Le doctorat et son avenir incertain
180 pages
Français

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Le doctorat et son avenir incertain , livre ebook

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Français

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Description

Aujourd'hui, la massification et la mondialisation de l'enseignement supérieur conduisent à repenser l'insertion socio-économique des titulaires du doctorat. Cet ouvrage tente de répondre à cette question d'insertion selon une double perspective : d'une part, dans une comparaison entre les deux pays aussi différents que la France et l'Argentine et, d'autre part, en prenant en considération des paramètres socio-psychologiques comme le rapport des étudiants au monde du travail, leurs représentations de l'avenir ou leurs motivations internes et externes.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2015
Nombre de lectures 5
EAN13 9782336377278
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Educations et Sociétés
Collection dirigée par Louis Marmoz

La collection Educations et Sociétés propose des ouvrages, nés de recherches ou de pratiques théorisées, qui aident à mieux comprendre le rôle de l’éducation dans la construction, le maintien et le dépassement des sociétés. Si certaines aires géographiques, riches en mise en cause et en propositions, l’Afrique subsaharienne, l’Europe du Sud et le Brésil, sont privilégiées, la collection n’est pas fermée à l’étude des autres régions, dans ce qu’elle apporte un progrès à l’analyse des relations entre l’action des différentes formes d’éducation et l’évolution des sociétés.
Pour servir cet objectif de mise en commun de connaissances, les ouvrages publiés présentent des analyses de situations nationales, des travaux sur la liaison éducation-développement, des lectures politiques de l’éducation et des propositions de méthodes de recherche qui font progresser le travail critique sur l’éducation, donc, sans doute, l’éducation elle-même...

Dernières parutions

Innocent FOZING, L’éducation au Cameroun, entre crises et ajustements économiques , 2015.
Vladislav RJÉOUTSKI et Alexandre TCHOUDINOV, Le précepteur francophone en Europe, XVII e –XIX e siècle , 2013.
Reine GOLDSTEIN, Eveilleurs d’espoirs. Makarenko, Garric, Freinet…, 2013.
Gaston MIALARET, Pour la recherche et la formation , 2013.
Gilles BOUDINET, Deleuze et l’anti-pédagogue, Vers une esthétique de l’éducation , 2012.
Salé HAGAM, Le développement de l’éducation en Afrique subsaharienne , 2012.
Guy BERGER et Augustin MUTUALE, Conversations sur l’éducation. S’autoriser à éduquer , 2012.
Titre
Miriam Aparicio et Françoise Cros







Le doctorat
et son avenir incertain


Trajectoires et identités :
comparaison entre la France et l’Argentine
(Cnam et Université Nationale de Cuyo)
Copyright

© L’Harmattan, 2015
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-72738-7
PRÉSENTATION GÉNÉRALE
Les années 2000 posent la question fondamentale de l’articulation entre la formation et le monde du travail. En effet, si en Europe, notamment en France, se sont déroulées les trente glorieuses qui ont permis un développement industriel et commercial important, les années suivantes ont été le témoin d’une recomposition du monde du travail, principalement avec deux phénomènes importants : d’une part, la mondialisation des marchés y compris des marchés du travail et, d’autre part, la professionnalisation des formations.

Si les universités étaient à l’abri des questions posées au monde du travail, l’arrivée du chômage suite à la crise financière de 2004, a bousculé l’identité de l’université qui, jusque-là attribuait aux étudiants des diplômes basés sur les savoirs savants, théoriques, peu en articulation directe avec les demandes du marché du travail. Cette articulation était même parfois rejetée dans un refus catégorique de participer à une idéologie capitaliste considérée comme contraire au développement de la pensée désintéressée.

Une telle situation exige donc un effort des gouvernements pour répondre à cette recomposition du tissu éducatif et économique, principalement les institutions éducatives et de formation. Les diplômes existants ont dû conjuguer avec ces phénomènes et insérer dans leur maquette de formation des parties variables de professionnalisation.

Si cette préoccupation professionnelle peut être relativement facile pour les diplômes liés à des champs professionnels comme la biologie, le droit ou la médecine, cela est moins évident pour les sciences sociales et humaines. En effet, à quels métiers prépare un diplôme universitaire d’histoire ou de philosophie ?

Cette question est d’autant plus forte quand on parle du doctorat, diplôme le plus élevé donné par les universités, qui a nécessité au moins neuf années d’études après le bac, c’est-à-dire un fort investissement financier et humain !

L’étude que nous exposons ici concerne ces étudiants, titulaires ou en cours d’obtention du doctorat en sciences sociales et humaines. Comment peuvent-ils affronter le marché du travail ? Sont-ils armés pour le faire ? Quels sont les facteurs qui pourraient expliquer la réussite ou l’échec d’un doctorant dans son insertion dans le tissu économique ?

Des considérations, comme le genre, l’âge, l’origine sociale, permettent de comprendre les parcours de ces étudiants, leur réussite ou leur échec dans l’insertion du marché du travail. Ces données conduisent à mieux saisir ce qui se joue au niveau de la frustration ressentie par certains doctorants, qui se sentent souvent « surdiplômés » par rapport au travail qu’ils accomplissent. Cela peut dépendre également des universités dans lesquelles ils se sont inscrits, voire dans de grandes écoles comme en France.

Il y aurait parfois comme un effet de « plafond de verre », c’est-à-dire une interdiction liée aux représentations et aux aspirations, parfois plus marquées dans certains cas, qui éclaireraient le fossé creusé entre le système de formation et le marché de l’emploi. Quels sont alors les facteurs qui favorisent ou entravent certaines trajectoires des titulaires du doctorat ? Quelle valeur ont les savoirs disciplinaires face aux compétences procédurales et sociales ? Quelle influence ont les facteurs psychosociaux au moment de l’insertion dans le marché du travail ?

Cet ensemble de questions a guidé l’étude que nous avons menée, notamment à travers la comparaison entre les doctorants argentins et les doctorants français. Du côté argentin, cette étude avait été initiée dès 1995 et a permis de dégager un ensemble d’hypothèses liées à ces trajectoires hors de la simple offre de formation et ciblées sur des ruptures importantes dans ces parcours.

Cette étude est abordée sous deux aspects, quantitatif et qualitatif car nous sommes convaincues que si les données chiffrées peuvent orienter les interrogations, elles ne peuvent apporter un éclairage plus fin et permettre d’agir concrètement pour modifier les choses. Nous nous centrons essentiellement sur les résultats marquants qui mettent en évidence les facteurs qui ont une influence déterminante sur les choix professionnels et le devenir professionnel des titulaires du doctorat en sciences sociales et humaines. Il resterait sans doute à faire une étude auprès des doctorants en sciences dites « dures » (physique, biochimie, etc.).

Nous souhaitons qu’elle puisse aider les décideurs à améliorer à la fois les dispositifs de formation et leur articulation avec le marché économique.
INTRODUCTION
Cette étude aborde donc la question de l’avenir des titulaires du doctorat selon deux concepts très importants de nos jours, à savoir : l’identité et la professionnalisation. En effet, dans les sociétés démocratiques, la place du sujet et sa construction identitaire jouent un rôle central. De même, la professionnalisation en réponse à un monde économique mouvant et très évolutif, qui requiert plus des compétences dites transversales que l’acquisition de gestes professionnels, est fondamentale.

Développée en France dans les années quatre-vingt, la question de la professionnalisation a été largement débattue (Lang 1999). Pourquoi ?

D’une part, les effets de la « massification » de l’enseignement supérieur (Bourdoncle & Demailly 1998 ; Gelin, Rayou & Ria 2007) ont accrédité l’idée de la nécessité de l’approfondissement de compétences et de savoirs indispensables à la pratique d’un métier et son corollaire, la reconnaissance sociale de l’expertise du groupe professionnel des enseignants (Bourdoncle 1993 ; Cros 2006 ; Barbier & Galatanu 2000, 2003, 2004 ; Sorel & Wittorski 2005). La professionnalisation d’individus (formation à une profession existante) ou d’activités (construction des contours d’une nouvelle profession ou redéfinition des contours d’une profession existante) exige la mise en place de nouveaux dispositifs.

D’

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