod date de 1986 à… la gare de Berne. Lui, accompagnant avec d’autres thésards « son » directeur de thèse, Agostino Paravicini Bagliani, moi tentant seul de suivre les pas empressés de « mon » directeur de thèse, André Lasserre. Pourquoi Berne ? Parce que s’y tenait, en août de cette année-là, le congrès de l’Association internationale d’histoire économique dont Jean-François Bergier était le président. C’est donc à l’enseigne de l’histoire économique que nos pas se sont croisés pour la première fois à la sortie d’une gare – quoique très brièvement – avant de nous séparer pendant dix ans. Nous nous revîmes à l’Université de Neuchâtel cette fois-ci, lui engagé dès 1993 en qualité de chef de travaux en histoire médiévale sous la bienveillante autorité de Rémy Scheurer, moi le rejoignant trois ans plus tard en qualité de chef de travaux en histoire des entreprises, sous celle tout aussi bienveillante de Philippe Marguerat et Philippe Henry. Depuis lors, les responsabilités croissant avec nos promotions professionnelles, nous ne nous sommes plus quittés si j’ose dire, nos bureaux se situant côte à côte, nos rencontres se faisant quasi quotidiennes, nos conversations devenant très nourries sur les sujets les plus divers, que ce soit la gestion de l’Institut d’histoire, celle de la Faculté des lettres et sciences humaines, celle de l’Université de Neuchâtel et bien d’autres encore. Il hochait beaucoup de la tête, mais je ne savais pas toujours si c’était en signe d’approbation, d’étonnement ou de scepticisme. Notre entente s’est faite aussi plus féconde : dans la direction commune de séminaires, l’organisation de voyages d’études, l’animation de l’Institut d’histoire, la mise sur pied de colloques, la conception de projets, etc.
À vrai dire, peu de choses nous liaient, lui, issu d’un milieu protestant, formé dans la plus pure tradition des historiens médiévistes dans une Faculté des lettres et en plus diplômé de l’École vaticane de paléographie, diplomatique et archivistique ainsi que membre de l’Institut suisse de Rome, soit l’Italie – qu’il n’a jamais cessé d’aimer – et moi, ayant baigné dans un univers catholique que je n’avais que trop connu à Fribourg et que j’avais fui en me réfugiant à Lausanne pour « comprendre » le monde en me consacrant à des études en sciences politiques. En somme l’antithèse. Une complicité sincère s’est pourtant fait jour, empreinte, j’en suis sûr, de confiance réciproque. Pour l’historien économique que j’étais et qui plus est sur la période contemporaine, je jetais tout de même un regard aussi étonné qu’admiratif sur les multiples travaux qu’il menait, du X e au XXI e  siècle !
Pendant toute cette période de partage, mon souvenir le plus lumineux reste toutefois celui de Jean-Daniel dans son bureau. C’est là que j’ai appris à le connaître et à vraiment l’apprécier. Tous ses visiteurs étaient d’abord surpris en même temps qu’un peu effrayés en y entrant, mais certainement conquis en en ressortant. À la vue de tous ces documents, ces photocopies, ces livres, ces dossiers, ces thèses plus ou moins alignés sur les rayons de sa bibliothèque, empilés sur des chaises et sur des tables et même pour certains épinglés contre le mur, la question que se posaient toutes et tous : comment s’y retrouve-t-il ? Chacun avait sa réponse. Mais loin d’être celui d’un professeur désordonné, le bureau de Jean-Daniel décelait une tout autre personnalité, sa vraie personnalité. Car à m’y rendre souvent, j’ai pu comprendre la « somme » d’érudition que cela contenait et l’originalité des sujets qu’il traitait.
Jean-Daniel est véritablement un érudit, au sens étymologique du terme, soit une personne « polie » par le savoir et la connaissance, et un scientifique, soit une personne qui, dans son travail, se conforme aux exigences d’objectivité, de méthode et de précision. Non seulement en histoire médiévale – la liste de ses publications et les témoignages de ses collègues réunis dans les présents Mélanges en font foi – mais aussi en histoire moderne et contemporaine et en littérature. Car sous l’alignement de ces ouvrages, l’empilement des dossiers de séminaires, des copies de chartes et ses notes de cours pointaient les indices de la grande étendue de la curiosité de Jean-Daniel et de ses compétences : des romans, mais pas n’importe quels écrivains, Proust sur lequel il a publié un article 1 , Gide, Martin du Gard, des mémoires d’hommes d’État, de Gaulle surtout auquel il voue beaucoup d’affection et d’autres. J’en ai fait l’expérience : l’air de rien, il est à même d’en dire beaucoup plus qu’un prétendu spécialiste d’histoire contemporaine. Qui plus est, n’a-t-il pas tenu des propos très éclairants sur « l’avenir » du canton de Vaud ou celui du canton de Neuchâtel ? 2 On pourrait encore ajouter un autre volet : son admiration pour le père Éric de Rosny, prêtre jésuite et anthropologue français, missionnaire au Cameroun qui s’est particulièrement intéressé à la sorcellerie et qui est aussi connu pour s’être fait initier – dans un souci d’inculturation – dans une confrérie de guérisseurs traditionnels du Cameroun 3 . Avec Anne-Nelly Perret-Clermont, professeure honoraire de psychologie, Jean-Daniel Morerod s’est beaucoup employé pour la venue à Neuchâtel du père de Rosny qui s’est vu conférer en 2010, lors d’une cérémonie mémorable, un doctorat honoris causa . Il s’est à cet égard rendu au Cameroun pour participer à un colloque où l’histoire du Moyen Âge n’était pas le seul objet d’attention, mais bien l’interdisciplinarité, terme que peut-être, dans sa modestie, il a de la peine à prononcer.
Mais tous ces documents recelaient aussi une autre facette de l’historien : sa réelle passion pour les sources. L’étiquette a souvent collé aux médiévistes : sous la poussière des archives, il n’y a que les sources, rien que les sources à restituer et à commenter. Le travail s’arrête là. Vieille rengaine que nous avons été nombreux à croire et à répéter. Jean-Daniel n’a en effet cessé, comme un spéléologue dans les cavités les plus souterraines, de pourchasser, de repérer, de mettre au jour des documents inédits. Infatigable travail qui lui faisait passer beaucoup de temps dans les archives, puis à son ordinateur, il suffisait de voir son bureau seul éclairé le soir. Traque impitoyable débusquant le Bâtard Vauthier 4 , Guillaume de Champvent, évêque de Lausanne 5 , Isabelle Mayor, cabaretière de Cudrefin 6 , le pèlerinage à Jérusalem de Guillaume de Chalon 7 ,

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