Des ours et des baleines
134 pages
Français

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Des ours et des baleines , livre ebook

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Description

Jasper adore Janie qui aime Francky qui adore sa mère, Charlène. Charlène aime Jasper mais veut fiancer Francky à Letta. Quant à Letta... Comment dénouer cette situation sans briser quelques cœurs ?

Léger et drôle, ce vaudeville nous entraîne sur un bateau d'exploration polaire où, à grand renfort de quiproquos et autres bâtons d'esquimaux, l'univers saura rendre chacun à sa chacune, chaque ours à sa baleine !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334247092
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194 avenue du Président Wilson – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-24707-8

© Edilivre, 2020
Dédicace


Aux petits garçons chéris de leur mère…
1 La petite fille qui aimait les baleines
Janie Moncœur, vingt-cinq ans, étudiante en histoire des baleines, ouvre ce matin de juillet les volets de son hôtel, et respire à fond l’air marin en souriant aux mouettes criardes qui l’ont réveillée ; c’est le grand jour, diplômée depuis deux semaines, elle s’embarque ce jour même du Havre pour filer vers le nord Atlantique, longer la côte ouest du Groenland, et redescendre enfin vers le golfe du Saint Laurent afin de rencontrer les mammifères marins qu’elle étudie depuis que son oncle Jasper lui a offert Moby Dick le jour de ses huit ans. Jasper n’a jamais quitté sa bibliothèque, il a une culture livresque immense, et une culture du réel proche du zéro absolu. Vieux garçon dès son plus jeune âge, la vie lui a donné une horde de neveux et nièces qui lui vouent une dévotion totale, au détriment de l’éducation des parents légitimes de ladite horde. Mais personne ne lui en voue rancune, Jasper est un être si doux qu’il faudrait être un génie du mal pour lui en vouloir de quoi que ce soit. A part madame Frazard. Elle, elle a connu Jasper à l’école maternelle, et ne lui a jamais pardonné son manque d’intérêt pour elle. C’est la croix du saint homme de ne s’en être jamais débarrassé. Charlène Frazard a cinquante trois ans, divorcée, remariée, redivorcée, elle poursuit deux buts dans la vie : faire le bonheur de son fils unique, Francky, vingt six ans, et concrétiser enfin la passion qu’elle éprouve pour Jasper depuis l’âge où tous deux épelaient leurs premières lettres, lui en culottes courtes, elle en socquettes blanches, dans l’école Jules Ferry de leur village natal. Certes elle l’a perdu de vue le temps de leurs études, elle l’aurait même trompé en se mariant deux fois ; mais comme l’aiguille retrouve toujours son nord, Charlène retrouve son Jasper, et il ne serait pas malavisé de chercher en lui, la crème des hommes, la raison de ses deux divorces. Mais assez de digressions ; revenons à nos baleines.
Janie Moncœur a donc depuis ses huit ans reçu chaque année des livres, puis des documentaires, puis des films, sur les baleines. Pourquoi ? Et bien c’est un exemple de l’extrême attention que porte Jasper à sa nièce, qui a su trouver à la gamine complexée et mal aimée une raison d’exister. Car Janie EST une baleine. N’y voyez aucun ostracisme, racisme, sexisme, et surtout aucune once de méchanceté ; c’est un simple fait, un surpoids harmonieux mais malaisé à vivre accable la charmante enfant depuis sa naissance, réduisant sa vie sociale de l’école primaire à un calvaire, l’obligeant pour être acceptée à subir les quolibets de ses comparses, ô cruauté de l’enfance ! Désolé de voir la jeune fleur de son sang (via sa sœur Eliette, et la participation incertaine de son beau frère Eugène) s’étioler et se renfermer, Jasper décida de traiter le mal par le mal ; Janie était énorme ? Il lui montrerait la beauté de son énormité, la supériorité de son état, la valeur de son surpoids. Sa solution ? Les baleines.
Ces animaux dont nul ne conteste la vive intelligence et la force incommensurable, ne sont-elles pas le symbole de la perfection biologique ? Sillonnant des tracés millénaires au cœur des océans, plongeant avec grâce dans les abysses, libres, grégaires, ne furent-elles pas les compagnes des marins légendaires, les briseuses de tempêtes, et même le refuge du Jonas biblique ? Et tout cela en chantant ! Bref, ses camarades appelaient Janie la Baleine ? Il lui montra quel immense compliment cela était, et jamais plus l’enfant ne pleura de ce surnom. Même Éliette et Eugène, malgré leurs doutes, durent reconnaître la justesse de son analyse. Janie n’était pas sotte, elle en fit un jeu ; quand les régimes auxquels on la contraignait lui pesaient trop, elle se rappelait que les baleines ne mangent que du plancton, et regardez leur taille, alors moi, avec de la salade, pas étonnant que je prenne tant de poids ! Janie apprit à rire d’elle-même, à prendre de l’assurance, elle se fit des amis, tomba amoureuse, mais sa passion demeura intacte, pour les baleines comme pour son oncle Jasper. Et voilà que notre jeune fille, déterminée mais douce, aux yeux sombres limpides, aux formes débordantes de Vénus, titulaire d’une mention de l’Université d’Océanologie, s’apprête à s’embarquer vers son destin. Le drap de son lit d’hôtel bouge, une jambe velue en sort, ainsi que des grognements indubitablement mâles.
– Janie ? Mais quelle heure il est…
– L’heure des braves ! Tu es toujours partant ?
2 Un fils indigne
Francky Larrose (avec deux r) n’a pas toujours eu la vie facile. Mais écrire cette lettre l’a vraiment achevé. Il aurait dû le faire depuis des années pourtant, depuis qu’il a fini sa formation et commencé à travailler pour l’Agence Électricité Dépannage, et a acquis ainsi son indépendance. Enfin son indépendance financière, parce que… Francky adore sa mère, vraiment. Il l’aime et personne n’a le droit de la critiquer devant lui. Mais il n’est pas aveugle, elle lui pourrit la vie. A chaque fois qu’il a ne serait-ce que mentionné une amie, elle n’a eu de cesse de tout annihiler, avec des méthodes allant de la chirurgie de pointe au bazooka. (En primaire, un gâteau offert à cette gentille petite Alice qu’il tenait par la main l’a clouée au lit juste avant la sortie scolaire de fin d’année ; au lycée Pauline, ou était-ce Sylviane ? Non, Sylviane est celle qui n’a jamais reçu ses lettres, elle doit encore l’attendre quelque part en Angleterre… Pauline a curieusement développé une allergie dans un cinéma, et ses éternuements ont écourté le film avant qu’il n’ose lui prendre la main. Et Sophie ! Bon sang Sophie, il tenait vraiment à cette fille, son week-end romantique a fini en cauchemar quand elle est tombée par hasard sur ces faux articles de presse où un serial killer ressemblait comme un frère à Francky ! Quand il est entré une bûche à la main pour relancer le feu, elle a sauté par la fenêtre, il a fini le week-end en garde à vue ! Et Laura ne l’a jamais rappelé après que cette femme sortie de nulle part l’ait embrassé par surprise dans le parc où elle l’attendait…)
Oh oui elle est forte, et il est sans défense, il est son FOUTU PETIT GARCON CHERI ! Comme il l’a adulée, comme il l’a protégée, abandonnée deux fois par des maris indignes, même s’il entretient avec son père des rapports réguliers et filiaux, sa mère a quand même dû affronter seule… Diable, il y a presque cru. Sa mère est élégante, elle a des yeux magnifiques, elle n’est pas dénuée d’intelligence, mais c’est une Emmerdeuse !!! Aucun homme sensé ne pourrait vivre avec elle sans rêver chaque nuit de partir en courant. Et ce pauvre Jasper… Il sourit. C’était sûrement l’homme qu’il lui fallait au fond, le seul qui l’ait cernée depuis la maternelle… Le doux Jasper, de caractère aussi facile que… Bon, il a failli oublier le pourquoi de cette lettre. Sa main ne tremble pas quand il la pose sur la table du salon, contre le vase chinois, bien en évidence, il est un homme après tout ! Pourtant il retient un soupir d’enfant. Il faut en passer par là pour couper le cordon, il a pardonné encore et encore, mais s’il la laisse partir sans lui, ELLE, il ne se le pardonnera pas.
« Maman chérie,
Je dois m’éloigner quelque temps pour vivre ma vie, aussi difficile que cela te paraisse, tu dois me laisser partir. J’ai trouvé du travail très intéressant parmi des scientifiques sur un bateau qui va effectuer des recherches sur les baleines dans l’Atlantique Nord, jusque vers la banquise. Ne t’inquiète pas, je me couvrirai bien. C’est une aventure extraordinaire qui m’attend, je te donnerai régulièrement des nouvelles, et tu as papa et beau papa et Florence et Arny, sans compter ma chère Letta, donc tu ne seras pas seule. Merci de tout ce que tu as fait pour moi, je t’aime très fort, ton GRAND garçon,
Francky. »
Pourquoi ne pas lui dire en face qu’il part, demanderait n’importe qui pourvu de cœur ? Pourquoi ne pas serrer dans ses bras sa maman si aimée ? Et bien si Francky s’était assis face à elle, il sait qu’il n’avait pas la moindre chance. Maman sait tout. Maman voit tout. Elle aurait en deux mots percé sa carapace et il aurait parlé d’ELLE, et maman faussement attendrie aurait lancé sa cabale. Et aussi fort soit leur amour ils auraient perdu la guerre. Francky redresse ses épaules carrées dans son blouson de cuir, et démarre sa moto. Tout est paré, il LA rejoint au Havre et de là… Un sourire magnifique illumine son visage. Un vrai sourire d’électricien.
3 Coup de foudre au réveillon
L’hiver était rude en décembre. De la neige, des bourrasques, un froid mordant et vivifiant. Les compteurs électriques sautaient allègrement, et pour Électricité Dépannage, c’était une aubaine en or. Francky n’avait sûrement pas prévu de travailler le soir du réveillon, et encore moins ce qui en résulterait. Mais le destin parfois prend des formes subtiles, et à travers une surcharge de tension et le virus de la grippe, cette fois encore…
– Francky !
– Joe ! Je suis sur le départ !
– Et ben annule tout !
– Tu rigoles ? Je dois être à Saint Maur avant minuit ! C’est le réveillon mec ! On change d’année !
– Ouais, et ben c’est toi qui te changes, et tu vas dépanner le 3 place des Mirettes. Salim a la grippe, Michou est dans le sud en famille, reste toi !
– Mais b… !
– Quoi ?
– Rien. Qu’est ce qui se passe au 3 place des Mirettes ?
– La routine. Plombs sautés dans l’immeuble, chauffages tous électriques, une seule locataire sur place qui va geler si tu te magnes pas les miches !
– J’espère qu’elle est

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