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Description
Sujets
Informations
Publié par | Nathan |
Date de parution | 20 août 2015 |
Nombre de lectures | 9 |
EAN13 | 9782092558584 |
Langue | Français |
Poids de l'ouvrage | 1 Mo |
Informations légales : prix de location à la page 0,0224€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
LE COMBAT DE RÉMUS ET ROMULUS
Hélène Montardre
Illustrations de Benjamin Bachelier
Nathan
Couverture : Nicolas Duffaut
© 2015 Éditions Nathan, SEJER, 25, avenue Pierre-de-Coubertin, 75013 Paris, France
Loi n° 49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse, modifiée par la loi n° 2011-525 du 17 mai 2011.
« Cette œuvre est protégée par le droit d’auteur et strictement réservée à l’usage privé du client. Toute reproduction ou diffusion au profit de tiers, à titre gratuit ou onéreux, de tout ou partie de cette œuvre, est strictement interdite et constitue une contrefaçon prévue par les articles L 335-2 et suivants du Code de la Propriété Intellectuelle. L’éditeur se réserve le droit de poursuivre toute atteinte à ses droits de propriété intellectuelle devant les juridictions civiles ou pénales. »
ISBN 978-2-09-255858-4
SOMMAIRE
Couverture
Copyright
1 - Un drôle de rêve
2 - Une louve et un pivert
3 - Un berceau en forme de coquillage
4 - La révolte
5 - Une ville nouvelle
6 - La dispute
7 - Le regard de la louve
Pour en savoir plus sur l’histoire de Rémus et Romulus
Comment connaît-on l’histoire de Rémus et Romulus ?
Qui est Ovide ?
Qui est Tite-Live ?
Qui est Plutarque ?
Qui sont Numitor et Amulius ?
Rémus et Romulus ont-ils vraiment existé ?
Où se trouve Albe ?
Quand Rome aurait-elle été fondée ?
Qui sont les vestales ?
Pourquoi Rémus et Romulus ont-ils choisi des oiseaux pour les départager ?
L’histoire de la fondation de Rome est-elle vraie sur le plan historique ?
Hélène Montardre
1
UN DRÔLE DE RÊVE
Numitor, le roi de la ville d’Albe, est furieux. Son frère Amulius n’a qu’une idée en tête : prendre sa place ! Et il est sur le point d’y parvenir.
Dans la grande salle de son palais, Numitor fait les cent pas.
– J’aurais dû me méfier ! gronde-t-il. À la mort de notre père, j’ai laissé Amulius partager notre héritage. À moi le royaume, à lui l’or et l’argent de notre famille. Je n’ai pas réfléchi qu’un royaume sans or ni argent n’est rien, et qu’avec ces richesses, Amulius serait plus puissant que moi.
Numitor a tout à fait raison de s’inquiéter…
À quelque temps de là, Amulius a bel et bien remplacé son frère sur le trône ! Il lui a cependant permis de conserver une grande maison et des terres, situées sur le territoire d’Albe, ainsi que ses troupeaux et ses bergers.
À présent, c’est au tour d’Amulius de se poser des questions.
Certes, il a obtenu ce qu’il voulait. C’est lui à présent le maître du royaume. Et personne n’osera le contester car tout le monde a peur de lui. Mais un problème demeure… Numitor a une fille, Rhéa Sylvia. Si un jour elle se marie et a des enfants, ceux-ci risquent de réclamer le trône auquel ils ont droit. En effet, avoir pris la place de son frère ne donne pas le droit à Amulius d’être roi ! Si Rhéa Sylvia a des enfants, ils seront les véritables héritiers de la Couronne, et ils le chasseront.
À cette seule idée, la fureur envahit Amulius. Cela ne doit pas arriver ! Jamais ! Mais comment l’empêcher ?
– Il y aurait bien une solution… lui suggère son conseiller.
Amulius lève vers lui un regard interrogateur.
– Fais de Rhéa Sylvia une prêtresse de la déesse Vesta, poursuit le conseiller.
Amulius réfléchit. Une prêtresse de Vesta… Ce n’est pas une mauvaise idée ! Car si Rhéa Sylvia devient une vestale, elle n’aura pas le droit de se marier, et encore moins celui d’avoir des enfants. Son conseiller a raison, c’est une excellente solution.
Bientôt, sur l’ordre d’Amulius, Rhéa Sylvia quitte la maison de son père et endosse la longue tunique blanche des vestales. Désormais, elle habitera avec les autres prêtresses dans une maison située à côté du temple de Vesta, et sa vie sera dédiée à la déesse. Son travail principal sera d’entretenir le feu sacré qui doit toujours brûler dans le temple. Car Vesta est la déesse du foyer, et le feu sacré représente celui qui brûle dans chaque maison de la cité.
Rhéa Sylvia est triste de quitter son père et la maison où elle a grandi. Mais devenir vestale n’est pas si terrible. Dans la cité, les prêtresses sont très respectées. Elle se plie donc à sa nouvelle vie.
Les jours passent. L’automne succède à l’été, l’hiver à l’automne, et le printemps revient. Rhéa Sylvia en est heureuse. L’une de ses tâches consiste à aller chercher l’eau à la rivière. Et c’est beaucoup plus agréable de s’y rendre quand le soleil brille plutôt que lorsque l’air glacé gèle le bout des doigts !
Ce matin-là, le temps est particulièrement doux. Les oiseaux chantent à tue-tête et les rayons du soleil illuminent le bord de la rivière.
Rhéa Sylvia se penche au-dessus de l’eau. Son visage s’y reflète et elle le contemple longuement. Son père lui a toujours dit qu’elle était jolie, et elle doit bien reconnaître que c’est vrai ! Elle soupire avec regret. À quoi lui sert sa beauté ? Elle est vestale, et aucun homme ne l’approchera jamais.
Elle remplit sa cruche et se redresse. Elle n’a pas envie de remonter tout de suite vers le temple. Un carré d’herbe verte sous un buisson de saules l’attire irrésistiblement. Pourquoi ne s’y reposerait-elle pas un moment ?
Elle s’assoit dans l’herbe. L’ombre des saules est plaisante. Les oiseaux gazouillent et la rivière murmure. Tout est si paisible… Les yeux de Rhéa Sylvia se ferment doucement ; elle s’allonge et s’endort.
À son réveil, elle se sent étrangement fatiguée. Et un rêve curieux occupe son esprit. Elle y distingue l’image d’un guerrier. Il est grand, il est beau, il est fort. Un casque est posé sur ses cheveux, et il tient une lance à la main.