À jamais dans mon cœur !
130 pages
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À jamais dans mon cœur ! , livre ebook

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Description

Victoire a eu une enfance heureuse et équilibrée entre son père vétérinaire et sa mère Élodie, championne d’équitation qui lui a transmis sa passion des chevaux. Le rêve de l’adolescente est donc de suivre les traces de cette femme aimante et dynamique, appréciée de tous.
Mais un jour, tout s’effondre. Lors d’une compétition, Élodie fait une chute qui lui est fatale. À partir de ce moment, Victoire ne peut approcher un cheval sans revoir la tragédie et ne veut plus entendre parler de Dream, la jument que montait sa mère et qu’elle avait aidé à dresser.
Aux grands regrets de ses amis et de son père, qui tient beaucoup à Dream, Victoire est décidée à se séparer de la jument qu’elle rend responsable du décès de sa mère, quitte à oublier son rêve d’enfant.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 24 mars 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414045723
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-04570-9

© Edilivre, 2017
Chapitre I
Une maman est semblable à une rose qui ne se fane jamais.
Jean Gastaldi
8 mars 2011. Un jour pluvieux et froid que je n’oublierai jamais. Dans ma grosse veste noire dont je tenais fermement le col, la tête légèrement penchée en avant, je ne pouvais retenir mes larmes qui se mêlaient aux gouttes de pluie. Le ciel était gris. Mon père, à ma gauche, gardait la tête droite, le visage ferme mais j’étais persuadée qu’il se retenait de pleurer. Manon, l’une de mes meilleures amies, à ma droite, me soutenait. Je sentais la présence de nombreuses personnes derrière moi qui n’osaient pas bouger. Les quelques arbres nus, face à nous, participaient au décor triste et effrayant. Soudain, mon père me toucha discrètement le coude. Je me tournai vers lui.
– Vas-y, murmura-t-il.
Manon me lâcha mais je sentis qu’elle ne me quittait pas des yeux pendant que je m’avançais jusqu’au trou creusé dans la terre. Mes cheveux trempés dégoulinaient sur ma veste. De mes yeux embués, je relus les mots écrits sur la pierre au-dessus : « Ici repose Élodie Baurois, 13 Avril 1973-3 Mars 2011 ». C’était la première fois que j’assistais à un enterrement et la dernière fois que je voyais ma mère.
Mes pleurs redoublèrent. Je fermais les yeux et repensais à tous les événements qui s’étaient déroulés si vite.
* * *
Assise dans les tribunes entre mon père et Sarah, leur meilleure amie, qui tenait un centre équestre, je regardais défiler les participants au concours régional d’obstacles auquel ma mère participait. Pour un jour de février, il faisait plutôt bon mais le ciel restait menaçant. Après le passage d’un cavalier ayant fait tomber une barre d’obstacle, ce fut à son tour. Elle montait Dream, notre belle jument baie dont j’avais pris soin de brosser la crinière et la queue qui étaient à présent toutes lisses. Son pelage brillait lorsqu’il était éclairé des rares rayons de soleil. Son galop était gracieux et léger. Vêtue de noir excepté son col roulé blanc, maman était détendue comme à chaque fois qu’elle montait. On décelait une parfaite complicité et confiance absolue entre les deux. Rien ne pouvait les arrêter. Elles volaient par-dessus les obstacles comme si elles se trouvaient toutes seules, sans faire attention à personne. Le parcours fini par un sans-faute, nous avions applaudi. Les deux championnes devaient effectuer un deuxième passage mais étaient retournées dans l’écurie en attendant, là où papa et moi les avions rejointes. Quand nous sommes arrivés, ma mère venait de dessangler Dream pour la laisser souffler. Mon père l’avait prise par la taille.
– Tu es toujours aussi parfaite ma chérie, avait-il dit en l’embrassant sur le front.
Elle avait souri de ses belles dents blanches parfaitement alignées, laissant apparaître de petites fossettes dont j’avais hérité, puis s’était tournée vers moi :
– Tu peux me remplir le seau d’eau pour Dream ? Je crois qu’elle a très soif, « hein ma belle ? ».
Elle avait flatté l’encolure de la jument qui avait henni avant de poser sa tête sur son épaule. Je m’étais emparée du seau qui se trouvait par terre à la porte du box et était partie dans la sellerie. J’étais sûre que maman allait gagner ce concours. Elle arrivait très souvent sur le podium et était ainsi devenue la plus célèbre cavalière de la région. Elle était classée au niveau national, et beaucoup de magazines parlaient d’elle. Elle avait aussi accordé de nombreuses interviews dans lesquelles elle encourageait les jeunes cavaliers à continuer de pratiquer l’équitation.
En revenant au box, j’avais versé l’eau dans le bac de Dream puis l’avais caressée. Ses poils étaient aussi doux que du velours. J’avais pris son museau entre mes mains et regardé dans les yeux qui dégageaient du calme tandis que ses oreilles pointées très en avant, indiquaient la confiance. J’avais passé ma main sur son chanfrein pour la masser. Elle adorait quand je faisais ces mouvements circulaires.
– Elle est magnifique, n’est-ce pas ?
– La plus belle de toutes les juments du monde, avais-je répondu à maman.
Je m’étais retournée et l’avait prise dans mes bras. Nous étions très proches toutes les deux. Nous nous disputions très rarement et si c’était le cas, la réconciliation se faisait dans l’heure qui suivait.
– Tu vas gagner ce concours, j’en suis sûre, avais-je dis le visage enfoui dans sa chevelure blonde.
Elle avait éclaté de rire.
– Ne parle pas trop vite, Myriam Dessel est aussi forte que moi.
Elle avait pris mon visage entre ses mains et lissé mes cheveux châtain clair entre ses doigts.
– Oui mais c’est toi qui vas gagner, avais-je répliqué en lui baisant la main.
Quelques instants après, j’avais ressanglé Dream pendant que maman se préparait à son deuxième parcours. Après lui avoir laissé les rênes, j’étais retournée dans les tribunes. Au bout de deux minutes, les juges les avaient appelées et ma mère était entrée pour la seconde fois sur la piste. Elle s’était dirigée vers le premier obstacle, que Dream avait franchi largement. Les suivants avaient été aussi réussis mais au treizième obstacle, la jument avait ralenti l’allure en passant du galop au trot. La déception s’était fait sentir du côté des juges mais maman ne comptait pas s’arrêter là et avait donné un coup de talon pour faire repartir sa jument qui restait néanmoins au petit galop. J’avais remarqué qu’elle était dangereusement penchée sur l’encolure et je n’étais pas la seule. Tout le monde regardait avec attention, sans bouger, comme si le moindre geste aurait suffi à la faire tomber. Il ne restait que trois obstacles mais à l’avant dernier, Dream avait pilé, maman avait basculé par-dessus l’encolure avant de taper violemment les barres et de rouler dans le sable pour s’arrêter deux mètres plus loin.
– Maman !
Je m’étais levée brusquement, imitée par les juges. Deux d’entre eux s’étaient précipités dans le manège. Sarah s’était approchée doucement de Dream qui se cabrait devant l’obstacle, affolée. Ses rênes pendaient dans le vide : elle pouvait se coincer les membres avec et se blesser. Papa et moi avions sauté par-dessus la barrière et couru de toutes nos forces.
– Maman ! Maman ?
Sa bombe s’était décrochée tellement la chute avait été violente, ses cheveux auparavant retenus en une longue tresse dans le dos étaient maintenant tout emmêlés, salis par le sable et le sang qui coulait aussi le long de son visage. Ses yeux pleuraient, mais sa bouche me souriait. Elle m’avait tendu une main tremblante que j’avais prise avec précaution. Papa s’était agenouillé, avait pris sa petite bouteille d’eau et sorti un paquet de mouchoir de sa poche. Il en avait mouillé un et l’avait passé sur le visage de la blessée après lui avoir demandé de fermer les yeux pour qu’il puisse le passer plus facilement. Il m’avait ensuite tendu le paquet pour que je fasse de même.
Je l’avais passé sur ses tempes tout en gardant sa main dans la mienne. Après avoir essuyé tout son visage, j’avais demandé à un des juges un autre mouchoir pour le poser sur le front. J’avais regardé derrière moi. Les spectateurs s’étaient agglutinés autour des barrières, ne quittant pas la scène des yeux. Des journalistes nous prenaient en photos. Une énorme colère monta en moi : ils n’avaient que cela à faire de prendre en photos des personnes qui souffraient ?! J’avais envie de leur crier d’aller voir ailleurs mais ma place était pour l’instant auprès de ma mère.
– Vic ? Je peux boire s’il te plaît ? demanda-t-elle très doucement.
J’avais regardé autour de moi : aucune bouteille pleine en vue.
– Je reviens.
Je m’étais levée et avais couru jusqu’à la barrière. « Est-elle blessée ? », « Comment va-t-elle ? », « Pourra-t-elle finir le concours ? », « Est-ce grave ? », tout le monde me posait des questions plus bêtes les unes que les autres. Je bouillais à l’intérieur et je ne sais par quelle force j’avais réussi à me contenir. J’avais enfin aperçu un photographe qui tenait une bouteille et la lui avais arrachée des mains.
– Ce sera beaucoup plus utile que de prendre des photos pour les vendre une fortune, avais-je dit sèchement.
En retournant auprès de maman, je lui avais doucement levé la tête mais elle gémissait. Le moindre geste semblait la faire souffrir. Mon père lui avait tenu la bouteille pour qu’elle puisse boire.
– Les secours arrive dans cinq minutes, avait-il annoncé en même temps sans quitter sa femme des yeux.
Une larme avait alors coulé sur ma joue. Voir notre mère blessée et souffrir sans que l’on ne puisse rien faire pour la soulager est certainement l’une des pires choses.
Quelques minutes plus tard, une ambulance était arrivée. Maman avait été placée dans une civière et était partie. Avec papa nous l’avions suivi en voiture après avoir demandé à Sarah de s’occuper de Dream et de la ramener dans son écurie.
Les jours passaient et le cas de maman s’aggravait. Sa chute avait fait la Une de tous les journaux. Pendant plusieurs jours, je me rendais au lycée en passant devant des journaux qui étalaient les photos de ma mère étendue sur le sable. Je voulais tout déchirer, tout détruire.
Nous lui rendions visite tous les jours en passant devant les journalistes qui restaient toujours devant l’hôpital, guettant le moindre visiteur susceptible de leur donner des nouvelles. Je ne supportais pas de la voir allongée sur le lit d’hôpital et souffrante. Elle avait eu cinq points de suture mais cela ne se voyait pas et elle restait toujours aussi belle et parfaite aux yeux de papa et des miens.
Je n’arrivais plus à travailler tellement j’étais inquiète. Les infirmiers, à la demande de mon père, avaient refusé de me

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