Braver la tempête
116 pages
Français

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Braver la tempête , livre ebook

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Description

Il existe un endroit pour moi, quelque part.
Des gens qui me comprennent
Et qui peuvent m’expliquer les mystères de mon passé.

J’ai parcouru un long voyage à la recherche de ce lieu.

Mais plutôt que d’y trouver un savoir ou une compréhension,
Je me suis butée au danger, à l’hostilité et à la peur…

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 mai 2013
Nombre de lectures 27
EAN13 9782896838646
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Copyright © 2002 17 th Street Productions, Alloy company
Titre original anglais : Sweep : Reckoning
Copyright © 2013 Éditions AdA Inc. pour la traduction française
Cette publication est publiée en accord avec Alloy Entertainment LLC, New York, NY
Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.

Éditeur : François Doucet
Traduction : Roxanne Berthold
Révision linguistique : Isabelle Veillette
Correction d’épreuves : Nancy Coulombe, Carine Paradis
Conception de la couverture : Matthieu Fortin
Photo de la couverture : © Thinkstock
Mise en pages : Sébastien Michaud
ISBN papier 978-2-89667-824-2
ISBN PDF numérique 978-2-89683-863-9
ISBN ePub 978-2-89683-864-6
Première impression : 2013
Dépôt légal : 2013
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque Nationale du Canada

Éditions AdA Inc.
1385, boul. Lionel-Boulet
Varennes, Québec, Canada, J3X 1P7
Téléphone : 450-929-0296
Télécopieur : 450-929-0220
www.ada-inc.com
info@ada-inc.com

Diffusion
Canada : Éditions AdA Inc.
France : D.G. Diffusion
Z.I. des Bogues
31750 Escalquens — France
Téléphone : 05.61.00.09.99
Suisse : Transat — 23.42.77.40
Belgique : D.G. Diffusion — 05.61.00.09.99

Imprimé au Canada



Participation de la SODEC.
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Programme d’aide au développement de l’industrie de l’édition (PADIÉ) pour nos activités d’édition.
Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.
Conversion au format ePub par: www.laburbain.com
Prologue
15 octobre 1888
Deux jours ont passé depuis la mort de mère. Aucun voisin n’est venu présenter ses hommages. Je les observe passer devant la maison en vitesse en frissonnant, comme si la misère en notre demeure était une main froide qui les repousserait depuis notre barrière.
Toutes mes pensées sont tournées vers cette nuit fatale. Elle est clouée dans mon esprit comme un cauchemar aux détails trop horribles pour être oubliés.
La maison était silencieuse ce soir-là : il y régnait un tel calme et une telle paix que je sentais la douce vibration des vagues sur la côte, située à moins d’un demi-kilomètre. Les chats dormaient près du feu. C’est alors que mère est entrée en coup de vent dans la pièce. Elle était nue, et ses cheveux étaient en bataille.
— Máirín, a-t-elle crié, les yeux brillants, c’est fait.
J’avais vécu beaucoup trop de nuits étranges depuis la maladie de mère pour être complètement déstabilisée. Calmement, en prenant soin de ne pas l’effrayer, j’ai traversé la pièce pour la recouvrir. Cependant, à mon approche, j’ai vu que ses mains étaient couvertes de sang. Elle avait piqué ses deux pouces, et il y avait des traces de sang partout sur son corps. Elle était nue et montrait les signes d’une personne qui avait tiré son propre sang : deux signes qu’elle avait fait appel à la magye noire. Je n’avais jamais été témoin de cette magye.
— Qu’as-tu fait ? ai-je soufflé.
Elle a tendu les bras pour caresser doucement mon visage en guise de réponse. Pendant que j’essayais de passer la couverture autour de ses épaules, elle m’a échappé pour courir à l’étage. Elle se déplaçait avec une puissance et une vitesse anormales. Dans sa course, je l’ai entendue crier. Elle jetait un sortilège, je le savais bien, mais sa voix était affolée et inintelligible.
Sans avoir le temps de prendre une lampe pour me guider, j’ai gravi en trébuchant les marches sombres à sa suite. Je l’ai trouvée sur le belvédère, agenouillée, occupée à invoquer la lune dans des mots que je ne connaissais pas. Elle s’est avachie à mon approche et a semblé perdre tout intérêt dans ce qui l’avait occupée jusque-là, et j’ai eu l’impression terrible qu’elle avait eu le temps de terminer le sortilège, peu importe ce qu’il était. Je l’ai de nouveau suppliée de me dire ce qu’elle avait fait.
— Bientôt, a-t-elle dit, bientôt, tu le sauras.
Elle m’a laissée la ramener au rez-de-chaussée, où j’ai nettoyé le sang sur son corps et lui ai passé une robe de nuit. Elle ne cessait de dire son nom, encore et encore : « Oona… Oona… » en traînant ses mots dans une plainte pitoyable jusqu’à ce que la répétition l’épuise.
À mon retour au petit salon, je suis passée près de la glace et j’ai vu mon reflet. Sur mon visage, esquissés avec du sang, se trouvaient des signes de sorcellerie qu’elle avait tracés quand elle m’avait touchée. Horrifiée, j’ai couru vers la cuvette d’eau de mer que je conservais dans la cuisine pour effectuer des présages et j’ai lavé les signes aussi vite que possible. Je suis restée debout la moitié de la nuit à essayer de chasser le sortilège qu’elle avait jeté. J’ai fait brûler du romarin et j’ai proféré tous les sortilèges de purification et de déviation de ma connaissance.
Le lendemain, son lit était vide.
Un pêcheur l’a retrouvée hier. Son corps reposait à environ un kilomètre de la maison, rejeté sur le rivage. Elle était sortie durant la nuit pour avancer dans l’eau. Elle portait toujours sa robe de nuit.
À présent, la maison frissonne. Ce matin, les fenêtres se sont fracassées sans aucune raison. Le miroir dans le petit salon s’est fissuré d’un bout à l’autre.
Puissante Déesse, guide son esprit et prends pitié de moi, sa fille. Que je brise ma voix et la perde pour toujours dans mes lamentations et mes sanglots. Ma mère, Oona Doyle de Ròiseal, est morte et a été remplacée par une force sombre.
— Máirín
1
Augures
14 juin 1942
Les fantômes sont en colère aujourd’hui. Ils ont fracassé un vase dans la pièce à l’avant de la maison et ont renversé une lampe. La lampe est presque tombée sur notre chat, Tady. Il a couru se cacher sous le sofa. Mère nous a dit d’être braves et de ne pas pleurer, ce que j’essaie très fort de faire. Je n’ai pas pleuré une fois, même quand les fantômes ont entrepris de faire claquer la porte de ma chambre à répétition. Ma petite sœur, Tioma, n’est pas aussi brave. Elle s’est cachée dans sa penderie pour pleurnicher. Elle ne comprend pas que nous devons prouver aux fantômes que nous n’avons pas peur. Que c’est le seul moyen de les chasser.
— Aoibheann
Enfin, un peu de calme et de paix.
Hilary, la petite amie de mon père, est enceinte. Depuis qu’elle a emménagé il y a quelques semaines, je reçois sensiblement le même traitement qu’un animal de compagnie ou un meuble : une chose dont il faut s’occuper ou déplacer en attendant l’arrivée du « vrai » enfant.
Parmi ses nombreuses mauvaises idées, Hilary avait des plans importants de réaménagements, notamment : retirer en grande partie la moquette, peindre tous les murs d’une couleur du nom de « rêve d’aubergine » (aussi connue sous celui de « pourpre à faire peur ») et glisser notre sofa dans une sorte de grand sac blanc. Mon père la laissait refaire la décoration comme bon lui semblait, et j’avais la joie de voir tout ce qui m’était familier disparaître autour de moi. Malgré mes protestations, elle m’avait recrutée à la tâche. J’avais l’impression de passer tous mes temps libres à aider Hilary à peindre, à coller inlassablement des albums et à préparer son mariage. C’était un peu comme si on me forçait à creuser ma tombe.
Mais ce soir, un répit. Ils avaient décidé de sortir voir un film. Je vivais pour des soirées comme celle-là, où ils sortaient de la maison. J’étais supposée faire mes devoirs, mais il me fallait savourer ce moment pour moi seule. Il était beaucoup trop précieux pour être gaspillé. Ainsi, plutôt que de faire mon devoir de maths, j’ai regardé des reprises de Buffy contre les vampires . Quand j’ai entendu la voiture se garer dans la cour, j’ai tiré mon manuel d’algèbre sur mes cuisses pour interpréter le rôle classique de celle qui a étudié toute la soirée. Le truc n’a beau jamais prendre, tout le monde l’essaie.
La porte s’est ouverte, et papa est entré, occupé à faire des mimiques et des gaga, gougou à Hilary, qui, bien entendu, lui répondait de la même manière. C’était probablement la scène la plus horrible que j’aie vue de toute ma vie et, croyez-moi, j’avais vu des trucs terribles dernièrement. Quand ils se sont tournés vers moi pour apercevoir mon regard horrifié, ils ont paru sinc

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