Mary Travers : Madame Bolduc
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Description

La biographie d’une femme attachante, la première chanteuse populaire du Québec

Mary Travers, Madame Bolduc, est née le 4 juin 1894 dans le petit village de pêcheurs de Newport, en Gaspésie. Elle démontre très vite un goût prononcé pour la musique. À treize ans, elle part pour Montréal, engagée comme domestique. Grâce à ses talents de musicienne, elle rencontrera Édouard Bolduc qui deviendra son mari et le père de ses quatre enfants.
La récession causée par la Grande Dépression de 1929, mais surtout l’accident de son époux, obligent Mary à endosser le rôle de soutien de famille. La musique devient ainsi son gagne-pain. Excellant dans l’art de la turlute et de la chanson, Mary compose et enregistre des disques à un rythme effréné en s’inspirant
des actualités.
Première auteure-compositrice-interprète québécoise du début du XXe siècle, Madame Bolduc demeure une figure féminine emblématique de son époque. Encore aujourd’hui, pas moins de cent de ses chansons survivent et font la joie des amateurs de musique folklorique.
« Un soir, dans les coulisses, elle se mit à fredonner une des chansons qu’elle avait composées dans le secret de sa cuisine, alors qu’elle tournait une cuillère de bois dans une soupe aux légumes.
— Y’a longtemps que je couche par terre… J’vas coucher dans mon lit ce souerre.
— C’est quoi cette chanson-là ? l’interrogea alors Alfred Montmarquette, son pianiste.
— Une chansonnette que j’ai écrite en souvenir de mon travail aux camps de bûcherons.
— Je ne savais pas que tu écrivais des chansons, dit-il, surpris.
— C’est juste un passe-temps.
— Pourquoi tu ne la chantes pas ce soir ?
— Es-tu fou ? Ce n’est pas assez bon !
— Tu es trop modeste, Je suis certain que les gens vont aimer ça.
— Tu ne l’as même pas entendue au complet.
— On n’a pas le temps. Allez on entre en scène dans dix secondes !
Mary eut à peine le temps de ramasser son violon, sa guimbarde* et son harmonica avant d’entrer en scène. Ce soir, elle le savait, ce serait en débutant avec son vieil harmonica, ce précieux compagnon de son enfance, qu’elle s’aventurerait à présenter son petit air folklorique, inspiré des nuits passées dans le camp de bûcherons, sur des paillasses de fortune éparpillées par terre.»

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 14 mars 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782924769232
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0374€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Josée Ouimet
MARY TRAVERS
Madame Bolduc
MARY TRAVERS
Madame Bolduc
Direction éditoriale : Angèle Delaunois Édition électronique : Hélène Meunier Révision : Aline Noguès Éditrice adjointe : Lucile de Pesloüan
Illustration de la couverture : Christine Delezenne Illustrations intérieures : Adeline Lamarre Conversion au format ePub : Studio C1C4
© 2018 : Josée Ouimet et les Éditions de l’Isatis
Collection Bonjour l’histoire n o 23
Dépôt légal : 1 er trimestre 2018
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives Canada
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Ouimet, Josée, 1954-, auteur
Mary Travers : Madame Bolduc / rédigé par Josée Ouimet ; pages intérieures illustrées par Adeline Lamarre.
(Bonjour l’histoire ; 23) Comprend des références bibliographiques. Public cible : Pour les jeunes de 9 ans et plus. Publié en formats imprimé(s) et électronique(s).
ISBN 978-2-924769-22-5 (couverture souple) ISBN 978-2-924769-23-2 (ePub)
1. Bolduc, Édouard, Mme, 1894-1941 - Ouvrages pour la jeunesse. 2. Chanteuses - Québec (Province) - Biographies - Ouvrages pour la jeunesse. I. Lamarre, Adeline, 1977-, illustrateur. II. Titre. III. Titre : Madame Bolduc. IV. Collection : Bonjour l’histoire ; 23.
ML420.B6O94 2018 j782.42164092 C2018-940266-0 C2018-940267-9
Aucune édition, impression, adaptation ou reproduction de ce livre par quelque procédé que ce soit, ne peut être faite sans l’autorisation écrite des Éditions de l’Isatis inc.
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de l’aide accordée à notre programme de publication et la SODEC pour son appui financier en vertu du Programme d’aide aux entreprises du livre et de l’édition spécialisée et du programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres.
* Les mots d’époque suivis d’un astérisque sont expliqués dans le glossaire du dossier Mary Travers.
Fiche d’activités pédagogiques téléchargeable gratuitement depuis le site www.editionsdelisatis.com
AVANT DE COMMENCER L’AVENTURE...
M ary Travers, Madame Bolduc , est née le 4 juin 1894 dans le petit village de pêcheurs de Newport, en Gaspésie. Deuxième d’une famille de six enfants, Mary démontre très vite un talent pour la musique. Dès l’âge de cinq ans, elle joue de l’harmonica* et accompagne son père Lawrence Travers, violoniste de souche irlandaise.
À treize ans, Mary quitte la Gaspésie pour Montréal, engagée comme domestique d’abord, avant de devenir ouvrière dans une manufacture de confection de robes. Elle y restera le temps de mettre sur pied son propre atelier de couture.
Ses talents de musicienne la feront davantage connaître et lui donneront l’occasion de rencontrer Édouard Bolduc qui deviendra son mari et le père de ses quatre enfants.
La Grande Dépression (années 1930), mais surtout l’accident de son époux obligent Mary à faire vivre sa famille. La musique devient ainsi son principal gagne-pain.
Excellant dans l’art de la turlute* et de la chanson, Mary compose et enregistre des disques à un rythme effréné en s’inspirant de l’actualité. Ses textes simples, aux rythmes empruntés aux gigues* et aux reels * de ses ancêtres irlandais et acadiens, la propulsent au rang de « figure phare » de ces années noires durant lesquelles le petit peuple s’accroche tant bien que mal à une économie à la dérive. La Bolduc et sa troupe de comédiens et de chanteurs se donnent pour mission d’aller divertir les gens dans les endroits les plus reculés du Canada et de la Nouvelle-Angleterre.
Première auteure-compositrice-interprète du début du XX e siècle, Mary Travers demeure une figure féminine emblématique de son époque. Encore aujourd’hui, pas moins de cent de ses chansons survivent et font la joie des amateurs de musique folklorique.
Il faut toujours un coup de folie pour bâtir un destin. Marguerite Yourcenar (Écrivaine, première femme élue membre de l’Académie française)
Chapitre 1 L’AVENTURE

U n dimanche matin de 1907, sur le quai de la gare de Newport, toute la famille Travers était rassemblée pour saluer Mary, la fille aînée, quittant sa Gaspésie natale pour aller travailler comme domestique à Montréal.
— Le travail ne me fait pas peur, vous le savez, déclara la jeune fille de treize ans à ses parents inquiets.
— Je sais, mais Montréal, c’est si loin ! répliqua sa mère, Adéline, en essuyant une larme au coin de ses yeux.
— Je vous écrirai toutes les semaines. C’est promis… ajouta Mary dans un sourire tremblotant.
Elle se tourna vers son Daddy et quêta sa bénédiction.
Lawrence Travers sourit tristement à cette jeune fille robuste et courageuse qui l’avait épaulé quand il avait dû troquer son habit de pêcheur de morue contre celui de bûcheron lorsque les deux compagnies, la Charles Robin & Co. et la Boutillier Brothers , avaient fermé leurs magasins. Malgré l’argent gagné par Mary et son père dans les camps durant l’hiver, les Travers arrivaient difficilement à subvenir aux besoins grandissants de la famille. Mary avait donc accepté un emploi chez le docteur Lesage pour les aider un peu. L’année s’annonçait encore difficile, mais Lawrence se disait que les temps de disette ne dureraient pas longtemps.
Du moins l’espérait-il…
— Je vais revenir dès que je le pourrai ! avait lancé la jeune Gaspésienne avant de grimper les marches du wagon de la compagnie Atlantic Quebec Western Railway .
Pourtant, Mary savait qu’il se passerait beaucoup de temps avant qu’elle ait assez d’argent pour se payer un billet de retour.
Lorsque la lourde locomotive se mit en branle, elle vit disparaître les uns après les autres les paysages tendres de son enfance.
— Je ne verrai plus la mer, soupira-t-elle, désolée.
Elle jeta un coup d’œil au violon à ses pieds et sa mélancolie s’envola. La musique serait toujours son refuge et son réconfort. Le roulis monotone des trois trains, qui effectuèrent le transfert des passagers à la gare Bonaventure de Montréal, la berça jusqu’à destination. Optimiste, Mary replaça son chapeau, sortit du wagon et se dirigea vers sa demi-sœur Mary-Ann qui venait d’apparaître dans la foule.
Les deux sœurs s’étreignirent affectueusement en riant et Mary-Ann présenta Mary à ses nouveaux employeurs. Le sourire du docteur trancha avec l’air froid et hautain de sa femme, mais Mary n’en tint pas compte. Presque aussitôt, les deux complices suivirent le couple vers la sortie de la gare, où une calèche les attendait.
Dans la maison des Lesage, Mary compara un instant la pauvreté qu’elle avait laissée derrière elle à la richesse qui l’accueillait maintenant. Elle sentit tout de suite que le bonheur ne se limitait pas seulement à une salle de bain avec ses toilettes à eau courante ou à une baignoire à eau chaude. Le travail de servante ne différait pas tellement de celui qu’elle accomplissait avec sa mère, si ce n’était que la joie était souvent plus présente aux côtés de sa « Môman ». Par contre, elle convint que l’électricité et le téléphone rendaient le travail plus agréable et les communications plus faciles.
Son besoin de mouvement la poussa vite à espérer un autre emploi. Il ne lui fallut que quelques semaines de recherche dans les journaux pour dénicher un nouvel employeur. Ce dernier lui offrait douze dollars par mois, l’occasion d’assister à la messe et aux vêpres* du dimanche, ainsi qu’une pause appréciée en soirée pour feuilleter les journaux.
Les quelques sorties que Mary s’accorda par la suite lui firent découvrir des restaurants, mais aussi le célèbre Ouimetoscope*. La jeune Gaspésienne adorait le rythme vivant de la métropole et comprit qu’elle ne retournerait jamais vivre sur la péninsule battue par les vents et les vagues.
Tous les dimanches, après la messe, Mary prenait part aux activités paroissiales au cours desquelles elle fit la connaissance de nombreux Gaspésiens, exilés comme elle, et avec qui elle lia de solides liens d’amitié. Elle s’amusa à les faire danser et chanter au son de son violon.
À seize ans, après trois années comme domestique, Mary devint couturière dans une manufacture de confection de robes. Son salaire de quinze dollars par semaine lui permit de se payer une petite chambre et aussi d’envoyer un dollar ou deux par mois à ses parents. Mais elle quitta rapidement cet emploi, préférant installer son propre atelier de couture dans son logis.

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