Pourquoi parle-t-on le français en Suisse romande ?
96 pages
Français

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Description

« Vous parlez bien le français pour des Suisses ! » Le français est la langue maternelle d’une part importante de la population suisse depuis une époque récente, contrairement à ce que l’on pense parfois en dehors de nos frontières. En effet, jusqu’au XIXe siècle, la langue quotidienne des Romand·e·s est le patois. Le français, importé dans le territoire dès la fin du Moyen Âge, est également présent et gagne progressivement du terrain jusqu’à devenir dominant dans tous les cantons romands. Cet ouvrage richement illustré met en lumière le patrimoine linguistique de la Suisse romande. Il retrace l’histoire des langues qui ont été parlées et écrites par les Romand·e·s, du Moyen Âge jusqu’à nos jours, et montre comment, au fil du temps, le français a remplacé les langues locales. Pour chaque période, le lecteur découvrira la place et le rôle des langues en présence – latin, patois et français – ainsi que les événements, les personnages et les textes déterminants de cette histoire. Une documentation abondante ainsi que de nombreux encadrés proposant des éclairages plus spécifiques, notamment sur des noms de lieux et de familles romands, jalonnent le texte.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 3
EAN13 9782889305087
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0120€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Glossaire des patois de la Suisse romande
La collection Glossaire des patois de la Suisse romande accueille des parutions en lien avec les langues historiques de la Suisse romande et l’identité culturelle et linguistique de cette région. Elle publie des documents originaux, des travaux de vulgarisation ainsi que des monographies et des recueils scientifiques en rapport avec ces thématiques.
Dans la même collection
A QUINO- W EBER Dorothée, S AUZET Maguelone (éd.), La  Suisse romande et ses patois. Autour de la place et du devenir des langues francoprovençale et oïlique , Neuchâtel, Éditions Alphil-Presses universitaires suisses, 2022 .
R EUSSER- E LZINGRE Aurélie, Contes et légendes du Jura. Transmission d’un patrimoine linguistique et culturel , Neuchâtel, Éditions Alphil-Presses universitaires suisses, 2021 .


© Éditions Alphil-Presses universitaires suisses, 2022
10 , rue du Tertre
2000 Neuchâtel
Suisse
 
www.alphil.ch
 
Alphil Diffusion
commande@ alphil.ch
 
 
ISBN  978 - 2 - 88930 - 456 - 1
ISBN pdf : 978 - 2 - 88930 - 509 - 4
ISBN epub : 978 - 2 - 88930 - 508 - 7
 
Les Éditions Alphil bénéficient d’un soutien structurel de l’Office fédéral de la culture pour les années  2021 - 2024 .
 
Cet ouvrage a été publié avec le soutien de la Loterie romande, l’Association William Pierrehumbert et la Faculté des lettres et sciences humaines, Université de Neuchâtel.
 


 
Illustration de couverture : Première page des Painies , manuscrit, Ferdinand Raspieler, 1736 .
 
 
Graphisme et mise en page : Nusbaumer-graphistes, www.nusbaumer.ch
 
Responsable d’édition : Rachel Maeder



Introduction

Aujourd’hui, dans toute la Suisse romande, la langue officielle est le français. Mais derrière l’unité linguistique de ce petit territoire se cache une réalité historique plus diverse et plus mouvementée qu’il n’y paraît. En effet, le français n’a pas toujours été la langue parlée et écrite par les Romands. Cette langue a été importée dans la région à partir du XIII e  siècle. Elle a d’abord remplacé le latin à l’écrit puis, progressivement, les parlers locaux à l’oral. Pour connaître les origines de cette histoire, il faut remonter jusqu’au temps de la conquête romaine.
La population romande parle alors des langues celtiques. Mais, à partir du I er  siècle avant J.-C., moment où arrivent les Romains, le paysage linguistique change. L’influence politique et culturelle de l’Empire est telle qu’après quelques générations de locuteurs, le latin s’impose comme l’unique langue de cet espace. Par la suite et de manière naturelle, le latin évolue et se sépare en différentes langues, les langues romanes. Ainsi, dès le Moyen Âge, on parle en Suisse romande des langues issues du latin qui deviendront par la suite les patois.
Ces patois sont variés et diffèrent d’une région à l’autre mais ils peuvent être regroupés en deux grands ensembles définis par des critères linguistiques : les patois francoprovençaux et les patois oïliques. En Suisse jusqu’au XIX e  siècle, les patois francoprovençaux occupaient un territoire englobant les cantons de Genève, de Vaud, de Neuchâtel ainsi que les parties francophones des cantons de Fribourg et du Valais. Quant aux patois oïliques, ils couvraient l’actuel canton du Jura et la région du Jura bernois. Ayant presque partout cédé leur place au français, on ne les entend plus aujourd’hui que de manière sporadique dans les cantons du Valais, de Fribourg et du Jura et, faute de transmission intergénérationnelle, ils semblent condamnés à disparaître.
De l’arrivée du français dans l’espace romand jusqu’au tournant du XIX e  siècle, la coexistence avec les patois se passe de manière plutôt sereine même si, lentement, le français gagne en importance. Utilisé presque exclusivement à l’écrit aux côtés du latin jusqu’à la fin du Moyen Âge, il est de plus en plus pratiqué à l’oral, un domaine longtemps réservé aux patois.
Au XIX e  siècle, la situation se modifie. Considéré comme la langue de la culture et du progrès, le français jouit depuis longtemps d’un prestige important qui s’intensifie encore après la Révolution française, même en Suisse. À l’inverse, les patois, porteurs d’une image pastorale et traditionnelle, semblent devenus incompatibles avec l’idée que l’on se fait d’une société moderne et industrialisée. Ainsi, en raison d’une multitude de facteurs politiques, économiques et sociaux, l’équilibre qui s’était instauré entre ces langues se modifie en profondeur. Le climat se détériore comme le montrent les multiples interdictions d’utiliser les patois à l’école. Cette situation incite beaucoup de parents à renoncer à apprendre le patois à leurs enfants, ce qui contribue à accélérer le recul de ces langues et à imposer définitivement le français comme la langue unique de la Suisse romande.
Le français que l’on parle à Neuchâtel et en Suisse romande est cependant porteur de caractéristiques héritées de son histoire et des langues qu’il a côtoyées. Cela contribue à expliquer qu’il ne soit pas tout à fait le même que celui que l’on parle à Paris, à Marseille ou à Montréal. Certains mots qui le composent comme septante ou nonante ne sont pas ceux de tous les francophones tandis que d’autres, comme bérudge « petite prune rouge » ou natel « téléphone portable », ne s’entendent nulle part ailleurs. Ces particularités font partie du patrimoine linguistique romand et définissent l’identité de sa population.



Le Moyen Âge

Les langues parlées au Moyen ...

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