Et la fin du temps , livre ebook

icon

144

pages

icon

Français

icon

Ebooks

2018

Écrit par

Publié par

icon jeton

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Lire un extrait
Lire un extrait

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
icon

144

pages

icon

Français

icon

Ebook

2018

icon jeton

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Lire un extrait
Lire un extrait

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus

L’affrontement ultime entre les gardiens et le Conquérant se prépare au travers des décombres du royaume assiégé. Cependant, d’innombrables questions demeurent : Comment vaincre celui que l’on qualifie d’invicible ? Que contient la Tour d’Émerose ? Comment rétablir l’équilibre sur un continent ravagé par l’hiver et la foudre?
Felix n’aura d’autre choix que de risquer la vie de ses amis autant que la sienne pour en trouver les réponses, et atteindre une fois pour toutes la fin du Temps.
Voir icon arrow

Publié par

Date de parution

03 décembre 2018

Nombre de lectures

0

EAN13

9782897867089

Langue

Français

Copyright © 2018 Louis-Pier Sicard
Copyright © 2018 Éditions AdA Inc.
Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.
Éditeur : François Doucet
Révision linguistique : Isabelle Veillette
Correction d’épreuves : Nancy Coulombe, Émilie Leroux
Conception de la couverture : Mathieu C. Dandurand
Photos de la couverture : © Thinkstock
Illustrations : © 2018 Mathieu C. Dandurand
Mise en pages : Sébastien Michaud
ISBN papier 978-2-89786-706-5
ISBN PDF numérique 978-2-89786-707-2
ISBN ePub 978-2-89786-708-9
Première impression : 2018
Dépôt légal : 2018
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque Nationale du Canada
Éditions AdA Inc.
1385, boul. Lionel-Boulet
Varennes, Québec, Canada, J3X 1P7
Téléphone : 450-929-0296
Télécopieur : 450-929-0220
www.ada-inc.com
info@ada-inc.com
Diffusion Canada : Éditions AdA Inc. France : D.G. Diffusion Z.I. des Bogues 31750 Escalquens — France Téléphone : 05.61.00.09.99 Suisse : Transat — 23.42.77.40 Belgique : D.G. Diffusion — 05.61.00.09.99
Imprimé au Canada

Participation de la SODEC.
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.
Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Sicard, L. P., 1991-, auteur
Felix Vortan et la fin du temps / L.P. Sicard.
(Felix Vortan ; 5)
Public cible : Pour les jeunes de 12 ans et plus.
ISBN 978-2-89786-706-5
I. Titre. II. Collection : Sicard, L. P., 1991-. Felix Vortan ; 5. PS8637.I235F445 2018 jC843’.6 C2018-941083-3 PS9637.I235F445 2018
Prologue
N i le vent qui, exalté par l’altitude, sifflait de tous les côtés, ni le froid s’étant emparé de ses membres grelottants, ni même les éclairs que les nuages chargés de colère crachaient vers le continent enneigé en contrebas ne purent retirer le sourire qu’il avait aux lèvres. Le nez à quelques centimètres de la porte d’ébène, dont la noirceur du bois se fondait dans celle de la nuit, il savait qu’il était inutile de frapper pour annoncer son arrivée. Comme à l’habitude, on attendait suffisamment sa venue pour l’avoir aperçu s’élever jusqu’au portique par les vitraux du bâtiment d’une architecture sinistrement éblouissante. Les quelques secondes de solitude qui lui demeuraient furent pleinement savourées : n’était-il pas grisant, malgré la vieillesse et les innombrables dangers d’un monde, de pouvoir voyager seul sans craindre d’être capturé pour une rançon ou assassiné par des brigands ? Pour tout dire, ses pouvoirs étaient plus grands que sa peur de toute chose, et il se promenait en Urel comme quiconque se baladerait en son jardin ; ces terres, ces landes, ces cavernes et ces forêts n’étaient que le prolongement de son domaine ; il y avait fort longtemps déjà que ce continent était conquis. Pourtant, comme le ver n’a cure de la beauté des fleurs ou de la solidité de l’écorce, une poignée d’insolents se plaisait à ronger les fondations de son éminence. Un sourire se dessina à la pensée de ces quelques gardiens gisant parmi les corps des autres vaincus ; ces images bientôt deviendraient plus qu’un simple songe.
Tandis qu’il entendait des pas précipités venir dans sa direction, il laissa ses yeux gris vagabonder d’une statue à l’autre. Il lui semblait que les gargouilles exhibant leurs crocs sur la façade du manoir inclinaient la tête sur son passage. La porte en bois sombre s’ouvrit tout à coup, révélant le visage illuminé d’une femme aux cheveux noirs. Les tatouages qu’arborait sa poitrine saillante, son cou serré d’un collier à pointes et son visage fin caressé de ces mêmes symboles d’encre lui conféraient une apparence sans pareille sur Émor. Quant à ce sourire, il transpirait toute l’admiration qu’elle éprouvait à son égard. La femme n’attendit pas pour lui sauter dans les bras comme l’aurait fait une enfant.
— Je vous attends depuis ce qui me semble des jours ! s’exclama-t-elle, blottissant son visage sur l’épaule du vieillard.
Ce dernier laissa ses mains descendre le long de l’échine de la jeune femme, caressant le bas de son dos.
— Worganne, il ne m’a pourtant fallu qu’une minute pour me rendre jusqu’ici ! ironisa l’homme d’une voix emplie de sous-entendus.
La gardienne se retira langoureusement, faisant glisser ses lèvres sur la gorge de son maître auquel elle n’avait jamais su cacher son admiration s’étant muée en amour, puis lui fit face d’un air faussement réprobateur.
— Vous savez très bien que la notion du temps n’a jamais été la même pour vous. Entrez, voyez par vous-même l’heureuse surprise qui vous attend !
Tous deux pénétrèrent dans le glauque manoir. Ils franchirent une dizaine de mètres, bifurquèrent dans un corridor perpendiculaire, puis entrebâillèrent une porte grillagée. Avant d’y entrer, la jeune femme lança un dernier regard à son complice, regard témoignant du plaisir immense qu’elle prenait à lui révéler ce secret.
— À vous l’honneur, grand Conquérant !
À ce surnom qui, au fil des ans, avait entièrement englouti son nom véritable, le Conquérant esquissa un sourire, puis ouvrit plus largement la porte du coude. Des éclats de lumière diffus luirent au creux de ses prunelles sombres. Dans cette pièce sans mobilier, seule trônait en son centre une clarté bleuâtre, au sein de laquelle une femme, le corps à l’envers, était suspendue dans les airs comme par une corde invisible. Ses cheveux, s’échouant de sa tête renversée, frôlaient le plancher en le maculant du sang dont ils étaient imbibés ; quelques gouttes écarlates s’écoulaient encore de son visage tuméfié, longeant les mèches dont la blondeur avait disparu sous les couches de boue les engluant. Le haut de sa robe, déchirée, était transpercé ici et là de brindilles et de branches. Quant à son pan, il retombait désolément sur le haut de son corps, révélant la peau laiteuse de ses cuisses, au plus grand amusement du Conquérant, qui se mit à contourner sa proie tel un rapace. Il se plaisait à détailler chacune des éraflures zébrant cette peau naguère immaculée, s’accroupissait parfois pour mieux distinguer le cheminement du sang sillonnant ces membres lacérés. Lorsqu’il arriva, ayant gardé le meilleur pour la fin, devant ce visage, méconnaissable, fracturé, monstrueux, il ne put empêcher un rire de lui secouer les côtes. Le Conquérant se redressa, fit glisser l’endos de son index sur les jambes nues, se rendit jusqu’aux pieds qui effleuraient le mur de pierre.
— Amanda, chère Amanda..., murmura-t-il pour lui-même.
Le pouvoir le grisait ; son cœur s’était mis à battre follement dès qu’il avait vu la reine d’Élador prisonnière de ce piège gravitationnel, à la merci de sa pitié inexistante, vulnérable au moindre de ses touchers. Que lui ferait-il subir en premier ? Bien sûr, il attendrait qu’elle s’éveille ; mutiler un corps qui ne répondait pas était indigne de son temps précieux, et il ne souhaitait surtout pas gaspiller un seul centimètre de ce corps merveilleux en vaines tortures.
— Les gardiens feront tout pour venir la secourir, souligna Worganne, presque jalouse de l’attention qu’il portait à la captive.
— Évidemment, oui..., répondit-il, distrait.
Ses pensées étaient ailleurs. Comment une reine si faible avait-elle pu mener une armée aussi pitoyable que la sienne jusqu’à la victoire ? Taylor, l’un de ses plus grands guerriers, avait péri par sa faute, de même que tous les hommes qu’il menait ! Bien sûr, les Éladoriens ignoraient encore qu’Émor leur réservait une surprise de taille que rien, pas même ces gardiens insolents, ne saurait vaincre. Dans ses appartements du château émorien, ses dernières réflexions sur le sujet l’avaient en effet mené à cette conclusion : le temps était venu de les tuer, une fois pour toutes ! Le temps des jeux arrivait à sa fin : dans quelques jours, il brûlerait les corps de ces résistants, s’emparerait de la clé d’émerose et accéderait enfin à la toute-puissance. Un gémissement le tira de sa véhémence : derrière lui, la reine reprenait connaissance. Worganne le rejoignit aussitôt, glissa sa main dans la sienne, aussi fébrile que lui.
— Encore une fois, cher Conquérant, lança-t-elle fiévreusement, à vous l’honneur !
I
À la rescousse
A u sein de l’hiver et de ses froideurs, Felix méditait, imperturbable. Assis, jambes croisées, menton relevé et paupières closes, il patientait sans trop savoir qu’attendre de cet endroit qu’il se refusait de quitter. Une neige fine avait recouvert les amoncellements de terre sous lesquels avaient été enterrés les corps des Éladoriens tombés au combat. Il n’oublierait jamais leur bravoure, et se souviendrait longtemps encore de tous ces moments partagés avec ces apprentis qui étaient morts trop jeunes. La nuit qui s’achevait avait été pénible à l’horlogière ; alors que les uns s’étaient reclus dans un coin de la pièce par besoin de solitude, les autres n’avaient su briser le silence qu’avec des discussions timides qui s’étaient rapidement évanouies. Chaque mot était si difficile à prononcer, chaque pensée menaçait de faire s’écouler un pleur des yeux rougis ; il n’y avait rien à dire ni à faire. Ces souffrances ne pouvaient être évitées ; le deuil s’imposait et devait être vécu. Laisser ses amis à eux-mêmes en ces temps tourmentés n’était peut-être pas la meilleure chose à faire, Felix en était conscient, mais c’était plus fort que lui : il n’y avait qu’en ce cimetière que son remords s’éclipsait de son être. Rien de ce massacre n’était directement lié à ses propres erreurs ; aucune faille, aucun faux pas de sa part en somme n’avaient causé de torts à ses amis, mais il ne pouvait empêcher un déferlement de culpabilité d’alourdir ses pensées. N’y aurait-il pas eu un autre moyen d’en finir avec cette guerre

Voir icon more
Alternate Text