Des élèves en souffrance d écriture
172 pages
Français

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Des élèves en souffrance d'écriture , livre ebook

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172 pages
Français

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Description

Une recherche menée auprès de collégiens en difficulté relevant de l'enseignement spécialisé a permis d'approcher leur rapport à l'écrire. Leurs réticences mais aussi leurs potentialités en matière d'écriture ont pu être mises au jour. Cet ouvrage insiste sur le fait que les composantes contextuelles de la situation d'écriture sont aussi importantes que les connaissances conceptuelles du scripteur. Il suffit parfois de regarder autrement un écrit et son scripteur pour enclencher un processus de remédiation pouvant alléger la souffrance d'écrire.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2009
Nombre de lectures 370
EAN13 9782296226760
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Des élèves
en souffrance d’écriture
Savoir et Formation
Collection dirigée par Jacky Beillerot (1939-2004,)
Michel Gault et Dominique Fablet

A la croisée de l’économique, du social et du culturel, des acquis du passé et des investissements qui engagent l’avenir, la formation s’impose désormais comme passage obligé, tant pour la survie et le développement des sociétés, que pour l’accomplissement des individus.
La formation articule savoir et savoir-faire, elle conjugue l’appropriation des connaissances et des pratiques à des fins professionnelles, sociales, personnelles et l’exploration des thèses et des valeurs qui les sous-tendent, du sens à leur assigner.
La collection Savoir et Formation veut contribuer à l’information et à la réflexion sur ces aspects majeurs.


Dernières parutions

Martine CHOMENTOWSKI, L’échec scolaire des enfants de migrants : L’illusion de l’égalité , 2009.
Victoria KONIDARI et Yvan ABERNOT, Les cités de connaissance. L’institution au cœur de la réussite scolaire , 2009.
Micheline THOMAS-DESPLEBIN, L’éducation en famille « très nombreuse » , 2009.
Christine CHARPENTIER-BOUDE, La Photo de classe , 2009.
Annie BILLOT, Les puéricultrices de secteur en visite à domicile. Du souci d’intrusion à la capacité intrusive , 2009.
Alain TROUVE, La notion de savoir élémentaire à l’école. Doctrines et enjeux , 2008.
Marlaine CACOUAULT-BITAUD, La direction des collèges et des lycées : une affaire d’hommes ? Genre et inégalités dans l’Education nationale , 2008.
Philippe CROGNIER, VAE et professionnalisation des travailleurs sociaux , 2008.
Bernard BALAS, L’apprentissage de la langue écrite par les adultes , 2008.
Laurent TALBOT (coord.), Les pratiques d’enseignement. Entre innovation et tradition , 2008.
Françoise GUILLAUME, L’enfant : petit homme ou petit d’homme ?, 2008.
Liliane Szajda-Boulanger


Des élèves
en souffrance d’écriture


L’H ARMATTAN
© L’H ARMATTAN, 2009
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www. librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-08639-5
EAN : 9782296086395

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
A mes petits-enfants
Avant propos
J’ai toujours été fortement intriguée par l’écriture de ceux qui ont du mal à écrire, de ceux qui disent ne pas aimer écrire. Tout au long de ma carrière d’enseignante, je me suis toujours demandé comment les élèves qui disaient ne pas savoir écrire se mettaient quand même, bon gré, mal gré à la tâche. Que se passait-il alors ? Pourquoi ce ressenti de scripteur incompétent cachait-il un savoir-faire, certes parfois rudimentaire mais un savoir-faire quand même ? Pourquoi certains élèves de la classe ne savaient-ils pas « bien » écrire ? Quels obstacles, quels blocages rencontraient-ils ? Problèmes liés à des perturbations de la compétence scripturale ? Problèmes psychologiques ? Problèmes trouvant leur origine dans la sphère socioculturelle des élèves ? Problèmes d’origine multiple qui provoqueraient une peur d’écrire ?
Et que faire pour ces élèves ? Comment les aider ? Quelles situations d’enseignement / apprentissage mettre en place pour qu’ils se donnent l’autorisation d’écrire ?
Mais avant de pouvoir donner forme à une remédiation pour « ces naufragés du porte-plume », il me fallait comprendre pourquoi l’écriture est une activité qui met en souffrance des élèves. Il me fallait voir au plus près ce qui se passe dans cette rencontre a priori peu appréciée entre ces jeunes et l’écrire.
Je suis donc allée vers des élèves en souffrance d’écriture. Je les ai croisés en SEGPA {1} , dans cette structure de l’enseignement spécialisé implantée en collège, là où j’avais enseigné durant quelques années de ma carrière. Des adolescents de quatorze à seize ans m’ont accueillie dans leurs classes et ont accepté d’écrire pour moi, me fournissant ainsi matière à analyser.
C’est cette aventure avec ces élèves pour qui l’écriture n’est pas une formalité, aventure pas toujours facile mais riche d’enseignements de tous ordres que je voudrais raconter dans cet ouvrage. Cependant, ce n’est pas du récit d’une odyssée dont il s’agit mais de l’exposé d’un travail de recherche en didactique du français {2} . Celui-ci tente de concilier préoccupations du praticien et objectifs du chercheur sur un projet partagé : la compréhension des difficultés des élèves et des élèves en difficulté face à l’écriture, autrement dit, l’étude de l’écriture et du rapport à l’écriture de ces élèves.
L’objectif de cet ouvrage en donnant statut d’objet d’analyse à des textes trop souvent disqualifiés au regard de la norme scolaire est de permettre de réhabiliter l’écriture de ceux qui justement disent ne pas savoir écrire. En effet, si on prend la peine de gratter quelque peu la carapace grossière des productions, on peut y trouver l’expression d’un point de vue intéressant, d’un regard avisé sur le monde, d’une sensibilité parfois émouvante…On peut y déceler les manifestations d’une compétence scripturale certes encore embryonnaire pour certains élèves mais qui ne demande qu’à se développer.
Il me semble que cet ouvrage peut redonner confiance aux enseignants perplexes et découragés face à l’enseignement / apprentissage des élèves ou même des adultes en difficulté d’écriture. Il ne s’agit pas de « recettes prêtes à l’emploi » mais d’une prise de recul par rapport à ce qu’est l’écriture de ceux-là, recul qui permet de réfléchir aux situations d’écriture que l’on peut installer afin de faciliter la mise à la tâche et d’estomper peu à peu la souffrance d’écrire.
Introduction
« peutretre je faie des fautres mais on me comprend ce que j’écrie »
Gaétan

« Peutretre je faie des fautres mais on me comprend ce que j’écrie ». Cette phrase issue de l’un des textes qui constituent le corpus sur lequel s’appuie ma recherche, se rapporte directement à mon objet d’étude : l’écriture et le rapport à l’écriture des élèves.
Les termes de la phrase de Gaétan interpellent d’emblée le lecteur par leur incongruité. Ils sont, en effet, presque tous, en inéquation avec la norme. Mais, ce sont surtout les mots : fautes, comprend , l’expression : ce que j’écris et la maladresse dans la construction syntaxique : on me comprend ce que… qui se posent en déclencheurs de ma réflexion et nourrissent la problématique de ma recherche. Ils délimitent le champ de référence de mon objet d’étude et serviront aussi de fil conducteur à l’exposé des résultats.
Bien sûr, l’écriture de Gaétan « porte en elle les germes d’une tension, observable dans le discours sur l’écriture, entre les pulsions de la parole vive et le carcan de la fabrication scripturale » pourrais-je dire avec M. Dabène (Dabène, 1995, p. 164). Bien sûr, l’écriture ne semble pas a priori, pour cet élève, un exercice facile.
Mais je pressens autre chose derrière ces difficultés affichées. Dans la quête de ce « quelque chose », il me faut interroger les « germes » de cette « tension » afin de comprendre et la genèse et le mode de fonctionnement de ce frein à l’écriture. Je souhaite, en fait, approcher les stratégies qu’utilisent les élèves pour produire un écrit, voir comment ils « se débrouillent » entre « les pulsions de la parole vive » et « le carcan de la fabrication scripturale ».
Encouragée par une étude précédente (Szajda-Boulanger, 1999), qui a mis en évidence que des élèves en SEGPA, non seulement, savaient écrire, dans certaines conditions, mais étaient aussi capables d’un retour réflexif sur leurs écrits grâce à l’étayage d’un adulte, il m’est apparu intéressant de conforter ce galop d’essai. Ce travail s’appuyait sur l’écriture dR

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