Parlons Kimbundu
140 pages
Français

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Parlons Kimbundu , livre ebook

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Description

Le Kimbundu est la principale langue bantoue parlée à Luanda, capitale de l'Angola. L'étude du Kimbundu permet d'aborder de nombreux aspects du passé colonial angolais, depuis le XVIe siècle, ainsi que les principales tendances sociales, culturelles et politiques du présent, à travers notamment un vocabulaire influencé par le portugais.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2012
Nombre de lectures 111
EAN13 9782296478190
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Parlons kimbundu
Parlons…
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Parlons kimbundu

Langue de l’Angola


L’H ARMATTAN
© L’H ARMATTAN , 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-56239-4
EAN : 9782296562394

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
L ES M BUNDU DANS L ’ HISTOIRE D ’A NGOLA ET D ’A FRIQUE CENTRALE
Pays martyr victime de multiples maux de manière quasi ininterrompue depuis le XVI e siècle, à cause de la Traite négrière, de la colonisation portugaise, de la longue guerre d’indépendance et plus récemment de la guerre civile, l’Angola résume à l’excès, de façon quasi caricaturale, la situation de l’Afrique contemporaine. On y retrouve ainsi l’histoire continentale tourmentée des derniers siècles : les souffrances négrières et coloniales, les débats enflammés des indépendances, les espoirs post-coloniaux, mais aussi les immenses déceptions ultérieures. Pays de 16 millions d’habitants fabuleusement doté par la nature au regard de ses réserves minières, de la diversité de son sous-sol et de son sol, l’Angola résume le gâchis africain, riche d’extraordinaires richesses mais dilapidées en vain et englouties pendant près de trente ans dans la plus destructrice des guerres du continent.
Par ailleurs, sur le plan humain, l’Angola se distingue de la plupart des autres États sub-sahariens par une longue et rare proximité avec l’ancien colonisateur portugais dont elle représentait « la perle de l’Empire ». La ville de Luanda, 5 millions d’habitants aujourd’hui avec ses environs immédiats ainsi que le pays mbundu environnant, en était le foyer de rayonnement principal. De ces contacts prolongés sont nées des communautés humaines originales, créant des catégories sociales « métissées » ou « noires » à la « culture créole », notamment au sein des élites urbaines mbundu. En effet, à une matrice bantoue originelle, elles mêlent des influences portugaises, voire hollandaises ou brésiliennes. Cette symbiose les distingue aussi bien des populations africaines voisines, comme les Mbundu ruraux ou les Kôngo que des Portugais, mais les rapproche par contre des autres « Créoles » mondiaux : Sâo Toméens, Capverdiens, Brésiliens et autres Antillais.
Au cœur de ce passé angolais tragique et d’un présent moins tourmenté et incertain, sinon relativement prometteur, on retrouve à tout instant les Mbundu et leur langue, le kimbundu, comme acteurs incontournables, tour à tour dominants ou dominés, voire victimes, selon les contextes, les enjeux, les circonstances et les partenaires. Hier, pendant la traite négrière, l’époque coloniale et la guerre de libération, aujourd’hui au cœur de l’État post colonial et des enjeux de la mondialisation. Qui sont donc les Mbundu ? Où vivent-ils ? En quoi se distinguent-ils – par la langue notamment – des autres Bantous voisins ? Quel rôle ont-ils joué dans l’histoire angolaise ? Et enfin, en ce qui concerne le kimbundu, que représente cette langue dans l’Angola d’aujourd’hui ?
Le kimbundu : où et par qui ? Mbundu et Luso-africains dans l’histoire angolaise
À l’instar des populations kôngo du Nord Nord-Ouest, les Mbundu de Luanda et de son arrière-pays sont étroitement liés à l’histoire ancienne et récente de l’Angola. Ils en incarnent le long voisinage avec le Portugal, l’ancien colonisateur, mais aussi les multiples conséquences dramatiques de sa politique brutale et discriminatoire. Ils sont ainsi à l’origine des premières résistances politiques contemporaines organisées, subissant la sanglante répression provoquée par celles-ci. Enfin, après la seconde guerre mondiale, c’est au sein des élites mbundu « créolisées » et kôngo, de culture lusophone – appelées à l’époque les Assimilados – que naissent les premiers et principaux mouvements nationalistes : le MPLA, fondé par Agostinho Neto, Joaquim Mario de Andrade et Viriato Cruz, et le FNLA créé par Roberto Holden. En 1960, c’est aussi en pays mbundu et kôngo qu’éclatent les premières actions de la longue lutte armée pour l’obtention de l’indépendance en 1975. Par la suite, les Mbundu jouent encore un rôle central au cœur de la vie politique angolaise. On les retrouve ainsi dans les rivalités politiques inter angolaises. Dès 1976, ces luttes intestines débouchent sur une longue guerre civile jusqu’en 2002. Les Mbundu représentent alors le principal vivier de recrutement pour la direction et l’encadrement du MPLA. À ce titre, ils incarnent pendant toute cette période, aux yeux de leurs opposants du FNLA et surtout de l’UNITA, voire de certaines opinions africaines voisines, le pouvoir dominant et hégémonique du parti unique. Si on lui reconnaît une légitimité historique certaine, on lui conteste un enracinement, sinon une authenticité locale. Beaucoup d’opposants n’hésitent pas à parler de pouvoir non-africain « allogène », et utilisent alors un discours aux relents tribalistes très discutables. Cette dernière critique est une allusion à peine voilée à l’origine ethnique d’une grande partie des dirigeants du MPLA. À l’image d’un Agostinho Neto, le « père de l’indépendance », de Joaquim Mario de Andrade ou de Lucio Lara, ces dignitaires proviennent de l’élite mbundu noire urbanisée – de Luanda et des autres cités dans les provinces à population mbundu – plus ou moins métissée, du moins culturellement influencée depuis des générations par la langue et le mode de vie portugais. Aujourd’hui, la plupart des auteurs emploient plutôt le terme de « Créoles » pour désigner cette minorité originale – noire, métisse et blanche – de la population angolaise.
Il s’agit en effet de l’une des caractéristiques particulières de ce pays et en particulier des provinces mbundu : l’existence d’une communauté, afro-portugaise ou luso-africaine d’anciens Assimilados . À l’époque coloniale, ce statut était plus avantageux que celui d’ Indìgêna et permettait, avec la maîtrise de la langue portugaise, l’accès à l’instruction, puis à des emplois subalternes dans l’administration coloniale. Près de trente ans après l’indépendance, les descendants de ces catégories sociales conservent encore globalement un statut social plus avantageux que le reste de la population angolaise, car ils bénéficient de l’instruction, en portugais, puis intègrent l’appareil d’État et les positions de pouvoir.
Le kimbundu dans l’histoire de l’Angola
Dès l’origine, aux XVI e et XVII e siècles, à Luanda comme dans l’arrière-pays, au sein des Luso-africains et des Portugais, co-existent le kimbundu et le portugais. A cette époque, le kimbundu représente même la condition sine qua non de l’entrée dans le milieu africain local, même si son importance officielle disparaît après 1845, quand le portugais devient la langue officielle de la colonie et que son enseignement est rendu obligatoire. Jusqu’à cette date, tous les habitants devaient connaître le kimbundu, y compris les soldats portugais envoyés sur place. Par la suite cette langue va progressivement décliner et perdre sa primauté, surtout dans les villes et parmi les catégories instruites, au point que certains Créoles ne le parlaient déjà pl

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