La francophonie autrement
249 pages
Français

La francophonie autrement , livre ebook

-

249 pages
Français

Description

De la symbiose au partenariat, itinéraire d'une francophonie à vivre aujourd'hui autrement. Telle est l'ambition de ce nouvel ouvrage de Pierre DUMONT, fruit de plus de quarante années d'expériences francophones (Afrique, Asie, Caraïbe et Turquie), de travail et de réflexion, nourri à la fois des récentes polémiques nées de l'émergence d'une "littérature-monde" et des réactions suscitées, en particulier dans toute l'Afrique, par le discours de Dakar (26 juillet 2007).

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2008
Nombre de lectures 117
EAN13 9782296193710
Langue Français
Poids de l'ouvrage 7 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LA FRANCOPHONIE AUTREMENT
HÉRITAGE SENGHORIEN ? Du même auteur
Lexique du français du Sénégal, (en collaboration) Préface
de L.S. Senghor, Paris, Hachette, 1979.
Le Français et les langues africaines au Sénégal, Préface
de L.S. Senghor, Paris, Karthala, 1983.
L'Afrique noire peut-elle encore parler français ?, Paris,
L'Harmattan, 1986.
Inventaire des particularités lexicales du français en
Afrique noire, (en collaboration), Paris, Hachette, 1988.
Le Français langue africaine, Paris, L'Harmattan, 1990.
La Francophonie par les textes, Paris, Hachette, 1992.
Langage en fête, (en collaboration), Paris, Hachette, 1993.
Sociolinguistique du français en Afrique francophone, (en
collaboration), Paris, Hachette, 1995.
La Pirogue, (en collaboration), Paris, Hachette, 1995.
Le Toubab, Paris, L'Harmattan, 1996.
Le Cinéma et la chanson : deux outils au service de la
didactique, Paris, Delagrave, 1999.
L'Enquête linguistique, (en collaboration), Paris,
L'Harmattan, 1999.
La Politique linguistique et culturelle de la France en
Turquie, Paris, L'Harmattan, 1999.
Le Nouvel Imposteur, Paris, L'Harmattan, 2000.
Un Référentiel général d'orientations et de contenus, (en
collaboration) Paris, Hachette, 2000.
La Coexistence des langues dans l'espace francophone, (en
collaboration), Paris, Hachette, 2000.
Dictionnaire de didactique du français langue étrangère et
seconde, (en collaboration), Paris, CLE International, 2003.
L'Interculturel dans l'espace francophone, Paris,
L'Harmattan, 2001.
L'Absence, Paris, L'Harmattan, 2004.
L'Avenir du français, (en collaboration), Paris, Éditions des
Archives contemporaines, 2008. Pierre Dumont
LA FRANCOPHONIE AUTREMENT
HÉRITAGE SENGHORIEN ?
Et si le Faire l'emportait sur le Dire...
Préface d'Abdou Diouf
L'HARMATTAN © L'HARMATTAN, 2008
5-7, rue de l'École-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
d iffusion. harmattan@wan adoo. fr
harmattan I @wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-05230-7
EAN : 9782296052307 PRÉFACE De la symbiose au partenariat, de la coexistence à la
convergence, du dire au faire, telles sont les étapes
majeures de la Francophonie Autrement que Pierre
Dumont, impliqué depuis 1967 dans la rénovation des
systèmes éducatifs au sein de l'espace francophone,
particulièrement en Afrique, veut aujourd'hui nous faire
partager.
La francophonie ne peut plus se réduire à un simple
champ, ou chant, de réflexion intellectuelle, voire
culturelle, mais elle doit se vivre comme un défi à relever
pour répondre efficacement aux exigences du
développement durable, notamment en termes de besoins
sociaux et éducatifs.
Présent aux États généraux de Libreville (2003) qui
ont permis aux décideurs africains unanimes de définir des
objectifs très précis en matière de politique linguistique et
éducative, je serai également sur le terrain québécois en
juillet 2008 et j'attends beaucoup de la Table ronde
organisée par l'Organisation internationale de la
Francophonie (01F) à l'occasion du congrès mondial de la
Fédération internationale des Professeurs de Français
(FIPF), consacrée au suivi de la convergence didactique du
français et des langues partenaires depuis les États
généraux de Libreville.
L'ouvrage de Pierre Dumont devrait donc permettre
aux décideurs et aux didacticiens de poursuivre le dialogue
ouvert à Libreville. Comment ? En prenant la mesure des
résultats déjà obtenus sur le terrain et en refusant
définitivement les discours stéréotypés portant sur les
rapports entre langue et culture.
7 Seule importe aujourd'hui la reconnaissance d'une
réalité qui s'impose à tous : le locuteur francophone n'est
pas un robot, mais un sujet parlant, participant d'une
identité collective souvent multilingue et multiculturelle,
cette multiplicité n'étant pas incompatible avec le sentiment
de solidarité qui doit caractériser l'appartenance à l'espace
francophone, dans sa cohérence et sa diversité.
Abdou Diouf
Secrétaire général
Organisation internationale de la Francophonie
8 PRÉAMBULE Entré il y a plus de quarante ans en didactique du
français, langue étrangère, langue seconde, langue de
scolarisation, langue du colonisateur, langue de la culture
universelle, langue de la démocratie et des droits de
l'Homme, j'ai parfois, aujourd'hui, le sentiment de m'être
fait flouer.
Quarante années de travail, de recherche et d'action
au service d'une seule cause, celle de l'avenir de la langue
française au sein de l'espace francophone africain.
Quarante années d'un combat pour que la défense
du français ne signifie pas la mort des langues avec
lesquelles il doit vivre.
Quarante années d'effort pour tenter de se faire
entendre, sinon écouter. De qui ? Des décideurs, de tous
ceux qui ont en charge, au sud comme au nord du Sahara,
les politiques éducatives, linguistiques et culturelles. Avec,
aujourd'hui bien vivaces, les souvenirs indélébiles de
certains accueils :
Il paraît que vous préparez une thèse sur le wolof ?
Oui, Monsieur le Directeur.
Dommage de gâcher une belle intelligence comme
la vôtre !
Quarante années de suspicion. Comment faire
admettre que la défense et la promotion de la langue
française en Afrique passent par la reconnaissance des
langues nationales africaines ?
Et puis étaient arrivés les États généraux de
Libreville, en 2003. Un immense espoir qui avait soulevé
toute l'Afrique francophone, à partir du concept, dû à
11 Abdou Diouf, Secrétaire général de l'Organisation
internationale de la Francophonie (OlF), de « partenariat
linguistique », fondé sur la prise en compte équitable des
langues et des cultures en présence, sur la reconnaissance et
la valorisation de la diversité linguistique et culturelle,
thème fédérateur du IX' Sommet francophone, celui de
Beyrouth.
Et puis, de nouveau, le silence. L'inaction. La
passivité. Le dire l'aurait-il à nouveau emporté sur le faire ?
La bêtise sur l'intelligence ? La démagogie sur la vérité ?
Le rêve sur la réalité ?
C'est pour répondre à toutes ces questions que j'ai
pris la décision de tenter, une dernière fois, de me faire
entendre avec la complicité de Lucie Lavigne, étudiante en
Master 2 et de Renaud Dumont, ATER à l'Université des
Antilles et de la Guyane. Cette vitrine francophone, si vite
montée, comme à Niamey jadis avec Télé Niger, en Côte
d'Ivoire avec Télé Bouaké, ou à Istanbul, naguère, avec
Galatasaray, si vite démontée, je n'en veux plus. Ce n'est
pas l'image de la France qui nous importe, Messieurs les
Diplomates du Quai d'Orsay, le Quai (parfois) mal éclairé,
mais le Kemal éclairé, celui d'Istanbul, mais aussi le
Senghor de la symbiose et du dialogue des cultures, le
Bourguiba de la francophonie et tant d'autres qui seraient
bien déçus aujourd'hui de constater où en est la
Francophonie, comme tous les autres qui, dans l'ombre et la
poussière, travaillent en Afrique, sur le terrain, pour tenter
de sauver des systèmes éducatifs en perdition, en détresse
et, pour certains, déjà à l'agonie.
Schœlcher, le 7 février 2006
12 INTRODUCTION Lettre à Léopold Sédar Senghor
Ce nouvel ouvrage dans lequel je veux voir et faire
voir « la Francophonie autrement » est, pour moi,
l'occasion de poursuivre un dialogue jamais interrompu,
que j'ai eu la chance, l'honneur et le bonheur de vivre avec
Léopold Sédar Senghor pendant de longues années.
C'est, aujourd'hui, au linguiste, au didacticien et à
l'homme d'État que je vais m'adresser en me fondant sur
trois documents essentiels :
1. Une lettre que m'a écrite le Président le 2 février
1979, en réponse à un rapport scientifique que je lui avais
soumis, par lequel je lui demandais d'amender certains
articles du décret n°75-1026 du 10 octobre 1975 relatif à
l'orthographe et à la séparation des mots en sérère et en
wolof.
2. La préface que rédigea Léopold Sédar Senghor
au Lexique du français du Sénégal que j'ai publié en 1979
et dans laquelle il affirmait qu'il était « pour une langue
française, mais avec des variantes, plus exactement des
enrichissements lexicaux ».
3. Et enfin, mais peut-être surtout, les vingt pages
publiées aujourd'hui dans Liberté 5, que Léopold Sédar
Senghor rédigea en guise de préface à mon ouvrage sur Le
Français et les langues africaines au Sénégal, thèse de
doctorat d'État soutenue à la Sorbonne en 1981 et publiée
en 1983 chez Karthala. Préface hors norme, totalement
atypique, que le Président Poète présenta lui-même comme
15 « un dialogue entre un Européen, français, et un Africain,
sénégalais » :
« Le lecteur l'aura remarqué, ma préface sera sortie
du modèle ordinaire, où un maître présente le travail de
son élève, comme je l'ai fait pour tel ancien élève de
l'École nationale de la France d'Outre Mer. Il s'agit, dans
notre cas, d'une situation différente : d'un assistant
technique prêté par la France à la République du Sénégal.
D'où le dialogue nécessairement noué entre le Chef de
l'État et lui, d'autant plus facilement que tous les deux
étaient des enseignants de la même discipline. C'est ce
dialogue, fait de franchise amicale, que je continue dans
cette préface. »
Ce n'est pas sans émotion, après un quart de siècle,
que je rouvre aujourd'hui cet échange. Monsieur le
Président, sachez que vous êtes toujours présent et que je
vais essayer de démontrer l'aspect prémonitoire de votre
pensée, de vos idées et de vos propositions dans le domaine
scientifique de recherche et d'action qui est le mien depuis
plus de quarante ans, celui de la coexistence des langues et
des cultures au sein de l'espace francophone.
Le premier point sur lequel je voudrais aujourd'hui
attirer votre attention est l'idée que vous avez toujours
développée selon laquelle la politique culturelle d'un Etat -
en l'occurrence le Sénégal — se définit d'abord en terme de
principes pédagogiques devant servir de guide à l'action
culturelle et, partant, « pédagogique » (c'est vous, Monsieur
le Président, qui employez cet adjectif) à

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