Contes et légendes inspirés des traditions bretonnes et celtes
68 pages
Français

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Contes et légendes inspirés des traditions bretonnes et celtes , livre ebook

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Description

Ce recueil de neuf histoires inspirées de la tradition celte et bretonne fera voyager le lecteur ou la lectrice dans des univers magiques, peuplés de braves paysans et de korrigans malicieux, d’orgueilleux Seigneurs et de fées merveilleuses, de malins pêcheurs et de majestueuses femmes cygnes. Parfois drôles et parfois tristes, musicaux ou poétiques, ces contes à lire et relire feront rêver petits et grands.


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 22 novembre 2022
Nombre de lectures 5
EAN13 9791027108183
Langue Français
Poids de l'ouvrage 10 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Armanel
Table des matières Le prince à tête de bouc Le bébé à tête de chevreau Le mariage Les chaussures à semelles de plomb Le glaive de Lumière La malédiction La quête dans l’autre monde Retour chez les vivants Les femmes cygnes de l’aber Benoît Les femmes cygnes Le château de cristal Les trois chambres Le châtelain jaloux Youen et la princesse Katell Le bal des Korrigans L’étrange vieillard Le roi des Korrigans La fille du roi de France Le dernier voyage d’Erwann Lescoët Arthur et Gwenn Teir Bronn Note au lecteur Arthur et Merlin Arthur et Gwenn Teir Bronn Les trois épreuves d’Arthur Arthur et Mordred Le Noël d’Azilis Page de copyright
Points de repère Page de Titre Couverture Corps de texte
À mes petits-enfants
Randy et Lily
Lucy et Léa
Morgane, Zoé et Emy

Cher lecteur
Prête-moi tes yeux et ton cœur,
Car les mots qu’on écrit meurent
S’ils ne sont pas lus avec le cœur.

Le bébé à tête de chevreau
Il ne faut pas croire qu’il suffit de naître riche pour vivre heureux et que les riches et les puissants ne portent pas, eux aussi, leur fardeau de misère ou de douleur.
Il y a très, très, très longtemps, du temps où la Bretagne était encore dirigée par des rois, un seigneur riche et puissant vivait dans un grand château près de la ville de Morlaix. Il aimait parcourir ses terres en chevauchant son cheval harnaché comme celui d’un roi : rênes en cuir brodées de perles, étriers en argent ciselé, selle en cuir repoussé sertie de fils d’or, et caparaçon blanc moucheté d’hermines. Ce seigneur avait belle prestance, ainsi monté sur son fier destrier. Tous les paysans qu’il rencontrait lors de ses promenades s’inclinaient bien bas devant lui en signe de respect et de soumission. Mais il cachait au fond de son cœur un profond chagrin : son fils unique, Fragan, qui était appelé à prendre sa succession et à hériter de toutes ses richesses, était né avec une particularité à nulle autre pareille. Quand le seigneur avait assisté à la naissance de son enfant, il n’avait su masquer sa surprise :
— Enora, s’était-il écrié, que s’est-il passé avec mon fils ?
L’accouchement avait été difficile. Enora avait perdu connaissance à la naissance de l’enfant. Elle ne l’avait donc pas encore vu. Aux paroles de son mari, Enora s’était affolée.
— Serait-il mort à la naissance ? avait-elle demandé avec terreur.
— Non, point, ma chérie, avait répondu le seigneur.
— Je ne vous comprends pas, mon ami. Je veux voir mon fils immédiatement ! avait supplié Enora.
— Ce ne serait pas raisonnable après les douleurs que vous avez endurées pendant l’accouchement, avait répondu le seigneur.
— Tout ce que j’entends ici m’affole et me tourne les sangs. Je veux voir mon fils immédiatement, avait insisté Enora.
— Attendez-vous à subir un grand choc dans ce cas, lui avait alors dit son mari le plus doucement qu’il pouvait.
Et le seigneur avait appelé l’accoucheuse pour qu’elle apporte l’enfant à sa femme. La sage-femme, apeurée, avait pris soin d’emmailloter le nouveau-né en faisant en sorte que sa tête soit entièrement recouverte par le lange. Enora, une fois seule avec son mari, avait enfin pu voir de plus près son bébé. Et ce qu’elle avait découvert en relevant le lange lui avait arraché un cri de surprise : l’enfant était venu au monde avec une tête de chevreau.
La jeune maman avait beaucoup pleuré, mais son amour pour son bébé était plus grand que son chagrin. Elle aima Fragan de tout son cœur malgré sa particularité. Le seigneur, quant à lui, avait convoqué tous les serviteurs et toutes les servantes du château pour leur expliquer la situation et pour leur faire jurer de garder le secret. En échange de cette promesse, tout le monde reçut trois pièces d’argent.
La nuit venue Enora, qui s’était couchée avec le bébé près d’elle, avait été réveillée par ses pleurs. Elle s’était levée pour le nourrir et avait poussé un grand cri de joie : Fragan n’avait plus sa tête de chevreau ! Il était le plus beau bébé du monde. Réveillé par les exclamations de sa femme, le seigneur n’en crut pas ses yeux. Il se sentit soulagé d’un grand poids : la malédiction qui semblait être tombée sur sa famille n’était peut-être, après tout, qu’un mauvais rêve. Et ils s’étaient recouchés, soulagés.
Mais, au matin, une mauvaise surprise les attendait : Fragan avait repris sa tête de chevreau. La même chose se reproduisait tous les jours : chaque nuit, l’enfant devenait le plus beau bébé du monde et chaque matin, il reprenait sa tête de chevreau.
Rempli de chagrin et d’inquiétude pour l’avenir de son fils, le seigneur continuait à chevaucher sur ses terres en répondant distraitement aux salutations des paysans qu’il rencontrait sur son chemin. Un jour, alors qu’il était encore plus rêveur que d’habitude, il laissa son cheval marcher où bon lui semblait et se retrouva à l’orée du grand bois qui était au centre de son domaine et où il ne se rendait presque jamais. Quand le cheval s’arrêta, le seigneur leva les yeux, regarda autour de lui et vit une vieille femme portant un gros fagot de bois bien trop lourd pour elle et qui la pliait en deux.
— Demat, Mamm-Gozh , dit-il, ce fagot me semble bien lourd pour vous, mais plutôt léger pour mon cheval. Laissez-moi vous aider.
Il sauta à terre, prit le fagot des mains de la vieille femme et le jeta sur l’encolure de son cheval. Puis, s’approchant d’elle, il la souleva de terre et l’installa sur sa belle selle cousue de fils d’or.
— Où se trouve votre demeure ? lui demanda-t-il.
— Ma cabane est au milieu de la clairière qui est au milieu du grand bois qui est au milieu de vos terres, répondit la vieille dame.
— Eh bien, allons-y de ce pas ! lança le seigneur.
Ils s’avancèrent dans le bois jusqu’à la clairière où se dressait la cabane de la grand-mère. Le seigneur l’aida à descendre de son cheval, déposa le fagot devant la porte et lui donna trois pièces d’argent.

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