Ecole : "Peut mieux faire !"
158 pages
Français

Ecole : "Peut mieux faire !" , livre ebook

158 pages
Français

Description

Éditorial Toute vérité n'est-elle pas bonne à dire ? Thierry Goguel d'Allondans / Si tu t'imagines… Roger Dadoun / Entretien avec… Jean-Yves Loude / Chronique La danse en prison David Le Breton / Écho du terrain Dessine-moi un emploi Patrick Macquaire / Dossier : École : "Peut mieux faire !" sous la direction de Bernard Montaclair / Coup de gueule La révolution silencieuse Georges Gouze / Initiatiques Francesca Cozzolino / [Re]Découvrir… Louise Bourgeois Roger Dadoun / Lu & Vu / Le Billet.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2013
Nombre de lectures 8
EAN13 9782296515611
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

N° 25 - janvier 2013Comité scientifique
Michel Autès (Lille), Georges Balandier (Paris), Cai Hua (Pékin), Boris
Cyrulnik (La-Seyne-sur-Mer), Christine Delory-Momberger
(Paris13), Pierre-André Dupuis (Nancy), Jean Duvignaud (1921-2007), Paul
F ustier (Lyon), Remi Hess (Paris-8), Françoise Hurstel (Strasbourg),
Martine Lani-Bayle (Nantes), François Laplantine (Lyon-2), Guy
Ménard (Montréal), Jean Oury (La Borde), André Rauch (Strasbourg),
Claude Rivière (Paris-V), Christoph Wulf (Berlin)
Comité de rédaction
Rédacteur en chef : Thierry Goguel d’Allondans
Directeur de publication : Jean Ferreux
Président de l’association des Amis de la revue : J.-François Gomez
Comité de rédaction : Roger Dadoun, Sylvestre Ganter (Pin
S ylvestre), Philippe Hameau, David Le Breton, Yolande Touati, Renaud
Tschudy
Collaborateurs : Yan Godart, Pascal Hintermeyer, Jocelyn
Lachance, Nancy Midol
Couverture : LGStudioGraphique
Mise en pages : Jean Ferreux
Corrections ortho- et typographiques : Isabelle Le QuinioSommaire
ÉDITORIAL Toute vérité n’est-elle pas bonne à dire ?
Thierry Goguel d’Allondans 5
SI TU T’IMAGINES... Quand « elles et ils » font dans le « détail » : kippa
enchocolatée, handball mains dans la cage à fric, « monstre parfait »
Roger Dadoun 9
ENTRETIEN AVEC... JEAN-YVES LOUDE 17
LA CHRONIQUE de David Le Breton
La danse en prison 27
ÉCHO DU TERRAIN Dessine-moi un emploi
Patrick Macquaire 31

LE DOSSIER DU TRIMESTRE : ÉCOLE : « PEUT MIEUX FAIRE ! »
sous la direction de Bernard Montaclair 39
Refonder l’Éducation nationale. Une utopie nécessaire
Bernard Montaclair 39
« Peut mieux faire ! » Appréciation qui ne s’adresse
pas seulement aux élèves
Bernard Montaclair 41
Que sont les rites scolaires ?
Denis Jeffrey 57
Le langage et ses fonctions dans la scolarité
Serge Muscat 68
Pour une pédagogie de la rencontre
Patrick Clerc 76
Vous avez dit « refondation » ?
Conversations avec des acteurs de terrain
Pierre-Paul Harrington 834 N°25 – jan vier 2013
COUP DE GUEULE La révolution silencieuse
Georges Gouze 93
INITIATIQUES L’invention et le devenir d’une tradition récente :
les murales d’Orgosolo en Sardaigne
Francesca Cozzolino 101
[RE]DÉCOUVRIR... LOUISE BOURGEOIS
Roger Dadoun 111
LU & VU 123
LE BILLET DE L’ASSOCIATION DES AMIS DE LA REVUE 151Toute vérité n’est-elle pas bonne à dire ?
Thierry Goguel d’Allondans
On croit rêver ! Alors que s’engage, en France, au Parlement, le débat sur
l’adoption du mariage pour tous, la fronde s’amplifie du côté de maires
qui refusent, par avance, de célébrer l’union de deux personnes de même
sexe. On aurait souhaité leurs homologues aussi pugnaces et aussi
résistants, sous Vichy, lorsque les occupants d’alors envoyaient les individus
accusés d’homosexualité, avec d’autres différents (handicapés de tous
poils, Roms déjà, juifs encore…), dans des camps d’extermination. On
souhaiterait de même que les instances trop officielles de la déportation
acceptent, lors des commémorations, les personnalités et associations
homosexuelles qui l’espèrent depuis 1945 !
Le summum de la démocratie serait-il de pouvoir ouvrir tout
débat ? On voit poindre le danger d’une multiplication des référendums
ou des votations (pour nos amis suisses) mêlant sujets mineurs et
questions éthiques. À l’inverse, on voit des ministres risquer – et parfois
perdre – leur portefeuille pour une banale suggestion étiquetée «
malheureuse ». À l’image de l’école décrite par Bernard Montaclair, pas
plus que nos élèves, nos gouvernants n’ont droit à l’erreur. Ce qui n’est
pas jugé bon ou conforme, c’est-à-dire dans l’ordre des choses ou dans
la ligne du parti, est une faute incommensurable. Et un point de moins
sur le permis de gouverner ! Mais combien en compte-t-il ?
Vincent Peillon, ministre français de l’Éducation nationale, en a
fait l’amère expérience. Son intérêt, de longue date, pour l’école, ses
initiatives en la matière bien avant le retour de la gauche au pouvoir,
lui conféraient quelque légitimité à ce poste. Heureusement, sinon sa
É DIT ORIAL6 N°25 – jan vier 2013
bourde aurait fait plus que l’ébranler. Mais s’agissait-il d’une bourde ? Sa
proposition : débattre de l’opportunité ou non de dépénaliser le cannabis
(à l’image d’ailleurs d’autres nations). Le ministre en charge de
l’éducation souhaitait réfléchir à une question d’éducation : quelle sanction ?
Réapparaissent, aujourd’hui, totalement décomplexées, bien des
morales d’un autre temps. L’école, lieu – en principe – des débats, en
ferme et en clôt, aujourd’hui, plus d’un ! En tête, avec une bonne longueur
d’avance of course, la pouliche Sexualité. Caracolent, pas très loin, côte
à côte, Violence et Mort. Un outsider possible : Fric. Toutes les pulsions
inventoriées par Freud sont là (n’en déplaise – clin d’œil amical à Bernard
Montaclair – à l’agitateur de miasmes, l’indécrottable Michel Onfray).
Sigmund, encore lui, répondait ainsi, en 1907, à la question de collègues
médecins s’enquérant auprès de lui s’il était judicieux de parler de
sexualité à nos enfants et si oui, comment et à quel âge : « Permettez-moi de vous
avouer, de prime abord, que je trouve très compréhensible une discussion
sur le deuxième et le troisième point mais que je ne peux concevoir que
le premier point puisse faire l’objet d’une diversité d’opinions. Que
viset-on lorsque l’on veut cacher aux enfants – ou disons aux adolescents –
de telles explications sur la vie sexuelle des êtres humains ? Craint-on
d’éveiller précocement leur intérêt pour ces choses, avant qu’il ne s’éveille
spontanément en eux ? Espère-t-on par cette dissimulation contenir après
tout leur pulsion sexuelle jusqu’au jour où elle pourra prendre les voies
qui lui sont ouvertes par le seul ordre social bourgeois ? Veut-on dire que
les enfants ne montreraient aucun intérêt ou aucune compréhension pour
les faits et les énigmes de la vie sexuelle, s’ils n’y étaient engagés par
quelqu’un d’extérieur ? Croit-on possible que la connaissance qu’on leur
refuse ne leur soit pas donnée d’une autre manière ? Ou bien veut-on
réellement et sérieusement les voir juger plus tard tout ce qui touche au sexe
comme quelque chose de vil et d’abominable dont leurs parents et leurs
éducateurs ont voulu les tenir éloignés aussi longtemps que possible ? »
Comment cacher ces seins que nous – enfin surtout nos enfants – ne
saurions voir ? À Mayotte, département français depuis peu, le shimaorais
produit, dans la langue française, des précisions inouïes. Ainsi, dans une
cour de récréation, lors d’une insignifiante dispute, très banalement, deux É cole : « P eut mieux fair e » 7
petits garçons d’à peine dix ans, s’invectivent et, pour cela, se traitent non
de « cons » – comme cela s’entendrait en métropole – mais de « vagins ».
Sémantique parfaite ! Qu’on leur donne un point, bordel !
La littérature foisonne d’œuvres propices au développement de la
pensée, mais il faut encore beaucoup de courage à certains enseignants pour
oser étudier Les désarrois de l’élève Törless (qui valu les pires ennuis à
Robert Musil), Le blé en herbe (Colette), Les petits enfants du siècle
(Christiane Rochefort), et autres chef d’œuvres littéraires… Je me souviens de ce
professeur de latin qui sautait quelques passages trop scabreux à traduire,
à ses yeux, par ses chères têtes blondes (alors que certaines faisaient déjà
bien pis que ces fous de Romains !) ou, a contrario, de ce prof de français
qui accepta, dans un lycée catholique plutôt conservateur, notre
proposition d’étudier la trilogie d

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