Former dans un monde en crise
307 pages
Français

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Former dans un monde en crise , livre ebook

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Description

Philippe Hertig est actif dans le domaine des didactiques des sciences humaines et sociales depuis la fin des années 1980. Responsable de la formation des enseignant·e·s, il a développé de nombreuses réflexions didactiques et instauré une dynamique favorisant la constitution d’un champ scientifique à part entière.
Cet ouvrage a pour but de le remercier à l’occasion de son départ à la retraite. Il illustre ainsi comment les didactiques des sciences humaines et sociales peuvent servir de laboratoires, permettant de penser les questions vives auxquelles sont confrontées nos sociétés, et investiguer les réponses que peut apporter la didactique aux défis d’un monde en crise. L’analyse de l’émergence, de la consolidation et de la pluralité de ce champ disciplinaire permet d’explorer les principaux enjeux d’une école à visée transformative, qui prend ses distances d’une transmission figée. C’est ce que donnent à voir, dans leurs champs respectifs, les diverses contributions de ce volume.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2022
Nombre de lectures 0
EAN13 9782889305124
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0120€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© Éditions Alphil-Presses universitaires suisses, 2022
Rue du Tertre 10
2000 Neuchâtel
Suisse
 
 
www.alphil.ch
 
 
Alphil Diffusion
Commande@alphil.ch
 
 
DOI : 10.33055/ALPHIL.03210
 
ISBN papier : 978-2-88930-510-0
ISBN PDF : 978-2-88930-511-7
ISBN Epub : 978-2-88930-512-4
 
Les Éditions Alphil bénéficient d’un soutien structurel de l’Office fédéral de la culture pour les années 2021-2024.
 
Cet ouvrage est publié grâce au soutien de la Haute école pédagogique du canton de Vaud.


 
Illustration de couverture : iStock.
 
Responsables d’édition : François Lapeyronie et Jonathan Wenger


Jean-Marc L ANGE , Jean-François T HÉMINES , Christine V ERGNOLLE M AINAR
Préface
À la Haute école pédagogique du canton de Vaud, la didactique de la géographie s’est construit une place qui n’est jamais donnée d’avance. Si elle contribue résolument à la production internationale dans le domaine, elle le doit, ainsi que l’explique le chapitre consacré à cette spécialité, aux convictions et à l’engagement de plusieurs générations de professeur·e·s. Parmi ces derniers et ces dernières, Philippe Hertig a joué un rôle fédérateur, catalyseur, et l’ouvrage en porte trace. L ectrices et lecteurs y trouveront des réponses à trois questions fondamentales.
La première question est celle de la finalité de la recherche. L’intention est d’agir sur la géographie enseignée et apprise, si ce n’est sur la géographie prescrite. Si la géographie a (encore) une place parmi les matières enseignées, c’est que les institutions continuent d’y voir un intérêt. Mais est-elle convaincante dans le quotidien de son enseignement ? Et convaincante au regard de quelles valeurs ? C’est la question de la légitimité qui doit fonder les travaux de recherche en didactique. Le présent ouvrage formule la question ainsi : en quoi l’objectif d’une formation critique des élèves pour un monde en crise ne peut-il faire abstraction d’une analyse conduite avec eux sur l’espace produit par les sociétés contemporaines ?
Nous arrivons ainsi à la question des conditions qui permettent aux professeur·e·s de géographie de servir cet objectif. Former à l’enseignement-apprentissage de la géographie, c’est permettre aux professeur·e·s d’éprouver l’intérêt d’une mise en recherche sur leurs pratiques ou sur d’autres pratiques possibles. En formation initiale, des compétences professionnelles de haut niveau peuvent se construire par la pratique de la recherche en didactique. La formation continue demeure un sujet plus délicat (changements curriculaires, évolutions scientifiques, disponibilité des enseignant·e·s). La perspective des ressources créées en direction des professeur·e·s est plus que jamais d’actualité, pour faire converger autour de curriculums rénovés, une demande légitime des professionnel·le·s et l’intervention des formateur·trice·s-chercheur·euse·s.
Ainsi se dégage une troisième question : celle de la mise en rapport des cadres de référence des praticien·ne·s avec les cadres de référence des chercheur·euse·s. Les thèses récentes co-dirigées par Philippe Hertig mettent en avant trois « lieux » de rencontre, de traduction des préoccupations des un·e·s en objets de travail pour les autres : le politique , c’est-à-dire l’espace public à construire dans la classe de géographie à propos de questions sensibles ; l’ imaginaire , soit la fabrique d’images du monde qui aideraient à le penser dans sa complexité ; l’ entre-disciplines , autrement dit les apports contributifs d’une géographie scolaire assurée de ses bases (finalités, démarches, concepts) à la compréhension de situations emblématiques de cette complexité.
Cet ouvrage montre aussi comment les didactiques des disciplines peuvent entrer en dialogue avec des travaux sur les « Éducations à… » ou l’ outdoor education . De ce point de vue, la contribution de Philippe Hertig est significative, notamment à deux niveaux : d’une part, celui de la formalisation des liens que les recherches en didactique de la géographie peuvent établir avec des travaux de nature inter- ou transdisciplinaires ; d’autre part, celui de la cohérence qu’il a promu au sein de son équipe de l’UER Didactiques des sciences humaines et sociales de la HEP Vaud autour de projets de recherche transversaux intégrant des didacticien·ne·s de disciplines très variées.
Au cœur de la contribution de Philippe Hertig se situe l’approche de la complexité et la formation à la pensée complexe des enseignant·e·s et des élèves. Placer la complexité comme objet d’étude suppose d’entrer dans plusieurs dimensions et de les articuler. Il s’agit avant tout de rendre intelligibles les interactions entre facteurs de natures et d’échelles différentes, les liens de causalité entre eux ainsi que les boucles de rétroaction. Mais au-delà de la mise à plat des systèmes complexes, des éléments qui les composent et de leur fonctionnement, il convient aussi d’entrer dans la dynamique à l’œuvre en leur sein. L’évolution de ces systèmes complexes n’étant ni linéaire, ni donc prévisible, leur étude suppose de prendre en compte l’incertitude qui leur est inhérente avec tout ce que cela implique quand il s’agit pour l’être humain d’intervenir sur eux.
L’approche de la complexité est particulièrement pertinente dans l’étude des territoires qui sont des systèmes complexes (facteurs relevant de différents registres, emboîtement d’échelles, choix de gestion, etc.) et elle peut contribuer à renouveler l’enseignement de la géographie sous un angle plus compréhensif que descriptif. Mais si la complexité est ainsi au cœur de la géographie, elle peut aussi permettre à cette discipline d’être un point d’appui pour mobiliser différentes approches concourant à la compréhension des territoires, dans une logique interdisciplinaire. Au-delà, la prise en compte de la complexité permet aussi d’entrer dans des dimensions transdisciplinaires. Elle est un levier pour former à la pensée systémique et également pour développer l’esprit critique, car elle donne à voir ce qui n’est pas immédiatement apparent. Pour cette raison, l’étude de la complexité et la formation à la pensée complexe telles qu’elles sont développées à la HEP Vaud sont étroitement liées à la formation du citoyen, un·e citoyen·ne se donnant les moyens de comprendre, d’exercer son esprit critique et d’être responsable dans ses choix. L’étude de la complexité et la formation à la pensée complexe peuvent par conséquent constituer un point d’appui pertinent pour traiter des « Éducations à… » en classe ou en formation.
Sur ces bases, dans le champ des « Éducations à… », Philippe Hertig a notamment contribué aux recherches sur l’éducation à la durabilité.
Ces éducations, a priori disparates, qui (re)mettent au centre des préoccupations de l’enseignement et de la formation la question éducative, en lieu et place de la seule perspective de transmission de connaissances et de didactiques par trop souvent réductrices et technicistes, se sont progressivement structurées comme champ de recherche spécifique dès les années 2000 autour des enjeux sociétaux en général, et de la durabilité en particulier. Transversales par nature et non disciplinaires a priori, elles posent la question du rapport des disciplines à ces objets nouveaux. Les travaux de recherche amorcés dans les domaines spécifiques des sciences de la nature et de la géographie ont, dans un premier temps, accompagné les recommandations institutionnelles puis les ont dépassées par le franchissement des frontières disciplinaires au moyen de questionnements portant sur les finalités, sur la prise en charge de contenus partagés, et de méthodes renouvelées. Comme finalités, celles de la formation d’un·e citoyen·ne actif·ve et critique dans la lignée des travaux de François Audigier et de Nicole Tutiaux-Guillon, et donc d’une éducation au politique assumée mise au service du changement, au risque sinon de la barbarie comme issue probable. Comme contenus, ceux liés à la dimension territoriale d’une éducation à la durabilité seule capable de permettre localement d’appréhender les enjeux de durabilité et la recherche de solutions au moyen d’approches prospectives, évitant ainsi les effets d’impuissance ou de sidération si délétères pour l’action. Comme méthode enfin, la prise en charge de la complexité tant comme moyen que comme objet pour la recherche, qui a permis et favorisé la rencontre entre les principales disciplines contributives précitées. Ainsi, est-il possible de souligner l’opérationnalisation par les équipes de la HEP des principes issus des propositions d’Edgar Morin, au moyen de l’élaboration de balises curriculaires constituées de grilles d’analyse et d’évaluation de la pensée complexe des apprenant·e·s comme processus dynamique, et non comme état se donnant à voir ou à atteindre.
Sur ces trois registres, l’équipe de la HEP Vaud autour de Philippe Hertig a largement contribué à l’émergence d’une communauté de recherche internationale francophone. Par les recherches qu’elle a menées et mène dans une perspective de transformation sociétale, elle a pu élaborer des propositions curriculaires relatives à l’éducation à la durabilité, parmi les plus abouties de l’espace francophone.
Par ailleurs, la position géographique et linguistique helvétique si particulière, a permis à l’équipe constituée autour de Philippe Hertig de construire un pont et donc de donner à voir les travaux convergents ou originaux dans leurs points de vue, portant sur la durabilité sous la forme de modèles, d’outils ou de typologies élaborés dans l’espace germanophone et anglophone, et transposables dans le champ de l’éducation et/ou de la formation des enseignant·e·s. Ainsi est-il possible de dire que l’équipe de la HEP a joué et joue encore pour l’éducation à la durabilité le rôle que des équipes belges avaient joué durant les années 1980 en

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