SAUSSURE : LA LANGUE ET SA REPRÉSENTATION
145 pages
Français

SAUSSURE : LA LANGUE ET SA REPRÉSENTATION , livre ebook

-

145 pages
Français

Description

Ouvrage posthume édité par ses élèves, le célèbre Cours de linguistique générale expose la découverte de " la " langue par Saussure. La présente étude en propose une lecture nouvelle dans le but de déterminer le statut de la représentation dans son rapport avec la langue.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2001
Nombre de lectures 33
EAN13 9782296352858
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

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Nerval lecteur de Heine
@ L'Harmattan, 2001
ISBN: 2-7475-0455-7q e s »« s é m a n t i u
Arabyansou S 1 a direction d e Mar c
Sémir Badir
SAUSSURE: LA LANGUE
ET SA REPRÉSENTATION
L'Harmattan L'Harmattan Inc. L'Harmattan Hongrie L'Harmattan Italia
5-7, rue de l'École Polytechnique 55, rue Saint-Jacques Hargita u. 3 Via Bava, 37
75005 Paris Montréal (Qc) 1026 Budapest 10214 Torino
FRANCE CANADA H2Y lK9 HONGRIE ITALIECe livre est le fruit d'une thèse de doctorat défendue
en 1998 à l'Université de Liège. Je voudrais
exprimer au Fonds National belge de la Recherche
Scientifique ma vive reconnaissance pour m'avoir permis
de la mener à bien. Ma gratitude va également à tous
ceux qui ont encouragé cette recherche par leurs
remarques. Je remercie en particulier Jean-Marie
Klinkenberg, Herman Parret, François Rastier,
Claudine Normand et Jean Giot.Introduction
La représentation est le champ
même des sciences humaines et
dans toute leur étendue: elle est le
socle général de cette forme de
savoir, à partir de quoi il est
possible.
Michel FOUCAULT
Ce livre conduit un examen. Les moyens mis en œuvre pour accomplir
cet examen ne sont pas différents des moyens dont dispose ce qui est
examiné. Et les points de vue de l'examen et de l'objet examiné sont
également identiques. Seule une différenciation en « niveaux» permet
de considérer qu'un point de vue est susceptible de devenir son propre
objet et que, de ce fait, les moyens de cet objet peuvent être soumis à
une critique. Comme ce qui est mis ici en examen, c'est la
linguistique, nous appelons l'examen de la linguistique un examen
métalinguistiquel.
Suivant en cela la terminologie proposée par Sylvain Auroux:
Le savoir linguistique, qui correspond aux sciences du langage, réside
dans des représentations, il est métalinguistique. (1998, p. 10.)
Auroux distingue, avec raison, ce savoir du savoir épilinguistique
(dénomination reprise, via A. Culioli, aux psychologues - à ce sujet, voir
par exemple Gombert 1990), savoir qui correspond aux représentations
des usagers. Seulement, nous n'acceptons pas la transposition automatiqueSAUSSURE: LA LANGUE ET SA REPRÉSENTATION10
Mais, la linguistique, vraiment ? Non, bien sûr, pas vraiment « la »
linguistique. Une linguistique, celle présentée dans le Cours de
linguistique générale2 de Ferdinand de Saussure. Et pas même
l'ensemble de cette linguistique saussurienne, seulement ce qu'elle a de
général, ses « Principes généraux», ainsi que s'intitule d'ailleurs une
section du CLG.
Il y a des raisons de penser, cependant, qu'en vertu de ses
principes généraux le CLG occupe une place exceptionnelle parmi les
ouvrages de linguistique. D'abord, le CLG a ouvert la linguistique aux
approches théoriques, lesquelles connaîtront tout au long du
xxe siècle un développement considérable. Pour la majorité des
théories linguistiques, le CLG est une pierre angulaire sur laquelle on
prend appui ou contre laquelle on exerce ses propres forces3. Ensuite,
le CLG est un ouvrage dont le retentissement hors de la discipline
linguistique est sans pareil. La mouvance structuraliste, dès les années
cinquante, en a divulgué les lignes maîtresses parmi les sciences
humaines et a employé ses concepts dans des applications multiples et
variées. Quand le structuralisme a décliné, la sémiotique continentale
a poursuivi le programme d'extension de la théorie saussurienne. Et,
depuis lors, bien d'autres types de recherches, linguistiques comme
non linguistiques, ont entrepris de reprendre à leur propre compte les
concepts et les postulats de Saussure4. Enfin, le CLG est devenu une
du savoir linguistique en savoir métalinguistique ; cette transposition
réclame selon nous un examen.
2 Désormais abrégé en CLG. On renverra ordinairement à l'édition Payot
[1916], sauf mention contraire explicite.
3 Pour une présentation générale, cf. Auroux (1998) où la référence
saussurienne, au côté de la référence à l' œuvre de Chomsky, est centrale dans la
critique épistémologique des linguistiques contemporaines.
4 Par exemple, la théorie de la médiation, qui soutient une analyse clinique
du langage, a l'ambition d'« achever le programme saussurien » (cf. Jean
Giot et Jean-Claude Schotte éds 1999). La branche connexionniste desIlINTRODUCTION
référence incontournable pour toute interrogation de type
philosophique sur le langage5. La postérité qu'a connue le CLG dans un vaste
champ de disciplines en a fait ainsi l'une des grandes œuvres
scientifiques du xxe siècle, quand bien même il s'agit en fait d'une
compilation posthume de notes d'étudiants prises lors des trois cours de
lin6.guistique générale dispensés par le maître de Genève En retour, les
théoriciens de la linguistique, les sémioticiens et les philosophes sont
devenus les principaux héritiers de Saussure.
Aussi est-ce d'abord à eux que s'adresse ce livre. La
métalinguistique entend examiner la théorie saussurienne, en l'état d'
inachèvement qui est le sien, depuis l'intérieur de cette théorie. Elle a le projet
d'une reconstruction critique de la théorie linguistique en prêtant
7 que le texte duquelque attention aux interprétations extrinsèques
sciences cognitives se trouve elle aussi, contre le chomskysme, des
affinités avec la théorie du CLG (cf. Bernard Laks 1996).
5 Cf. notamment, quant aux premiers textes sur ce sujet, H. Pos 1939,
M. Merleau-Ponty 1960, J. Lacan 1966, J. Derrida 1967, G. Deleuze 1968,
E. Gilson 1969. Pour une présentation de la présence de Saussure dans la
philosophie, cf. J.-L. Chiss et C. Puech 1987.
6 Précisons qu'il sera ici du nom de Saussure comme celui d'un narrateur,
le narrateur du CLG, qu'on accepte ordinairement de mettre en rapport
avec celui d'un professeur qui a fini sa brillante carrière à Genève. Aussi
bien que de Marcel dans À la recherche du temps perdu ou de Socrate
dans les œuvres de Platon, il est légitime et bienvenu de faire la critique de
ce qui est rapporté par ce narrateur au moyen d'une étude comparative
avec d'autres sources littéraires, pour lesquelles le nom de Saussure est
également avec ni plus ni moins de bien-fondé - convoqué, en
parti-culier avec les notes autographes des étudiants qui ont assisté à l'un ou
l'autre des Cours et avec les manuscrits inédits du professeur. Nous ne
nous en priverons pas.
7 Une interprétation est dite extrinsèque, suivant la définition qu'en a donné
Fr. Rastier (in 1987, p. 232), lorsqu'elle produit des classes de sens (des
sèmes) qui ne sont pas manifestées par le texte à interpréter. Elle s'oppose
à l'interprétation intrinsèque qui met en évidence, quant à elle, certaines
des classes de sens manifestées par le texte. L'interprétation extrinsèque12 SAUSSURE: LA LANGUE ET SA REPRÉSENTATION
CLG a suscité au cours du siècle dernier. Elle cherche à évaluer devant
ces interprétations le degré de résistance dont se serait montrée
capable la théorie saussurienne si elle avait pu se trouver accomplie. La
« résistance» censément manifestée par le CLG est à cons

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