La Grâce blanche
199 pages
Français

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La Grâce blanche , livre ebook

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Description

Gris comme les anges de mort et leurs ailes immaculées
Rouge comme les prêtres fous qui aiment le goût du sang
Noir comme le coeur des hommes et des espoirs brisés
Blanc comme la Grâce d’un peuple qui sacrifie les innocents
Au monastère de Hurle-Ciel, une jeune fille prisonnière depuis toujours est enlevée par de mystérieux guerriers ailés. Propulsée dans un monde qu’elle ne comprend pas, elle fera la rencontre de Riva, un Araffin qui parle aux étoiles, et d’Ignare le Jambon, l’escroc le plus célèbre des pays du Centre. Ensemble, ils devront échapper aux dangereuses Sociétés de Commerce qui exploitent les ressources du monde
et cherchent à s’approprier des pouvoirs perdus.
Magikor, une série qui fait de la magie une ressource non-renouvelable et vous propose une aventure par-delà les mers, les airs et les étoiles.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 20 juillet 2018
Nombre de lectures 5
EAN13 9782897866150
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Copyright © 2018 Victor OH Morasse
Copyright © 2018 Éditions AdA Inc.
Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.
Éditeur : François Doucet
Révision éditoriale : L.P. Sicard
Correction d’épreuves : Émilie Leroux
Conception de la couverture : Mathieu C. Dandurand
Photo de la couverture : © Getty images
Mise en pages : Sébastien Michaud
ISBN papier 978-2-89786-613-6
ISBN PDF numérique 978-2-89786-614-3
ISBN ePub 978-2-89786-615-0
Première impression : 2018
Dépôt légal : 2018
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives nationales du Canada
Éditions AdA Inc.
1385, boul. Lionel-Boulet
Varennes (Québec) J3X 1P7, Canada
Téléphone : 450 929-0296
Télécopieur : 450 929-0220
www.ada-inc.com
info@ada-inc.com
Diffusion
Canada :
Éditions AdA Inc.
France :
D.G. Diffusion
Z.I. des Bogues
31750 Escalquens — France
Téléphone : 05.61.00.09.99
Suisse :
Transat — 23.42.77.40
Belgique :
D.G. Diffusion — 05.61.00.09.99

Participation de la SODEC.
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.
Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Morasse, Victor OH, 1986-
[Trilogie du Araffin]
Magikor / Victor OH Morasse.
Publié antérieurement sous le titre : La trilogie du Araffin. Trois-Rivières, Québec, Canada : R2 éditions, 2012- .
Sommaire : tome 1. La grâce blanche -- tome 2. La reine noire.
ISBN 978-2-89786-613-6 (vol. 1)
ISBN 978-2-89786-616-7 (vol. 2)
I. Morasse, Victor OH, 1986- . Grâce blanche. II. Morasse, Victor OH, 1986- . Reine noire. III. Titre. IV. Titre : Trilogie du Araffin.
PS8626.O734T74 2018 PS9626.O734T74 2018
C843’.6
C2018-940776-X
Merci à ma mère, complice de mes univers depuis 1986. Merci à mon père pour la confiance à toute épreuve. Merci à Simon Rousseau pour le courage et l’inspiration.
À Claire, Où que tu sois, promesse tenue.

1
S ’éveiller chaque matin avec la certitude de ne pas être au bon endroit.
C’est cette idée étrange qui accompagnait chacun de ses matins. Il n’y avait pas de colère ou d’amertume en elle puisque les choses en avaient simplement toujours été ainsi. Ce matin-là n’était pas différent. À une heure bien précise, bien qu’elle ignorât laquelle, une lumière crue surgissait du plafond, blanche, illuminant une pièce blanche avec des meubles blancs et des draps blancs. Une lumière blanche qui lui rappelait la monotonie de son existence et la douloureuse similarité entre les jours ; qui entrait par un large trou creusé à même la roche, comme si le soleil s’y était engouffré d’un seul coup. La pièce immaculée se gorgeait alors d’une lueur si vive qu’elle en paraissait surnaturelle. Puis, des hurlements. Ceux qu’elle savait être une communion, d’abord. Une forme de transe terrible et macabre. Des hurlements sauvages et puissants, aussi grinçants que des cris de douleur, mais emplis d’un contrôle impressionnant. Au premier cri succédait un deuxième, et peu à peu les hurleurs se joignaient à une symphonie terrible de voix aliénées. Au milieu du vacarme, elle s’habillait tranquillement et déjeunait de fruits et de lait. Le bruit était devenu une habitude, une façon normale de débuter une journée. Elle coiffait ensuite ses longs cheveux châtains en une natte simple qui lui tombait sur l’épaule. Pour finir, elle récitait une prière. Toujours la même. Celle de quitter un jour le monastère de Hurle-Ciel.
Après cette prière, qui s’était avérée vaine jusqu’à maintenant, les premiers hurlements cessaient. Quelques moments d’un paisible silence — une accalmie — suivaient. Alors, des cris d’une autre nature montaient jusqu’à sa prison de pierre. Ceux-là lui glaçaient les sangs à chaque fois. Ils étaient le résultat d’une douleur horrible, d’une torture sans nom qu’elle préférait ne pas s’imaginer. Des voix d’hommes, de femmes et parfois d’enfants résonnaient à travers les murs comme une infection et y demeuraient pendant des heures. Elles meublaient le silence des montagnes de lourds sous-entendus, de preuves discrètes d’un mal invisible. Dans les profondeurs des monastères de Hurle-Ciel, des êtres vivants expiaient leurs fautes.
Tous les cris cessaient ensuite. Ne demeurait, dans sa cellule sans fenêtres, que le vague croassement de grosses corneilles tournoyantes et le cliquetis des fourneaux du monastère. C’était un cycle étrangement ordonné que suivaient les Prêtres Rouges, un rituel malsain qu’ils prenaient un plaisir certain à accomplir chaque matin, avec dans la tête leur premier commandement : Expie par la douleur les crimes du passé des hommes.
Ainsi, ce matin-là n’avait, jusque-là, pas été différent de tous les autres. C’est au moment où un prêtre était entré dans sa cellule, peu avant midi, qu’elle avait senti que les choses changeaient. À l’image de ses semblables, il était vêtu d’une longue robe écarlate brodée de symboles complexes dont les teintes variaient du noir au gris. Sa tête était rasée, à l’exception d’une lisière de cheveux raides qui séparait son crâne en deux parties égales. Il arborait le même visage sévère que les autres prêtres barbares, mais elle ne l’avait encore jamais vu. Chaque jour, un grand efflanqué à la démarche saccadée ou un petit lourdaud un peu à la traîne venaient s’occuper d’elle en alternance. Bien que peu enclins au bavardage et un peu rudes à l’occasion, ils avaient développé une forme de sympathie à son endroit. Ainsi, depuis quelque temps, elle sortait beaucoup plus souvent sur le haut-balcon, et pouvait de temps à autre obtenir une deuxième portion de pain de sucre. L’air lugubre du prêtre qui venait d’entrer dans sa cellule lui fit croire que ces privilèges venaient de prendre fin.
— Assieds-toi.
Il s’était approché d’elle en énonçant son commandement. Elle n’eut pas le temps d’obéir puisqu’il la saisit par le poignet pour la forcer à s’asseoir. D’une main ferme, il la retint sur son banc et inspecta le cercle métallique qui enserrait sa tête. D’aussi loin qu’elle se souvienne, ce large anneau avait été maintenu sur ses tempes par un mécanisme complexe relié à son cou. Un loquet aussi fin qu’inviolable lui interdisait toute idée de rébellion. Elle avait bien essayé de le retirer en le frappant avec une pierre ou en forçant la serrure avec une fourchette, mais rien n’y faisait. Elle avait posé beaucoup de questions à ce sujet, mais les Prêtres Rouges préféraient les hurlements aux réponses claires.
Après une minute d’observation, l’homme sembla se détendre un peu. Ses doigts couraient le long des tempes de la jeune fille qui ne pouvait se défaire de son emprise brutale.
— Vous me faites mal !
— Silence.
D’autres prêtres hurlaient sans arrêt, contrairement à lui, qui donnait des ordres avec une voix calme et posée, des interjections glacées et terrifiantes. Dans ses yeux, une flamme vive dansait dangereusement, le reflet de sa robe de feu.
— Tu as retiré le collier ? Il serait bon que tu répondes la vérité.
— Non ! Je n’ai rien fait.
— Suis-moi.
Sans lâcher son poignet, il partit d’une seule foulée qui entraîna sa captive dans les corridors ensoleillés du monastère. Des vitraux de cathédrales s’étalaient à tous les dix pas, filtrant la lumière par le verre rouge qui illustrait des combats, des sacrifices et de saintes mutilations. Dans les monastères de Hurle-Ciel, une chose aussi simple et pure que la lumière devenait une tache de sang sur la pierre humide.
Courant et soufflant derrière le prêtre pour suivre son rythme, la jeune fille commençait à craindre sérieusement la suite des événements. S’il était arrivé qu’on la réprimande sévèrement pour sa conduite, personne n’avait encore jamais osé la

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