Entre sens et signification
282 pages
Français

Entre sens et signification , livre ebook

-

282 pages
Français

Description

Ce volume réunit une sélection d'articles faisant suite aux communications présentées au colloque "Entre sens et signification"" organisé les 1er et 2 juin 2006 à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l'Université Catholique de Lille. Le but général du colloque était d'étudier l'articulation entre deux disciplines que l'on distingue traditionnellement : la sémantique et la pragmatique. Il ne s'agissait pas d'évaluer la pertinence de la pragmatique dans l'étude du sens mais l'apport de la pragmatique à l'étude sémantique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2009
Nombre de lectures 251
EAN13 9782296231870
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

PRESENTATION
Ce volume réunit une sélection d’articles faisant suite aux communications
présentées au colloque«Entre sens et signification » organisé le 1 et 2 juin 2006 à la
FacultédesLettresetSciencesHumainesdel’UniversitéCatholiquedeLille.
Ce colloque avait pour thème l’articulation sémantique-pragmatique. Il ne s’agissait
donc pas d’évaluer la pertinence de la pragmatique dans l’étude du sens – nous
considérons ici comme acquis le fait d’inclure cette composante dans toute recherche
sur le sens linguistique – mais l’apport de la pragmatique à l’étude sémantique. La
pragmatiqueaapportédes progrèsindéniablesàl’étudedu sensmaiselleaaussicrééde
nouvelles difficultés. Le consensus qui semblait régner naguère sur la manière
d’appréhender l’objet de ces deux disciplines – la sémantique s’occupe du sens hors
contexte (appelé traditionnellement « signification »), la pragmatique du sens
«filtré» par le contexte – est de moins en moins observé et le rapport entre ces deux
objets est aujourd’hui sujet à d’âpres discussions. Nous avonsvoulu tirer les premiers
bilans de ces confrontations et présenter, à travers des travaux exposant parfois des
méthodologies et des choix théoriques différents, un champ disciplinaire – la
sémantique–en pleineévolution.
Malgré la diversité apparente de sujets et d’approches, on trouve dans ces études
une préoccupation commune: redéfinir les relations qui unissent la signification au
sens.
Nous avons choisi de classer les articles en fonction de leur sujet. Les premiers
textes questionnentla pertinencedel’articulation sémantique-pragmatiqueen présentant
une étude d’un élément particulier du champ linguistique (les temps verbaux, les
adjectifs, les lexèmes, etc.), les derniers textes proposent une redéfinition de cettearticulation d’un point de vue plus général (l’explicitation, le triade sémiotique ou
encorel’argumentation).
Dans le premier article, Carl Vetters revient sur l’interaction entre sémantique et
pragmatique dans l’interprétation des temps verbaux en français. L’auteur examine le
rapport entre l’aspectverbalet la structuration temporelle d’un texte. Pour ce faire, il
considère, dans un premier temps les propositions faites par Jacques Moeschler (1998)
concernant la hiérarchie entre les différents types d’informations sémantiques (contenu
conceptuel/contenu procédural), puis, dans un second temps, Carl Vetters illustre
l’interactionentre sémantique et pragmatique àl’aide de l’imparfaitet montre comment
cetteinteraction permetàl’imparfaitd’avoir un sensnarratif.
L’article de Tijana Asic et Veran Stanojevic se situe dans la perspective
« référentielle »del’analysedu temps représentée notamment parles travauxdeCo Vet
et de Jacques Moeschler et propose une description sémantique et pragmatique du futur
simple en français. Leur étude cherche à déterminer si les instructions d’ordre temporel
(Reichenbach), aspectuel (Vendler) et l’instruction sur la progression temporelle des
éventualités introduites par une suite de phrases relèvent de la sémantique ou de la
pragmatique.
CélineVermeulenexamineles valeursdites«modales »duprésentdel’indicatif.La
grammaire traditionnelle classe sous le terme «emploi modal » un certain nombre
d’emplois des temps de l’indicatif qui apparaissent «déviants » en ce sens que ce ne
sont plus les valeurs temporelles qui apparaîtraient dans les énoncés. Le but de l’auteur
est de montrer que les emplois dits modaux ne diffèrent pas des emplois dits temporels
et qu’une étude pragmatique (fondée sur la notion de pertinence présentée par Sperber
etWilson) permet une redéfinitiondece tiroir verbal.
Michel Gailliard estime que les études pragmatiques ne prennent pas
« suffisamment » en compte le niveau de la norme linguistique. En prenant des
exemples dans la chanson de geste, qui présentent bien souvent une apparente anarchie
dans l’emploi des temps verbaux (il est possible de trouver dans unmême texte le passé
simple, le présent et le passé composé), l’auteur souhaite que l’on étudie les temps
verbaux«dansdes textesdenaturesdiversesetnondansdesénoncés prishorscontexte
et reproduits pour leur valeur typique». Michel Gailliard préconise l’enrichissement
d’une étude diachronique pour toute étude synchronique, ainsi la valeur des temps
verbaux ne résulterait pas uniquement de règles abstraites mais aussi de facteurs
culturelset stylistiques.
Hugues Picavez montre l'intérêt d'une approche sémantico pragmatique pour le
traitement de la notion linguistique de modalité. Revenant tout d'abord sur la définition
de la modalité, l’auteur établit ensuite qu’il existe deux catégories de valeurs modales,
celles qui prévoientuniquement un support modal, et celles qui prévoientun support
modal et une cible modale. Chacune de ces catégories regroupe des valeurs auxquelles
sont associées des configurations discursives spécifiques, qui sont envisagées comme
descontraintes pragmatiquesintégréesàla significationdesmarqueurs.
Maria Luisa Donaire s’intéresse au sens de l’adjectif en fonction de sa place par
rapport au nom qu’il qualifie (lorsqu’il est antéposé ou postposé). L’auteur étudie les
adjectifs grand, seul, sacré, ancien, vieux, étrange, beau, bref et propre en utilisant la
notion de polyphonie«maisune polyphonie qui est présente dans les niveaux les plus
profonds de la langue et donc avant l’énonciation». Son étude questionne la pertinence
6du rôledela placedel’adjectifdanslechangementde sensquiaffectentcertainsd’entre
eux (parexemple,grandhomme/hommegrand).
Mikhail Kissine oriente sa réflexion vers la recherche d’une définition du contexte.
Partant de la thèse que le contexte complète la signification (sémantique) en lui
permettant d’acquérir un sens (pragmatique), l’auteur prend pour objet de sa
démonstration la sémantique des adjectifs gradables (grand, pour une large part). Après
une critique du minimalisme et du relativisme sémantique qui présentent une vision«
étroite »du contexte, Mikhail Kissine défend la position contextualiste qui présente une
vision«large »ducontexte.
Els Tobback se penche sur les constructions à attribut de l'objet afin de vérifier
l’hypothèse qu’il existe des interactions entre« sens sémantique» et « sens
pragmatique ». A partir de la description de trois types de copulatives - les copulatives
prédicationnelles pures, les prédicationnelles évaluatives et les identificationnelles –
l’auteur démontre qu’il est possible de détecter, au sein des structures à attribut de
l'objet, des compatibilités entre le sémantisme des verbes et le type pragmatique de la
relation prédicative secondeétablieentrel'objetetl'attributdel'objetainsi qu’un rapport
d’interdépendanceentrela significationdu verbeetle sensdela prédication seconde.
Wiltrud Mihatsch étudie les marqueurs d’approximations lexicales du français (ce
que Lakoffappelle «Hedge »)/grosso mod o/, /des trucs comme ça,comme/, /espèce de/
et tente de les définir : s’agit-il de marqueurs pragmatiques, de morphèmes
grammaticaux ou bien de lexèmes ? Par l’étude de ces marqueurs, l’auteur met en
évidence les zones de transition synchroniques et diachroniques qui lient sens et
signification, pragmatique et sémantique et dégage les stratégies communicatives et les
processus de réinterprétation sémantique qui mènent à l’émergence des marqueurs
d’approximation.
Pauline Merlet nous propose, dans le cadre théorique de la sémantique des possibles
argumentatifs développée par O. Galatanu, une analyse sémantique des articles
HOMMES et FEMMES présentés dans Le Grand Robert et dans Le Trésor de la
Langue Française. Cette analyse, qui considère la « signification lexicographique
comme un processus d'association entre données conceptuelles et instructionnelles »,
présente le fonctionnement sémantique comme le résultatdes interactionsentre les trois
composantes présentes dans toute unité lexicale : noyau, s

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