Norme(s) et identité(s) en rupture
189 pages
Français

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Norme(s) et identité(s) en rupture , livre ebook

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Description

Cette livraison des Cahiers Internationaux de Sociolinguistique renvoie à une préoccupation centrale de la sociolinguistique urbaine : faire valoir les tensions, sinon les conflits, non seulement entre les différents groupes sociaux qui occupent et structurent l'espace dit urbain, mais encore la façon dont les individus tentent de concilier leurs habitus de tous ordres avec des contraintes et processus toujours situationnels. Les normes qui sont ici globalement questionnées relèvent des normes identitaires urbanisées et la rupture dont il est question rend compte de la complexité de reconfigurer un espace langagier de référence lorsque celui-ci est fragmenté par la mobilité.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 02 janvier 2012
Nombre de lectures 50
EAN13 9782296477728
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

NORMES ET IDENTITÉS EN RUPTURE

MIGRANCE, PLURILINGUISME ET SÉGRÉGATION DANS
L’ESPACE URBAIN
C AHIERS I NTERNATIONAUX DE S OCIOLINGUISTIQUE
Dirigés par Philippe BLANCHET et Thierry BULOT


Comité de rédaction (par ordre alphabétique)
Armstrong Nigel (Université de Leeds, Royaume-Uni), Bertucci Marie-Madeleine (Université Cergy-Pontoise, France), Blondeau Hélène (Université de Floride, Gainsville, USA), Boudreau Annette (Université de Moncton, Canada), Calvet Louis-Jean (Université de Provence, Aix, France), Erfurt Jurgen (Université de Frankfort sur le Main / Allemagne), Feussi Valentin (Université François Rabelais, Tours, France), Gadet Françoise (Université Paris X, France), Hambye Philippe (Université Catholique de Louvain, Belgique), Heller Monica (Université de Toronto, Canada), Huck Dominique (Université de Strasbourg, France), Jones Mari C. (Université de Cambridge, Royaume-Uni), Klaeger Sabine (Université de Bayreuth, Allemagne), Gudrun Ledegen (Université Rennes2-UEB, France), Lounici Assia (Université d’Alger, Algérie), Marcellesi Jean-Baptiste (Université de Rouen, France), Messaoudi Leila (Université de Kénitra, Maroc), Moussirou-Mouyama Auguste (Université de Libreville, Gabon), Pöll Bernhart (Université de Salzburg, Autriche), Rispail Marielle (Université Jean Monnet, St Etienne, France), Robillard Didier de (Université François Rabelais, Tours, France), Singy Pascal (Université de Lausanne, Suisse), Telmon Tullio (Université de Turin, Italie), Rada Tirvassen (Université de Maurice), Tsofack Jean-Benoît (Université de Dschang, Cameroun), Vicente Angeles (Université de Saragosse, Espagne).


Ligne éditoriale
Les C AHIERS I NTERNATIONAUX DE S OCIOLINGUISTIQUE ont pour vocation première de rendre compte des recherches et réflexions en cours sur la pluralité linguistique, notamment – mais pas exclusivement – dans l’espace francophone (en y incluant le territoire français) et d’assurer, par la confrontation des modèles théoriques et des méthodes diverses dans le champ, la rencontre des différents courants constitutifs de la sociolinguistique contemporaine. Sans que cela soit exclusif, les travaux publiés doivent permettre de faire valoir la pertinence des approches qualitatives en sociolinguistique et de structurer la discipline en proposant systématiquement de questionner les théorisation(s), méthodologie(s) et cadre épistémologique de la recherche présentée et leur pertinence pour la connaissance des situations et phénomènes observé(e)s.
La langue de diffusion privilégiée des C AHIERS I NERNATIONAUX DE S OCIOLINGUISTIQUE est le français (orthographe recommandée ou non), mais des textes dans les autres langues de diffusion scientifique sont effectivement attendus (sous réserve des compétences linguistiques des membres du comité de rédaction).
Les C AHIERS I NERNATIONAUX DE S OCIOLINGUISTIQUE publient des numéros thématiques une à deux fois par an sous la responsabilité scientifique d’un-e ou plusieurs chercheur-es qui en assurent également le travail de coordination.
Les C AHIERS I NERNATIONAUX DE S OCIOLINGUISTIQUE acceptent des articles isolés relevant de la discipline qui paraissent dans la rubrique « Varia » ainsi que des comptes-rendus d’ouvrages et/ou de livraison de revue. Ces textes sont soumis au Comité de rédaction pour proposition de publication.
Les C AHIERS I NERNATIONAUX DE S OCIOLINGUISTIQUE ne renvoient pas les documents envoyés de manière isolée en cas de non-publication.
Sous la direction de T HIERRY B ULOT

Avec la collaboration d’Anne Morillon


NORMES ET IDENTITÉS EN RUPTURE

MIGRANCE, PLURILINGUISME ET SÉGRÉGATION DANS
L’ESPACE URBAIN


Cahiers Internationaux de Sociolinguistique 2011
Maquette de couverture : Pierre du Guiny


L’Harmattan
Mis en page sous la responsabilité des Cahiers Internationaux de
Sociolinguistique


© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’École polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-56669-9
EAN : 9782296566699

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
I NTRODUCTION N ORMES ET IDENTITÉ EN R UPTURE {1}
1 C ONCEVOIR LA LÉGITMATION DES ESPACES URBAINS : MIGRANCE ET MIGRATION
Le thème de ce volume {2} renvoie à une préoccupation centrale de la sociolinguistique urbaine : faire valoir les tensions, sinon les conflits, non seulement entre les différents groupes sociaux qui occupent et structurent l’espace dit urbain, mais encore la façon dont les individus tentent de concilier leurs habitus de tous ordres avec des contraintes et processus toujours situationnel(le)s (Agier, 1999). De fait, si les normes qui sont ici globalement questionnées relèvent des normes identitaires (Ledegen et Bulot, 2008 : 8), au sens où « elles sont à rapporter, à corréler à un faisceau d’attributs sociolinguistiques certes non consensuels mais cependant sans cesse réinvestis dans les discours des acteurs comme communs, voire communautaires », la rupture dont il est question (Martini, 1993 ; Bulot, 2008) rend compte de la complexité de reconfigurer un espace (dont langagier) de référence lorsque celui-ci est fragmenté par la mobilité ; que celle-ci soit perçue ou vécue, elle demeure pour chacun de ses acteurs, pour chacun de celles et ceux qui la subissent, voire la choisissent, un enjeu identitaire essentiel. Dans ce contexte, il est clair que les migrants ont à tenter de concilier, de dénier, de (dé)construire a) les processus de (dé)légitimisation des espaces de la migration – la migrance – b) les situations toujours plurilingues mais plus encore marquées par la prégnance des langues diasporiques (Simonin, 2010) et sur les usages et sur les représentations sociolinguistiques et enfin c) les dynamiques ségrégatives, qui, pour autant qu’elles soient inhérentes aux sociétés urbaines dans la mesure de la spécialisation portée à l’extrême des zones, engagent les logiques discriminatoires dominantes et dominées.
En ce sens, cette livraison des Cahiers Internationaux de Sociolinguistique tente de mettre en regard (par entre autres les perspectives différenciées de la géographie sociale et de la sociologie) différentes situations sociolinguistiques {3} , toujours urbaines, où le rapport à la migrance ne relèvent pas systématiquement des conceptions dominantes et où la mobilité est perçue dans la complexité quasi-sociolangagière de ses effets. Elle tente de poser, de manière plus ou moins explicite au moins pour la part sociolinguistique du volume, quelques-unes unes des modalités possibles d’une intervention sociolinguistique, d’une approche résolument glottonomique des situations urbanisées.
2 C ONTRIBUER À DÉFINIR L ’ INTERVENTION SOCIOLINGUISTIQUE ?
La majorité des contributions porte sur la situation rennaise ; il s’agit en effet de rendre compte tout autant de la territorialisation des migrants dans le quartier du Blône (Angélina Etiemble et Anne Morillon) que des pratiques discriminantes à l’embauche pour un métier à contact constant avec la clientèle, dès que l’accent est perçu comme étranger (Jeanne Meyer) ; ou encore de l’analyse d’une action de marrainage entre femmes migrantes installées et femmes migrantes « entrantes » pour ce qu’elle montre que la discrimination n’est pas uniquement l’affaire des groupes a priori non discriminants (Claire Lesacher) ; et enfin du discours que tiennent sur elles-mêmes et leur mobilité des jeunes femmes chinoises (Anne-Cécile Gilbert). Face à ces situations sociolinguistiques spécifiques (Rennes et son agglomération porte une conception bienveillante du migrant que l’on accueille), les discours tenus sur le quartier Malakoff (Nantes) donnent à voir comment les quartiers d’habitats dits populaires (ceux qui sont quasi-dédiés aux migrants dont le plurilinguisme ne constitue pas une valeur ajoutée et qui tendent à exister aussi à Rennes) sont catégorisés, conçus pour être des habitats finalement non pérennes (Vincent Veschambre) et dégagés de toute patrimonialisation (patrimonialisation qui existe bel et bien comme le montre le texte d’Angélina Etiemble et d’Anne Morillon d’ailleurs). Rennes est aussi présentée comme une ville marquée par le bilinguisme {4} où, pour le moins en discours et en identité, le français est en présence d’une autre langue, la langue régionale comme cela peut l’être en parie à Lausanne. on y perçoit que la législation linguistique (entre autres) faite aux étrangers, aux migrants, que la prise en com

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