Mise au point sur la virgule
93 pages
Français

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Mise au point sur la virgule , livre ebook

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Description

La virgule n'est pas un détail de l'expression écrite. Selon qu'elle est bien ou mal placée, elle nuit à la lecture ou la facilite. Et elle est souvent mal placée : même dans la presse et la littérature, les hésitations sont légion, ces virgules flottantes, à géométrie variable, gênent tout autant les rédacteurs que les lecteurs. D'où vient donc notre incapacité à placer les virgules automatiquement et facilement ? L'auteur avance une hypothèse : au lieu de chercher le rôle de la virgule dans le "dire", comme on le fait toujours, il faut le chercher dans le "lire". Embarquez avec l'auteur dans cette enquête et devenez un expert de la ponctuation.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2010
Nombre de lectures 57
EAN13 9782296703896
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Mise au point sur la virgule
Gérard Barroy


Mise au point sur la virgule


Essai
Du même auteur


Aux éditions Retz

100 difficultés orthographiques par les mots croisés, 2002
Découvrons l’orthographe par les mots croisés (6-8 ans), 2003
Découvrons le vocabulaire par les mots croisés (6-8 ans), 2003
Enrichissons notre vocabulaire par les mots croisés (10-12 ans), 2002
Jouons à l’orthographe par les mots croisés (8-12 ans), 2003
Jouons à la conjugaison par les mots croisés (8-12 ans), 2004
Jouons au vocabulaire par les mots croisés (8-10 ans), 2002


© L’Harmattan, 201 0
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Pari s

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-12465-3
EAN : 9782296124653

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
À Alain Bentolila
Au détour d’une page, dans L’élégance du hérisson , Muriel Barbery s’en prend à un anonyme qui a placé une virgule au mauvais endroit. Elle met ainsi en lumière deux vérités incontestables :
1. Nous avons un problème avec la virgule.
2. Un écrit mal ponctué est désagréable à lire.
Ces deux constats appellent d’autres questions, qui à leur tour appellent des réponses, qui sont l’objet de la présente étude.
Première question : quelle est l’étendue du problème ?
Globalement, on note une grande timidité vis-à-vis de la virgule, qui est peu et mal employée dans les écrits courants : lettres, mails, réseaux sociaux, communication ordinaire ou d’entreprise. En revanche, à mesure que le rédacteur est plus professionnel, ce beau signe que la langue nous a donné revient en force et à bon escient : de manière générale, les auteurs, éditeurs et journalistes sont à l’aise avec la virgule, qui est pour eux un outil précieux d’expression.
Néanmoins, cette affirmation doit être nuancée. Notre enquête montre que les approximations ne sont pas rares dans les publications. Ainsi, en y regardant de près, on trouve par exemple huit placements ou non-placements plus ou moins hasardeux en pages 14 et 15 de Libération du 8-3-2010, dont «…l’Etat comme les élus locaux, ont laissé faire.
…le secteur de l’estuaire du Lay, est la zone la plus dangereuse...
Ce sont tous ces éléments, qui ont sans doute amené les préfets…
L’Etat de son côté tient à graver le PPRI dans le marbre…
Des documents que s’est procurés Libération, montrent…»
En fait, si la plupart des auteurs et journalistes maîtrisent l’emploi de la virgule avec aisance et même virtuosité, d’autres sont plus hésitants, comme on le voit.
Cela nous amène à une deuxième question : pourquoi la population et certains spécialistes ont-ils des difficultés avec l’emploi de la virgule ? Réponse : parce que les règles d’emploi sont insuffisamment énoncées et enseignées avec clarté et simplicité. Il y a des définitions, des méthodes. Mais, d’une part, la ponctuation a une place infime sinon inexistante dans l’enseignement de la langue. D’autre part, les méthodes proposées ne correspondent plus à l’usage contemporain. C’est donc plutôt intuitivement que les auteurs et journalistes placent leurs virgules, et non selon un système codifié. D’ailleurs, tapez virgule dans Google : vous verrez qu’on s’interroge, qu’on cherche, qu’on propose des définitions et des règles. C’est bien la preuve, s’il en fallait, que la virgule n’a pas actuellement de statut officiel. Il y a en quelque sorte un vide pédagogique.
Ecartons tout de suite une objection : la virgule serait un outil de création, libre d’utilisation. Certes, une relative liberté doit être laissée au rédacteur. Certains auteurs en jouent avec génie. Albert Cohen (Belle du seigneur), par exemple, a utilisé la virgule avec brio pour explorer et rendre les méandres de la pensée. Mais en dehors de ce genre d’effets volontairement recherchés, la plupart des rédacteurs manient la virgule sagement, de façon classique. Et si personne ne leur conteste la liberté d’inventer et de s’écarter de l’usage commun, cela ne signifie pas que la virgule soit un signe anarchique, sans foi ni loi. On ne place pas la virgule comme on veut. Pour que la pensée du rédacteur atteigne l’esprit du lecteur, il faut qu’elle soit exprimée de façon intelligible, et cela suppose qu’elle soit transcrite en respectant les normes de l’expression, dont la virgule fait partie.
Autre mise au point : il n’est pas question ici de critiquer en quoi que ce soit les compétences et le génie des journalistes. Au contraire, ils font notre admiration chaque jour. La force et la précision de leur pensée impressionnent, autant que leur science de l’exposé. Les journalistes nous guident, épousent et éclairent notre raisonnement, rendent accessibles des sujets parfois très complexes. Tout cela pour situer à sa place le débat que nous ouvrons sur l’usage de la virgule, qui n’est que technique. Reprendre un journaliste sur cet usage, ce n’est pas remettre en cause sa compétence. Le segment étudié est très étroit.
Ces précautions étant prises, il n’en reste pas moins que le flou artistique régissant la virgule constitue un handicap pour beaucoup de rédacteurs.
Dans un premier temps, nous avons collecté des exemples d’emplois erronés, que nous présentons en vis-à-vis d’une correction. A chaque fois, nous invitons le lecteur à étudier les deux versions et à rechercher une logique permettant de virguler juste. Pour des raisons pratiques, les extraits proviennent presque tous de Libération , que nous lisons chaque jour depuis plus de vingt ans, et de la Voix du Nord, consultée régulièrement début 2010. Bien sûr, cela ne signifie pas qu’il y ait davantage d’erreurs dans ces journaux. Le Monde, Le Figaro et toute la presse régionale auraient été d’aussi bonnes proies.
Dans un deuxième temps, nous recherchons une solution dans l’histoire et dans les manuels d’enseignement, étudiés de façon critique et à l’aune de l’écriture contemporaine.
L’histoire nous renvoie à l’époque lointaine où la ligne était une suite de lettres attachées, difficiles à déchiffrer. Puis, vers le VII e siècle, un blanc sépara les mots, première révolution de l’écriture. Pour une généralisation définitive du point et de la virgule, il fallut attendre le XVIII e siècle, qui ne mit pas fin aux incertitudes pesant sur la virgule et à une grande confusion concernant son rôle, qui continua et continue de susciter querelles, polémiques et divisions.
Autre versant du même problème et de la même confusion, les grammaires et manuels d’enseignement ont toujours eu du mal à régir l’usage de la virgule en des termes simples, compréhensibles. Nous voyons cela à travers quelques exemples montrant l’inadaptation des consignes proposées et la difficulté qu’il y a à les appliquer, surtout pour des jeunes élèves.
Enfin, nous parvenons à quelques propositions que nous soumettons aux lecteurs.
Une dernière précision : si nous employons toujours le masculin pour exprimer notre raisonnement (le lecteur, le rédacteur, le grammairien, le journaliste, etc.), ce n’est pas volontairement, mais pour éviter une tournure lourde (le lecteur ou la lectrice, le rédacteur ou la rédactrice, etc.). Entendez ces masculins de façon mixte.
I. Approximations et quête de sens
Cette phase est fastidieuse mais nécessaire. Elle montre que l’usage erroné est fréquent, et permet de s’interroger, en cherchant ce qui ne va pas, sur l’utilité de la virgule. De temps en temps, un commentaire explique en quoi le placement est inopportun.
Le lecteur attentif s’apercevra que l’extrait corrigé se lit plus vite, et surtout plus facilement. Les virgules mal placées jouent le rôle contraire de celui qui est le leur, elles empêchent une lecture fluide, reposante, elles rendent accidenté le flot de la lecture, elles entravent le lecteur dans son action, comme des bruits pendant un discours. Elles sont autant de petites failles qui perturbent le processus de lecture, très fatigantes si elles sont nombreuses, car elles obligent le lecteur à rectifier, et donc à fournir autant d’efforts supplémentaires.
Certes, comme l’a dit

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