La reine noire
241 pages
Français

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Description

Vert comme l’espoir vacillant d’un monde qui se meurt
Blanc comme le nuage triste d’une promesse brisée
Rouge comme la lente agonie d’une nation d’horreur
Noir comme des ailes de nuit, comme des ailes de peur
Noir comme une Reine de sang, comme une Reine sans pitié
Le Magikor, ce vestige de l’ancien monde, est entre les mains des Sociétés de Commerce. Son pouvoir est si grand qu’il menace de détruire ce qu’il reste des royaumes libres et de ses peuples.
C’est pourquoi Ignare le Jambon, acrobate et escroc de renom, le distingué Sieur Gavrob et leurs alliés tentent d’amasser les forces suffisantes pour résister à l’envahisseur. Pour y parvenir, ils auront besoin de manoeuvrer des bateaux volants, de retrouver des héros oubliés et de rallier des barbares à leur cause.
Deuxième tome de la série Magikor, la Reine Noire est un roman rempli d’action et d’humour où la magie s’épuise autant que l’espoir des peuples.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 20 juillet 2018
Nombre de lectures 14
EAN13 9782897866181
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Copyright © 2018 Victor OH Morasse
Copyright © 2018 Éditions AdA Inc.
Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.
Éditeur : François Doucet
Révision éditoriale : L.P. Sicard
Correction d’épreuves : Émilie Leroux
Conception de la couverture : Mathieu C. Dandurand
Illustration de la couverture : © Mathieu C. Dandurand
Mise en pages : Sébastien Michaud
ISBN papier 978-2-89786-616-7
ISBN PDF numérique 978-2-89786-617-4
ISBN ePub 978-2-89786-618-1
Première impression : 2018
Dépôt légal : 2018
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives nationales du Canada
Éditions AdA Inc.
1385, boul. Lionel-Boulet
Varennes (Québec) J3X 1P7, Canada
Téléphone : 450 929-0296
Télécopieur : 450 929-0220
www.ada-inc.com
info@ada-inc.com
Diffusion
Canada :
Éditions AdA Inc.
France :
D.G. Diffusion
Z.I. des Bogues
31750 Escalquens — France
Téléphone : 05.61.00.09.99
Suisse :
Transat — 23.42.77.40
Belgique :
D.G. Diffusion — 05.61.00.09.99

Participation de la SODEC.
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.
Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Morasse, Victor OH, 1986-
[Trilogie du Araffin]
Magikor / Victor OH Morasse.
Publié antérieurement sous le titre : La trilogie du Araffin. Trois-Rivières, Québec, Canada : R2 éditions, 2012- .
Sommaire : tome 1. La grâce blanche -- tome 2. La reine noire.
ISBN 978-2-89786-613-6 (vol. 1)
ISBN 978-2-89786-616-7 (vol. 2)
I. Morasse, Victor OH, 1986- . Grâce blanche. II. Morasse, Victor OH, 1986- . Reine noire. III. Titre. IV. Titre : Trilogie du Araffin.
PS8626.O734T74 2018 PS9626.O734T74 2018
C843’.6
C2018-940776-X
Merci à Jules Martel, où qu’il soit maintenant. Parce qu’il faut toujours une première histoire Et que j’ai écrit la mienne à douze ans, dans sa classe de 6 ème année.
Pour ma mère Qui a soufflé l’amour des mots Dans chaque mot d’amour.

1
L a bouteille vide éclata en morceaux en s’échappant de sa main. C’est ce qui éveilla Ignare le Jambon d’un sommeil troublé. Il était étendu sur un lit qui n’étais pas le sien, encore vêtu et chaussé, et ne parvenait pas à se souvenir de quelle manière il s’était retrouvé là. Le petit homme au nez crochu soupira bruyamment. Il avait la tête en feu et une odeur nauséabonde se dégageait de ses vêtements tachés. Il tenta un mouvement de la tête, mais poussa un grognement de bête blessée lorsqu’elle lui annonça qu’elle n’avait pas l’intention de collaborer. La bouteille d’alcool d’écorce qui gisait en morceaux à ses pieds lui fournissait des indices importants quant à la nature de sa dernière soirée, mais il n’avait ni envie ni besoin d’en savoir davantage.
La porte de la petite chambre claqua soudainement et une tornade miniature s’engagea dans l’embrasure en même temps que la douloureuse lumière du soleil. Vêtue de la courte tunique verte caractéristique de son peuple, ses longs cheveux sombres tressautant dans son dos au rythme de ses mouvements rapides, Fraya n’allait pas laisser de répit au célèbre Ignare le Jambon. En sautant sur le lit, elle commença à l’enguirlander dans la langue estrale qu’Ignare ne maîtrisait pas encore parfaitement. Elle fronçait les sourcils et voulait paraître en colère, mais à Bariole, les affrontements verbaux tenaient davantage du jeu que de la querelle. Toutefois, dans l’état où il se trouvait, Ignare préférait s’avouer vaincu rapidement simplement pour qu’elle cesse de crier. Il leva mollement la main en signe de capitulation et Fraya ne put réprimer un sourire satisfait.
— Tu n’avais qu’à faire attention hier soir, ivrogne, ditelle en adoucissant un peu le ton. C’est comme ça depuis un mois avec toi, tu vides nos réserves d’eau de rable 1 sans modération.
— Vous n’aviez qu’à ne pas me garder au départ.
— Tu as raison, la première idée était la bonne.
— Laquelle ?
— Te faire frire. C’était plus économique.
— Mais tellement moins amusant.
— Détrompe-toi, la friture humaine a quelque chose de réellement divertissant.
Elle éclata de rire et Ignare frissonna en songeant qu’il ne savait pas si Fraya était sérieuse ou non. Les gens de Bariole avaient d’étranges habitudes et certaines se rapprochaient dangereusement de la barbarie. Si le peuple Vert était raffiné et civilisé du côté d’Idéole, il avait quelque chose d’animal dans les forêts du sorine.
La petite femme descendit du lit et commença à ramasser les bouts de verre qui s’étaient répandus sur le sol. Toute colère était disparue de son visage, et elle chantonnait gaiement en se gaussant d’Ignare et de sa stupidité. Celui-ci s’attarda sur son amie pendant un instant. Elle était d’une beauté sauvage. Comme tous les membres de son peuple, elle avait la taille d’une enfant des pays du Centre mais les formes d’une jeune femme. Sa peau sombre et colorée par le soleil évoquait la chaleur, la force et la vigueur. Elle bougeait avec grâce comme si chaque mouvement était un pas de danse et parlait avec assurance comme si chaque mot était une chanson. Ses yeux, aussi verts que la forêt qui l’avait vue naître, brillaient de malice et d’intelligence. Fraya était résolument incontrôlable et imprévisible, un animal qu’on ne tient pas en captivité.
— Debout ! lui intima-t-elle soudain en fronçant les sourcils, tu as des corvées à compléter aujourd’hui.
Ignare poussa un nouveau feulement d’animal blessé. La vie à Bariole était réglée comme une horloge, même son statut de « prisonnier politique » ne lui permettait pas de s’en soustraire. Depuis son arrivée, il avait dû tresser des câbles, nettoyer des passerelles, émonder des dizaines de grands rables, cueillir des fruits et confectionner des armes. Toutes ces tâches lui paraissaient indignes d’un grand saltimbanque, mais il y avait peu de place pour la négociation auprès des Bariolais.
Il se fit donc violence en déplaçant son corps vers la position verticale. De nouvelles lames transpercèrent son crâne et il se promit une fois de plus de laisser de côté l’alcool d’écorce à tout jamais. Une fois sur ses pieds, il constata que son équilibre n’était pas encore au point et que les passerelles de la ville représenteraient un défi important tout au long de la journée. Toutefois, Fraya ne lui laissait pas beaucoup d’alternatives et le petit homme dut rapidement affronter le soleil matinal et ses rayons douloureux.
La maison de Fraya, où il avait passé la nuit, se trouvait au point le plus élevé de la ville de Bariole. En passant la porte, Ignare jeta un regard sous lui et put apprécier toute la complexité et la splendeur sauvage de la cité rebelle du peuple Vert. Nichée au cœur d’une forêt dense et impénétrable, la ville s’étendait littéralement entre les arbres. Les petites maisons de ses habitants avaient été bâties sur les branches les plus solides et reliées entre elles par un réseau de passerelles, de planches, de câbles et de lianes qui s’entremêlaient dans une forme de chaos parfaitement contrôlé. Haut de plusieurs dizaines de mètres, l’arbre dans lequel Ignare se trouvait constituait l’un des piliers de la ville, et les cabanes colorées s’y multipliaient comme des fruits mûrs. Une agitation fébrile s’emparait de la cité très tôt chaque matin, conséquence directe d’un état de guerre permanent qui s’étendait sur près de trois générations. Les petits hommes nerveux de Bariole ne connaissaient aucun répit. Ils devaient chasser, cueillir, entretenir, espionner, combattre et riposter sans relâche à chaque nouvelle journée. La paresse naturelle d’Ignare le Jambon avait été mise à rude épreuve depuis son arrivée.
— Attache-toi, lui ordonna Fraya en lui lançant son harnais. Onöro nous attend.
— Onöro n’attend pas, ça lui demande trop de temps.
À contrecœur, Ignare enfila son harnais. Les lignes avaient constitué sa plus grande source de plaisir depuis qu’il avait été fait prisonnier à Bariole, mais aujourd’hui il sentait que son estomac ne collaborerait pas facilement. En s’attachant au long câble qui s’étendait entre deux des arbres-piliers de la ville, il réprima un haut-le-cœur. Comme la patience ne faisait pa

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