Le canard à bascule
358 pages
Français

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Le canard à bascule , livre ebook

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Description

"Enseignant-chercheur ? Je revois encore les visages dubitatifs de tous ceux qui, au long de ma vie, m'interrogeaient sur mon activité et à qui je ne répondais que par le bref énoncé de ces deux mots.". L'auteur revient sur les tribulations qui ont émaillé sa quarantaine d'années vouées à l'enseignement et à la recherche sur l'utilisation des lasers en optique moléculaire et Chimie Physique. Des instits et des profs de ses vertes années à ses démêlés avec ses collègues chercheurs de l'Université de Bordeaux, des péripéties de mai 68 à celles de la mise au point des premiers lasers français...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2011
Nombre de lectures 228
EAN13 9782296800700
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le canard à bascule
Graveurs de mémoire Louis NISSE,L’homme qui arrêtait les trains, 2011. Danièle CHINES,Leur guerre préférée, 2011 Jacques FRANCK,Achille, de Mantes à Sobibor, 2011.Pierre DELESTRADE,La belle névrose, 2011. Adbdenour Si Hadj MOHAND,Mémoires d'un enfant de la guerre. Kabylie (Algérie) : 1956 – 1962, 2011. Émile MIHIÈRE,Tous les chemins ne mènent pas à Rome, 2011. Jean-Claude SUSSFELD,De clap en clap, une vie de cinéma (Récit), 2010. Claude CROCQ,Une jeunesse en Haute-Bretagne, 1932-1947, 2011. Pierre MAILLOT,Des nouvelles du cimetière de Saint-Eugène, 2010. Georges LE BRETON,Paroles de dialysé, 2010. Sébastien FIGLIOLINI,La montagne en partage. De la Pierra Menta à l’Everest, 2010. Jean PINCHON,Mémoires d'un paysan (1925-2009), 2010, Freddy SARFATI,L'Entreprise autrement, 2010. Claude ATON,Rue des colons, 2010 Jean-Pierre MILAN,Pilote dans l'aviation civile. Vol à voile et carrière, 2010. Emile JALLEY,Un franc-comtois à Paris, Un berger du Jura devenu universitaire, 2010. André HENNAERT,D'un combat à l'autre, 2010. Pierre VINCHE,À la gauche du père, 2010, Alain PIERRET,De la case africaine à la villa romaine. Un demi-siècle au service de l'État,2010. Vincent LESTREHAN,Un Breton dans la coloniale, les pleurs des filaos, 2010. Hélène LEBOSSE-BOURREAU,Une femme et son défi, 2010. Jacques DURIN,Nice la juive. Une ville française sous l'Occupation (1940-1942), 2010. Charles CRETTIEN, Les voies de la diplomatie, 2010. Mona LEVINSON-LEVAVASSEUR,L'humanitaire en partage. Témoignages, 2010,
Jean-René Lalanne Le canard à bascule Une vie tourmentée (!) d’enseignant-chercheur L’HARMATTAN
© L'HARMATTAN, 2011 5-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Parishttp://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-54145-0 EAN : 9782296541450
A Monique Et à Inès qui a dessiné pour moi le canard à bascule
Personnages (par ordre d’entrée en scène)Le Canard à bascule, palmipède familier, famille des anatidés, ordre des ansériformes JeRaLe, alias Napoléon, alias Pendule, alias JR Joufflu Binocle JiTé Le Para La Pips et le Ploum Manech et son célèbre tricot Musico et François les Bas Bleus Sento l’hispanisantLe +, sacripant La Galuche et la Jeanne Petit a, Pinox et Pallas Sécotine et Michotte Rhodérhodéthéta Ma Godasse, chef de travaux Le Trems, matheux aux yeux bleus Marcel, le littéraire Laurel et Hardy Vivicéça et l’effet Raman oubliéL’Homme au Cigareet son chien-loup La Miss Pakos le Jeune, Pakos le Grand et Pakos l’AncienJacquot le Verrier, devant, en toute occasion, être « tenu et réputé noble » Syracuse, l’Ultra Light Motorisé brillantMilou Le Grand Doyen Organicien GL et ses hurlements Le Grand Guerrier et ses barrettes argentées JiJi et ses cigarillos L’Ennemi du Mal, commis voyageur de la ScienceL’extraordinaire Monsieur PaulVdeV Le Petit Doyen Politicien Le Grand Doyen Africain, véritable grand chef Baoulé
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Ce n’est pas la destination qui compte.C’est le voyageProverbe gitan. Prologue Combien de fois l’aurai-je regardée cette boîte grise et plate de chez Dell, posée sur ma grande table, avec ses compagnons du petit matin…Le Monde de la veille et ses mots croisés souvent inachevés, quelques crayons toujours mal aiguisés dont le temps a diversifié les longueurs et autant de gommes aux extrémités noircies et arrondies, le petit Larousse 2008 qui a récemment remplacé le 2005 épuisé par l’emploi trop intensif que lui imposait journellement ma cruciverbiste préférée. Et, parfois, quelques romans aimés du temps passé,John l’Enfer ouLe soleil des Scorta. Toujours les mêmes que j’ouvre et referme sans fin, puisque les regards affectueux de mes petits enfants me convainquent maintenant que j’ai atteint l’âge où «on ne lit plus, on relit », comme l’avait déjà remarqué Royer-Collard il y a fort longtemps. Sans oublier le tensiomètre importé de la Camifen serait-il comment autrement chez une famille d’enseignants!premier objet que j’aperçois lorsque, dès cinq heures, je descends l’escalier en me cramponnant à la main courante de sa rampe pour éviter de voir mon horizon journalier tanguer sous l’effet du «tournis-boulis ». Une bien jolie expression que je dois à ma cruciverbiste-infirmière préférée et qui définit à merveille les fréquents vertiges qui, depuis quelque temps, donnent une touche souvent très aérienne à mon environnement ! Tensiomètre qui me rappelle, en m’offrant son brassard, qu’il me faut, avant toute chose, afficher les deux satanés nombres, maintenant devenus familiers, qui moduleront ma prise quotidienne d’hypotenseur.Combien de fois me serai-je immobilisé devant cette boite en revoyant toutes les machines à écrire qui ont accompagné ma vie…Celle de mon père, une archaïque Remington, énorme engin noir et d’une hauteur impressionnante, sur lequel il propulsait, dans un claquement sec et discontinu d’amorce et d’un coup appuyé d’index de la main droite, le levier orné du caractère sélectionné. C’était presque à la Libération… Mon père avait récupéré cet engin antédiluvien Dieu seul sait où, et s’en servait pour dactylographier les appels à la révolte du maquis qu’il animait à l’époque.J’avais cinq ou six ans et je le regardais, très intéressé, en jouant à deviner quelle tige viendrait frapperet souvent perforer, à son grand dam !le ruban encreur qu’il fallait alors dérouler ou changer. Moi qui, sous l’énorme abat-jour réglable à poulies et contrepoids qui éclairait notre cuisine, apprenais alors à lire et à écrire sur un Larousse médical de l’époque, à l’époquemes pieds où refusaient de me porter à l’école.
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Puis celles des secrétaires de mes labos d’accueil qui, tout au long de ma vie, ont contribué à garder trace avant publication de mes élucubrations. Je me demande d’ailleurs bien souvent si mes travaux, maintenant enfouis au plus profond de quelque base de données et jamais consultés, méritaient un tel investissement de leur part ! Tous ces engins mécaniques, puis électriques, de chez IBM ou Olivetti, qui se miniaturisaient en maigrissant et perdant de la hauteur au fil des ans, à chaque acquisition liée à la venue d’une nouvelle collaboratrice.J’entends encore le crépitement familier de leurs boules, ponctué par les éclats de rire de leurs jeunes utilisatrices. Combien de fois aurais-je eu envie, ces dernières années, de soulever le couvercle de ma boite et d’écrire une fois de plus.Mais toujours, au dernier moment, je me dérobais. Ecrire ne m’est pourtant pas étranger, puisque j’ai depuis longtemps « exprimé ma pensée par des signes conventionnels », définition que me précise mon gros bouquin familier ah ! la poésie de Pierre Larousse !opportunément ouvert ce matin à la lettre E. D’abord quelques mots d’amour à Monique, ma cruciverbiste-infirmière-épouse maintenant correctrice aussi rigoureuse qu’intransigeante et redoutée de ma prose.Il y a si longtemps… Puis des textes bien moins poétiques tout au long de ma vie professionnelle, puisque la bienveillante insistance d’un de mes premiers maîtres au Cours Complémentaire de mon canton natal a très progressivement transformé le futur apprenti mécanicien auto que je devais être à l’aube de ma vie professionnelle en un enseignant-chercheur. Enseignant-chercheur ? Je revois encore les visages dubitatifs de tous ceux qui, au long de ma vie, m’interrogeaient sur mon activité et à qui je ne répondais que par le bref énoncé de ces deux mots. Enseignant ? Chercheur ? Parfois, hélas,nil’unnil’autre.Souvent l’unoul’autre.Rarement l’unetl’autre! J’ai mis très longtemps à répondre à ces interrogations et ai même un jour poussé la curiosité à consulter, à vrai dire sans trop d’espoir, les divers décrets régissant cette profession, moi qui voue depuis toujours une sainte horreur aux textes administratifs et à leur prose glacée. Profession dont je ne suis toujours pas sûr qu’elle en soit une, revoyant maintenant par la pensée Pakos, le directeur de mon labo d’accueil, revenant d’un déjeuner au resto U de la Victoire, entouré par ses jeunes collaborateurs et leur précisant dans un sourire : « Vous êtes des privilégiés…Vous êtes rétribués pour vous amuser, non pour travailler !Pensez à tous ceux qui, au labo, travaillent sans véritable plaisir… Et soyez indulgents lorsque vous les sollicitez ». La lecture de ces textes passionnants m’apprit alors que je devais « partager» mon activité entre l’enseignement et la recherche. J’étais jeune et cesjeux partagés qui, dans mes interrogations, favorisaient l’union au
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