La forêt des monstres , livre ebook

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« Alors comme ça, faquin, il paraît que tu veux me donner des ordres ! Alors comme ça, coquin, tu défonces ma porte et celle de la maison du Seigneur et tu viens au beau milieu de la nuit déranger mes prières ! Mais qui es-tu, fol moucheron, pour ainsi venir en armes dans la maison de Dieu ? Je vais te faire passer le goût de la violence, moi, je vais t’apprendre l’amour du prochain même si, pour cela, je dois y passer ma vie et user le cuir de mes sandales à te botter ce qui te sert pour t’asseoir ! »

Retrouvez les aventures du père Sixte, moine haut en couleurs, de Louis, son petit protégé, du valeureux capitaine Éric Deluys et de la vile Henriette pour la conquête du Royaume du Lys.


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Publié par

Date de parution

16 septembre 2016

Nombre de lectures

123

EAN13

9782728923359

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

1 Mo

Sommaire

Carte du Lys
Partie 1
Une nuit, un bois, des bleus, des bosses et deux ou trois questions
La même nuit, du tournis, une tête sans visage, une promesse
Une bosse, un absent, et un peu de lecture
Des souvenirs, des batailles, la fin d’une vie le début d’une autre
Un château, des retrouvailles et une promenade à cheval
Une sœur, une flèche et, entre les deux, beaucoup d’ennuis
Une forêt, un pont, une armée et deux ou trois choses que l’on ne comprend pas
Partie 2
Une porte, des retrouvailles, des amis grands et petits, un dîner inattendu
Une surprise, une course, des questions, pas de réponses
Un curieux réveil, la nuit, le froid, la peur, la nuit encore, la forêt et la nuit plus encore mais sans la peur
Des tartines de légendes, des gardes idiots, un réveil difficile, des cavaliers qui filent
Une course, une poursuite, une rencontre et une flèche
Du lard, du fromage, des complications, quelques vieillards et pas mal de souvenirs
Une flèche par ici, une autre par là, une sortie interdite et un déménagement
Des cris, des courses, des flèches, et un séant endommagé
Un pont, une grille, une attaque, une surprise, la grêle
Une idée, une course, une évasion, une fuite
Des hauts, des bas, et à l’arrivée pas encore le paradis
Une attaque, deux attaques, trois attaques, la fin ?
Le soir, le doute, et soudain de l’ombre surgit l’espoir
Deux mondes, une rencontre, la peur et un départ
Une solution venue de l’Orient lointain, un éclair, du bruit, et enfin le calme
Une fin, mais pas la fin, une fin qui est un commencement
Page de copyright
Du même auteur
Carte du Lys
Partie 1
Une nuit, un bois, des bleus, des bosses et deux ou trois questions

La nuit était tombée sur le château de Valrogue, il n’y avait plus guère de monde dehors, si ce n’est deux ou trois gardes sur le chemin de ronde.
Louis dévala les marches de l’escalier en colimaçon. Il tenait un livre qu’il avait oublié de rendre au père Sixte qui tentait de faire de lui un latiniste distingué et avait l’espoir que, plus tard, Louis devînt religieux comme lui. Le garçon trouvait tout de même plus amusant de se battre contre les filous de son âge que contre les déclinaisons !
« Si jamais il voit que le livre manque, demain le frère Sixte me tuera ! Après m’avoir découpé en tranches fines, il me donnera à manger aux corbeaux ou pire que tout, il m’infligera dix pages de conjugaisons à apprendre par cœur ! pensait Louis. Mieux valait affronter dix dragons que des verbes latins ! »
Arrivé au pied de la tour, il traversa la cour du château, passa devant la chapelle et entra dans le logis principal. La chambre de Sixte était au premier étage. Léger comme une plume, silencieux comme la couleuvre, Louis avança sous les vitraux de la chapelle derrière lesquels vacillait encore la flamme des chandelles. Le père profitait de la tranquillité du soir pour y dire les complies, son dernier office.
En moins de temps qu’il n’en faut à un renard pour voler une poule, Louis se glissa dans le bâtiment, monta l’escalier, et remit le livre en place. Soulagé, il prit le chemin du retour. Dans cinq minutes, il serait sur sa paillasse sous sa couverture. Il pourrait dormir et ne pas rêver en latin. Il riait sous cape, trop heureux d’avoir une fois encore réussi à tromper la vigilance du saint homme.
Quand il traversa la cour dans l’autre sens, Louis vit une ombre se faufiler en direction de la citerne. Il reconnut la très haute et très large silhouette du père Sixte.
« Que va-t-il faire par là à une heure si tardive ? »
Arrivé à la citerne, le père s’arrêta un moment et, soudain, bascula dans le vide !
Louis se précipita pour lui venir en aide. Il se pencha au-dessus du puits, mais il ne vit rien d’autre que la lune qui se reflétait sur le miroir liquide. Pas plus de moine barbotant que de soutane flottant sur l’eau…
« Il ne peut quand même pas avoir coulé aussi vite et sans le moindre cri… Il y a là quelque mystère qu’il me faut éclaircir ! »
Louis avait deux ou trois qualités que le moine appréciait : il était vif, intelligent, malin, serviable et avait bon cœur. Mais il avait aussi un gros défaut qui souvent lui causait mille tracas. Louis était trop curieux. Il se mêlait souvent de ce qui ne le regardait pas et, à ce moment précis, il s’apprêtait à le faire une fois de plus.
Il passa de l’autre côté du muret. Les mains fermement accrochées au rebord de la citerne, les jambes dans le vide au-dessus de l’eau, du bout des pieds, il chercha quelque anfractuosité où il aurait pu s’appuyer, quelque défaut dans la maçonnerie pour s’y poser. Soudain, la paroi céda sous ses chaussures. Louis se rattrapa d’une main, se pencha et vit qu’il venait de faire pivoter une porte dissimulée dans la paroi, sans doute celle par laquelle avait disparu Sixte ! Louis s’y laissa glisser et se retrouva dans ce qui semblait fort être un passage secret. Ni très large, ni très haut, creusé directement dans la roche, le tunnel devait passer sous la cour du château, pour ensuite descendre vers le Hoivre, le fleuve qui coulait en contrebas. Difficile d’avoir des repères très précis dans le noir complet.
Un courant d’air frais vint caresser le visage de Louis, lui indiquant qu’il n’était plus très loin de la sortie. Deux minutes plus tard, il se retrouva au bord du fleuve qui coulait dans une profonde crevasse. La sortie du tunnel, dissimulée entre les rochers, était invisible pour celui qui en ignorait l’existence. Pour franchir l’eau, il fallait passer sur un pont qui se dessinait à peine dans la nuit noire.
Loin devant lui, Louis devina le père Sixte qui avançait à grands pas. Il repartit discrètement à sa poursuite.
De l’autre côté du pont se trouvait la forêt d’Inumen, aussi appelée « la forêt maudite ». Elle s’étendait, immense, sur presque toute la largeur du royaume et le coupait en deux. Seule une route la traversait mais personne n’avait jamais osé s’y aventurer de nuit, quand rôdaient les esprits et les monstres en tout genre. Les rares à être ressortis du bois étaient devenus complètement fous.
Après avoir marché un moment sur cette route, le père Sixte se dirigea résolument vers les arbres et disparut. À peine eut-il été englouti par les arbres qu’un long hurlement s’éleva, une plainte déchirante qui perçait à la fois les oreilles et le cœur.
Pourquoi Sixte était-il allé se perdre dans ce lieu maudit ? Ne sachant pas trop quoi faire, Louis, le cœur battant, la gorge sèche, décida d’attendre jusqu’au petit matin. Le père Sixte en ressortirait peut-être, un miracle était toujours possible.
Louis s’assoupit. Au beau milieu de la nuit, il fut réveillé par le galop d’un cheval qui approchait. Il se dissimula derrière une grosse pierre et vit arriver un cavalier aux habits aussi noirs que son regard de charbon. Le cheval stoppa net devant la forêt. Il refusait de s’y enfoncer. Il jetait des regards inquiets tout autour de lui, sans doute craignait-il quelque danger. Au loin, on entendait le galop d’autres chevaux qui se rapprochaient. Le cavalier noir mit pied à terre. Il ressemblait à une bête traquée ; fallait-il affronter le danger qui arrivait ou celui qui hantait les bois tout proches ?
– Qu’ils aillent au diable avec leurs superstitions ! Mieux vaut la forêt et ses monstres imaginaires que les sinistres geôles de la reine !
Et il disparut à son tour, happé par les arbres.
Toujours dissimulé, Louis vit alors surgir trois cavaliers. C’étaient des soldats du royaume du Lys, Louis aurait reconnu entre mille leur tunique blanche ornée de la fleur verte et or.
– Il s’est arrêté là ! dit le premier cavalier. Il est descendu de cheval, il a hésité, puis il est entré dans la forêt.
Le nez au sol, il scrutait les traces laissées par le fuyard.
– Alors il est perdu à jamais, dit le second. Faut-il avoir une âme bien noire pour préférer disparaître dans ces sombres bois plutôt que d’affronter la justice de la reine !
– C’était un voleur, un assassin, il aura le châtiment qu’il méritait, conclut le troisième qui en parlait déjà au passé.
La lune s’était levée. Pâle et froide, elle éclairait le paysage. Les ombres des arbres s’avançaient au-dessus de la route, comme des bras tortueux aux mains griffues, à la recherche de proies pour assouvir une faim toujours plus grande. Rapidement, des cris déchirèrent la nuit ; un homme appelait à l’aide. Grognements et ricanements sinistres se mêlèrent à ces appels, aboiements rauques de bêtes féroces et râles sinistres résonnaient sous les vieux arbres… Les appels se firent de plus en plus suppliants.

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