La fugue , livre ebook

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Le jour allait bientôt se lever sur le petit village. Tout était calme et encore endormi. Pourtant un grondement lourd de menaces éclata soudain, réveillant les habitants. Des grêlons énormes s’abattirent en quelques instants sur les maisons et les champs environnants. Heureusement les volets fermés protégeaient les vitres. Mais quelques imprudents les ouvrirent malencontreusement et les fenêtres cédèrent sous les coups de boutoir de la grêle. Des cris de frayeur fusèrent des quatre coins du village en émoi. Marc se réveilla en sursaut et se mit à hurler, appelant sa mère. Marc n’avait que six ans . Son frère Pierre, de quatre ans son aîné, accourut pour le rassurer. Il était devenu très protecteur depuis la mort de son père, l’année précédente.
- Ce n’est rien, Marc, juste un peu d’orage. N’aie pas peur.
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Date de parution

01 mai 2015

Nombre de lectures

34

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

2 Mo

CHAPITRE 1
Le jour allait bientôt se lever sur le petit village. Tout était calme et encore endormi. Pourtant un grondement lourd de menaces éclata soudain, réveillant les habitants. Des grêlons énormes s’abattirent en quelques instants sur les maisons et les champs environnants. Heureusement les volets fermés protégeaient les vitres. Mais quelques imprudents les ouvrirent malencontreusement et les fenêtres cédèrent sous les coups de boutoir de la grêle. Des cris de frayeur fusèrent des quatre coins du village en émoi.
Marc se réveilla en sursaut et se mit à hurler, appelant sa mère. Marc n’avait que six ans. Son frère Pierre, de quatre ans son aîné , accourut pour le rassurer. Il était devenu très protecteur depuis la mort de son père, l’année précédente.
- Ce n’est rien, Marc, juste un peu d’orage. N’aie pas peur.
Malgré le ton apaisant qu’il s’était efforcé de prendre, Pierre n’en menait pas large. Il prit son frère dans ses bras pour l’apaiser. Il fredonna sa chanson préférée pour se donner du courage.
Les deux enfants étaient seuls dans la maison. Leur mère travaillait de nuit dans un hôpital de la ville voisine. Elle ne rentrerait que dans quelques heures, lorsque Marc et Pierre seraient partis à l’école. Comme chaque jour Pierre devrait préparer le petit déjeuner et aider son frère à faire sa toilette. Il était l’heure d’ailleurs, mais Pierre ne bougea pas. Ils n’allaient tout de même pas sortir avec un temps pareil !
Le fracas de la grêle sur le toit semblait s’intensifier encore, couvrant la voix de Pierre. Marc tremblait de plus en plus dans ses bras. Pierre ne pouvait le laisser seul. Pourtant la curiosité le poussait à aller voir ce qui se passait dehors.
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- Ne me laisse pas, pleurnicha Marc comme s’il avait lu dans les pensées de son frère.
- Mais non, ne t’inquiète pas, tu n’as rien à craindre. Tu sais bien que je ne t’abandonnerai jamais.
- Et si maman ne revenait pas ?
- Arrête de dire des bêtises. Maman travaille, elle reviendra bientôt.
- Je n’aime pas quand elle n’est pas ici la nuit.
- Mais moi, je suis là !
Pierre se garda bien d’avouer qu’il dormait mal en l’absence de sa mère. Il était encore bien jeune lui-même ! Mais il savait qu’elle n’avait pas le choix et que cela la rendait malheureuse. Aussi faisait-il de son mieux pour l’épauler.
Une assistante sociale était venue, quelques semaines plus tôt. Elle les avait longuement interrogés et Pierre n’avait pas aimé son regard inquisiteur. Il avait senti le danger et s’était bien gardé d’entrer dans son jeu. Il avait fait preuve à cette occasion d’une grande maturité pour lui faire accepter l’idée qu’il était capable de s’occuper de son petit frère en l’absence de sa mère. Mais elle n’avait pas paru complètement convaincue. Elle avait dit en partant qu’elle reviendrait et Pierre n’avait aucune envie de la revoir. Elle ne lui inspirait pas confiance.
Depuis cette visite, Pierre était sur ses gardes et prenait peur quand on sonnait à la porte. Quant à Marc, il n’avait pas compris ce que lui voulait cette dame et l’avait trouvée plutôt gentille.
Pierre s’était bien rendu compte que sa mère était inquiète elle aussi. Pourtant elle évitait de parler de ses soucis devant ses enfants. Ils avaient assez souffert de la mort brutale de leur père ! Elle ne voulait pas ajouter à leur peine en leur faisant part de ses difficultés financières. Et puis, ils étaient bien trop jeunes pour comprendre, pensait-elle. Ce en quoi elle se trompait, du moins pour ce qui concernait Pierre. Il avait bien remarqué qu’ils ne vivaient plus tout à fait de la même façon, que leur mère ne s’achetait plus de nouvelles robes et se privait de manger sous prétexte de faire un régime pour maigrir. Elle n’avait pourtant pas beaucoup de kilos en trop ! Mais Pierre n’osait rien dire pour ne pas inquiéter son jeune frère. Il se contentait de se blottir contre sa mère lorsqu’il se sentait
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trop triste et de lui raconter une histoire drôle pour la faire sourire, comme avant. Elle avait un si joli sourire ! Il se disait que , plus tard, quand il serait grand, il lui offrirait tout ce qu’elle aimait.
- J’ai faim !
La petite voix de Marc tira Pierre de sa réflexion.
- Moi aussi. Je vais aller préparer le petit déjeuner
- Je viens avec toi, décréta Marc qui ne voulait pas rester seul.
Les deux enfants commençaient à descendre l’escalier lorsque soudain l’électricité fut coupée.
- Ce doit être à cause de la tempête, dit Pierre en serrant la main de Marc.
Ils continuèrent donc leur descente à tâtons et arrivèrent en bas sans encombre.
- Heureusement que nous avons une cuisinière qui marche au gaz ! s’exclama l’aîné.
Mais malgré tous ses effort il lui fut impossible de s’en servir. Elle était en panne.
- Ca , c’est curieux ! Elle marchait pourtant bien ,hier. Décidément tout va mal aujourd’hui. Il faudra manger froid.
Pierre prépara un bol de lait froid et des tartines beurrées pour tous les deux. Il ne restait plus de confiture depuis quelques jours. Cela suffit pourtant à les rasséréner . Ils avaient appris à se contenter de peu.
Lorsque Pierre voulut laver les bols, nouvelle surprise : l’eau avait été coupée. Pas question de faire sa toilette aujourd’hui ! Les deux enfants se regardèrent , plutôt réjouis à cette idée , et ils éclatèrent de rire.
C’est alors qu’on frappa à la porte.
Qui pouvait bien leur rendre visite à cette heure ?
- N’ouvre pas ! s’exclama Marc. Maman l’a interdit.
- Tu as peut-être raison, admit Pierre.
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