Thésaurus des Traditions
302 pages
Français

Thésaurus des Traditions , livre ebook

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302 pages
Français

Description

L'auteur procède à un rapprochement inédit entre l'anglais, le gallois, l'écossais, l'irlandais, d'une part, et les langues négro-africaines, du groupe ouest-atlantique d'autre part. Des conclusions fort intéressantes sur la parenté ethnolinguistique des différents peuples concernés - il suggère qu'il est possible d'enseigner l'anglais à partir des langues négro-africaines - et une réflexion toujours à l'affût des traces d'une langue-mère.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2014
Nombre de lectures 10
EAN13 9782336347080
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1350€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Diaspora Académie
M K 
N°3
THÉSAURUSDESTRADITIONS
GrandeBretagne et Sénégambie
La sémantique historique de modèles interculturels
THÉSAURUS DES TRADITIONSGRANDEBRETAGNE ETSÉNÉGAMBIELa sémantique historique de modèles interculturels
Collection « Littératures & Civilisations »
Mamadou KANDJI THÉSAURUS DES TRADITIONSGRANDEBRETAGNE ETSÉNÉGAMBIELa sémantique historique de modèles interculturels Collection « Littératures & Civilisations »
DIASPORAACADÉMIE
Du même auteur Roman anglais et traditions populaires de Walter Scott à Brossard, Thomas e Hardy : le folklore et l’imaginaire rural dans le roman anglais du 19 siècle, Québec, Humanitas, 1997. ed.Women’s Studies, Diaspora and Cultural Diversity.Essays in Literary 0 Criticism and Culture12,, Dakar, University Press Dakar, Coll. Bridges, n 2008. ed.Vital Connotations. Essays on Literature and Environment, Coll. Bridges 0 n 13, Dakar, Dakar University Press, 2009. ed.Health and Mental Issues in the Literary Imagination, Dakar, Diaspora Academy Press, 2011. ed.Across Disciplinary Boundaries, Dakar, ITECOM Academy Press, number II, 2011. Les récits de tradition orale en GrandeBretagne et en Afrique noire. Perspectives anthropologiques et littéraires, Paris, L’Harmattan, 2012. Sébikhotane. Territoire d'intégration  Histoire des communautés et des mentalités,Dakar/Paris, Diaspora Académie/L’Harmattan, 2013.© L'HARMATTAND, 2014 IASPORAACADÉMIE, 2014 57, rue de l'ÉcolePolytechnique ; 75005 6, MamellesUniversité, Dakar Parishttp://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 9782336304786 ISBN : 9782919134137 EAN : 9782336304786 EAN : 9782919134137
AVANTPROPOS
Il est vrai que les universitaires ont tendance, par modestie, à se récuser lorsqu’il s’agit même de parler de leur soutenance de thèse. De ce point de vue, je sollicite la compréhension de mon lecteur pour déroger à cette réserve, puisque la soutenance de ma thèse d’État de littérature anglaise, en janvier 1988, à la Faculté des Lettres de l’Université MontSaintAignan de Rouen, HauteNormandie, France, et le Rapport qui en a résulté constituent des instances fondatrices, entre autres, de mon intérêt pour l’interculturalité dont le présent volume est une des applications. Lors des débats, processus normal dans une soutenance de thèse, portant sur une analyse des scènes de transhumance parmi les éleveurs écossais, des échanges eurent lieu entre le professeur JeanMarc Gachelin, distingué linguiste et le candidat que j’étais, échanges qui seront, par la suite, consignés dans le rapport en ces termes : « M. KANDJI a été marqué par ses séjours en Écosse où la lecture de James Hogg, “The Ettrick Shepherd” (le berger d’Ettrick), lui fait accorder quelque importance aux bergers pour la collecte de documents (ce que nous avions pris pour un africanisme en pensant à la culture des Peuls). Alors que tant d’Européens se penchent sur la littérature africaine de langue anglaise ou française, il est stimulant de voir un Africain à cheval sur trois cultures (wolof, français, anglais) étudier en ethnologue – ou presque – le monde des traditions populaires de l’Angleterre victorienne telles que nous les présente la littérature de l’époque […] Peutêtre aussi le recul géographique permetil à M. KANDJI d’avoir un regard neuf sur les mythes et traditions de la vieille Europe, dans lesquels il se plaît à voir ici et là quelques similitudes avec ceux de l’Afrique occidentale, un exemple entre autres étant la place centrale de la sorcière et le lynchage occasionnel de celleci » (p. 4). Ces propos venaient de rendre compte fidèlement, de décrire et de confirmer les débuts d’une orientation interculturelle de mes recherches, et qui s’affirmera par la suite, comme dans ce recueil et d’autres qui l’ont précédé.
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MAMADOUKANDJILe présent ouvrage est un ancrage à la fois thématique, linguistique et ethnologique de la tradition sur le mode du thésaurus (du lat. thesaurus, plurielthesauri) [Crystal 1987 : 104]. La particularité d’un thésaurus, qui est d’offrir plus d’ambivalence spatiale que ne le ferait un dictionnaire de type classique, c’est aussi d’être plus inclusif dans sa démarche en ce qu’il permet de raccorder à un même noyau sémique un certain nombre de mots, locutions, expressions et actes de langage, dans la construction d’un système de pensée et d’idées corrélatives. En français, il est communément admis deux orthographes de ce vocable : thesaurus et thésaurus (Petit Larousse Grand Format2006). C’est dans la perspective de cette flexibilité que la présente organisation de mon thésaurus étend le cadre des mots, du champ lexical et de leur classement, pour procéder à des développements linguistiques, littéraires et anthropologiques des notions ciblées dans l’espace britannique et celui sénégambien. L’orientation globale corrélative d’un thésaurus, en tout cas tel que conçu par Peter Mark Roget (17791869), dans la Préface de la Première Édition de 1852, plusieurs fois rééditée depuis, est cellelà que je suis dans le présent volume, tout au moins dans ses principes généraux, en ce sens qu’elle ouvre de nombreuses possibilités aux mots comme instruments de la pensée : “The review of a catalogue of words of analogous signification, will often suggest associations of other train of thought, which, presenting the subject under new and varied aspects, will vastly expand the sphere of our mental vision” (Roget 1973 : XXV). La méthodologie de cette recherche, fidèle à la logique du thésaurus ainsi que je l’ai indiqué plus haut, reste aussi dans la pure tradition de l’encyclopédie, ce qui justifie le recours au regroupement thématique selon la logique du sens au niveau des entrées et des sous entrées. La perspective historique de son schéma global a fait que l’étude ne s’est pas cantonnée à des traditions vivantes, mais a plutôt inscrit l’approche dans une perspective qui englobe les anciennes traditions et pratiques coutumières et même certaines traditions inventées, voire réinventées. Un élément capital de l’étude et qui est intrinsèquement lié à ma formation d’angliciste et de linguiste, c’est le recours constant à la lexicologie contrastée et à l’analyse sémantique des langues indo européennes et négroafricaines. En définitive, la diversité culturelle,
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Thésaurus des traditions. GrandeBretagne et Sénégambieloin d’être un élément séparateur des identités éclatées, n’en renferme pas moins une portée intégratrice dans cet âge de la mondialisation. La présence anglaise en Sénégambie a été suffisamment récurrente pour devoir déposer dans les langues parlées en Sénégambie, le wolof en particulier, des traces durables. Rien que pour la ville de Saint Louis (Sénégal), il faut noter que celleci devint « anglaise » en 1758, après la guerre de 7 ans. Elle fut reprise par les Français de 1779 à 1809, date à laquelle l’Angleterre la reprit. Et ce ne fut qu’en 1816 que les Anglais rendirent l’île définitivement à la France. L’occupation anglaise de Gorée, la présence anglaise dans la Gambie voisine, une ancienne colonie britannique, diverses présences américaines et anglaises à Dakar, surtout lors des deux guerres mondiales, constituent autant de pistes sociohistoriques ayant sédimenté la langue anglaise dans les cultures sénégambiennes. FallSokhna (20092011) reprécise, à propos de la Sénégambie et de sa territorialité : « Par Sénégambien, nous désignons, de manière restrictive, l’espace compris entre les bassins des fleuves Sénégal, Gambie et Casamance. Même si l’espace d’influence de la Sénégambie, en tant qu’entité d’analyse historique, peut être étendu audelà de cet espace géographique. Pour Boubacar Barry (1988) [en revanche], cet espace, du fait d’une unité remarquable dans son peuplement et sa civilisation, s’étend jusqu’à la Sierra Leone actuelle. C’est par commodité que cette définition a été prise puisque ce qui est devenu le territoire du Sénégal s’y retrouve entièrement » (85). Cheikh Anta Diop (1979), tout en déplorant la grande menace qui pesa sur les langues traditionnelles et sur les intellectuels, ces baromètres qui permettent de jauger le degré d’aliénation culturelle, fournit l’exemple des Irlandais qui, « pour échapper à une semblable menace, se sont astreints à réapprendre leur propre langue » (Diop 1979 : 29). Apprendre une langue étrangère, comme l’anglais, permet de mieux prendre connaissance de la spécificité de sa propre langue maternelle. Se trouve là, posé, tout un vaste programme ethnolinguistique, culturel, qui pourrait mieux permettre de mettre en confiance le locuteur dans des productions langagières spécifiques. Il existe, à coup sûr, entre les langues gaéliques (le gallois, le gaélique d’Écosse, l’irlandais, etc.) et les langues négroafricaines de l’aire sénégambienne, par exemple le wolof, le sereer et le pulaar, des homologies structurelles, formelles, des traces anaphoriques, des recoupements sémantiques et des constructions ergatives d’une grande
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