38
pages
Français
Ebooks
2012
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Ebook
2012
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Publié par
Date de parution
11 juillet 2012
Nombre de lectures
1
EAN13
9782363150813
Langue
Français
Publié par
Date de parution
11 juillet 2012
Nombre de lectures
1
EAN13
9782363150813
Langue
Français
Bons à rien, prêts à tout
Vincent Ravalec
ISBN 978-2-36315-191-9
Juillet 2012
Storylab Editions
30 rue Lamarck, 75018 Paris
www.storylab.fr
Les ditions StoryLab proposent des fictions et des documents d'actualit lire en moins d'une heure sur smartphones, tablettes et liseuses. Des formats courts et in dits pour un nouveau plaisir de lire.
Table des mati res
Avant le commencement
Des nouveautés à Grand Collège !
Mme Flûte
Le discours de Feudenf
Funeste pressentiment
L’installation de la Livebox
Goûter philosophique et violence urbaine
Un pugilat évité de justesse
Bubble en prison?
D’ennuyeuses retombées médiatiques
Du pire faire le meilleur
Biographie
Dans la m me collection
Avant le commencement
Savez-vous que si chaque histoire a souvent un début – et bien sûr une fin –, elle a aussi parfois un avant le début, qui est en quelque sorte sa maman. Et souvent cette maman-histoire a eu elle-même une maman, ce qui fait que l’histoire d’aujourd’hui est la conséquence d’histoires d’hier, car il est rare qu’une histoire naisse de rien, et même si cela peut après tout être le cas, ce n’est pas celui de l’histoire qui nous intéresse maintenant.
L’histoire qui nous intéresse maintenant a eu au moins de deux mamans-histoires. C’est pourquoi il me semble nécessaire de vous en retracer les grandes lignes. Car je ne sais pas, ô mes amis, si jusqu’à vos chastes oreilles est parvenu le récit de nos exploits, à Violette, ma dulcinée, et à moi-même, Arthur, votre fidèle serviteur :
– Comment j’ai d’abord rencontré Violette, au cours d’une trépidante enquête sur l’attirance dont souffrent les garçons envers les filles, et réciproquement, enquête publiée sur mon célèbre site Internet Trop-pas.com * ;
– Puis nos démêlés avec la mystérieuse affaire de l’AGEODMA, où, transformé en détective, j’ai réussi à résoudre une énigme digne de Sherlock Holmes**. En effet, l’Association pour la gestion des êtres et des objets en désuétude suite à une mutation adolescente avait été la victime d’un vol affreux ;
– L’élection de Bubble, enfin, notre « racaille » locale, au bureau de ladite association, élection qui s’était conclue par la venue sur nos terres – plus exactement dans le gymnase d’un des collèges de la ville – de rien moins que des candidats à l’élection présidentielle accompagnés d’une cohorte de journalistes avec caméra de télé et tout et tout.
Et oui, vous avez bien lu, les candidats en chair et en os étaient bel et bien venus nous rendre visite, et c’est cela, ô mes chers amis, qui avait provoqué indirectement tous les bouleversements dont il va être question dans cette nouvelle aventure.
* Voir Les Filles sont bêtes, les garçons sont idiots.
** Voir Le président ne peut pas être un imbécile.
Des nouveautés à Grand Collège !
C’est la rentrée.
C’est la rentrée, mais ce n’est pas exactement une rentrée comme les autres.
En effet, le district éducatif dont nous faisons partie, Violette, moi-même, Bubble, Mathieu-Akim, Caroline, Mohamed, Seb, Marc-Fabien, Luciférine et quelques autres encore, et qui était divisé en plusieurs collèges, a été entièrement chamboulé.
Jusqu’à présent, on dénombrait cinq établissements. Celui où je suis scolarisé, Grand Collège. Les Pinsons, où se trouve Violette, et où a eu lieu avant les grandes vacances le « débat-à-la-télé-avec-les-candidats » qui a propulsé notre camarade Bubble sur le devant de la scène. Les Trois Sourires Vermeils, qui est plutôt BCBG. Routedor, légèrement excentré. Et celui – dixit la rumeur populaire – des Craignos (où sévit Bubble).
Ce qui s’est passé, ô mes bons amis, c’est que suite à la visite impromptue des candidats à l’élection présidentielle, lors, donc, de notre précédente aventure, une espèce de frénésie s’est emparée de la ville. Des cohortes de journalistes se sont succédée pour nous interroger sur ce que nous pensions des uns des autres, de la société, des injustices et tout ça, si bien qu’un énorme coup de projecteur est venu éclairer ce pauvre district et ses collèges.
De ce fait, tout le monde y est allé de son couplet comme quoi les classes étaient surpeuplées – ce qui est vrai –, que certains collèges étaient défavorisés par rapport à d’autres – ce qui est encore vrai –, que le matériel informatique promis n’était pour l’instant visible que sur un vague prospectus et que nul n’avait vu la couleur du nouveau terrain de sport et de la salle de concert.
Aussi, ne voulant pas être en reste face à ces gentils collégiens qui pesaient un tel poids dans une élection aussi importante, des conseillers de tout bord sont intervenus à des échelons divers pour régler ces fâcheux problèmes qui – dixit Bubble – ne pouvaient conduire les djeun’s qu’à « prendre les guns ».
Dans un premier temps, nous n’avons pourtant pas constaté le moindre changement. De plus, les grandes vacances arrivaient, et nous avons pris nos quartiers d’été sans plus penser aux engagements des uns et des autres. De toute façon, les élections étaient maintenant de l’histoire ancienne, il y avait fort à parier que les promesses resteraient, comme souvent, lettre morte.
Or, pour une fois, il n’en a rien été. Quand nous sommes rentrés, ô stupeur, de notre escapade estivale, un grand chamboulement a bel et bien eu lieu.
Profitant des vacances et agissant avec une célérité stupéfiante pour qui connaît les lenteurs de ce genre d’opérations, l’académie a lancé de grands travaux.
Craignos et Routedor ont été fermés. On y construit en effet la salle de concert et le terrain de sport tant attendus.
Les élèves concernés ont été répartis dans les trois collèges restants.
C’est donc ainsi que j’ai la surprise de retrouver, dans la file des entrants en troisième… Bubble ! Bubble devenu, feu des médias oblige, la star incontestée du district.
« Mais qu’est-ce que tu fabriques ici ? je demande, interloqué. T’es pas à Craignos-Land ?
– Craignos-Land est fermé. Je suis à Grand Collège jusqu’à ce que ça rouvre.
– Mince ! On est dans la même classe alors ?
– Je ne sais pas. J’ai pas envie que ce soit la rentrée. Ça me fout les boules. »
En effet, il fait un peu grise mine. Lui que j’ai connu flamboyant paraît aujourd’hui moins sûr de lui, voire un tantinet déprimé.
« Que se passe-t-il, ô toi dont le nom maintenant connu des téléspectateurs est synonyme de respect et de justice ?
– Justement, depuis que j’ai été élu président de l’association, tout le monde me prend la tête ! »
Et le voilà qui m’explique à quel point sa vie est devenue un cauchemar : avant cette affaire, il était le chef des racailles, avec son crâne rasé et sa bande, à faire de la muscu et tout ça, à rouler des mécaniques et à dire des grossièretés. Et puis d’un seul coup, il a été catapulté à la tête de l’AGEODMA. Autant dire obligé de mettre un peu d’eau dans son vin. Fini les gros mots à tout bout de champ, les « J’vais t’niquer » et autres gracieusetés. Place à un nouveau Bubble plus civil, plus poli, et surtout constamment sollicité par les uns et les autres.
Un petit victime d’un racket ? Mais appelons donc Bubble, il saura s’y prendre pour faire rendre gorge au malfaisant.
Une salle de classe encombrée d’objets inutiles ? Pourquoi ne pas les donner à Bubble, pour son association ? D’autant qu’il sera parfait pour trimballer ce fatras qui nous encombre.
Le malheureux a même passé une partie de son mois de juillet à accompagner des groupes du centre aéré à la base de loisirs.
« Un cauchemar ! J’ai cru qu’ils allaient me rendre fou.
– Je comprends ta détresse, ô mon frère. Il est vrai que les petits sont parfois plus durs à gérer que les grands, même si les grands sont de vrais durs. »
Pour couronner le tout, il vit plutôt mal le fait d’avoir à changer d’école.
« Mince, je fais, essayant d’&