La Vieille Fille & Le Viking
174 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

La Vieille Fille & Le Viking , livre ebook

-
illustré par

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
174 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

La popularité de Faraldr, le désormais illustre voyageur temporel, ne se dément pas. De galas en conférences, le Viking est reçu en grande pompe partout où il passe. Pour le plus grand plaisir de Mathilde, lui et ses amis sont invités à l’Exposition Universelle de Paris. C’est alors qu’un coup de théâtre bouleverse tout : le Brésil y dévoile son propre voyageur du temps, Caramuru, un conquistador du XVe siècle. Persuadés qu’il s’agit d’un imposteur, Mathilde et Faraldr enquêtent en compagnie d’Armand, de Joséphine et de sa sœur Liberté. Mais l’enlèvement de Faraldr et Liberté les oblige à partir pour le Brésil où les deux prisonniers auraient été emmenés. Sans qu'ils sachent dans quel sombre dessein...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 18 novembre 2022
Nombre de lectures 0
EAN13 9782493244093
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Vieille Fille
& le Viking
La mécanique des Tropiques
 
Jennifer Joffre
 
Suivi éditorial : Morgane Crozas Lauterbach
Correction : Johan Dillar
Illustration couverture : Elléa Bird
Graphisme couverture & maquette : Sacha Drawzas  
 
© 2022 Relicha
22 rue Olof Palme, Le Grand Quevilly
ISBN : 978-2-493244-09-3
Dépôt légal : octobre 2022
 
Loi n° 49.956 du 6 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse
 
 
 
La Vieille Fille
& le Viking
La mécanique des Tropiques
 
Jennifer Joffre
 
 
R elicha  
AVERTISSEMENT DE CONTENUS
 
 
 
 
Certains sujets sont abordés tout au long du roman, nous savons qu’ils peuvent être délicats pour certain•es lecteur•ices. C’est pourquoi l’autrice et Relicha ont fait au mieux pour en lister les plus flagrants, bien qu’il soit évident que chacun•e a sa propre sensibilité et que tous•tes ne réagissent pas de la même façon à une situation ou à l’évocation d’un sujet ou un autre.
Le roman traite de manière générale de l’esclavage, de colonisation et de racisme. Il fait également mention de violence, sang, mort et d’opération contre le gré du captif.
 
 
À bord de l’aéronef Sleipnir, le 2 octobre 1866
 
 
Cher professeur Martel,
 
Espérant vous trouver en bonne santé, je profite de notre trajet entre Caen et Copenhague pour coucher par écrit un rapide résumé de nos aventures de ces derniers mois, comme vous me l’avez demandé.
Vous n’étiez pas présent lors de l’ouverture de la brèche temporelle par laquelle j’ai vu pour la première fois Faraldr, mais d’amples récits en ont déjà été faits, aussi ne m’y attarderai-je pas. Je me dois cependant de vous certifier que, contrairement à ce qui a pu en être dit, il n’y avait rien d’héroïque dans mon intervention pour le sauver. J’ai bien peur d’avoir agi entièrement sans réfléchir quand je l’ai vu tomber, grièvement blessé au bras ; et de ne pas avoir réfléchi davantage avant de le ramener avec moi à notre époque. J’étais terrifiée à l’idée que la faille disparaisse. De plus, je savais qu’il obtiendrait plus aisément de l’aide auprès de scientifiques et de militaires que sur le champ de bataille où nous nous trouvions.  
Bien évidemment, nous avons très vite vu que les militaires comme les scientifiques n’étaient pas aussi bien disposés à son égard que nous l’aurions voulu. Vous vous souvenez sans doute du malaise qui s’ était installé durant la convalescence de Faraldr ; alors même que nous comprenions peu à peu qu’il venait véritablement de l’année 963 et qu’il faisait de son mieux pour dépasser le choc que cela représentait pour lui, monsieur Duclair fut envoyé par la cour de l’Empereur afin de reprendre les rênes du projet. Le professeur Monfort, à qui nous devons cette brèche temporelle, même si ce n’était que par erreur, est peut-être un brillant savant, mais il n’est pas d’un abord très agréable. Pourra-t-on s’étonner que, confrontés à ces deux personnes, nous ayons choisi de prendre la fuite lorsqu’il est devenu clair qu’ils souhaitaient mettre Faraldr au secret ?  
L’aide de ma tante Henriette nous a été fort précieuse : sans l’aéronef qu’elle nous a offert, et surtout sans sa redoutable mécanicienne, Joséphine, nous n’aurions sans doute pas tenu très longtemps. Je ne saurais également trop remercier le ciel de la présence de mon cousin Armand, sans qui nous ne serions pas arrivés jusqu’en Islande où nous cherchions refuge.  
Là-bas, malgré une première rencontre placée sous de mauvais augures, nous avons noué une amitié avec le désormais célèbre indépendantiste Jón Islendigur. Son insistance pour engager Faraldr dans son combat nous avait initialement posé quelques soucis, mais cela a été en fin de compte bénéfique. Sans cela, j’ignore si Faraldr nous aurait parlé de son passé : du parricide qu’il a commis pour venger l’honneur de sa mère et du bannissement qui en a résulté. Je crois qu’au fond, le fait d’avoir été banni rend sa situation, loin des siens, moins déchirante à l’heure actuelle, car il ne s’attendait de toute manière pas à les revoir avant des années. Mais il est parfois difficile de savoir ce qu’il ressent vraiment à ce sujet. Malgré ses extraordinaires progrès en français, il est des conversations qu’il n’aborde jamais volontiers.
Tous les journaux ont parlé de la convocation du Þing où Jón a revendiqué l’indépendance de l’Islande face au Danemark, et du rôle que Faraldr y a joué en tant que diseur de loi. Ce n’était qu’une façade, loin du complot actif qui lui a été imputé par la suite par certains ; c’est bien Jón qui est entièrement responsable de tout ce qu’il s’est passé depuis pour la cause islandaise. Mais il est vrai que sans la présence d’un véritable Homme du Nord, comme sorti d’une saga, son mouvement n’aurait pas attiré autant d’attention.
Vous me direz que notre participation à la course de langskip volants en a sans doute attiré le plus et je ne saurais vous contredire ; elle a en tout cas certainement marqué les esprits. Cependant, à l’époque il ne s’agissait pas pour nous d’un jeu, mais d’une véritable urgence : nous avions en effet été rattrapés par monsieur Lefèvre, un corsaire envoyé par Duclair et qui comptait nous livrer à l’armée impériale. J’admets, en rétrospective, que l’idée d’entrer dans la course était passablement hasardeuse, mais elle a largement payé. L’aide de la reine Christine du Danemark, qui est résolument moderne et libérale dans ses convictions politiques, nous a été infiniment précieuse pour contrer les tentatives de l’armée de récupérer Faraldr. Fort heureusement, il n’en est plus question aujourd’hui et je ne doute pas de la bienveillance de notre Empereur à son égard.
C’est ici que je dois vous laisser, car nous arrivons en vue de la ville et il me faut aller prêter main-forte pour l’atterrissage de Sleipnir, comme notre vaisseau se nomme à présent en l’honneur de son invité de marque. Je suis ravie de revoir Jón Islendigur, ainsi que la reine Christine, même si je ne pense pas qu’ils aient beaucoup de temps à nous consacrer, occupés comme ils le sont à toutes sortes d’importants conseils politiques.
Je ne suis pas sûre que cette missive passera aisément la censure dont nous faisons l’objet, mais je ferai de mon mieux pour expliquer à monsieur Duclair l’attention que vous accordez à la conservation de telles archives pour l’avenir.
 
Avec l’expression de mes sentiments les plus sincères,
Mathilde d’Amoys
CHAPITRE I
De l’effervescence inhérente aux excursions
 
 
 
 
 
— Faraldr ! Faraldr, c’est Mathilde. Es-tu prêt ?  
Quelques mots étouffés lui parvinrent derrière la porte, puis celle-ci s’ouvrit et Faraldr apparut.
— Mathilde. Ces boutons étaient fabriqués par un esprit malin, fit-il en secouant la tête.  
— Ont été, le corrigea-t-elle en retenant un sourire, avant de se pencher vers les boutons en question.  
Effectivement, ils étaient minuscules. À fermer d’une seule main, c’était sans le moindre doute impossible. Faraldr s’entraînait quotidiennement à faire fonctionner la prothèse qui remplaçait sa main droite depuis un an ; mais s’il avait gagné en sensibilité, il était encore loin d’avoir la dextérité d’un véritable membre.
— Puis-je ?  
Faraldr hocha la tête sans se départir de son expression contrariée. Il n’aimait pas devoir s’en remettre à d’autres pour quoi que ce soit. Mathilde avait tenté de lui engager un valet pour l’aider à s’habiller, pensant qu’il le prendrait mieux si cela venait d’un domestique – mais cela avait été tout le contraire. La théorie d’Armand était que Faraldr ne se sentait pas à l’aise face à un étranger alors qu’il était diminué. Le valet avait trouvé une autre place et Mathilde ou son cousin continuaient d’assister le Normand lorsqu’il en avait besoin ; parfois, c’était aussi Liberté, la petite sœur de Joséphine, qui s’en chargeait.
Elle tira les pans du gilet, remarquant les broderies en forme de dragons nordiques qui s’y déroulaient. Les boutons étaient, eux, ornés de minuscules runes qu’elle pouvait presque reconnaître sous ses doigts. Ce costume était un cadeau de sa tante pour leur invitation à l’Exposition universelle. Il était des plus seyants : nul doute que Faraldr allait avoir beaucoup de succès. Mathilde referma le dernier bouton, puis lissa le gilet sur sa poitrine musculeuse, avant de retirer vivement ses mains en réalisant ce qu’elle faisait.
— Mathilde ! Faraldr ! Il est l’heure ! résonna la voix impatiente d’Armand dans les escaliers.  
— Oui, oui, lança Mathilde avant d’aider Faraldr à enfiler sa veste. Es-tu prêt ?  
— Allons-y, répondit-il, les yeux brillants, avant de lui tendre son bras gauche.  
En bas, le chaos régnait, comme souvent lorsque le domaine du Bec se trouvait entre les seules mains de tante Henriette – mais plus encore à présent que tous ses occupants ou presque vidaient les lieux. Les malles qui n’avaient pas déjà été envoyées à Paris jonchaient l’entrée. Jean et André, les métayers du domaine, se relayaient pour les charger dans les deux automobiles qui devaient les emmener jusqu’à la gare de Rouen. Tante Henriette était occupée à les diriger tandis qu’Anne-Marie de Haurecourt, sa compagne, laissait Liberté rajuster son élégant chapeau de voyage. À côté d’elles se trouvait Joséphine, appuyée nonchalamment contre le mur. Mathilde fut surprise de la voir ici, et non pas dehors à étudier les véhicules, avant de réaliser qu’elle en avait sans doute déjà fait trois fois le tour ; elle avait l’air de s’ennuyer ferme. Il fallait dire que toutes ses affaires pour le voyage rentraient dans un simple sac marin.
Ils rejoignirent Armand au milieu de l’escalier ; son cousin lança à Mathilde un regard soulagé.
— Enfin. Je t’en prie, nous ne partirons jamais. Fais quelque chose.  
— Je ne sais pas ce que tu attends de moi, Armand. C’est toi, l’ancien militaire. Ne devrais-tu pas être capable de nous mener au pas jusqu’à la gare ?  
Elle eut droit à un rictus pour sa peine.
— Si ça ne tenait qu’à moi, nous irions à bord de Sleip

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents