Enjeux et réalités de l école maternelle
147 pages
Français

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Enjeux et réalités de l'école maternelle , livre ebook

147 pages
Français

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Description

Cet ouvrage dessine les entours et les contours d'une école maternelle que l'on ne réduise ni à une crèche ni à un pré-CP ni à une chambre d'enregistrement des inégalités socio-culturelles. Il met à mal un certain nombre d'idées reçues et vise à identifier clairement les enjeux et les réalités d'une école maternelle où rien ne justifie aucun renoncement. Ce livre propose en somme d'aider à mieux "discerner" l'école maternelle, de la sortir de ses errements pédagogiques, de ses fantasmes idéologiques.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2010
Nombre de lectures 392
EAN13 9782336280240
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ENFANCE LANGAGES

La collection Enfance et langages a pour but d’éditer des textes dont l’objet portera sur le « langage enfantin » de façon générale. Deux dominantes co-existeront : Le développement langagier (du bébé à l’adolescent, en langue maternelle, étrangère ; en situation unilingue ou plurilingue...) L’enseignement des langues dans tout type de situations (Français Langue Maternelle, Français Langue Seconde, Français Langue Etrangère, didactique des langues étrangères...).
Un intérêt particulier sera porté aux ouvrages faisant le lien entre développement langagier et enseignement des langues.
L’approche disciplinaire de ces sujets sera alors très varié : psychologie sociologie sciences du langage sciences de l’éducation didactique anthropologie ...
Les textes édités pourront être issus de travaux universitaires (doctorats, habilitation à diriger les recherches...) mais ils pourront également constituer un essai monographique, les actes d’un colloque, un ouvrage collectif sur un thème ou une approche scientifique particulière, un bilan de recherche intermédiaire ou final, etc. La ligne éditoriale générale peut donc se définir simplement par « étude des rapports entre le(s) langage(s) et les enfants ».
Ouvrages parus Emmanuelle CANUT & Martine VERTALIER (éds.) 2009. L’Apprentissage du langage. Une approche interactionnelle. Réflexions théoriques et pratiques de terrain . Mélanges offert par ses collègues, ses élèves et ses amis en hommage à Laurence Lentin. 430 p. Claudine DAY 2009. Modalité et modalisation dans la langue . 132p. J.-M. Odéric Delefosse (éds) 2009. Le langage de l’enfant. Choix de textes : 1876- 1962. 410 p.
Enjeux et réalités de l'école maternelle

Claudie Canat
© L’HARMATTAN, 2009
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296108622
EAN: 9782296108622
Sommaire
ENFANCE LANGAGES Page de titre Page de Copyright Dedicace Préface Avant-propos Nos maternelles : photos souvenirs... Nos Maternelles : photos souvenirs... Nos Maternelles : photos souvenirs... Enseigner en Maternelle Pourquoi j’ai enseigné en Maternelle Avant de commencer : pour quels enfants ? Acquisition / apprentissage de la lecture Apprentissage et dispositif Attitudes / Formation au jugement, au goût, à la sensibilité ATSEM (à toutes les Mauricette des Ecoles Maternelles) Cahier de littérature Complexité Construction identitaire Corps Culture(s) Effectuation ou activité ? Elèves et activité Ennui Entrer dans la culture scientifique et mathématique Entrée dans l’écrit à la Maternelle Etayage Evaluation Grammaire Imaginaire et imagination Jeu Langage Lexique et langage Lire de la littérature en Maternelle Lire l’image Littérature enseignée Mythe Parents Passage aux toilettes, collation, sieste Penser en réseau (Le) Petit Chaperon rouge Petite Section Rituels Vous avez dit « culture » ? Florilège bibliographique Index
À Nicolas, qui a tant aimé lire La princesse de Clèves ...
Préface

Un abécédaire de l’accomplissement humain
Voici un livre remarquable. Consacré au sens et aux enjeux de l’école maternelle publique, il rappelle en mots simples et précis la fonction d’une institution décisive pour l’accomplissement de l’humanité en chaque enfant. L’abécédaire qu’il nous propose décline les registres de cet accomplissement multiforme. Il marque à la fois les finalités et les modalités du chemin proposé à l’être humain au seuil de la socialisation et de l’ouverture aux principaux champs de la culture comme de la vie commune. Pour tous ceux qui ont choisi d’enseigner, c’est-à-dire d’élever l’humanité au meilleur d’elle-même par l’instruction méthodique et l’éducation à la liberté qui en est l’âme vive, il constitue un précieux viatique. Mais aussi et surtout pour les parents qui entendent accompagner au mieux leurs enfants dans les premières découvertes du monde et de la vie, il donne des repères essentiels.
L’école maternelle n’est pas et ne doit pas être une simple garderie. C’est l’étape première, et décisive, d’un long processus qui vise la maturité intellectuelle et morale, physique et artistique, de l’être qui devra exercer un métier -voire plusieurs-, jouer son rôle de citoyen, et agir en personne humaine apte à conduire sa vie lucidement. Une telle maturité fonde à l’évidence la liberté, cette liberté qui n’est pas seulement le droit de faire, mais aussi et surtout le pouvoir concret de faire. Cet être aura tout à la fois la dimension universelle d’un citoyen du monde qui ne borne pas son horizon aux limites géographiques de son paysage familier, et la dimension singulière d’une personne unique, appelée à conjuguer de façon originale les multiples possibilités de l’accomplissement, de l’épanouissement, selon une biographie dont il est à souhaiter qu’elle l’écrira aussi librement que possible.
La référence à l’ « homme complet », avancée par la nécessaire utopie qui délivre des limites d’une époque et d’un lieu, doit rester la règle et le repère essentiel. Y compris dans des sociétés qui croient devoir bannir, au profit des mieux dotés, toute perspective d’émancipation, toute alternative au monde comme il va, englué dans ses injustices et les souffrances muettes qui blessent l’enfance et gâchent les possibles dont elle est riche. Souvenons-nous de Victor Hugo dans « Melancholia » : « Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ? »
Bien sûr il ne faut pas se méprendre sur le sens de cette référence à l’« homme complet » dont rêvèrent les grands penseurs de la justice sociale. Elle ne signifie aucunement que tous les êtres humains doivent être coulés dans le même moule, unique, et se conformer à un même modèle d’accomplissement. Elle veut simplement déployer et donner à voir dans une sorte de maximum idéal l’éventail des possibles, sans que celui-ci soit d’emblée restreint par les conditions sociales. Sinon ces dernières tendent à faire de l’origine un destin.
Pourquoi un enfant de milieu déshérité ne pratiquerait-il pas le piano classique ? Pourquoi le langage parlé dans la famille devrait-il modeler d’emblée celui du petit être qui se construit ? On pourrait multiplier les exemples. L’enfant, promesse d’humanité en acte, ne doit pas être l’héritier des limites de son milieu, mais celui du patrimoine de toute l’humanité. Pour cela il devient élève. Élève ... un être qui s’ élève . Non pour oublier ou mépriser l’apport propre de sa famille, mais pour le goûter dans un horizon qui le situe et le dépasse. Ainsi s’enclenche le déverrouillage des fatalités sociales dont l’œuvre de Zola souligna le poids presque inexorable. Pourquoi les pratiques culturelles familiales, pauvres ou riches, mutilées ou au contraire pleinement diversifiées, étroites ou amples, devraient-elles esquisser dès la petite enfance une sorte de clivage de l’humanité à venir ? On parle beaucoup aujourd’hui de la nécessité d’une « culture commune ». Très bien. Mais alors pourquoi une certaine politique aboutit-elle à méconnaître le rôle majeur, originaire même, de l’école maternelle dans l’accès à cette culture ?
Il est clair que le sens de l’Ecole maternelle comme institution, comme effet d’une volonté politique au sens noble du terme, celui qui met en jeu la vie de la Cité , doit être de faire appel des inégalités qui sinon sont si promptes à produire leurs effets, à se reproduire presque mécaniquement. Les sociologues ont souligné cela de longue date. Parfois ils ont même douté que l’école républicaine puisse contrer ce mécanisme. Sur ce point, ils ont eu tort. L’école ne peut pas tout. Et les limites de son action, souvent constatées, ne sauraient lui être reprochées sans injustice. Il ne faut pas se tromper de diagnostic, ni de révolution. Celle de la société reste à faire, ce qui ne veut pas dire que l’on doit prendre son parti des éventuelles imperfections de l’école publique, et se refuser à toute réforme. Mais il s’agit de savoir quelles réformes produiront réellement un progrès, et non de consentir à certain

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