Variations et diversités éducatives au Niger

Description

Si les auteurs de cet ouvrage considèrent l'éducation scolaire nécessaire, ils s'interrogent sur la pertinence des moyens employés et l'hétérogénéité des projets mis en oeuvre. La distance entre les réalités socioculturelles des populations et les objectifs des bailleurs de fonds ne permet pas toujours au Niger de disposer pleinement d'un système éducatif qui corresponde à ses besoins réels.

Sujets

• Éducation
• Afrique subsaharienne
• Níger

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 mai 2009
• Nombre de lectures: 17
• EAN13: 9782296226234
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Sous la direction de Olivier MEUNIER

Variations et diversités éducatives au Niger

Cultures africaines

Collection “ Cultures africaines ” Coordonnée par Olivier Meunier

Cette collection africaine fait appel à un comité de lecture composé de chercheurs et universitaires reconnus, issus de l’ensemble des disciplines des sciences sociales et spécialisés selon les thèmes de recherche et les zones géographiques étudiées. Le comité de lecture est souverain dans sa prise de décision lors de l’acceptation ou du refus d’un manuscrit. Chaque manuscrit est soumis à la lecture d’un membre du comité et d’un chercheur extérieur, l’avis d’un troisième lecteur pouvant être sollicité en cas de désaccord. Les membres fondateurs du comité de lecture sont : É. Bernus, M. Augé, P.-P. Rey, P. Bonte, É. Comte, J.-C. Godin, F. Belhachemi, G. Berger, L. Marmoz et O. Meunier.

Cette collection s’adresse avant tout aux doctorants, aux chercheurs et aux universitaires – issus des pays du Nord ou du Sud – qui souhaitent publier les résultats de leur recherche tout en bénéficiant d’une reconnaissance scientifique.

Ouvrages déjà publiés par le coordinateur

-Les routes de l’islam : anthropologie politique de l’islamisation de l’Afrique de l’Ouest en général et du pays hawsa en particulier du VIII° au XIX° siècle, L’Harmattan, coll. Études africaines, 1997, 203 p.

-Dynamique de l’enseignement islamique au Niger (le cas de la ville de Maradi), L’Harmattan, coll. Études africaines, 1997, 283 p.

-Les voies de l’islam au Niger dans le Katsina indépendant du XIX° au XX° siècle (Maradi, pays hawsa), Publications scientifiques du Muséum, Mémoires de l’Institut d’Ethnologie, Musée de l’Homme, tome XXXV, Paris, 1998, 235 p.

-Bilan d’un siècle de politiques éducatives au Niger (1899-1999), L’Harmattan, coll. Éducations et sociétés, 2000, 315 p.

-Formation, maintenance et organisation du travail dans les entreprises en Afrique subsaharienne, L’Harmattan, coll. Éducations et sociétés, 2001, 460 p.

- Éducation, diversités culturelles et stratégies politiques en Afrique subsaharienne, L’Harmattan, coll. Cultures africaines, 2001, 251 p.

-De la démocratisation de la société à celle des formes de connaissance. Vers une ouverture de la forme scolaire aux savoirs socioculturels ?L'Harmattan, coll. Espaces interculturels, 2008, 423 p.

Introduction

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L’éducation traditionnelle ou socioculturelle n’est guère valorisée dans la scolarisation des enfants nigériens de la colonisation aux prémices du XXI° siècle, ce qui tend à favoriser la juxtaposition de deux systèmes d’enseignement : la forme scolaire occidentale sous sa déclinaison française et l’école coranique. Après l’Indépendance du Niger, le système scolaire conventionnel continue à être un outil de sélection pour préparer une partie de la nation nigérienne à rentrer dans la fonction publique, mais suite aux politiques d’ajustement structurel conditionnées par l’appui des organismes financiers internationaux (Banque mondiale, Fond monétaire international), des concours sont instaurés en 1994, tandis que la finalité de la scolarisation est de plus en plus questionnée. L’éloignement des curricula des réalités et des cultures nigériennes, l’absence d’une éducation morale reposant sur les traditions nigériennes, le sacrifice économique des familles populaires (paysans et éleveurs notamment) pour scolariser leur progéniture, tendent à limiter la scolarisation de certains élèves, notamment les filles en milieu rural, malgré les récentes politiques de massification de l’enseignement primaire. Le « système éducatif » religieux est basé sur des réseaux d’écoles coraniques qui accueillent des enfants de tout âge provenant de l’ensemble des milieux sociaux et culturels (à l’exception de groupes animistes comme les Peuls Bororo et de quelques chrétiens) notamment en milieu urbain. La majorité des écoles coraniques continuent à former des enfants et des jeunes sur les plans spirituel et socioculturel afin de les préparer à vivre dans la société qui les entoure. Ces écoles cherchent à répondre aux demandes des familles (l’enseignant recevant une rétribution de la part des parents pour les traditionnels « frais de chicotte ») avec une flexibilité importante, tout en centrant l’apprentissage sur des contenus religieux et socioculturels relevant d’une éducation « totale ». Ainsi, jusqu’à la fin des années 1980, la plupart des écoles coraniques ont joué un rôle de socialisation important auprès des jeunes générations afin de les insérer progressivement dans le marché informel – le formel n’existant quasiment pas –, ce qui leur a permis d’accéder à l’emploi à partir d’un socle commun basé sur des

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