Professeurs de silence
458 pages
Français

Professeurs de silence , livre ebook

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458 pages
Français

Description

Le Petit Chose est très souvent la seule référence des livres d'histoire dès qu'il s'agit d'évoquer le triste sort de ces « prolétaires », pitoyables et déconsidérés, de l'enseignement secondaire qu'auraient été pendant tout le XIXe siècle les maîtres d'études, rebaptisés maîtres répétiteurs en 1853 et enfin répétiteurs à partir de 1891. Méprisés et ignorés, les maîtres d'études sont contraints d'imposer un régime disciplinaire liberticide aux élèves internes placés sous leur responsabilité, de jour comme de nuit, en dehors des heures de classe.

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Publié par
Date de parution 01 avril 2014
Nombre de lectures 23
EAN13 9782336345413
Langue Français
Poids de l'ouvrage 7 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

d’études, rebaptisés maîtres répétiteurs en 1853 et enfin répétiteurs à partir de 1891.
sous leur responsabilité de jour comme de nuit en dehors des heures de classe.
améliorations aient été apportées à leur statut et à leurs conditions de vie et de
et la cible privilégiée de ses adversaires. Mais le répétitorat a aussi permis à de très nombreux jeunes gens sans fortune de devenir professeurs. Et les maîtres d’études ont été les premiers fonctionnaires de l’enseignement à s’organiser dans des associations présyndicales et à se doter
ils estimaient avoir droit. Ils ont enfin vainement suggéré, à la fin du siècle,
promotion d’une pédagogie différenciée adaptant à chaque élève l’enseignement magistral dispensé par les professeurs. Si leurs propositions avaient alors été
pour répondre aux défis auxquels ils sont aujourd’hui confrontés…
En couverture : Jean-Louis-Ernest Meissonier,
, 1841.
Chemins de la Mémoire
Loïc Le Bars
Les professeurs de silence
Maîtres d’études, maîtres répétiteurs e et répétiteurs au XIX siècle
e Série XIX siècle / Histoire de l’éducation
Les professeurs de silence Maîtres d’études, maîtres répétiteurs e et répétiteursau XIX siècle
Chemins de la Mémoire Fondée par Alain Forest, cette collection est consacrée à la publication de travaux de recherche, essentiellement universitaires, dans le domaine de l’histoire en général. Relancée en 2011, elle se décline désormais par séries (chronologiques, thématiques en fonction d’approches disciplinaires spécifiques). Depuis 2013, cette collection centrée sur l’espace européen s’ouvre à d’autres aires géographiques. Derniers titres parus : e LAGARDERE (Vincent),Le Commerce fluvial à Mont-de-Marsan du XVII au e XVIII siècle,Le quartier du port, tome II,2014. BOUYER(Mathias),La principauté barroise (1301-1420). L’émergence d’un État dans l’espace lorrain,2014. BOWD(Gavin),La vie culturelle de la France occupée (1914-1918),2014. WARLIN(Jean-Fred), J. –P.Tercier, l'éminence grise de Louis XV.Un conseiller de l'ombre au siècle des lumières,2014 MARC(Sandra),Les juifs de Lacaune-les-Bains (Tarn) dans l’après-guerre,2014.LOUIS (Abel A.),Janvier Littée,Martiniquais premier député de couleur membre d’une assemblée parlementaire française (1752-1820),2013.e MARY (Sylvain),au temps de la IVLe gaullisme aux Antilles et en Guyane République, 2013. GOASGUEN(Jean),Un médecin de marine au Sénégal(de1882-1884),Souvenirs de Louis Carrade,2013. MARTINI(Louis François),Le crépuscule des levantins de Smyrne,2013. FEUERSTOSS(Isabelle),La Syrie et la France. Enjeux géopolitiques et diplomatiques,2013. Ces dix derniers titres de la collection sont classés par ordre chronologique en commençant par le plus récent.La liste complète des parutions, avec une courte présentation du contenu des ouvrages, peut être consultée sur le site www.harmattan.fr
Loïc Le Bars
Les professeurs de silence Maîtres d’études, maîtres répétiteurs e et répétiteurs au XIXsiècle
© L’Harmattan, ʹͲͳͶ ͷ-͹, rue de l’École-Polytechnique ; ͹ͷͲͲͷ Paris http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattanͳ@wanadoo.fr ISBN : ͻ͹ͺ-ʹ-͵Ͷ͵-Ͳʹ͹Ͷ͵-ʹ EAN : ͻ͹ͺʹ͵Ͷ͵Ͳʹ͹Ͷ͵ʹ
INTRODUCTION
Il arrive parfois que le personnage principal d’un roman devienne la figure emblématique d’une profession ou d’un état et qu’il s’impose comme une référence indiscutable. C’est ce qui est arrivé aux « prolétaires » du emonde universitaire du XIX siècle qu’ont été les maitres d’études des lycées et des collèges communaux avecLe Petit Chosed’Alphonse Daudet. Et cela quelque fût leur dénomination officielle : maîtres d’études de 1802 à 1853, maîtres répétiteurs après cette date pour ceux qui exerçaient en lycée puis, en 1887, pour leurs collègues en poste dans les collèges communaux, et enfin répétiteurs à partir de 1891. Ce livre est devenu la source principale à partir de laquelle sont évoqués ceux qui ont été contraints d’exercer cette fonction : issus de familles pauvres incapables de subvenir à leurs besoins à leur sortie du lycée, ils n’ont d’autre choix que de devenir « pions » ; recrutés après un simple entretien par le proviseur d’un lycée ou par le principal d’un collège, ils peuvent être congédiés tout aussi facilement ; ils sont méprisés par les professeurs et les parents, soumis à la surveillance tatillonne du censeur ; ils se heurtent à l’hostilité des élèves dont ils ont la charge jour et nuit ; ceux qui ont conservé quelque espoir de sortir d’une condition aussi ingrate s’efforcent de préparer leurs examens ou leurs concours pendant que les autres vont passer au café leurs quelques heures de liberté quotidiennes. Il n’est donc pas étonnant que les historiens s’accordent pour faire du e répétitorat le maillon faible de l’enseignement secondaire public au XIX siècle. Ainsi Théodore Zeldin, dans sonHistoire des passions françaises, rend en grande partie responsable de la crise que connut l’internat public après 1880 le « fait que l’Etat déléguait le soin de veiller à l’aspect matériel de la vie des internes à une catégorie distincte de surveillants, méprisés et 1 sous-payés ». Ce jugement ne fait que prolonger la dénonciation de la situation faite aux maîtres d’études par tous ceux qui, à l’époque, se sont érigés en censeurs de l’Université ou qui ont proposé des réformes susceptibles d’œuvrer à sa nécessaire régénération. Dés 1809, les inspecteurs généraux attiraient ainsi l’attention sur ce qui expliquait à leurs yeux les réticences des familles à confier leurs enfants aux lycées nouvellement créés : « Le maintien de la discipline et le progrès des élèves dépendent autant si ce n’est plus peut-être de l’influence des maîtres d’études que de celle des professeurs eux-mêmes. Cependant, on est frappé en visitant le 1 Théodore Zeldin,Histoire des passions françaises, tome 2, Petite Bibliothèque Payot, 2003, p. 370.
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lycée de l’état d’infériorité, nous dirions presque d’abjection, dans lequel 2 végète cette classe importante d’instituteurs . » Par la suite, le statut des maîtres d’études/maîtres répétiteurs sera sensiblement amélioré et leurs traitements seront notablement augmentés. Le problème n’en sera pas résolu pour autant, et, en 1892, le vice-recteur de l’académie de Paris, Octave Gréard, pourra encore affirmer sans crainte d’être démenti que « la question 3 des maîtres répétiteurs est et restera notre pierre d’achoppement ». C’est aussi l’avis des principaux intéressés qui ne se sont pas contentés de se plaindre de la déplorable situation que les fondateurs de l’Université leur avaient réservée. Les maîtres d’études ont été les premiers fonctionnaires de l’enseignement secondaire à s’organiser pour obtenir de meilleures conditions de vie et de travail et un statut leur apportant la considération à laquelle ils estimaient avoir droit. Ils l’ont fait en adressant des pétitions aux pouvoirs publics et en pratiquant un lobbying efficace auprès des parlementaires, mais aussi, quand les conditions politiques s’y prêtaient comme cela a été le cas en 1848 et en 1882, en créant des associations à vocation ouvertement revendicative et en subventionnant des journaux chargés de défendre leur cause. Et c’est d’ailleurs en tant que précurseurs du syndicalisme enseignant que j’ai commencé à m’intéresser à ces maîtres d’études qui ne devaient donc pas tous ressembler aux pions pitoyables et résignés qu’Alphonse Daudet a dépeints dans son livre ! Cette catégorie du personnel de l’enseignement secondaire aujourd’hui disparue a d’ailleurs fait l’objet ces dernières années d’un indéniable regain d’intérêt, non seulement de la part d’historiens de l’éducation et de l’enseignement mais aussi de celle de professionnels de la « vie scolaire » en quête de reconnaissance et de hauts fonctionnaires du ministère de l’Education nationale s’interrogeant sur les origines des dysfonctionnements 4 du collège unique et sur les moyens d’y remédier . Les uns se sont principalement intéressés aux répétiteurs qu’étaient en principe les maîtres d’études et les autres aux surveillants qu’ils n’ont jamais cessé d’être. De fait, les articles et les études qui, depuis la création des IUFM en 1990, ont été consacrés à la professionnalisation des conseillers principaux d’éducation
2 Rapport des inspecteurs généraux sur le lycée d’Amiens, 1809, AN F17/2484. 3 Rapport d’Octave Gréard, AN F17/6825. 4  Ce regain d’intérêt s’est notamment traduit par la tenue le 22 janvier 2010 d’une journée d’études à l’IUFM de Troyes sur le thème : « Surveiller, éduquer et instruire dans l’enseignement secondaire. Des maîtres d’études aux assistants d’éducation. » Les actes de ce colloque ont été publiés parLes Carrefours de l’éducationn° 35) sous le titre (2013/1, e Encadrement éducatif et vie scolaire dans les établissements secondaires depuis le XVIII siècle.Voir aussi Annie Tschirhart, « A l’aube de la vie scolaire. Surveillants généraux, e maîtres d’études et répétiteurs au XIX siècle », Alain Picquenot et Christian Vitali (dir.)De la vie scolaire à la vie de l’élève, CRDP de l’académie de Dijon, 2007.
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confortent l’image traditionnelle du maître d’études véhiculée par la légende noire du pionicat. Il est vrai que leurs auteurs, professeurs dans ces instituts ou eux-mêmes CPE, entendent démontrer qu’il s’agit là d’un nouveau métier 5 n’ayant « plus beaucoup de points communs » avec celui de surveillant général auquel il a succédé. Se référant aux travaux d’Erick Prairat, et en particulier àEduquer et punirexplicitement conçu en référence auSurveiller e et punir de Michel Foucault, ils font du surveillant général du XIX siècle un « garde-chiourme en chef assurant le vilain travail répressif qui permet aux autres personnels de garder les mains propres ». Les maîtres d’études sont là pour l’aider à « maintenir les élèves dans la plus grande soumission (…) en traquant le moindre esprit critique ». Ils partagent avec lui cette « indignité » qui est le lot de ceux à qui l’institution confie le soin de surveiller et de punir. Objet « de crainte, de mépris et souvent de haine de la part des élèves », ce personnel voué au maintien d’une discipline rétrograde et liberticide « n’est apprécié des enseignants et de ses chefs que dans la mesure où il réussit à maintenir une discipline ferme et sans discussion ». Cette indignité n’est finalement supportable qu’en raison d’un statut transitoire devant déboucher sur le professorat. La surveillance n’est cependant qu’une des fonctions que les fondateurs de l’Université ont attribuées aux maîtres d’études. Leur dénomination est là pour le rappeler : c’est à eux qu’a été confié l’encadrement pédagogique des études. Ils peuvent même remplacer occasionnellement les professeurs absents. C’est à cet aspect de leur métier, déjà abordé par Marc Baillot dans le numéro de la revueMésonance consacré en 1980 auxSurveillants à 6 l’école ,qu’unhistorien comme Philippe Savoie et qu’un inspecteur général tel que Jean-Pierre Obin se sont principalement attachés. La division du travail dans les établissements secondaires ne s’est pas faite en effet en réservant l’enseignement aux seuls professeurs. Les élèves n’avaient, au e début du XIX siècle, que quatre heures de classe quotidiennes alors que la plupart d’entre eux, au lycée, au collège ou dans l’institution privée qui les accueillait après les cours, se voyaient imposer de six à huit heures d’études réparties tout au long de la journée. Certes, l’introduction progressive de nouvelles matières d’enseignement a eu pour conséquence d’augmenter le nombre d’heures de classe dans la semaine et de diminuer d’autant le temps consacré aux études. Il n’en reste pas moins que, pendant la majeure partie du siècle, les internes passent les deux tiers de leur temps de travail à l’étude. Pour Philippe Savoie, il s’agit là d’un « modèle pédagogique » fondé sur « l’association de l’enseignement magistral et d’un encadrement personnel
5  Pierre Sérazin,Du surveillant général au conseiller d’éducation, conférence donnée le 28 juillet 2002 à l’IUFM de Paris. 6 Marc Baillot, « Les surveillants à l’école. Contribution à une approche historique et psycho-sociologique de l’éducation en France »,Mésonance, n° 5 (II), 1980.
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7 des élèves » confié aux maîtres d’études. Cette direction d’études est d’autant plus importante que « la classe consiste en une succession ordonnée de séquences pédagogiques dans lesquelles l’enseignement magistral proprement dit occupe une place relativement modeste au profit de l’interrogation des élèves, de la correction de travaux écrits et de la distribution de nouveaux travaux ». C’est en s’interrogeant sur les causes de l’échec scolaire contemporain et sur l’aide qu’il faudrait apporter aux élèves en difficulté que Philippe Savoie et Jean-Pierre Obin ont en quelque sorte redécouvert le rôle pédagogique dévolu aux maîtres d’études « chargés d’aider, de contrôler et, dans une certaine mesure d’évaluer le travail personnel des élèves ». Mais ce modèle pédagogique n’aurait vraiment e fonctionné qu’à la fin du XIX siècle, quand les efforts des autorités pour améliorer le sort des répétiteurs et leur apporter de nouvelles garanties statutaires auraient permis une « remarquable progression de leur niveau de formation », les rendant ainsi plus aptes à encadrer le travail des élèves que leurs prédécesseurs moins diplômés. « Le répétitorat reconnu pour sa valeur pédagogique » a alors vécu « son âge d’or », avait déjà cru pouvoir affirmer 8 Marc Baillot . Cette image d’un corps rénové et méritant est aussi celle que les répétiteurs des années 1880-1890 ont cherché à imposer dans l’opinion publique. Cependant, devenus trop nombreux par suite de la diminution spectaculaire des effectifs des internats des lycées après 1880, les répétiteurs, privés de perspectives à la suite de l’encombrement des carrières et qui, de plus, n’hésitaient pas à recourir à l’action collective pour faire aboutir leurs revendications, auraient représenté une charge financière trop lourde aux yeux des gouvernements de l’époque. C’est donc au moment où les répétiteurs étaient enfin devenus, ou sur le point de devenir, les enseignants qu’ils étaient censés être que la réforme de 1902, en dissociant la surveillance des internats de celle des lycées et des collèges et en permettant ainsi la suppression de nombreux postes, a amorcé le long déclin du répétitorat. Ceux dont le poste n’était pas supprimé ont obtenu la possibilité de devenir professeurs adjoints. Ils ont été ensuite en partie remplacés par des surveillants d’externat. Enfin leurs successeurs, les adjoints d’enseignement apparus après la Seconde Guerre mondiale, ont été affectés à des postes d’enseignants à plein temps au début des années 1960. 9 Mais leStatut concernant les collèges royaux et communauxpromulgué en 1821 ne mentionne pas seulement ces deux facettes du répétitorat que sont la surveillance et la direction d’études. Le rôle et la responsabilité des maîtres d’études vont bien au-delà : ils « dirigent et surveillent les élèves 7  Philippe Savoie, « L’association de la classe et de l’étude : retour sur un modèle pédagogique disparu »,Education et formation, n° 65, janvier-juin 2003, p. 127-128. 8 Marc Baillot,op. cit., p. 36. 9 Dénomination des lycées de 1815 à 1848.
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pendant tout le temps que ceux-ci ne sont point avec les professeurs » et ils ne doivent donc pas « perdre de vue que de leurs avis et de leurs exemples, de leur fermeté comme de leur modération, dépend principalement la bonne éducation des enfants ». Le répétitorat constitue donc « la pierre 10 angulaire » de l’enseignement secondaire. Si les maîtres d’études « concourent à l’instruction », l’éducation est en revanche « surtout leur ouvrage » : « l’Université n’a pas de fonctionnaires qui exercent une 11 influence plus directe sur l’éducation » des élèves. Mais, si l’institution insiste sur le rôle éminent qu’ils sont appelés à jouer, elle tarde en revanche à leur octroyer les garanties statutaires dont bénéficient les professeurs et leur impose très longtemps des conditions de travail et d’existence difficilement compatibles avec leur dignité d’homme et de citoyen. Longtemps soumis au bon vouloir et à l’arbitraire des chefs d’établissement et placé au dernier rang de la hiérarchie universitaire, le maître d’études est attaché à son établissement comme le serf l’était à la terre qu’il cultivait. Il vit, comme les élèves dont il surveille les moindres faits et gestes, « dans le froid du cloître, 12 dans la servitude de la caserne, dans l’étouffement de la prison ». A-t-il la possibilité dans ces conditions d’être à la hauteur de la mission éducative et du rôle pédagogique que les circulaires ministérielles et les manuels qui leur sont destinés leur attribuent ? D’autant plus qu’on ne cesse de leur rappeler que leur fonction, aussi importante soit-elle, ne saurait être exercée qu’à titre temporaire, et que, par conséquent, ils doivent préparer l’agrégation ou une licence afin de pouvoir accéder au professorat. Mais comment un maître d’études peut-il pleinement se consacrer à son travail personnel tout en continuant à apporter à ses élèves l’aide et l’attention qu’eux et leurs familles sont en droit d’attendre d’un véritable répétiteur, et sans non plus relâcher la surveillance qui lui incombe de jour comme de nuit ? N’est-il pas obligé d’étudier pendant les heures d’études et de devenir l’un de ces « professeurs de silence » dont se plaignent les inspecteurs généraux dans leurs rapports ? Les mêmes inspecteurs qui, au demeurant, n’hésitent pas à sermonner ceux qui renoncent à devenir agrégés ou licenciés ! Le ministère de l’Instruction publique est cependant dans l’obligation de nommer régents puis, à partir de 1867, professeurs de collège ou maîtres de classe élémentaire des maîtres d’études restés bacheliers mais jugés aptes à enseigner. Le répétitorat constitue en effet le vivier dans lequel l’Université recrute les enseignants que les maigres promotions de l’ENS sont dans l’incapacité de lui fournir. Les maîtres d’études peuvent aussi être délégués dans une fonction administrative et être nommés au bout de 10 Le Lycée, tome 6, 1830. 11  Salvandy, ministre de l’Instruction publique, Circulaire relative aux maîtres d’études, 17 avril 1838. 12 Octave Mirbeau,Sébastien Roch, Paris, G. Carpentier, 1890, p. 68.
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