Alpaïde la sorcière - Tome 1
102 pages
Français

Alpaïde la sorcière - Tome 1 , livre ebook

102 pages
Français

Description

Alpaïde est une sorcière qui vit retirée en Cornouailles, où elle possède la plus grande bibliothèque de l’Ouest. Mais un incendie bouleverse subitement son monde : elle perd tout son savoir et ses formules.

Pour refaire sa bibliothèque de sorts, elle doit partir chez son frère, aidée par des compagnons de route inattendus. Tout au long du périple, elle sent avec elle une présence, comme une ombre qui plane sur son destin...


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 août 2018
Nombre de lectures 318
EAN13 9791020319838
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Sylvie et Laurent BOURBON
Alpaïde la sorcière
Tome 1
Éditions Baudelaire
© Éditions Baudelaire, 2018
Envois de manuscrits : Éditions Baudelaire – 27, place Bellecour – 69002 Lyon
Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Lechâteaude Cornouaille
1 LECHÂTEAU
Jadis, en Angleterre, aux confins de la Cornouaille, il était un petit village oublié de tous qui disputait ses maigres champs à la lande désolée et les forêts alentour. Pour le trouver, il fallait sortir de la grande route qui partait vers le Land’s End et filer vers le nord par un petit chemin chaotique. En arrivant, on voyait qu’il n’y avait qu’une seule rue qui n’était pas pavée. La terre se transformait rapidement en boue quand il se mettait à pleuvoir. Des maisons en terre et en bois, étaient alignées. Elles étaient pratiquement toutes identiques, sans personnalité. La seule demeure qui différait vraiment du reste du village, était un vieux château de pierre, tout au bout de la rue, à la sortie du village, à l’écart, proche du cimetière.
----------
Le château, n’était pas dans un fameux état. Il devait avoir été, dans des temps très lointains, la propriété d’une riche famille. Mais aujourd’hui, il semblait bien triste et à l’abandon. Le porche d’entrée, était en ruine, les grandes portes ne bougeaient plus et les gonds étaient rongés par la rouille. Il n’y avait qu’une porte sur le côté qui semblait pouvoir s’ouvrir. La toiture ne protégeait plus grand-chose. Quand il pleuvait, l’eau pouvait couler à travers les tuiles. Le vent s’engouffrait par les fenêtres cassées, la plupart les volets étant tombés depuis bien longtemps. Les tours, elles, recevaient la foudre à chaque fois qu’un orage grondait. Les pièces et les chambres des étages étaient vides et sentaient mauvais, l’humidité était telle, que certaines étaient couvertes de moisissures et de champignons. C’était le paradis des rats et autres bestioles. En descendant par un grand escalier en bois, aux marches abîmées et rongées par les termites, on accédait à un grand salon. Il était sombre, on voyait à peine les tristes meubles. Un unique fauteuil déchiré sur les bords et les accoudoirs siégeait au fond de la pièce. Il était devant une grande cheminée complètement délabrée qui n’avait pas vu de bûches depuis longtemps et pourtant, la pièce sentait encore la douce odeur de bois fumée. En se tournant vers la droite, on voyait le vestibule, vide, le plancher avait disparu sous la poussière. À l’arrière du château, à l’abri des regards, il y avait une véranda avec quelques meubles et très peu de vitres encore en place. Les plantes du jardin qui était à côté commençaient même à pénétrer à l’intérieur. Le peu de mobilier était dans un état lamentable. Dans la pénombre, sur le côté on distinguait une porte fermée. La poignée avait depuis bien longtemps disparu et il semblait impossible de l’ouvrir. Un balai traînait au pied d’une table et il y a bien longtemps qu’il n’avait pas servi, il était couvert de poussière et de toiles d’araignées. Si un voyageur passait par là, il aurait pu croire cet endroit abandonné.
----------
Pourtant, les soirs de pleine lune, une fois que tout le monde était rentré chez lui, qu’il n’y avait plus que le vent qui osait filer sur la lande, le château s’animait de bruits étranges. Les fumées qui sortaient des cheminées étaient indéfinissables. Cela ressemblait aux feux follets du cimetière voisin. Ces couleurs et ces formes avaient quelque chose d’irréel, fascinantes, splendides et en même temps un peu effrayantes. Sur les vieux arbres décharnés, les corbeaux posés sur les branches, s’animaient malgré l’heure tardive, les chauves-souris, virevoltaient au-dessus des tombeaux et des croix du cimetière. Les rats fuyaient le manoir en courant dans tous les sens, les hiboux hululaient tant et si fort qu’on les entendait à des lieues à la ronde. Les gens du village, cachés chez eux, n’essayaient même pas de savoir ce qui se passait ce soir-là, de peur qu’ils ne leur arrivent quelques problèmes. Ils savaient que quelqu’un vivait en ces lieux, d’après les dires des villageois les plus âgés, c’était une femme.
----------
Ils l’avaient connu, alors qu’ils n’étaient encore que des petits enfants. Quelques-uns se souvenaient qu’elle était apparue un jour, avec un bébé dans les bras. Personne n’avait voulu l’accueillir et elle s’était tournée vers le château. À l’époque, le pays était très pauvre, c’était presque la famine, aucune famille ne pouvait, ou ne voulait, la recevoir. Pourtant, en ces temps lointains, d’après leurs souvenirs, elle était très belle, grande, et très désireuse de rendre service. Elle avait frappé à toutes les portes du village et personne n’avait voulu d’elle et de son enfant. Le château, lui, il n’était abandonné que depuis peu de temps et les murs avaient encore fière allure. La famille qui y vivait, avait quitté les lieux, à cause de la misère. Aujourd’hui, le temps était passé, les enfants qui l’avaient connu plus jeune, avaient maintenant disparu ou était de très vieux messieurs. Personne ne se souciait d’elle, ils ne savaient même pas ce qu’était devenu l’enfant et ne s’y était jamais vraiment intéressés. Les gens du village, pensaient que c’était une sorcière et qu’il valait mieux ne pas trop s’approcher de chez elle.
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents