«Nouveaux programmes» au Bénin : culture ou inculture ?
196 pages
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Description

« L'enseignement catholique, au Bénin, a fêté ses 150 ans. Cet anniversaire coïncide aussi avec le jubilé de l'école béninoise, si l'on se réfère à l'histoire, vu que l'école a été introduite au Dahomey par les missionnaires. Il est bien de relire ce parcours en glorifiant Dieu pour cette belle œuvre, immense et féconde des messagers de la Parole. Mais plus encore, il est urgent que cette relecture opère un retour aux sources de l'école pour mesurer la fidélité aujourd'hui de l'école de notre pays aux intuitions qui lui ont donné naissance. Aussi ce livre ne se veut-il pas un document d'histoire, mais une analyse du modèle éducatif en vigueur dans notre pays. »

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 19 août 2013
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342010954
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0071€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

«Nouveaux programmes» au Bénin : culture ou inculture ?
Corneille Kimmakon
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
«Nouveaux programmes» au Bénin : culture ou inculture ?
 
 
 
« Et par-dessus tout, chers frères et sœurs, nous avons le devoir de nous projeter vers l’avenir qui nous attend. »
Bienheureux Jean-Paul II,
Lettre apostolique Novo Millenio Ineunte , n° 3.
 
 
 
« Halte donc aux initiatives douteuses et aux improvisations de pacotille qui nous viennent d’autres pays et que nous accueillons béatement, alors qu’elles sont conçues dans le but de déstabiliser nos sociétés. L’amélioration des programmes scolaires est un impératif. »
Monseigneur Pascal N’Koué, Vie diocésaine de Parakou, n° 9 , juin 2012.
 
 
 
« Vous sciez la branche sur laquelle vous êtes assis. »
Proverbe français.
 
 
 
« L’école béninoise apprend à ne pas penser. »
Corneille T. Kimmakon.
 
 
 
 
Ce livre n’aurait pas vu le jour sans la grande contribution de Marilia Amorim, maître de conférence à l’université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis, et enseignante en sciences de l’éducation.
 
 
 
 
Préface
 
 
 
« Duc in altum  », c’est-à-dire avancez au large. Tel pourrait être aussi le titre de cet ouvrage que vous avez en main. Enfin, un livre sur le nouveau programme de l’éducation au Bénin, pourrait-on dire. L’approche par compétences, depuis son irruption dans le système éducatif de notre pays, n’a pas cessé de diviser les Béninois entre partisans et opposants du système.
Ce livre constitue une recherche scientifique de type universitaire, et sur ce secteur précis de la vie du Bénin que constitue l’éducation nationale. Corneille T. Kimmakon, en effet, est titulaire d’un master de recherche en sciences de l’éducation. Mais il nous propose des outils d’analyse permettant de continuer à penser l’acte éducatif au Bénin. Il fait appel à des auteurs de premier rang comme Émile Benveniste, Mikhaïl Bakhtine, que l’on pourrait appeler « les classiques de la philosophie du langage ». Par ailleurs, de nombreux autres auteurs contemporains sont convoqués avec des approches multiples et variées. Ce sont Michel Serres, Jean-Claude Michéa, Philippe Meirieu, Dany-Robert Dufour et Marcel Gauchet, pour ne citer que ceux-là. C’est en cela que ce livre montre que, d’une part la crise de l’école est aujourd’hui mondiale. Et d’autre part il nous montre les racines du bouleversement de l’école, comme l’indique la première partie de cette œuvre. Ceci est d’une importance capitale, dans la mesure où il nous invite à réfléchir à de vraies solutions en partant des causes réelles de la crise. L’auteur nous mène au fond des problèmes de l’école.
Ce livre nous permet de tenter d’élaborer une réponse à la question : « Qu’est-ce qu’une école ? » Le rôle de l’école se dégage aisément de ce livre, de sorte que chaque lecteur attentif peut se dire si notre école au Bénin joue toujours son rôle ou non, et surtout, à quelles conditions on parle de relation éducative.
Qu’est-ce qu’une situation pédagogique ? Et l’approche par compétences crée-t-elle une situation pédagogique à l’école ? Et le plus important dans ce livre, c’est sans doute le statut du savoir. Avec les travaux de Marilia Amorim, Corneille T. Kimmakon identifie trois formes de savoirs, dont le savoir scolaire, le savoir logos . En situant l’approche par compétences dans l’une de ces trois catégories, l’on découvre l’un des nœuds des problèmes de notre école.
Cette première partie du livre dessine le cadre d’analyse pour aborder la réalité controversée au Bénin de l’approche par compétences. Rien, absolument rien n’est plus important que l’éducation qu’un peuple donne à ses enfants. Ici, toutes les opinions comptent et doivent être considérées. Corneille T. Kimmakon, dans son analyse, rappelle que l’approche par compétences en éducation n’est pas une invention béninoise, et qu’elle est un système qui provient d’autres superstructures de notre planète. Corneille Kimmakon le saisit pour rappeler que l’imposition de l’approche par compétences n’est pas une invention béninoise, mais un arbitraire symbolique provenant des superstructures de la planète.
Tout en relevant dans son étude le danger que court le Bénin selon lui, l’auteur ne fait montre cependant d’aucun pessimisme. Il invite au changement, car l’espoir est permis. Une crise, si crise il y a, est un virage à négocier avec dextérité. Une crise n’a pas obligatoirement une fin fatale. Ce livre nous ouvre un horizon ; il s’ouvre lui-même sur un horizon de sorte que l’on pourrait dire avec le Bienheureux Jean-Paul II : «  Duc in altum  ».
Voici un outil qui peut alimenter la réflexion sur l’éducation au Bénin.
Jean-Pierre O. Ezin
Commissioner Human Resources,
Science & Technology
AU Headquarters
P.O. Box 3243
Addis Abeba, Ethiopia
 
 
 
 
Avant-propos
 
 
 
L’enseignement catholique, au Bénin, a fêté ses 150 ans. Cet anniversaire coïncide aussi avec le jubilé de l’école béninoise, si l’on se réfère à l’histoire, vu que l’école a été introduite au Dahomey par les missionnaires. Il est bien de relire ce parcours en glorifiant Dieu pour cette belle œuvre, immense et féconde des messagers de la Parole. Mais plus encore, il est urgent que cette relecture opère un retour aux sources de l’école pour mesurer la fidélité aujourd’hui de l’école de notre pays aux intuitions qui lui ont donné naissance. Aussi ce livre ne se veut-il pas un document d’histoire, mais une analyse du modèle éducatif en vigueur dans notre pays.
L’école ayant été introduite par les missionnaires de l’Évangile, c’est-à-dire, des messagers de Dieu, il est normal que, 150 années après, ce soit un fils du pays, lui aussi messager de la Bonne Nouvelle, qui se fasse le devoir d’une lecture du paradigme éducatif en vigueur aujourd’hui.
Nous ne faisons pas œuvre d’historien, rappelons-le, car il est important et nécessaire que ce jubilé ne se vive pas « seulement comme mémoire du passé mais aussi comme prophétie de l’avenir. » 1 Car le chrétien est un guetteur. Le guetteur, dans le livre d’Isaïe, se poste sur le mont des Guetteurs à Jérusalem, près du mont des Oliviers, pour avertir le peuple d’une attaque éventuelle de l’ennemi. Le guetteur en Israël a pour mission de réveiller le peuple qui dort. Le guetteur est un veilleur. Tel est encore aujourd’hui le rôle du chrétien : être prophète pour son peuple, pour sa société. Le chrétien, de par son baptême, est prophète pour les hommes de son temps. « Fils d’homme, je t’établis sentinelle sur la maison d’Israël. » 2 Cette parole adressée à Ézéchiel est la même que le Seigneur adresse à tout baptisé aujourd’hui. L’Église a un rôle prophétique dans la société. D’où sa doctrine sociale. Comme fils de l’Église, et comme prêtre, nous nous situons dans cette tradition prophétique de l’Église qui a commencé depuis les prophètes de la première alliance. Ce livre se situe uniquement dans le cadre de la mission prophétique du chrétien ordinaire que nous sommes. Il constitue notre modeste contribution à l’année jubilaire de l’école béninoise.
Après avoir situé le cadre de cette réflexion, nous voulons apporter une précision au sujet du contenu du livre.
La distribution des chapitres peut paraître disproportionnée ; c’est-à-dire que le plan peut paraître déséquilibré, mais c’est à dessein : forcer l’équilibre des trois parties obligerait à une synthèse du chapitre premier. Une telle synthèse nuirait gravement à la compréhension du texte, en raison de sa nature même. Cette partie constitue le cadre conceptuel ayant favorisé le travail d’analyse dans les deux autres chapitres. Aussi, ce premier chapitre pose-t-il le cadre général d’où surgit la crise de l’école et l’ensemble du texte constitue une analyse philosophique à partir de catégories philosophiques. Notre souhait est que cette réflexion rejoigne le plus large public possible, d’où le souci de clarté qui déroge aux règles classiques de l’écriture. Nous ne savons guère si nous avons pu relever le défi d’accessibilité que nous nous sommes donné. Mais nous devrions articuler à la fois simplicité dans le langage et rigueur du travail scientifique, puisque cette réflexion courrait le risque de verser dans un simplisme nuisible au contenu, si elle ne respectait pas rigoureusement la nature de ce texte : une réflexion et une analyse philosophiques du système éducatif au Bénin.
L’autre remarque est que les auteurs convoqués sont tous occidentaux, alors que nous parlons du Bénin. D’abord toute œuvre scientifique est un patrimoine de l’humanité, donc universelle. Ensuite, des publications d’auteurs béninois n’existent pas encore sur le sujet, du moins, nous n’en avons pas trouvé pour l’instant.
Enfin, cette réflexion aurait pu aller plus loin en interrogeant le devenir de la culture béninoise, et même des valeurs africaines, avec le nouveau système éducatif – qui n’est plus vraiment nouveau depuis 2001. Nous aurions pu analyser davantage le rôle des institutions internationales dans nos pays sous-développés. En clair, nous aurions pu inverser le plan de ce travail. Ce sera peut-être l’objet d’une recherche ultérieure. Dans le cadre de celle-ci, nous avons voulu nous limiter à un constat, et à une esquisse de redéploiement de l’école. Ce qui peut être aussi l’objet d’un développement ultérieur.
Pourquoi cette option de notre part ? En effet, depuis l’introduction de l’approche par compétences , communément appelée «  nouveaux programmes  » au Bénin, les Béninois n’en ont jama

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