L ecole est finie
246 pages
Français

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L'ecole est finie , livre ebook

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Description

Ce livre est un journal thématique tenu pendant un an par un professeur de français. Semaine après semaine, il rapporte le quotidien de sa mission d'enseignant dans un établissement public du secondaire. S'appuyant sur sa pratique pédagogique, tout en observant l'évolution "politique" inquiétante de l'Education nationale, il montre la difficulté croissante, mais aussi la beauté de ce métier. Résister devient une évidence et une nécessité.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 24 juin 2011
Nombre de lectures 18
EAN13 9782296462274
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0005€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L[École est finie

Savoir et Formation
Collection dirigée par Jacky Beillerot (1939-2004),
Michel Gault et Dominique Fablet

A la croisée de l'économique, du social et du culturel, des acquis du
passé et des investissements qui engagent l'avenir, la formation
s'impose désormais comme passage obligé, tant pour la survie et le
développement des sociétés, que pour l'accomplissement des
individus.
La formation articule savoir et savoir-faire, elle conjugue
l'appropriation des connaissances et des pratiques à des fins
professionnelles, sociales, personnelles et l'exploration des thèses et
des valeurs qui les sous-tendent, du sens à leur assigner.
La collectionSavoir et Formationveut contribuer à l'information et
à la réflexion sur ces aspects majeurs.

Dernières parutions

Alain MARCHIVE,Un collège RAR. Ethnographie d’une
rentrée en classe de sixième, 2011.
ValérieBARRY,Identifier des besoins d’apprentissage.
Fondements, méthodologie, études de situations, 2011.
Jean-LucPRADES,Sociopsychanalyse et participation sociale.
Etudes méthodologiques comparées (vol. 2 – 2005-2010), 2011.
JeanCHAMIetDominiqueFABLET (coord.),Professionnels
de santé et analyse des pratiques, 2011.
SéverineCOLINET,La Carrière de personnes atteintes de
sclérose en plaques, 2010.
Léo THIERS-VIDAL,De l'Ennemi Principal aux principaux
ennemis, 2010.
ChristianeMONTANDON,Pédagogies de l'interculturel à
l'école primaire. Découvrir la langue de l'autre, 2010.
JoëlGAILLARD,Comprendre la réclusion scolaire, 2010.
Jean-PierreBIGEAULT,Une poétique pour l'éducation, 2010.
HervéCELLIER,La démocratie d'apprentissage, 2010.
DidierJOURDANetFrank PIZON,Tabac, alcool, drogues : la
prévention au lycée, 2010.
ValérieBARRY,Dialectiser la recherche et l’action, 2010.
CatherineBORÉ,Modalités de la fiction dans l’écriture
scolaire, 2010.
ChristianALIN,La Geste Formation, 2010.

François Augé

L[École est finie

Préface de Philippe Meirieu

L[HARMATTAN

Recueils du même auteur, parus chezL'Harmattan :
Lumière cachée, 2007.
Vigne, 2008.
Le Noyer-Seul, 2009.
Le divan dans les arbres, 2010.

© L'HARMATTAN, 2011
5-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN: 978-2-296-55021-6
EAN: 9782296550216

5

À mon père

6

« Le vrai miroir de nos discours est le cours de nos vies. »

7

Montaigne

8

Préface

Aventures pédagogiques en milieu scolaire

Rien n’est plus ennuyeux qu’un emploi du temps d’enseignant,
horloge bien huilée, reproduisant chaque jour les mêmes gestes, chaque
semaine le même horaire, chaque année les mêmes cours. Rien n’est plus
triste que les souvenirs amers de professeurs, égrenés à longueur de
pages, qui disent leur rancœur de ne pas avoir des élèves déjà
« éduqués »,et –pourquoi pas? –« bienéduqués ».Rien n’est plus
alarmant que ces témoignages sur « l’école » où la nostalgie ne débouche
que sur la haine: haine des «pédagogues »et des parents, haine du
monde entier voué aux gémonies pour n’être point agenouillé devant le
« corpsprofessoral ».Rien n’est plus désespérant que ces ouvrages
marketés pour un succès de rentrée qui désignent des boucs émissaires
pour tous nos problèmes éducatifs et scolaires, exonérant leur auteur – et
leurs lecteurs par la même occasion– de toute responsabilité… la
dénonciation vaut, ici, comme une manière de s’innocenter et, par la
même occasion, de s’exonérer de toute responsabilité présente ou future :
qui ne se sait pas partie prenante du problème ne peut être partie prenante
de la solution.

C’est pourquoi on est si content de trouver, à côté de ce flot
d’ouvrages calibrés pour les polémiques qu’ils suscitent, un texte aussi
merveilleux que le présent livre deFrançoisAugé.D’abord, parce que
c’est un livre profondément humain : il ne succombe jamais à la tentation
de « l’effet » et ne confond pas la formule qui fait mouche avec les mots
qui sonnent juste. Il s’efforce, à chaque instant, d’être, simplement – mais
c’est la chose la plus compliquée! –au plus prèsdu plus vif.De dire ce
qui setrame dans la classe, aucœurdelarelation pédagogique,quandun
adulte– professionneldel’enseignemernt –encontre desadolescentset
que– tâcheimpossibles’ilenest ! –il leurdemande demobiliser leur
liberté d’apprendre dansdes situationscontrainteset surdes objets
imposés.FrançoisAugésait la difficulté del’entreprise.Il sait qu’on ne
peut se débarrasserdela contradiction pardécret, enenrôlant sesélèves
9

dans une mécanique didactique volontariste ou en se mettant béatement à
l’écoute de leurs «aspirations »,fussent-elles «profondes ».François
Augé sait que c’est de cette contradiction que naît la«conscience
pédagogique», et l’inventivité aussi.Il sait que c’estainsi qu’on peut
transcender laroutinenécessaire du fonctionnaire.Et sortirdelanaïveté
etdela désespérance àlafois.C’est pourquoi il nous offre, contretoutes
les machinesà caricaturesetàpolémiques,un véritablelivre d’aventures
pédagogiques.
Car, danscelivre,on trouvelesdeux réalitésconstitutivesdu vrai
métierdeprofesseur:lesélèveset la culture.Lesélèves, évidemment.
Desélèvesconcrets, décrits sansaffectation. «Nianges,nidémons »,
maisdesêtrescomplexes, àprendre commeils sont… pour nepas les
laisser où ils sont.Desêtresàprendre au sérieux,jusque dans la
résistancequ’ils nous opposent.Parceque c’est là, au quotidienetdans le
moindregeste,ques’éprouvent lavolonté d’instruire et le choix
d’éduquer…La culture aussi: celivre estceluid’un hommequi vitdela
culture.Pas seulement lelivre d’un professeur quidoit transmettreune
culture engrangéejadis pendant sesétudes,mais lelivre d’un hommequi
faitdela cultureun moyendepensercequ’il vit, etd’éclairer laquestion
même desapropretransmission.Contrairementàtousceuxetàtoutes
celles pour qui la culturerelève d’unetransactionbancaireoud’une
complicité culturelle,FrançoisAugé ala culture chevillée aucorps.Et
c’est parcequ’ilenest pétri qu’ellelui fournitdes outilsd’intelligibilité
deson métiercomme des situationsdans lesquelles il l’exerce.C’est
parcequ’il la conçoitcommeunemanière dereliercequ’il vitdeplus
singulieravec cequiest leplus universel qu’ila, auprèsdesesélèves, ce
«crédit » sans lequel nulle entreprise éducativen’estenvisageable.
Il faut faire créditàFrançoisAugé.Son livre a d’abord cette
vertu:il réinscrit l’enseignantdans le cercle ducrédit.Sansconcession,
il montre,jour par jour, cequ’est un professeur:unêtre animépar la
passiond’apprendre.Pour luiet pour lesautres.Indissociablement.

Philippe Meirieu
Professeur à l’université LUMIERE-Lyon 2

Septembre

11

12

Jour de rentrée pour les profs

Jour de rentrée pour les profs mais aussi pour tous les personnels du collège.
J’ai l’impression de traîner les pieds, commesi,sans quejem’en sois rendu
compte,lenombre desannées s’était misàpeser pourde bon sur mesépaules.
Jenesuis ni fatigué,niépuisé,mais jeressens une certainelassitude, en partie
généréepar leregardquelesdécideurs font passeràtravers leurs messages
saturésdepropagande.
Et pourtant, cematin,jesuisarrivé enavance.J’étais lepremier.J’avais perdu
leprogramme delajournée, et jem’étaisdit quel’heure de débutétait huit
heures trente–au lieudeneuf heures.Seretrouverdans lesilence delasalle
des profsest unexercicequejerecommande àtous ; on y mesurelesbienfaits
del’absence deparoles ; le calme est siagréable àgoûter…J’avais sansdoute
besoinde ces quelques momentsdesolitudepour m’installerdoucementdans

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